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Prix de la critique théâtre, musique et danse, saison 2022-2023.  20/06/2023

Depuis 1963, ce Palmarès, fruit d'un vote par les critiques professionnels, salue et récompense des artistes, des spectacles, la création de toute une saison. Cette année est l'occasion de fêter les 60 ans de cette manifestation qui a su au fil du temps s'inscrire durablement dans la vie du spectacle vivant.

La cérémonie de la remise des Prix de la critique, réunissant les lauréats de 2022-2023, a eu lieu le lundi 19 juin 2023 à 19 h à la Philharmonie de Paris - Salle de conférence.

THÉÂTRE
Grand Prix (meilleur spectacle théâtral de l'année)

"Le Firmament", de Lucy Kirkwood, mise en scène de Chloé Dabert.

Prix Georges-Lerminier (meilleur spectacle théâtral créé en province)
"Le Nid de cendres", de Simon Falguières, re-création au Festival d'Avignon.

Prix de la meilleure création d'une pièce en langue française
"L'amour telle une cathédrale ensevelie", de Guy Régis Jr.

Prix du meilleur spectacle théâtral étranger
"Catarina et la beauté de tuer des fascistes", de Tiago Rodrigues.

Prix Laurent-Terzieff (meilleur spectacle présenté dans un théâtre privé)
"Fin de partie", de Samuel Beckett, mise en scène de Jacques Osinski.

Prix du meilleur comédien
Gilles Privat dans "En attendant Godot", de Samuel Beckett, mise en scène d'Alain Françon.

Prix de la meilleure comédienne
Catherine Hiegel dans "Music-hall" et dans "Les règles du savoir-vivre dans la société moderne", de Jean-Luc Lagarce, mises en scène de Marcial Di Fonzo Bo.

Prix Jean-Jacques-Lerrant (révélation théâtrale de l'année) ex aequo
Bertrand de Roffignac dans "Ma jeunesse exaltée", d'Olivier Py.
Marie Fortuit pour sa mise en scène d'"Ombre (Eurydice parle)", d'Elfriede Jelinek.

Prix de la meilleure création d'éléments scéniques
David Bobée et Léa Jézéquel pour "Dom Juan", de Molière.

Prix du meilleur livre sur le théâtre
"Au cœur du théâtre 1989-2022", de Jean-Marie Hordé. Éditions Les Solitaires Intempestifs.

Prix du meilleur compositeur de musique de scène
Dakh Daughters pour "Danse macabre", mise en scène de Vlad Troitskyi.

Prix spécial
"La Mort d’Empédocle (Fragments)", de Johann-Christian-Friedrich Hölderlin, mise en scène de Bernard Sobel.

MUSIQUE
Grand Prix (meilleur spectacle musical de l'année) ex aequo
"Manru", d'Ignacy Jan Paderewski, direction musicale de Marta Gardolińska, mise en scène de Katharina Kastening.

"L'Annonce faite à Marie", de Philippe Leroux, direction musicale Guillaume Bourgogne, mise en scène de Célie Pauthe.

Prix Claude-Rostand (meilleure coproduction en régions et européenne)
"On purge bébé", de Philippe Boesmans, direction musicale de Bassem Akiki, mise en scène de Richard Brunel. Théâtre de la Monnaie et Opéra de Lyon.

Prix de la meilleure scénographie
Fabien Teigné pour "Faust", de Gounod, direction musicale de Pavel Baleff, mise en scène de Claude Brumachon et Benjamin Lamarche. Opéra de Limoges.

Prix de la création musicale
Concerto pour violon n°2 "Scherben der Stille" d'Unsuk Chin.

Prix de la personnalité musicale de l'année
Aziz Shokhakimov, chef d'orchestre, directeur musical de l'Orchestre philharmonique de Strasbourg.

Prix de la révélation musicale de l'année
Jodyline Gallavardin, pianiste.

