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Présentation de deux études consacrées aux auteurs de la SACD de 1997 à 2008 : mieux comprendre le métier d’auteur  05/05/2011

À l’occasion de la rencontre presse organisée ce jour à la SACD , Laurent Heynemann, président de la SACD et Pascal Rogard, directeur général, ont rendu public en présence des représentants du Ministère de la Culture et de la Communication , Georges-François Hirsch, directeur général de la création artistique (DGCA) et Philippe Chantepie, chef du Département des Études, de la Prospective et des Statistiques (DEPS), deux études initiées par le Ministère de la Culture et de la Communication et la SACD.

Avec plus de 50 000 membres, le rôle de la SACD est d’être au service de tous les auteurs, de toutes les écritures et de toutes les disciplines du spectacle vivant et de l’audiovisuel.
Avec le Ministère de la Culture et de la Communication , la SACD souhaitait décrypter et comprendre l’évolution des profils, des carrières, des répartitions de droits de ses auteurs membres sur plus de dix ans et a donc engagé deux études :
- "Une diversité de carrières d’auteur de l’audiovisuel et du spectacle vivant. Les auteurs de la SACD de 1997 à 2008" réalisée par Marie Gouyon, chargée d’analyse au DEPS.
- "Écrire pour le théâtre", étude menée par Antoine Doré, chercheur à l’École des Hautes Études en Sciences sociales (EHESS).

Ces travaux soulignent chacun à leur manière d’une part la difficulté de construire une carrière d’auteur en France, même si le modèle français reste plus protecteur pour les auteurs que chez nos voisins européens, et d’autre part les inégalités entre les auteurs : entre les hommes et les femmes, géographiquement, au sein d’un même répertoire et entre le spectacle vivant et l’audiovisuel. Concernant la rémunération des auteurs, leurs revenus sont très disparates et une minorité d’auteurs concentre l’essentiel des droits répartis. Par ailleurs, les deux études constatent que la population des auteurs est majoritairement parisienne, âgée et masculine, malgré une féminisation croissante et qu’elle travaille assez largement pour l’audiovisuel.

La SACD souhaite que les éléments mis en lumière par ces deux études - qui illustrent la fragilité et, même pour certains, la précarité des parcours des auteurs - servent de points d’appui pour faire évoluer les conditions de travail et de rémunération des auteurs. Dans cette perspective, elle encourage les pouvoirs publics à se saisir des données de ces études pour construire, au-delà de la politique de la création, une politique des créateurs, ce que la création d’un observatoire essentiellement consacré à l’étude du spectacle vivant pourrait contribuer à bâtir.

Les deux études complètes sur le site de la SACD
La Rédaction

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Dans un bar à matelots d'Amsterdam, le Mexico-City, un homme interpelle un autre homme.
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© Philippe Hanula.
Il commence alors à lever le voile sur son passé glorieux et sa vie d'avocat parisien. Une vie réussie et brillante, jusqu'au jour où il croise une jeune femme sur le pont Royal à Paris, et qu'elle se jette dans la Seine juste après son passage. Il ne fera rien pour tenter de la sauver. Dès lors, Clamence commence sa "chute" et finit par se remémorer les événements noirs de son passé.

Il en est ainsi à chaque fois que nous prévoyons d'assister à une adaptation d'une œuvre d'Albert Camus : un frémissement d'incertitude et la crainte bien tangible d'être déçue nous titillent systématiquement. Car nous portons l'auteur en question au pinacle, tout comme Jacques Galaud, l'enseignant-initiateur bien inspiré auprès du comédien auquel, il a proposé, un jour, cette adaptation.

Pas de raison particulière pour que, cette fois-ci, il en eût été autrement… D'autant plus qu'à nos yeux, ce roman de Camus recèle en lui bien des considérations qui nous sont propres depuis toujours : le moi, la conscience, le sens de la vie, l'absurdité de cette dernière, la solitude, la culpabilité. Entre autres.

Brigitte Corrigou
09/10/2024
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"Very Math Trip" Comment se réconcilier avec les maths

"Very Math Trip" est un "one-math-show" qui pourra réconcilier les "traumatisés(es)" de cette matière que sont les maths. Mais il faudra vous accrocher, car le cours est assuré par un professeur vraiment pas comme les autres !

© DR.
Ce spectacle, c'est avant tout un livre publié par les Éditions Flammarion en 2019 et qui a reçu en 2021 le 1er prix " La Science se livre". L'auteur en est Manu Houdart, professeur de mathématiques belge et personnage assez emblématique dans son pays. Manu Houdart vulgarise les mathématiques depuis plusieurs années et obtient le prix de " l'Innovation pédagogique" qui lui est décerné par la reine Paola en personne. Il crée aussi la maison des Maths, un lieu dédié à l'apprentissage des maths et du numérique par le jeu.

Chaque chapitre de cet ouvrage se clôt par un "Waooh" enthousiaste. Cet enthousiasme opère aussi chez les spectateurs à l'occasion de cet one-man-show exceptionnel. Un spectacle familial et réjouissant dirigé et mis en scène par Thomas Le Douarec, metteur en scène du célèbre spectacle "Les Hommes viennent de Mars et les femmes de Vénus".

N'est-ce pas un pari fou que de chercher à faire aimer les mathématiques ? Surtout en France, pays où l'inimitié pour cette matière est très notoire chez de nombreux élèves. Il suffit pour s'en faire une idée de consulter les résultats du rapport PISA 2022. Rapport édifiant : notre pays se situe à la dernière position des pays européens et avant-dernière des pays de l'OCDE.
Il faut urgemment reconsidérer les bases, Monsieur le ministre !

Brigitte Corrigou
12/04/2025
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"La vie secrète des vieux" Aimer même trop, même mal… Aimer jusqu'à la déchirure

"Telle est ma quête", ainsi parlait l'Homme de la Mancha de Jacques Brel au Théâtre des Champs-Élysées en 1968… Une quête qu'ont fait leur cette troupe de vieux messieurs et vieilles dames "indignes" (cf. "La vieille dame indigne" de René Allio, 1965, véritable ode à la liberté) avides de vivre "jusqu'au bout" (ouaf… la crudité revendiquée de leur langue émancipée y autorise) ce qui constitue, n'en déplaise aux catholiques conservateurs, le sel de l'existence. Autour de leur metteur en scène, Mohamed El Khatib, ils vont bousculer les règles de la bienséance apprise pour dire sereinement l'amour chevillé au corps des vieux.

© Christophe Raynaud de Lage.
Votre ticket n'est plus valable. Prenez vos pilules, jouez au Monopoly, au Scrabble, regardez la télé… des jeux de votre âge quoi ! Et surtout, ayez la dignité d'attendre la mort en silence, on ne veut pas entendre vos jérémiades et – encore moins ! – vos chuchotements de plaisir et vos cris d'amour… Mohamed El Khatib, fin observateur des us et coutumes de nos sociétés occidentales, a documenté son projet théâtral par une série d'entretiens pris sur le vif en Ehpad au moment de la Covid, des mouroirs avec eau et électricité à tous les étages. Autour de lui et d'une aide-soignante, artiste professionnelle pétillante de malice, vont exister pleinement huit vieux et vieilles revendiquant avec une belle tranquillité leur droit au sexe et à l'amour (ce sont, aussi, des sentimentaux, pas que des addicts de la baise).

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Yves Kafka
30/08/2024