La Revue du Spectacle, le magazine des arts de la scène et du spectacle vivant. Infos théâtre, chanson, café-théâtre, cirque, arts de la rue, agenda, CD, etc.

Le Prix Théâtre Adami 2019 a été décerné à Catherine Schaub et la Compagnie Productions du sillon  17/01/2020

Pompier(s)", mise en scène de Catherine Schaub © Giovanni Cittadini Cesi.
Le Prix Théâtre Adami, d'un montant exceptionnel de 35 000 €, est attribué à Catherine Schaub et la Compagnie Productions du sillon. Il sera remis par la comédienne Agnès Jaoui, marraine de l'édition. Elle sera accompagnée de Jean-Jacques Milteau, président et Anne Bouvier, vice-présidente du conseil d'administration de l'Adami et présidente du jury du prix.
La cérémonie de remise du Prix aura lieu le mardi 4 février 2020 à 18 h 30 à l'Adami.

Depuis 2012, ce prix a pour objet d'aider financièrement une compagnie pour la diversité de son activité, son talent de mise en scène et l'originalité de ses créations. Cette valorisation s'inscrit dans les missions originelles de l'Adami de défense et de gestion des droits des artistes, mais aussi l'accompagnement des artistes et le soutien de la création. Le jury est composé de membres du Conseil d'administration et des commissions artistiques de l'Adami. Catherine Schaub et la Compagnie Productions du sillon font suite à Côme de Bellescize et la Compagnie Théâtre du Fracas, lauréat 2018.

Catherine Schaub codirige, avec l'autrice Léonore Confino, la Compagnie Productions du sillon qui produit, soutient et diffuse des textes d'auteurs contemporains. Elle met en scène une quinzaine de pièces, parmi lesquelles : "Building", "Ring", "Les Uns sur les Autres", "Parlons d'autre chose", "1 300 grammes" et "Le Poisson belge" de Léonore Confino, ainsi que "Splendour" de Géraldine Maillet et "La Fossette bleue" de Raphaële Moussafir. Ces spectacles ont été représentés en France, Suisse, Belgique, Afrique. Catherine Schaub a mis en scène "Ring" en langue espagnole, à Buenos Aires. En 2017, elle pilote la troisième édition des Intrépides, projet initié par la SACD et consacré aux écritures féminines contemporaines. Six autrices écrivent et interprètent six monologues sur le courage féminin. Le spectacle se joue à Paris, Avignon, Genève et Barcelone. Il a été créé dans une nouvelle version au Luxembourg en novembre 2019.

Elle intervient pour le "Paris des femmes" et met en scène les textes de Marie Nimier, Brigitte Giraud, Ariane Ascaride et Sylvie Germain. Pour le festival Intimités publiques, elle dirige Samuel Labarthe et Jacques Frantz dans une adaptation d'Anne Rotenberg sur la correspondance entre Sartre et Camus, Raphaël et Julien Personnaz dans "Les Frères Pollock" de Jean-Benoît Patricot, et Héléna Noguerra dans un montage de texte sur Frida Khalo.

En 2017 et 2018, elle est invitée au festival Invitation aux voyages de Biarritz où elle dirige Claire Borotra sur une adaptation du roman "Une chambre à soi" de Virginia Woolf et Samuel Labarthe dans "L'Usage du monde" de Nicolas Bouvier.

Actualités de la compagnie

La Compagnie Productions du sillon est actuellement en résidence au théâtre du Chesnay dirigé par Xavier Brouard. Suite à la création de "PompierS" jouée au Théâtre du Rond-Point cet automne, la compagnie présentera le spectacle "Old Up" : un monologue écrit par Jean Benoit Patricot, auteur également de la pièce "PompierS". Il s'agit du témoignage de la vie quotidienne d'une aide-soignante travaillant en EHPAD. La première de ce texte, interprété par la comédienne Tessa Volkine, aura lieu le 24 janvier au Chesnay.

En octobre et novembre 2020, "PompierS" sera en tournée en France et en Suisse. En 2021, Catherine Schaub mettra en scène le puissant texte de l'auteur franco-québécois Martin Bellemare "La Liberté". La compagnie sera au festival d'Avignon 2021 avec "PompierS" et "Old Up".

>> Plus d'informations sur la compagnie

Prix Théâtre Adami 2012 : Igor Menjinksy et la Compagnie Les sans cou.
Prix Théâtre Adami 2013 : Fabian Chapuis et la Compagnie Orten.
Prix Théâtre Adami 2014 : Jean-Christophe Dollé - Clotilde Morgiève et le Fouic Théâtre.
Prix Théâtre Adami 2015 : Laurence Février et la Compagnie Chimène.
Prix Théâtre Adami 2016 : Quentin Defalt et la Compagnie Teknaï.
Prix Théâtre Adami 2017 : Jean-Christophe Blondel et la Compagnie Divine Comédie.
Prix Théâtre Adami 2018 : Côme de Bellescize et la Compagnie Théâtre du Fracas Comédie.