Prix du meilleur livre de l'année sur la musique
"Compositrices, l'histoire oubliée de la musique", Guillaume Kosmicki. Éditions Le mot et le reste.

Prix de la meilleure initiative pour la diffusion musicale (répertoires et publics)
Présences compositrices, centre de recherche et festival porté par Claire Bodin.

DANSE
Grand Prix (meilleur spectacle chorégraphique de l'année)
"L'envahissement de l'être (danser avec Duras)" de Thomas Lebrun.

Prix de la personnalité chorégraphique
Christophe Martin, directeur artistique du Festival Faits d'hiver.

Prix de la meilleure interprète
Samantha van Wissen dans "Giselle..." de François Gremaud.

Prix de la meilleure performance
"One song" de Miet Warlop.

Prix du meilleur livre sur la danse
"Sortir du cadre" de Marie-Agnès Gillo, Éditions Gründ.

Prix du meilleur film sur la danse
"Dancing Pina", documentaire de Florian Heinzen-Ziob. Production Fontäne Film. Dulac Distribution.

Prix de la révélation chorégraphique
Amalia Salle pour "Affranchies". Festival Suresnes Cités Danse 2023.

Prix de la meilleure compagnie
CCN-Ballet de l'Opéra national du Rhin.

Prix pour l'ensemble d'une carrière
Claude Brumachon et Benjamin Lamarche.

Syndicat professionnel de la critique théâtre, musique et danse
Hôtel de Massa, 38,, rue du Faubourg Saint-Jacques, Paris 14e.
>> Site du syndicat
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À Découvrir

•Off 2024• "Mon Petit Grand Frère" Récit salvateur d'un enfant traumatisé au bénéfice du devenir apaisé de l'adulte qu'il est devenu

Comment dire l'indicible, comment formuler les vagues souvenirs, les incertaines sensations qui furent captés, partiellement mémorisés à la petite enfance. Accoucher de cette résurgence voilée, diffuse, d'un drame familial ayant eu lieu à l'âge de deux ans est le parcours théâtral, étonnamment réussie, que nous offre Miguel-Ange Sarmiento avec "Mon petit grand frère". Ce qui aurait pu paraître une psychanalyse impudique devient alors une parole salvatrice porteuse d'un écho libératoire pour nos propres histoires douloureuses.

© Ève Pinel.
9 mars 1971, un petit bonhomme, dans les premiers pas de sa vie, goûte aux derniers instants du ravissement juvénile de voir sa maman souriante, heureuse. Mais, dans peu de temps, la fenêtre du bonheur va se refermer. Le drame n'est pas loin et le bonheur fait ses valises. À ce moment-là, personne ne le sait encore, mais les affres du destin se sont mis en marche, et plus rien ne sera comme avant.

En préambule du malheur à venir, le texte, traversant en permanence le pont entre narration réaliste et phrasé poétique, nous conduit à la découverte du quotidien plein de joie et de tendresse du pitchoun qu'est Miguel-Ange. Jeux d'enfants faits de marelle, de dinette, de billes, et de couchers sur la musique de Nounours et de "bonne nuit les petits". L'enfant est affectueux. "Je suis un garçon raisonnable. Je fais attention à ma maman. Je suis un bon garçon." Le bonheur est simple, mais joyeux et empli de tendresse.

Puis, entre dans la narration la disparition du grand frère de trois ans son aîné. La mort n'ayant, on le sait, aucune morale et aucun scrupule à commettre ses actes, antinaturelles lorsqu'il s'agit d'ôter la vie à un bambin. L'accident est acté et deux gamins dans le bassin sont décédés, ceux-ci n'ayant pu être ramenés à la vie. Là, se révèle l'avant et l'après. Le bonheur s'est enfui et rien ne sera plus comme avant.

