La Revue du Spectacle, le magazine des arts de la scène et du spectacle vivant. Infos théâtre, chanson, café-théâtre, cirque, arts de la rue, agenda, CD, etc.

Annonce des conditions dans lesquelles pourront se tenir les festivals… Est-ce un début de solution ?  19/02/2021

Roselyne Bachelot-Narquin a réuni jeudi 18 février 2021 des responsables de festivals de musiques actuelles, des organisations et fédérations professionnelles pour évoquer la situation des festivals en 2021. S'est ensuivi l'annonce du cadre dans lequel pourront se tenir ceux-ci cet été.

L'objectif, c'est d'avoir, en 2021, une saison de festivals ! Pour cela le Gouvernement propose un cadre clair et un dispositif d'accompagnement économique.

Il est indispensable de pouvoir donner de la visibilité aux festivals qui doivent, en ce début d'année, décider de la tenue et du format de leur édition 2021, même si la pandémie de la COVID19 continuera à faire peser des incertitudes.

Le gouvernement propose un cadre pour la tenue des festivals
Cette exigence a conduit le gouvernement à définir un cadre, avec deux paramètres principaux :

>> Les organisateurs de festivals (en salles comme en plein air) sont incités à imaginer des formats différents avec une jauge maximale de public, avec distanciation, de 5 000 spectateurs sur un même site et pour un même événement- comme celle qui était en vigueur l'été dernier ;
>> Des modalités d'accueil du public en configuration assise.


Ce cadre devra être précisé sous la forme de protocoles sanitaires spécifiques, en concertation avec les professionnels, et soumis à la validation du Centre de crise sanitaire et du Centre interministériel de crise.

Des points d'étape réguliers auront lieu avec les professionnels, afin de l'adapter à l'évolution de la situation sanitaire :

- si la situation sanitaire se dégrade, les jauges et les protocoles devront être adaptés en conséquence ;
- si à l'inverse la situation sanitaire s'améliore, il pourrait être envisageable d'augmenter la jauge au-delà de 5 000 personnes et/ou d'autoriser les configurations debout.


Les festivals seront accompagnés financièrement.

Les deux enjeux majeurs sont d'éviter la disparition de festivals et d'inciter les festivals à adapter leur format pour permettre une saison festivalière en 2021.

Ainsi :
>> Pour les festivals qui seraient contraints d'annuler dès maintenant, l'Etat poursuivra leur accompagnement ;
>> Pour les festivals qui adapteront leur événement, des aides sectorielles dédiées seront prévues sous la forme d'un mécanisme de compensation des pertes d'exploitation ;
>> Enfin, dans l'hypothèse d'une dégradation de la situation sanitaire qui entrainerait une annulation de l'événement, un mécanisme d'indemnisation sera prévu.

Ces deux derniers mécanismes seront financés par un même fonds de 30 M€ qui concernera l'ensemble des festivals de toutes disciplines. Comme en 2020, cet accompagnement sera porté et mis en œuvre à la fois par le Centre National de la Musique et par les DRAC.

Par ailleurs, des aides pour les captations de spectacles seront également mises en œuvre : une enveloppe de 15 M€ sera consacrée aux captations toutes disciplines confondues (théâtre, musique, danse et autres esthétiques). Ces captations permettront de toucher un public plus large, même si elles ne remplaceront jamais l'expérience du spectacle vivant.

Fin novembre dernier, plus d'une centaine de festivals de musiques actuelles ont signé une tribune intitulée "Festivals 2021, on y croit !"

Nous aussi, nous y croyons. Nous devons agir ensemble pour qu'il y ait des festivals en 2021, c'est indispensable pour les artistes, pour les publics, pour les équipes et pour les territoires qui vivent souvent au rythme des festivals.

Roselyne Bachelot-Narquin tient à saluer l'engagement, la créativité et l'esprit de responsabilité des professionnels des festivals.

Source : Communiqué du ministère de la Culture.

Photo : Hellfest 2016 © DR.
La Rédaction

Nouveau commentaire :













À Découvrir

"La Chute" Une adaptation réussie portée par un jeu d'une force organique hors du commun

Dans un bar à matelots d'Amsterdam, le Mexico-City, un homme interpelle un autre homme.
Une longue conversation s'initie entre eux. Jean-Baptiste Clamence, le narrateur, exerçant dans ce bar l'intriguant métier de juge-pénitent, fait lui-même les questions et les réponses face à son interlocuteur muet.

© Philippe Hanula.
Il commence alors à lever le voile sur son passé glorieux et sa vie d'avocat parisien. Une vie réussie et brillante, jusqu'au jour où il croise une jeune femme sur le pont Royal à Paris, et qu'elle se jette dans la Seine juste après son passage. Il ne fera rien pour tenter de la sauver. Dès lors, Clamence commence sa "chute" et finit par se remémorer les événements noirs de son passé.

