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Nomination de Laurent Sellier à la direction du Théâtre de Privas  22/11/2022

Suite au jury de recrutement qui s'est tenu le 5 octobre dernier au Théâtre de Privas, Laurent Sellier a été retenu à l'unanimité du jury pour assurer la direction du Théâtre de Privas. Cette direction s'inscrira dans le cadre des missions d'une scène conventionnée d'intérêt national "Art en territoire", à caractère pluridisciplinaire.

Suite au dépôt des candidatures en juillet dernier, 6 candidat(e)s avaient été retenu(e)s et 4 ont déposé un projet artistique et culturel en vue du jury de recrutement.

Le jury était de composé de Véronique Chaize, présidente de la Régie Autonome Personnalisée (R.A.P.) du Théâtre de Privas et de membres du conseil d'administration, de Jacquy Barbisan, vice-président en charge de la vie associative, du sport et de la culture à la Communauté d'Agglomération Privas Centre Ardèche, de Marc Drouet, directeur régional des affaires culturelles Auvergne Rhône-Alpes et des représentants du ministère de la Culture, ainsi que de représentants du Conseil régional Auvergne Rhône-Alpes et du Conseil Départemental de l'Ardèche.

Âgé de cinquante ans, Laurent Sellier dirige, depuis 2019, Bords 2 Scènes, une scène de musiques actuelles à caractère pluridisciplinaire sise à Vitry le François (51), à la confluence des missions d'une scène de musiques actuelles (SMAC) et d'une scène conventionnée à dominante musicale, enrichie de toutes les disciplines du spectacle vivant : théâtre, cirque, danse, marionnettes, jeune public…

Compositeur et artiste sonore, Laurent Sellier évolue dans le monde musical depuis plus de 25 ans, de la Muse en Circuit, collectif de compositeurs contemporains où il a assumé la direction des projets et de la pédagogie jusqu'en 2007, puis comme directeur artistique et concepteur-réalisateur sonore du spectacle vivant pour diverses structures (Festival d'Avignon, Francofolies de la Rochelle, Césaré, Ensemble Ars Nova, Compagnie Miczzaj, CDN de Thionville, Scènes et territoires en Lorraine, Musée Géo Charles, etc.). En 2015, il rejoint le Centre de Formation d'Apprentis des Métiers du Spectacle (IMMS, Friche Belle de Mai/Marseille) pour diriger les sections de régisseurs, soucieux de développer une pédagogie en phase avec l'évolution des métiers techniques du spectacle vivant.

Son projet pour le Théâtre de Privas repose sur l'ambition d'une programmation équilibrée, à la croisée des esthétiques et des publics, articulant théâtre, musique, danse, art contemporain, cirque, marionnettes, arts de la rue… et circulant sur le territoire à travers des formes d'itinérance artistique. Afin de placer la notion de "fabrique" au cœur des activités du Théâtre de Privas : fabrique des spectacles, fabrique des idées, fabrique de lien social par des projets participatifs, fabrique d'émotions et de mémoire, fabrique d'avenir en commun. Un projet qui se veut fédérateur, intergénérationnel et attentif aux enjeux de notre époque.

Monsieur Laurent Sellier prendra ses fonctions le 1er février 2023.
La Rédaction

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"Le Chef-d'œuvre Inconnu" Histoire fascinante transcendée par le théâtre et le génie d'une comédienne

À Paris, près du quai des Grands-Augustins, au début du XVIIe siècle, trois peintres devisent sur leur art. L'un est un jeune inconnu promis à la gloire : Nicolas Poussin. Le deuxième, Franz Porbus, portraitiste du roi Henri IV, est dans la plénitude de son talent et au faîte de sa renommée. Le troisième, le vieux Maître Frenhofer, personnage imaginé par Balzac, a côtoyé les plus grands maîtres et assimilé leurs leçons. Il met la dernière main dans le plus grand secret à un mystérieux "chef-d'œuvre".

© Jean-François Delon.
Il faudra que Gilette, la compagne de Poussin, en qui Frenhofer espère trouver le modèle idéal, soit admise dans l'atelier du peintre, pour que Porbus et Poussin découvrent le tableau dont Frenhofer gardait jalousement le secret et sur lequel il travaille depuis 10 ans. Cette découverte les plongera dans la stupéfaction !

Quelle autre salle de spectacle aurait pu accueillir avec autant de justesse cette adaptation théâtrale de la célèbre nouvelle de Balzac ? Une petite salle grande comme un mouchoir de poche, chaleureuse et hospitalière malgré ses murs tout en pierres, bien connue des férus(es) de théâtre et nichée au cœur du Marais ?

Cela dit, personne ne nous avait dit qu'à l'Essaïon, on pouvait aussi assister à des séances de cinéma ! Car c'est pratiquement à cela que nous avons assisté lors de la générale de presse lundi 27 mars dernier tant le talent de Catherine Aymerie, la comédienne seule en scène, nous a emportés(es) et transportés(es) dans l'univers de Balzac. La force des images transmises par son jeu hors du commun nous a fait vire une heure d'une brillante intensité visuelle.

