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Nomination de Bérangère Vantusso à la direction du Théâtre Olympia, Centre dramatique national de Tours  27/06/2023

Rima Abdul Malak, ministre de la Culture, en plein accord avec Tours métropole Val de Loire et la Ville de Tours, le Conseil régional du Centre-Val de Loire et le Conseil départemental d'Indre-et-Loire, a donné son agrément à la proposition de nommer Bérangère Vantusso à la direction du Théâtre Olympia, Centre dramatique national de Tours.

Née en 1974, Bérangère Vantusso a été formée en tant que comédienne au Centre dramatique national de Nancy avant de découvrir la marionnette en 1998 à la Sorbonne Nouvelle et de fonder la compagnie trois-six-trente. Au fil de son parcours, elle a été associée à différentes structures de création comme les Centres dramatiques nationaux de Toulouse, Lille, Sartrouville ou Tours où elle défend un théâtre plastique et transdisciplinaire. Sa démarche a permis d'ouvrir de nouveaux liens entre le théâtre et la marionnette contemporaine, renouvelant l'hyperréalisme.

Formatrice, elle intervient régulièrement dans des écoles d'acteurs, notamment à l'École nationale supérieure d'art dramatique de Montpellier, à l'École nationale supérieure des arts et techniques du Théâtre à Lyon ou au sein de la classe d'acteurs de la Comédie de Reims. Depuis janvier 2017, elle dirige le Studio-Théâtre de Vitry où elle développe un projet ouvert à de nouvelles collaborations et expérimentations, mais aussi à des interventions artistiques dans l'espace public.

Bérangère Vantusso entend faire du Théâtre Olympia un lieu où la création contemporaine est le cœur battant du territoire, de ses acteurs culturels et de ses habitants. Avec une programmation théâtrale hybride structurée autour des quatre saisons, elle souhaite engager une relation aux publics renouvelée tout en défendant une vision singulière de la création artistique.

À ses côtés, les artistes associés Vimala Pons, Frédérique Aït-Touati, Youssouf Abi-Ayad, le collectif régional Machine Molle, les auteurs Nicolas Doutey et Béatrice Bienville, renforceront une ligne artistique transdisciplinaire, qui se déploie aussi bien en direction des arts visuels qu'à travers des installations sonores ou des pièces dramatiques contemporaines. L'énergie et l'engagement de la jeune troupe du Théâtre Olympia seront également mobilisés pour faire du centre dramatique un lieu repéré pour son audace et son esprit de découverte.

Bérangère Vantusso prendra ses fonctions au 1ᵉʳ janvier 2024, succédant ainsi à Jacques Vincey, qui poursuivra en compagnie son parcours artistique d'excellence. Rima Abdul Malak salue l'action de ce dernier à la tête du Théâtre Olympia où il a déployé une action ambitieuse et novatrice.
La Rédaction

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•Off 2024• "Mon Petit Grand Frère" Récit salvateur d'un enfant traumatisé au bénéfice du devenir apaisé de l'adulte qu'il est devenu

Comment dire l'indicible, comment formuler les vagues souvenirs, les incertaines sensations qui furent captés, partiellement mémorisés à la petite enfance. Accoucher de cette résurgence voilée, diffuse, d'un drame familial ayant eu lieu à l'âge de deux ans est le parcours théâtral, étonnamment réussie, que nous offre Miguel-Ange Sarmiento avec "Mon petit grand frère". Ce qui aurait pu paraître une psychanalyse impudique devient alors une parole salvatrice porteuse d'un écho libératoire pour nos propres histoires douloureuses.

© Ève Pinel.
9 mars 1971, un petit bonhomme, dans les premiers pas de sa vie, goûte aux derniers instants du ravissement juvénile de voir sa maman souriante, heureuse. Mais, dans peu de temps, la fenêtre du bonheur va se refermer. Le drame n'est pas loin et le bonheur fait ses valises. À ce moment-là, personne ne le sait encore, mais les affres du destin se sont mis en marche, et plus rien ne sera comme avant.

En préambule du malheur à venir, le texte, traversant en permanence le pont entre narration réaliste et phrasé poétique, nous conduit à la découverte du quotidien plein de joie et de tendresse du pitchoun qu'est Miguel-Ange. Jeux d'enfants faits de marelle, de dinette, de billes, et de couchers sur la musique de Nounours et de "bonne nuit les petits". L'enfant est affectueux. "Je suis un garçon raisonnable. Je fais attention à ma maman. Je suis un bon garçon." Le bonheur est simple, mais joyeux et empli de tendresse.

