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Nomination de Claire Duchez à la direction de l'Espace Jéliote, Centre national de la Marionnette d'Oloron-Sainte-Marie  04/09/2023

Rima Abdul Malak, ministre de la Culture, en accord avec Bernard Uthurry, président de la communauté de communes du Haut-Béarn, Alain Rousset, président du conseil régional de Nouvelle-Aquitaine, et Jean-Jacques Lasserre, président du conseil départemental des Pyrénées-Atlantiques, a donné son agrément à la proposition de nommer Claire Duchez à la direction de l'Espace Jéliote, Centre national de la Marionnette d'Oloron-Sainte-Marie.

Âgée de 41 ans, Claire Duchez est la coordinatrice générale de THEMAA - Association nationale des Théâtres de Marionnettes et Arts Associés et rédactrice en chef de la revue Manip, le journal de la marionnette. Auparavant, elle a assuré, pendant sept ans, les fonctions de chargée d'administration et de projets à THEMAA.

Son projet s'inscrit dans la continuité du travail remarquable mené par l'ancienne direction et son équipe, qui a permis de faire de l'Espace Jéliote un lieu reconnu pour son soutien aux arts de la marionnette et devenir ainsi l'un des six premiers centres nationaux de la marionnette en 2022.

L'Espace Jéliote continuera de défendre une création marionnettique qui mêle théâtre, danse, musique, arts du cirque ou encore arts numériques et portera une attention particulière aux créations ambitieuses destinées à être diffusées dans des grandes salles de spectacles. L'Espace Jéliote continuera également d'ouvrir les champs artistiques en programmant une large palette de disciplines au profit des publics du Béarn.

Claire Duchez souhaite encourager la recherche, en accompagnant le processus de création des artistes sur des temps longs, en favorisant les laboratoires d'expérimentation et en mettant en place des résidences entre chercheurs et artistes. Elle propose d'impliquer les artistes dans des projets de création bâtis en écho avec les imaginaires collectifs du territoire (comme les thèmes de la transhumance ou les procès en sorcellerie du 14e siècle), en les mettant en résonance avec les enjeux sociétaux d'aujourd'hui (l'écologie ou encore les questions de parité). Elle mènera également avec l'équipe de l'Espace Jéliote, une politique active d'actions culturelles sur le territoire pour aller à la rencontre des populations qui n'ont pas encore franchi les portes du théâtre.

Claire Duchez succède à Jackie Challa, dont la ministre de la Culture tient à saluer l'action à la tête de l'Espace Jéliote, où elle a bâti et porté pendant plus de vingt ans un projet artistique unique. Elle tient également à remercier Jackie Challa pour son engagement sans faille pour faire connaître les arts de la marionnette aux publics les plus larges, et notamment à tous les élèves du territoire, dans le cadre d'un projet d'éducation artistique et culturel exemplaire.
La Rédaction

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"L'Effet Papillon" Se laisser emporter au fil d'un simple vol de papillon pour une fascinante expérience

Vous pensez que vos choix sont libres ? Que vos pensées sont bien gardées dans votre esprit ? Que vous êtes éventuellement imprévisibles ? Et si ce n'était pas le cas ? Et si tout partait de vous… Ouvrez bien grands les yeux et vivez pleinement l'expérience de l'Effet Papillon !

© Pics.
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Impossible que quiconque sorte "indemne" de cette phénoménale prestation, ni que nos certitudes sur "le monde comme il va", et surtout sur nous-mêmes, ne soient bousculées, chamboulées, contrariées.

"Le mystérieux est le plus beau sentiment que l'on peut ressentir", Albert Einstein. Et si le plus beau spectacle de mentalisme du moment, en cette rentrée parisienne, c'était celui-là ? Car Tahar Mansour y est fascinant à plusieurs niveaux, lui qui voulait devenir ingénieur, pour qui "Centrale" n'a aucun secret, mais qui, pourtant, a toujours eu une âme d'artiste bien ancrée au fond de lui. Le secret de ce spectacle exceptionnel et époustouflant serait-il là, niché au cœur du rationnel et de la poésie ?

Brigitte Corrigou
08/09/2023
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La comédie musicale rock de Broadway enfin en France ! Récompensée quatre fois aux Tony Awards, Hedwig, la chanteuse transsexuelle germano-américaine, est-allemande, dont la carrière n'a jamais démarré, est accompagnée de son mari croate,Yithak, qui est aussi son assistant et choriste, mais avec lequel elle entretient des relations malsaines, et de son groupe, the Angry Inch. Tout cela pour retracer son parcours de vie pour le moins chaotique : Berlin Est, son adolescence de mauvais garçon, son besoin de liberté, sa passion pour le rock, sa transformation en Hedwig après une opération bâclée qui lui permet de quitter l'Allemagne en épouse d'un GI américain, ce, grâce au soutien sans failles de sa mère…

© Grégory Juppin.
Hedwig bouscule les codes de la bienséance et va jusqu'au bout de ses rêves.
Ni femme, ni homme, entre humour queer et confidences trash, il/elle raconte surtout l'histoire de son premier amour devenu l'une des plus grandes stars du rock, Tommy Gnosis, qui ne cessera de le/la hanter et de le/la poursuivre à sa manière.

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Ce soir-là, c'était la première fois que nous assistions à un spectacle au Théâtre du Rouge Gorge, alors que nous venons pourtant au Festival depuis de nombreuses années ! Situé au pied du Palais des Papes, du centre historique et du non moins connu hôtel de la Mirande, il s'agit là d'un lieu de la ville close pour le moins pittoresque et exceptionnel.

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"Zoo Story" Dans un océan d'inhumanités, retrouver le vivre ensemble

Central Park, à l'heure de la pause déjeuner. Un homme seul profite de sa quotidienne séquence de répit, sur un banc, symbole de ce minuscule territoire devenu son havre de paix. Dans ce moment voulu comme une trêve face à la folie du monde et aux contraintes de la société laborieuse, un homme surgit sans raison apparente, venant briser la solitude du travailleur au repos. Entrant dans la narration d'un pseudo-récit, il va bouleverser l'ordre des choses, inverser les pouvoirs et détruire les convictions, pour le simple jeu – absurde ? – de la mise en exergue de nos inhumanités et de nos dérives solitaires.

© Alejandro Guerrero.
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Les profils psychologiques des deux personnages sont subtilement élaborés, puis finement étudiés, analysés, au fil de la narration, avec une inversion, un basculement "dominant - dominé", s'inscrivant en douceur dans le déroulement de la pièce. La confrontation, involontaire au début, Peter se laissant tout d'abord porter par le récit de Jerry, devient plus prégnante, incisive, ce dernier portant ses propos plus sur des questionnements existentiels sur la vie, sur les injonctions à la normalité de la société et la réalité pitoyable – selon lui – de l'existence de Peter… cela sous prétexte d'une prise de pouvoir de son espace vital de repos qu'est le banc que celui-ci utilise pour sa pause déjeuner.

La rencontre fortuite entre ces deux humains est en réalité un faux-semblant, tout comme la prétendue histoire du zoo qui ne viendra jamais, Edward Albee (1928-2016) proposant ici une réflexion sur les dérives de la société humaine qui, au fil des décennies, a construit toujours plus de barrières entre elle et le vivant, créant le terreau des détresses ordinaires et des grandes solitudes. Ce constat fait dans les années cinquante par l'auteur américain de "Qui a peur de Virginia Woolf ?" se révèle plus que jamais d'actualité avec l'évolution actuelle de notre monde dans lequel l'individualisme a pris le pas sur le collectif.

Gil Chauveau
15/09/2023