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Nomination de Mehdi Kerkouche à la direction du Centre chorégraphique national de Créteil et du Val-de-Marne.  16/09/2022

Rima Abdul Malak, ministre de la culture, en accord avec Olivier Capitanio, président du Conseil départemental du Val-de-Marne, Laurent Cathala, maire de Créteil, et Patrick Penot, président du Centre chorégraphique national, donne son agrément à la nomination de Mehdi Kerkouche à la direction du Centre chorégraphique national (CCN) de Créteil et du Val-de-Marne.

En s'appuyant sur son histoire personnelle et son parcours, Mehdi Kerkouche souhaite inscrire le CCN comme un espace sans frontières, à l'image de la danse, un horizon ouvert à toutes les diversités sans restriction de genres et connecté à tous les récits et les identités plurielles. Cet état d'esprit, au cœur de son engagement, créera les conditions d'un projet engagé et inclusif.

Enfant de la télévision et de l'image, passionné par la scène, la comédie musicale en particulier, il a débuté comme danseur professionnel avant-même ses 18 ans. Son expérience de la scène comme danseur l'a confirmé dans sa vocation chorégraphique. Il transmet en tant qu'enseignant à l'AID (Académie Internationale de la Danse), ainsi qu'au Studio Harmonic et au Lax Studio à Paris. Depuis 2017, il développe sa compagnie EMKA, support fidèle de ses projets, avec l'envie de "connecter les corps et les styles différents autour d'une gestuelle énergique et poétique".

Pendant le premier confinement, la clarté de son expression et sa force artistique lui valent un succès viral sur les réseaux sociaux. À la rentrée 2020, il est invité par Aurélie Dupont à signer une pièce pour les danseurs du Ballet de l'Opéra national de Paris et Chaillot - Théâtre national de la Danse accueille la troisième édition de son festival On danse chez vous. Avec ses deux premières pièces, le Théâtre de Suresnes le repère et il ouvrira la festival Suresnes Cité Danse en janvier 2023.

Mehdi Kerkouche porte un projet d'ouverture pour le CCN de Créteil et du Val-de-Marne en affirmant la chorégraphie comme un langage universel et en proposant un CCN ouvert à toutes les danses et tous les styles. Son projet "Créer, Rassembler, Partager" inclut la mise en place d'un studio de création numérique assis sur sa conviction : "Bien équilibrée, la création physique et la création numérique ne peuvent que se répondre, se compléter et permettre l'acquisition d'un public toujours plus grand et nouveau."

Il souhaite s'appuyer en particulier sur l'expérience acquise autour de l'événement qu'il a créé, On danse chez vous, pour fédérer un public large et diversifié autour de la danse, aussi bien par ses futures créations que par les multiples propositions en direction du territoire d'implantation du CCN qu'il désire renforcer.

Il entend orienter ses soutiens d'accueil-studio vers un meilleur accompagnement des compagnies en particulier au plan de la diffusion, y compris par des résidences d'arts numériques pour une plus large circulation des œuvres.

Enfin, il souhaite faire du CCN de Créteil et du Val-de-Marne "un centre de référence du Grand Paris, qui respecte en même temps l'histoire de son territoire urbain, parisien comme au-delà du périphérique, en collaboration directe avec l'ensemble des structures partenaires du CCN dans le champ chorégraphique et au-delà".

Mehdi Kerkouche succèdera le 1er janvier 2023 à Mourad Merzouki qui dirige le Centre chorégraphique depuis septembre 2009. La ministre tient à saluer ce dernier pour son engagement dans le développement de la danse et en particulier du hip-hop au cours de ces années en prenant appui sur ses créations et sur le festival Kalypso.

Communiqué de presse du ministère de la Culture.
La Rédaction

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"Le Chef-d'œuvre Inconnu" Histoire fascinante transcendée par le théâtre et le génie d'une comédienne

À Paris, près du quai des Grands-Augustins, au début du XVIIe siècle, trois peintres devisent sur leur art. L'un est un jeune inconnu promis à la gloire : Nicolas Poussin. Le deuxième, Franz Porbus, portraitiste du roi Henri IV, est dans la plénitude de son talent et au faîte de sa renommée. Le troisième, le vieux Maître Frenhofer, personnage imaginé par Balzac, a côtoyé les plus grands maîtres et assimilé leurs leçons. Il met la dernière main dans le plus grand secret à un mystérieux "chef-d'œuvre".

© Jean-François Delon.
Il faudra que Gilette, la compagne de Poussin, en qui Frenhofer espère trouver le modèle idéal, soit admise dans l'atelier du peintre, pour que Porbus et Poussin découvrent le tableau dont Frenhofer gardait jalousement le secret et sur lequel il travaille depuis 10 ans. Cette découverte les plongera dans la stupéfaction !

Quelle autre salle de spectacle aurait pu accueillir avec autant de justesse cette adaptation théâtrale de la célèbre nouvelle de Balzac ? Une petite salle grande comme un mouchoir de poche, chaleureuse et hospitalière malgré ses murs tout en pierres, bien connue des férus(es) de théâtre et nichée au cœur du Marais ?

