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Désignation de Tiago Rodriguez à la direction du Festival d'Avignon à compter de septembre 2022  05/07/2021

En accord avec Cécile Helle, maire d'Avignon, Roselyne Bachelot-Narquin, ministre de la Culture, a donné son agrément à la nomination de Tiago Rodrigues à la direction du festival d'Avignon, suite à la décision unanime du conseil d'administration du festival présidé par Françoise Nyssen.

Tiago Rodrigues prendra ses fonctions le 1er septembre 2022 pour un mandat de 4 ans, renouvelable une fois.

Actuel directeur artistique du Théâtre national Dona Maria II de Lisbonne, acteur et metteur en scène, Tiago Rodrigues est aujourd'hui un des grands artistes du théâtre européen.

Né en 1977 à Lisbonne, Tiago Rodrigues étudie le théâtre au conservatoire de Lisbonne, avant de rejoindre le collectif de comédiens Tg Stan basé à Anvers. En 2003, il fonde la compagnie Mundo Perfeito, avec laquelle il produit ses pièces. "By Heart", présentée en 2014 au Théâtre de la Bastille, le fera connaître en France. En 2015, il triomphe au festival d'Avignon avec une adaptation de l'"Antoine et Cléopâtre" de Shakespeare, puis en 2019 avec "Sopro". Avec "La Cerisaie", présentée dans la Cour d'honneur du Palais des Papes, il inaugure cette année l'édition 2021 du Festival.

Rêvant le Festival comme une grande fête civique, lieu idéal de croisements des idées et des langues tel un "café" lumineux pour l'Europe, Tiago Rodrigues porte un projet incarné et généreux, guidé par une profonde poésie, qui vise à faire de ce rendez-vous incontournable la tête chercheuse de toutes les aventures novatrices de la scène. À l'image de l'ensemble de son parcours artistique, son ambition est résolument européenne, tout en cherchant un ancrage territorial fort et sincère, notamment par l'attention particulière qu'il portera à tous les publics.

La direction de la 76e édition sera encore assurée par Olivier Py auquel la Ministre de la Culture adresse ses sincères remerciements pour le remarquable travail qu'il a accompli. Tiago Rodrigues prendra ses fonctions de directeur le 1er septembre 2022 afin de préparer l'édition 2023 du Festival.

Photo : Tiago Rodrigues © Christophe Raynaud de Lage/Festival d'Avignon.
La Rédaction

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Balade équestre dans l'univers singulier de Bartabas… et de Zingaro, un théâtre pour les chevaux

Forte de quarante ans d'observation de la compagnie Zingaro, de ses évolutions et métamorphoses, ainsi que d'une écoute attentive des murmures émanant de la relation entre Bartabas et ses chevaux, Fabienne Pascaud nous offre une exploration aux confins de la création équestre pour découvrir les sources originelles et intimes de son art au cours de douze grands chapitres, chacun scrutant un aspect différent de la pensée créatrice de cet artiste visionnaire.

"Cette créature mi-homme mi-cheval surgit de nulle part et éructant tel un fou sur les pavés de la ville était peut-être un des ultimes avatars d'Antonin Artaud (1896-1948). Bartabas sortait des légendes et des songes. Et nous ramenait au royaume des légendes et des songes."

C'est en 1978, lors de son premier Festival d'Avignon, que Fabienne Pascaud découvre Bartabas. Pour ce dernier, c'est l'époque "Cirque Aligre", après le Théâtre Emporté et avant Zingaro. Surnommé Bartabas le Furieux, il véhicule déjà une certaine folie, à la fois créatrice et unique, et une grande curiosité. Sa créativité va très vite puiser son inspiration dans la richesse de l'ailleurs, dans les différents aspects du monde…

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Gil Chauveau
17/12/2024
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La dernière création d'Amala Dianor nous plonge dans l'univers du Dub. Au travers de différents tableaux, le chorégraphe manie avec rythme et subtilité les multiples visages du 6ᵉ art dans lequel il bâtit un puzzle artistique où ce qui lie l'ensemble est une gestuelle en opposition de styles, à la fois virevoltante et hachée, qu'ondulante et courbe.

© Pierre Gondard.
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Safidin Alouache
17/12/2024
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Le trio d'auteurs, Clémence Barbier, Paul Moulin, Maïa Sandoz, s'emparent du mythique Robin des Bois avec une totale liberté. L'histoire ne se situe plus dans un passé lointain fait de combats de flèches et d'épées, mais dans une réalité explicitement beaucoup plus proche de nous : une ville moderne, sécuritaire. Dans cette adaptation destinée au jeune public, Robin est un enfant vivant pauvrement avec sa mère et sa sœur dans une sorte de cité tenue d'une main de fer par un être sans scrupules, richissime et profiteur.

© DR.
C'est l'injustice sociale que les auteurs et la metteure en scène Maïa Sandoz veulent mettre au premier plan des thèmes abordés. Notre époque, qui veut que les riches soient de plus en plus riches et les pauvres de plus pauvres, sert de caisse de résonance extrêmement puissante à cette intention. Rien n'étonne, en fait, lorsque la mère de Robin et de sa sœur, Christabelle, est jetée en prison pour avoir volé un peu de nourriture dans un supermarché pour nourrir ses enfants suite à la perte de son emploi et la disparition du père. Une histoire presque banale dans notre monde, mais un acte que le bon sens répugne à condamner, tandis que les lois économiques et politiques condamnent sans aucune conscience.

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Bruno Fougniès
13/12/2024