Gil Chauveau
14/06/2024
Spectacle à la Une

•Off 2024• Lou Casa "Barbara & Brel" À nouveau un souffle singulier et virtuose passe sur l'œuvre de Barbara et de Brel

Ils sont peu nombreux ceux qui ont une réelle vision d'interprétation d'œuvres d'artistes "monuments" tels Brel, Barbara, Brassens, Piaf et bien d'autres. Lou Casa fait partie de ces rares virtuoses qui arrivent à imprimer leur signature sans effacer le filigrane du monstre sacré interprété. Après une relecture lumineuse en 2016 de quelques chansons de Barbara, voici le profond et solaire "Barbara & Brel".

© Betül Balkan.
Comme dans son précédent opus "À ce jour" (consacré à Barbara), Marc Casa est habité par ses choix, donnant un souffle original et unique à chaque titre choisi. Évitant musicalement l'écueil des orchestrations "datées" en optant systématiquement pour des sonorités contemporaines, chaque chanson est synonyme d'une grande richesse et variété instrumentales. Le timbre de la voix est prenant et fait montre à chaque fois d'une émouvante et artistique sincérité.

On retrouve dans cet album une réelle intensité pour chaque interprétation, une profondeur dans la tessiture, dans les tonalités exprimées dont on sent qu'elles puisent tant dans l'âme créatrice des illustres auteurs que dans les recoins intimes, les chemins de vie personnelle de Marc Casa, pour y mettre, dans une manière discrète et maîtrisée, emplie de sincérité, un peu de sa propre histoire.

"Nous mettons en écho des chansons de Barbara et Brel qui ont abordé les mêmes thèmes mais de manières différentes. L'idée est juste d'utiliser leur matière, leur art, tout en gardant une distance, en s'affranchissant de ce qu'ils sont, de ce qu'ils représentent aujourd'hui dans la culture populaire, dans la culture en général… qui est énorme !"

Gil Chauveau
19/06/2024
Spectacle à la Une

•Off 2024• "Un Chapeau de paille d'Italie" Une version singulière et explosive interrogeant nos libertés individuelles…

… face aux normalisations sociétales et idéologiques

Si l'art de générer des productions enthousiastes et inventives est incontestablement dans l'ADN de la compagnie L'Éternel Été, l'engagement citoyen fait aussi partie de la démarche créative de ses membres. La présente proposition ne déroge pas à la règle. Ainsi, Emmanuel Besnault et Benoît Gruel nous offrent une version décoiffante, vive, presque juvénile, mais diablement ancrée dans les problématiques actuelles, du "Chapeau de paille d'Italie"… pièce d'Eugène Labiche, véritable référence du vaudeville.

© Philippe Hanula.
L'argument, simple, n'en reste pas moins source de quiproquos, de riantes ficelles propres à la comédie et d'une bonne dose de situations grotesques, burlesques, voire absurdes. À l'aube d'un mariage des plus prometteurs avec la très florale Hélène – née sans doute dans les roses… ornant les pépinières parentales –, le fringant Fadinard se lance dans une quête effrénée pour récupérer un chapeau de paille d'Italie… Pour remplacer celui croqué – en guise de petit-déj ! – par un membre de la gent équestre, moteur exclusif de son hippomobile, ci-devant fiacre. À noter que le chapeau alimentaire appartenait à une belle – porteuse d'une alliance – en rendez-vous coupable avec un soldat, sans doute Apollon à ses heures perdues.

N'ayant pas vocation à pérenniser toute forme d'adaptation académique, nos deux metteurs en scène vont imaginer que cette histoire absurde est un songe, le songe d'une nuit… niché au creux du voyage ensommeillé de l'aimable Fadinard. Accrochez-vous à votre oreiller ! La pièce la plus célèbre de Labiche se transforme en une nouvelle comédie explosive, électro-onirique ! Comme un rêve habité de nounours dans un sommeil moelleux peuplé d'êtres extravagants en doudounes orange.

Gil Chauveau
26/03/2024