Pour peu que l'on foule de temps en temps les planches des théâtres en tant que comédiens(nes) amateurs(es), on saura doublement jauger à quel point jouer est un métier hors du commun !
C'est une grande leçon de théâtre que nous propose là la Compagnie de la Rencontre, et surtout Catherine Aymerie. Une très grande leçon !

Brigitte Corrigou
06/03/2024
Spectacle à la Une

"L'Effet Papillon" Se laisser emporter au fil d'un simple vol de papillon pour une fascinante expérience

Vous pensez que vos choix sont libres ? Que vos pensées sont bien gardées dans votre esprit ? Que vous êtes éventuellement imprévisibles ? Et si ce n'était pas le cas ? Et si tout partait de vous… Ouvrez bien grands les yeux et vivez pleinement l'expérience de l'Effet Papillon !

© Pics.
Vous avez certainement entendu parler de "l'effet papillon", expression inventée par le mathématicien-météorologue Edward Lorenz, inventeur de la théorie du chaos, à partir d'un phénomène découvert en 1961. Ce phénomène insinue qu'il suffit de modifier de façon infime un paramètre dans un modèle météo pour que celui-ci s'amplifie progressivement et provoque, à long terme, des changements colossaux.

Par extension, l'expression sous-entend que les moindres petits événements peuvent déterminer des phénomènes qui paraissent imprévisibles et incontrôlables ou qu'une infime modification des conditions initiales peut engendrer rapidement des effets importants. Ainsi, les battements d'ailes d'un papillon au Brésil peuvent engendrer une tornade au Mexique ou au Texas !

C'est à partir de cette théorie que le mentaliste Taha Mansour nous invite à nouveau, en cette rentrée, à effectuer un voyage hors du commun. Son spectacle a reçu un succès notoire au Sham's Théâtre lors du Festival d'Avignon cet été dernier.

Impossible que quiconque sorte "indemne" de cette phénoménale prestation, ni que nos certitudes sur "le monde comme il va", et surtout sur nous-mêmes, ne soient bousculées, chamboulées, contrariées.

"Le mystérieux est le plus beau sentiment que l'on peut ressentir", Albert Einstein. Et si le plus beau spectacle de mentalisme du moment, en cette rentrée parisienne, c'était celui-là ? Car Tahar Mansour y est fascinant à plusieurs niveaux, lui qui voulait devenir ingénieur, pour qui "Centrale" n'a aucun secret, mais qui, pourtant, a toujours eu une âme d'artiste bien ancrée au fond de lui. Le secret de ce spectacle exceptionnel et époustouflant serait-il là, niché au cœur du rationnel et de la poésie ?

Brigitte Corrigou
08/09/2023
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"Deux mains, la liberté" Un huis clos intense qui nous plonge aux sources du mal

Le mal s'appelle Heinrich Himmler, chef des SS et de la Gestapo, organisateur des camps de concentration du Troisième Reich, très proche d'Hitler depuis le tout début de l'ascension de ce dernier, près de vingt ans avant la Deuxième Guerre mondiale. Himmler ressemble par son physique et sa pensée à un petit, banal, médiocre fonctionnaire.

© Christel Billault.
Ordonné, pratique, méthodique, il organise l'extermination des marginaux et des Juifs comme un gestionnaire. Point. Il aurait été, comme son sous-fifre Adolf Eichmann, le type même décrit par Hannah Arendt comme étant la "banalité du mal". Mais Himmler échappa à son procès en se donnant la mort. Parfois, rien n'est plus monstrueux que la banalité, l'ordre, la médiocrité.

Malgré la pâleur de leur personnalité, les noms de ces âmes de fonctionnaires sont gravés dans notre mémoire collective comme l'incarnation du Mal et de l'inimaginable, quand d'autres noms - dont les actes furent éblouissants d'humanité - restent dans l'ombre. Parmi eux, Oskar Schindler et sa liste ont été sauvés de l'oubli grâce au film de Steven Spielberg, mais également par la distinction qui lui a été faite d'être reconnu "Juste parmi les nations". D'autres n'ont eu aucune de ces deux chances. Ainsi, le héros de cette pièce, Félix Kersten, oublié.

Joseph Kessel lui consacra pourtant un livre, "Les Mains du miracle", et, aujourd'hui, Antoine Nouel, l'auteur de la pièce, l'incarne dans la pièce qu'il a également mise en scène. C'est un investissement total que ce comédien a mis dans ce projet pour sortir des nimbes le visage étonnant de ce personnage de l'Histoire qui, par son action, a fait libérer près de 100 000 victimes du régime nazi. Des chiffres qui font tourner la tête, mais il est le résultat d'une volonté patiente qui, durant des années, négocia la vie contre le don.

Bruno Fougniès
15/10/2023