Cela dit, personne ne nous avait dit qu'à l'Essaïon, on pouvait aussi assister à des séances de cinéma ! Car c'est pratiquement à cela que nous avons assisté lors de la générale de presse lundi 27 mars dernier tant le talent de Catherine Aymerie, la comédienne seule en scène, nous a emportés(es) et transportés(es) dans l'univers de Balzac. La force des images transmises par son jeu hors du commun nous a fait vire une heure d'une brillante intensité visuelle.

Pour peu que l'on foule de temps en temps les planches des théâtres en tant que comédiens(nes) amateurs(es), on saura doublement jauger à quel point jouer est un métier hors du commun !
C'est une grande leçon de théâtre que nous propose là la Compagnie de la Rencontre, et surtout Catherine Aymerie. Une très grande leçon !

Brigitte Corrigou
06/03/2024
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"L'Effet Papillon" Se laisser emporter au fil d'un simple vol de papillon pour une fascinante expérience

Vous pensez que vos choix sont libres ? Que vos pensées sont bien gardées dans votre esprit ? Que vous êtes éventuellement imprévisibles ? Et si ce n'était pas le cas ? Et si tout partait de vous… Ouvrez bien grands les yeux et vivez pleinement l'expérience de l'Effet Papillon !

© Pics.
Vous avez certainement entendu parler de "l'effet papillon", expression inventée par le mathématicien-météorologue Edward Lorenz, inventeur de la théorie du chaos, à partir d'un phénomène découvert en 1961. Ce phénomène insinue qu'il suffit de modifier de façon infime un paramètre dans un modèle météo pour que celui-ci s'amplifie progressivement et provoque, à long terme, des changements colossaux.

Par extension, l'expression sous-entend que les moindres petits événements peuvent déterminer des phénomènes qui paraissent imprévisibles et incontrôlables ou qu'une infime modification des conditions initiales peut engendrer rapidement des effets importants. Ainsi, les battements d'ailes d'un papillon au Brésil peuvent engendrer une tornade au Mexique ou au Texas !

C'est à partir de cette théorie que le mentaliste Taha Mansour nous invite à nouveau, en cette rentrée, à effectuer un voyage hors du commun. Son spectacle a reçu un succès notoire au Sham's Théâtre lors du Festival d'Avignon cet été dernier.

Impossible que quiconque sorte "indemne" de cette phénoménale prestation, ni que nos certitudes sur "le monde comme il va", et surtout sur nous-mêmes, ne soient bousculées, chamboulées, contrariées.

"Le mystérieux est le plus beau sentiment que l'on peut ressentir", Albert Einstein. Et si le plus beau spectacle de mentalisme du moment, en cette rentrée parisienne, c'était celui-là ? Car Tahar Mansour y est fascinant à plusieurs niveaux, lui qui voulait devenir ingénieur, pour qui "Centrale" n'a aucun secret, mais qui, pourtant, a toujours eu une âme d'artiste bien ancrée au fond de lui. Le secret de ce spectacle exceptionnel et époustouflant serait-il là, niché au cœur du rationnel et de la poésie ?

Brigitte Corrigou
08/09/2023
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"Deux mains, la liberté" Un huis clos intense qui nous plonge aux sources du mal

Le mal s'appelle Heinrich Himmler, chef des SS et de la Gestapo, organisateur des camps de concentration du Troisième Reich, très proche d'Hitler depuis le tout début de l'ascension de ce dernier, près de vingt ans avant la Deuxième Guerre mondiale. Himmler ressemble par son physique et sa pensée à un petit, banal, médiocre fonctionnaire.

© Christel Billault.
Ordonné, pratique, méthodique, il organise l'extermination des marginaux et des Juifs comme un gestionnaire. Point. Il aurait été, comme son sous-fifre Adolf Eichmann, le type même décrit par Hannah Arendt comme étant la "banalité du mal". Mais Himmler échappa à son procès en se donnant la mort. Parfois, rien n'est plus monstrueux que la banalité, l'ordre, la médiocrité.

Malgré la pâleur de leur personnalité, les noms de ces âmes de fonctionnaires sont gravés dans notre mémoire collective comme l'incarnation du Mal et de l'inimaginable, quand d'autres noms - dont les actes furent éblouissants d'humanité - restent dans l'ombre. Parmi eux, Oskar Schindler et sa liste ont été sauvés de l'oubli grâce au film de Steven Spielberg, mais également par la distinction qui lui a été faite d'être reconnu "Juste parmi les nations". D'autres n'ont eu aucune de ces deux chances. Ainsi, le héros de cette pièce, Félix Kersten, oublié.

Joseph Kessel lui consacra pourtant un livre, "Les Mains du miracle", et, aujourd'hui, Antoine Nouel, l'auteur de la pièce, l'incarne dans la pièce qu'il a également mise en scène. C'est un investissement total que ce comédien a mis dans ce projet pour sortir des nimbes le visage étonnant de ce personnage de l'Histoire qui, par son action, a fait libérer près de 100 000 victimes du régime nazi. Des chiffres qui font tourner la tête, mais il est le résultat d'une volonté patiente qui, durant des années, négocia la vie contre le don.

Bruno Fougniès
15/10/2023