Puis, entre dans la narration la disparition du grand frère de trois ans son aîné. La mort n'ayant, on le sait, aucune morale et aucun scrupule à commettre ses actes, antinaturelles lorsqu'il s'agit d'ôter la vie à un bambin. L'accident est acté et deux gamins dans le bassin sont décédés, ceux-ci n'ayant pu être ramenés à la vie. Là, se révèle l'avant et l'après. Le bonheur s'est enfui et rien ne sera plus comme avant.

Gil Chauveau
14/06/2024
Spectacle à la Une

•Off 2024• Lou Casa "Barbara & Brel" À nouveau un souffle singulier et virtuose passe sur l'œuvre de Barbara et de Brel

Ils sont peu nombreux ceux qui ont une réelle vision d'interprétation d'œuvres d'artistes "monuments" tels Brel, Barbara, Brassens, Piaf et bien d'autres. Lou Casa fait partie de ces rares virtuoses qui arrivent à imprimer leur signature sans effacer le filigrane du monstre sacré interprété. Après une relecture lumineuse en 2016 de quelques chansons de Barbara, voici le profond et solaire "Barbara & Brel".

© Betül Balkan.
Comme dans son précédent opus "À ce jour" (consacré à Barbara), Marc Casa est habité par ses choix, donnant un souffle original et unique à chaque titre choisi. Évitant musicalement l'écueil des orchestrations "datées" en optant systématiquement pour des sonorités contemporaines, chaque chanson est synonyme d'une grande richesse et variété instrumentales. Le timbre de la voix est prenant et fait montre à chaque fois d'une émouvante et artistique sincérité.

On retrouve dans cet album une réelle intensité pour chaque interprétation, une profondeur dans la tessiture, dans les tonalités exprimées dont on sent qu'elles puisent tant dans l'âme créatrice des illustres auteurs que dans les recoins intimes, les chemins de vie personnelle de Marc Casa, pour y mettre, dans une manière discrète et maîtrisée, emplie de sincérité, un peu de sa propre histoire.

"Nous mettons en écho des chansons de Barbara et Brel qui ont abordé les mêmes thèmes mais de manières différentes. L'idée est juste d'utiliser leur matière, leur art, tout en gardant une distance, en s'affranchissant de ce qu'ils sont, de ce qu'ils représentent aujourd'hui dans la culture populaire, dans la culture en général… qui est énorme !"

Gil Chauveau
19/06/2024
Spectacle à la Une

•Off 2024• "Un Chapeau de paille d'Italie" Une version singulière et explosive interrogeant nos libertés individuelles…

… face aux normalisations sociétales et idéologiques

Si l'art de générer des productions enthousiastes et inventives est incontestablement dans l'ADN de la compagnie L'Éternel Été, l'engagement citoyen fait aussi partie de la démarche créative de ses membres. La présente proposition ne déroge pas à la règle. Ainsi, Emmanuel Besnault et Benoît Gruel nous offrent une version décoiffante, vive, presque juvénile, mais diablement ancrée dans les problématiques actuelles, du "Chapeau de paille d'Italie"… pièce d'Eugène Labiche, véritable référence du vaudeville.

© Philippe Hanula.
L'argument, simple, n'en reste pas moins source de quiproquos, de riantes ficelles propres à la comédie et d'une bonne dose de situations grotesques, burlesques, voire absurdes. À l'aube d'un mariage des plus prometteurs avec la très florale Hélène – née sans doute dans les roses… ornant les pépinières parentales –, le fringant Fadinard se lance dans une quête effrénée pour récupérer un chapeau de paille d'Italie… Pour remplacer celui croqué – en guise de petit-déj ! – par un membre de la gent équestre, moteur exclusif de son hippomobile, ci-devant fiacre. À noter que le chapeau alimentaire appartenait à une belle – porteuse d'une alliance – en rendez-vous coupable avec un soldat, sans doute Apollon à ses heures perdues.

N'ayant pas vocation à pérenniser toute forme d'adaptation académique, nos deux metteurs en scène vont imaginer que cette histoire absurde est un songe, le songe d'une nuit… niché au creux du voyage ensommeillé de l'aimable Fadinard. Accrochez-vous à votre oreiller ! La pièce la plus célèbre de Labiche se transforme en une nouvelle comédie explosive, électro-onirique ! Comme un rêve habité de nounours dans un sommeil moelleux peuplé d'êtres extravagants en doudounes orange.

Gil Chauveau
26/03/2024