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Nomination de Gérard Poumaroux à la direction de l’Artchipel, scène nationale de Guadeloupe  18/02/2016

Audrey Azoulay, ministre de la Culture et de la Communication, et Josette Borel-Lincertin, présidente du Conseil départemental de Guadeloupe, en plein accord avec le président de l’association, ont donné leur agrément à la proposition unanime du jury, réuni le 25 janvier 2016, de nommer Gérard Poumaroux à la direction de l’Artchipel, scène nationale de Guadeloupe.

Gérard Poumaroux propose un projet artistique et culturel pluridisciplinaire, accueillant toutes les formes de spectacle vivant, le cinéma et les arts plastiques, qui valorise une identité culturelle caribéenne. À ce titre, il travaillera en lien étroit avec Tropiques Atrium en Martinique mais également avec les structures culturelles de la Guyane, tout en s’ouvrant largement sur le monde et les formes de création les plus actuelles venues de tous les horizons.

Sensible au besoin de mélange entre les générations, il prévoit d’engager l’Artchipel dans un accompagnement professionnel des artistes et des compagnies locales et veut faire de la formation et de la transmission une de ses priorités, en particulier en organisant des stages et des échanges permanents entre artistes confirmés et jeunes talents émergents.

Soucieux de faire de l’Archipel un service culturel attentif à l’ensemble de la population, il multipliera les actions hors les murs, permettant au plus grand nombre de découvrir des œuvres dans des lieux insolites, et les formes inédites de médiation.

Gérard Poumaroux dirige, depuis 2006, le Centre culturel de Sonis aux Abymes. Il a auparavant été organisateur de tournées artistiques en Europe, en Afrique, en Amérique et dans la Caraïbe, puis directeur de la culture de la ville des Abymes.

Communiqué du ministère de la Culture et de la Communication.

Photo : L'Artchipel - Scène nationale de la Guadeloupe à Basse-Terre (97) © DR.
La Rédaction

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•Off 2024• "Mon Petit Grand Frère" Récit salvateur d'un enfant traumatisé au bénéfice du devenir apaisé de l'adulte qu'il est devenu

Comment dire l'indicible, comment formuler les vagues souvenirs, les incertaines sensations qui furent captés, partiellement mémorisés à la petite enfance. Accoucher de cette résurgence voilée, diffuse, d'un drame familial ayant eu lieu à l'âge de deux ans est le parcours théâtral, étonnamment réussie, que nous offre Miguel-Ange Sarmiento avec "Mon petit grand frère". Ce qui aurait pu paraître une psychanalyse impudique devient alors une parole salvatrice porteuse d'un écho libératoire pour nos propres histoires douloureuses.

© Ève Pinel.
9 mars 1971, un petit bonhomme, dans les premiers pas de sa vie, goûte aux derniers instants du ravissement juvénile de voir sa maman souriante, heureuse. Mais, dans peu de temps, la fenêtre du bonheur va se refermer. Le drame n'est pas loin et le bonheur fait ses valises. À ce moment-là, personne ne le sait encore, mais les affres du destin se sont mis en marche, et plus rien ne sera comme avant.

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Ils sont peu nombreux ceux qui ont une réelle vision d'interprétation d'œuvres d'artistes "monuments" tels Brel, Barbara, Brassens, Piaf et bien d'autres. Lou Casa fait partie de ces rares virtuoses qui arrivent à imprimer leur signature sans effacer le filigrane du monstre sacré interprété. Après une relecture lumineuse en 2016 de quelques chansons de Barbara, voici le profond et solaire "Barbara & Brel".

© Betül Balkan.
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On retrouve dans cet album une réelle intensité pour chaque interprétation, une profondeur dans la tessiture, dans les tonalités exprimées dont on sent qu'elles puisent tant dans l'âme créatrice des illustres auteurs que dans les recoins intimes, les chemins de vie personnelle de Marc Casa, pour y mettre, dans une manière discrète et maîtrisée, emplie de sincérité, un peu de sa propre histoire.

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© Philippe Hanula.
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