Il en est ainsi à chaque fois que nous prévoyons d'assister à une adaptation d'une œuvre d'Albert Camus : un frémissement d'incertitude et la crainte bien tangible d'être déçue nous titillent systématiquement. Car nous portons l'auteur en question au pinacle, tout comme Jacques Galaud, l'enseignant-initiateur bien inspiré auprès du comédien auquel, il a proposé, un jour, cette adaptation.

Pas de raison particulière pour que, cette fois-ci, il en eût été autrement… D'autant plus qu'à nos yeux, ce roman de Camus recèle en lui bien des considérations qui nous sont propres depuis toujours : le moi, la conscience, le sens de la vie, l'absurdité de cette dernière, la solitude, la culpabilité. Entre autres.

Brigitte Corrigou
09/10/2024
Spectacle à la Une

"Very Math Trip" Comment se réconcilier avec les maths

"Very Math Trip" est un "one-math-show" qui pourra réconcilier les "traumatisés(es)" de cette matière que sont les maths. Mais il faudra vous accrocher, car le cours est assuré par un professeur vraiment pas comme les autres !

© DR.
Ce spectacle, c'est avant tout un livre publié par les Éditions Flammarion en 2019 et qui a reçu en 2021 le 1er prix " La Science se livre". L'auteur en est Manu Houdart, professeur de mathématiques belge et personnage assez emblématique dans son pays. Manu Houdart vulgarise les mathématiques depuis plusieurs années et obtient le prix de " l'Innovation pédagogique" qui lui est décerné par la reine Paola en personne. Il crée aussi la maison des Maths, un lieu dédié à l'apprentissage des maths et du numérique par le jeu.

Chaque chapitre de cet ouvrage se clôt par un "Waooh" enthousiaste. Cet enthousiasme opère aussi chez les spectateurs à l'occasion de cet one-man-show exceptionnel. Un spectacle familial et réjouissant dirigé et mis en scène par Thomas Le Douarec, metteur en scène du célèbre spectacle "Les Hommes viennent de Mars et les femmes de Vénus".

N'est-ce pas un pari fou que de chercher à faire aimer les mathématiques ? Surtout en France, pays où l'inimitié pour cette matière est très notoire chez de nombreux élèves. Il suffit pour s'en faire une idée de consulter les résultats du rapport PISA 2022. Rapport édifiant : notre pays se situe à la dernière position des pays européens et avant-dernière des pays de l'OCDE.
Il faut urgemment reconsidérer les bases, Monsieur le ministre !

Brigitte Corrigou
12/04/2025
Spectacle à la Une

"La vie secrète des vieux" Aimer même trop, même mal… Aimer jusqu'à la déchirure

"Telle est ma quête", ainsi parlait l'Homme de la Mancha de Jacques Brel au Théâtre des Champs-Élysées en 1968… Une quête qu'ont fait leur cette troupe de vieux messieurs et vieilles dames "indignes" (cf. "La vieille dame indigne" de René Allio, 1965, véritable ode à la liberté) avides de vivre "jusqu'au bout" (ouaf… la crudité revendiquée de leur langue émancipée y autorise) ce qui constitue, n'en déplaise aux catholiques conservateurs, le sel de l'existence. Autour de leur metteur en scène, Mohamed El Khatib, ils vont bousculer les règles de la bienséance apprise pour dire sereinement l'amour chevillé au corps des vieux.

© Christophe Raynaud de Lage.
Votre ticket n'est plus valable. Prenez vos pilules, jouez au Monopoly, au Scrabble, regardez la télé… des jeux de votre âge quoi ! Et surtout, ayez la dignité d'attendre la mort en silence, on ne veut pas entendre vos jérémiades et – encore moins ! – vos chuchotements de plaisir et vos cris d'amour… Mohamed El Khatib, fin observateur des us et coutumes de nos sociétés occidentales, a documenté son projet théâtral par une série d'entretiens pris sur le vif en Ehpad au moment de la Covid, des mouroirs avec eau et électricité à tous les étages. Autour de lui et d'une aide-soignante, artiste professionnelle pétillante de malice, vont exister pleinement huit vieux et vieilles revendiquant avec une belle tranquillité leur droit au sexe et à l'amour (ce sont, aussi, des sentimentaux, pas que des addicts de la baise).

Un fauteuil roulant poussé par un vieux très guilleret fait son entrée… On nous avertit alors qu'en fonction du grand âge des participant(e)s au plateau, et malgré les deux défibrillateurs à disposition, certain(e)s sont susceptibles de mourir sur scène, ce qui – on l'admettra aisément – est un meilleur destin que mourir en Ehpad… Humour noir et vieilles dentelles, le ton est donné. De son fauteuil, la doyenne de la troupe, 91 ans, Belge et ancienne présentatrice du journal TV, va ar-ti-cu-ler son texte, elle qui a renoncé à son abonnement à la Comédie-Française car "ils" ne savent plus scander, un vrai scandale ! Confiant plus sérieusement que, ce qui lui manque aujourd'hui – elle qui a eu la chance d'avoir beaucoup d'hommes –, c'est d'embrasser quelqu'un sur la bouche et de manquer à quelqu'un.

Yves Kafka
30/08/2024