>> adami.fr

Photo : Pompier(s)", mise en scène de Catherine Schaub © Giovanni Cittadini Cesi.
La Rédaction

Nouveau commentaire :








À découvrir

"Rimbaud Cavalcades !" Voyage cycliste au cœur du poétique pays d'Arthur

"Je m'en allais, les poings dans mes poches crevées…", Arthur Rimbaud.
Quel plaisir de boucler une année 2022 en voyageant au XIXe siècle ! Après Albert Einstein, je me retrouve face à Arthur Rimbaud. Qu'il était beau ! Le comédien qui lui colle à la peau s'appelle Romain Puyuelo et le moins que je puisse écrire, c'est qu'il a réchauffé corps et cœur au théâtre de l'Essaïon pour mon plus grand bonheur !

© François Vila.
Rimbaud ! Je me souviens encore de ses poèmes, en particulier "Ma bohème" dont l'intro est citée plus haut, que nous apprenions à l'école et que j'avais déclamé en chantant (et tirant sur mon pull) devant la classe et le maître d'école.

Beauté ! Comment imaginer qu'un jeune homme de 17 ans à peine puisse écrire de si sublimes poèmes ? Relire Rimbaud, se plonger dans sa bio et venir découvrir ce seul en scène. Voilà qui fera un très beau de cadeau de Noël !

C'est de saison et ça se passe donc à l'Essaïon. Le comédien prend corps et nous invite au voyage pendant plus d'une heure. "Il s'en va, seul, les poings sur son guidon à défaut de ne pas avoir de cheval …". Et il raconte l'histoire d'un homme "brûlé" par un métier qui ne le passionne plus et qui, soudain, décide de tout quitter. Appart, boulot, pour suivre les traces de ce poète incroyablement doué que fut Arthur Rimbaud.

Isabelle Lauriou
25/03/2024
Spectacle à la Une

"Mon Petit Grand Frère" Récit salvateur d'un enfant traumatisé au bénéfice du devenir apaisé de l'adulte qu'il est devenu

Comment dire l'indicible, comment formuler les vagues souvenirs, les incertaines sensations qui furent captés, partiellement mémorisés à la petite enfance. Accoucher de cette résurgence voilée, diffuse, d'un drame familial ayant eu lieu à l'âge de deux ans est le parcours théâtral, étonnamment réussie, que nous offre Miguel-Ange Sarmiento avec "Mon petit grand frère". Ce qui aurait pu paraître une psychanalyse impudique devient alors une parole salvatrice porteuse d'un écho libératoire pour nos propres histoires douloureuses.

© Ève Pinel.
9 mars 1971, un petit bonhomme, dans les premiers pas de sa vie, goûte aux derniers instants du ravissement juvénile de voir sa maman souriante, heureuse. Mais, dans peu de temps, la fenêtre du bonheur va se refermer. Le drame n'est pas loin et le bonheur fait ses valises. À ce moment-là, personne ne le sait encore, mais les affres du destin se sont mis en marche, et plus rien ne sera comme avant.

En préambule du malheur à venir, le texte, traversant en permanence le pont entre narration réaliste et phrasé poétique, nous conduit à la découverte du quotidien plein de joie et de tendresse du pitchoun qu'est Miguel-Ange. Jeux d'enfants faits de marelle, de dinette, de billes, et de couchers sur la musique de Nounours et de "bonne nuit les petits". L'enfant est affectueux. "Je suis un garçon raisonnable. Je fais attention à ma maman. Je suis un bon garçon." Le bonheur est simple, mais joyeux et empli de tendresse.

Puis, entre dans la narration la disparition du grand frère de trois ans son aîné. La mort n'ayant, on le sait, aucune morale et aucun scrupule à commettre ses actes, antinaturelles lorsqu'il s'agit d'ôter la vie à un bambin. L'accident est acté et deux gamins dans le bassin sont décédés, ceux-ci n'ayant pu être ramenés à la vie. Là, se révèle l'avant et l'après. Le bonheur s'est enfui et rien ne sera plus comme avant.

Gil Chauveau
05/04/2024
Spectacle à la Une

"Un prince"… Seul en scène riche et pluriel !

Dans une mise en scène de Marie-Christine Orry et un texte d'Émilie Frèche, Sami Bouajila incarne, dans un monologue, avec superbe et talent, un personnage dont on ignore à peu près tout, dans un prisme qui brasse différents espaces-temps.

© Olivier Werner.
Lumière sur un monticule qui recouvre en grande partie le plateau, puis le protagoniste du spectacle apparaît fébrilement, titubant un peu et en dépliant maladroitement, à dessein, son petit tabouret de camping. Le corps est chancelant, presque fragile, puis sa voix se fait entendre pour commencer un monologue qui a autant des allures de récit que de narration.

Dans ce monologue dans lequel alternent passé et présent, souvenirs et réalité, Sami Bouajila déploie une gamme d'émotions très étendue allant d'une voix tâtonnante, hésitante pour ensuite se retrouver dans un beau costume, dans une autre scène, sous un autre éclairage, le buste droit, les jambes bien plantées au sol, avec un volume sonore fort et bien dosé. La voix et le corps sont les deux piliers qui donnent tout le volume théâtral au caractère. L'évidence même pour tout comédien, sauf qu'avec Sami Bouajila, cette évidence est poussée à la perfection.

Toute la puissance créative du comédien déborde de sincérité et de vérité avec ces deux éléments. Nul besoin d'une couronne ou d'un crucifix pour interpréter un roi ou Jésus, il nous le montre en utilisant un large spectre vocal et corporel pour incarner son propre personnage. Son rapport à l'espace est dans un périmètre de jeu réduit sur toute la longueur de l'avant-scène.

Safidin Alouache
12/03/2024