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CédéDévédé

Volo : sans rire, mais avec le sourire

Si les Volo n’ont toujours pas été sélectionnés pour faire partie du jury de "La Nouvelle Star", c’est pour une raison toute simple : ils ont du talent, de l’humour et des idées. La preuve par douze dans leur dernier album.



Volo, Olympia 2013 © Gil Chauveau.
Volo, Olympia 2013 © Gil Chauveau.
"Sans rire". Le titre est trompeur. On pourrait s’attendre à un album "de crise", partagé entre une austérité très tendance et une conscience sociale et politique - marque de fabrique de Volo - brandie en étendard révolutionnaire. Au contraire, avec ce "Sans rire", les deux frères Volovitch signent une partition presque apaisée, majoritairement tournée vers l’humain, vers soi, vers l’autre. Et si l’on éclate certes pas de rire à l’écoute, on sourit souvent de bon cœur. Parfois d’un vrai amusement, pour une chanson qui explore certaines corvées inattendues de la vie de couple ("T’abuses"), parfois de tendresse, pour une autre qui dit si bien que l’amour est aveugle ("T’es belle"), parfois de complicité, parce qu’on se reconnaît un peu dans cette autre chanson ("17 ans"), pourtant écrite à la première personne…

Et la politique, dans tout ça ? Elle est là, parce qu’au fond elle ne disparaît jamais, mais en filigrane - même si, parfois, cette incorrigible tapeuse d’incruste s’invite carrément dans le vif du sujet ("Aucun doute") -, cachée derrière les amis, les amours, le miroir, les souvenirs, bref, la vie.

Vous l’aurez compris, Fredo et Olivier "Volo" nous offrent ici une superbe balade en musique au cœur de la très imparfaite mais toujours fascinante machinerie humaine. Une balade qu’ils nous invitent à prolonger, parce qu’il ne faut jamais hésiter à se faire plaisir, pour un concert unique le 29 janvier à L’Olympia. Les Parisiens sont à pied d’œuvre, les autres monteront à la ville.

© DR.
© DR.
● Volo "Sans rire".
Production : PlayOn.
Distribution : Sony/ATV Music Publishing.
Sortie : 11 mars 2013.

● En concert à l'Olympia le 29 avril à 20 h.
Réservations : 08 92 68 33 68 ou
>> olympiahall.com

Tournée :
24 avril 2013 : Petit Kursaal, Besancon (25).
3 mai 2013 : Le Silex, Auxerre (89).
4 mai 2013 : Le Brise-Glace, Annecy (74).
7 mai 2013 : Foyer Georges Brassens, Beaucourt (90).
11 mai 2013 : Les Bains Douches, Ligneres (18).
18 mai 2013 : Grand podium, Fête de Lutte Ouvrière, Presles (95).

Volo, Olympia 2013 © Gil Chauveau.
Volo, Olympia 2013 © Gil Chauveau.
25 mai 2013 : Barbey, Bordeaux (33).
26 mai2013 : Festival Chambray en mai, Chambray (37).
29 mai 2013 : La Dynamo, Toulouse (31).
31 mai 2013 : Festival Paroles et Musiques, Saint-Étienne (42).
1er juin 2013 : La Clef, Saint-Germain-en-Laye (78).
18 juin 2013 : Radio FMR, Montoy (57).
19 juin 2013 : Faites de la Chanson, Arras (62).
13 juillet 2013 : Francofolies, La Rochelle (17).
24 août 2013 : Rouvres-les-Bois (36), avec en première partie le groupe folk Radical Strapontin.
1er octobre 2013 : Festival Chanson Française du Pays d'Aix, Aix en Provence (13).
12 octobre 2013 : Le Silo, Tigery (91).
19 octobre 2013 : La Halle aux grains, Mer (41).
14 novembre 2013 : Lavoir-Théâtre Georges Brassens, Épinal (88).
8 février 2014 : Théâtre Cornillon, Gerzat (63).
15 février 2014 : Le Rive-Rhin, Village-neuf (68).

Volo, Olympia 2013 © Gil Chauveau.
Volo, Olympia 2013 © Gil Chauveau.

Gérard Biard
Mardi 23 Avril 2013

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"L'Effet Papillon" Se laisser emporter au fil d'un simple vol de papillon pour une fascinante expérience

Vous pensez que vos choix sont libres ? Que vos pensées sont bien gardées dans votre esprit ? Que vous êtes éventuellement imprévisibles ? Et si ce n'était pas le cas ? Et si tout partait de vous… Ouvrez bien grands les yeux et vivez pleinement l'expérience de l'Effet Papillon !

© Pics.
Vous avez certainement entendu parler de "l'effet papillon", expression inventée par le mathématicien-météorologue Edward Lorenz, inventeur de la théorie du chaos, à partir d'un phénomène découvert en 1961. Ce phénomène insinue qu'il suffit de modifier de façon infime un paramètre dans un modèle météo pour que celui-ci s'amplifie progressivement et provoque, à long terme, des changements colossaux.

Par extension, l'expression sous-entend que les moindres petits événements peuvent déterminer des phénomènes qui paraissent imprévisibles et incontrôlables ou qu'une infime modification des conditions initiales peut engendrer rapidement des effets importants. Ainsi, les battements d'ailes d'un papillon au Brésil peuvent engendrer une tornade au Mexique ou au Texas !

C'est à partir de cette théorie que le mentaliste Taha Mansour nous invite à nouveau, en cette rentrée, à effectuer un voyage hors du commun. Son spectacle a reçu un succès notoire au Sham's Théâtre lors du Festival d'Avignon cet été dernier.

Impossible que quiconque sorte "indemne" de cette phénoménale prestation, ni que nos certitudes sur "le monde comme il va", et surtout sur nous-mêmes, ne soient bousculées, chamboulées, contrariées.

"Le mystérieux est le plus beau sentiment que l'on peut ressentir", Albert Einstein. Et si le plus beau spectacle de mentalisme du moment, en cette rentrée parisienne, c'était celui-là ? Car Tahar Mansour y est fascinant à plusieurs niveaux, lui qui voulait devenir ingénieur, pour qui "Centrale" n'a aucun secret, mais qui, pourtant, a toujours eu une âme d'artiste bien ancrée au fond de lui. Le secret de ce spectacle exceptionnel et époustouflant serait-il là, niché au cœur du rationnel et de la poésie ?

Brigitte Corrigou
08/09/2023
Spectacle à la Une

"Hedwig and the Angry inch" Quand l'ingratitude de la vie œuvre en silence et brise les rêves et le talent pourtant si légitimes

La comédie musicale rock de Broadway enfin en France ! Récompensée quatre fois aux Tony Awards, Hedwig, la chanteuse transsexuelle germano-américaine, est-allemande, dont la carrière n'a jamais démarré, est accompagnée de son mari croate,Yithak, qui est aussi son assistant et choriste, mais avec lequel elle entretient des relations malsaines, et de son groupe, the Angry Inch. Tout cela pour retracer son parcours de vie pour le moins chaotique : Berlin Est, son adolescence de mauvais garçon, son besoin de liberté, sa passion pour le rock, sa transformation en Hedwig après une opération bâclée qui lui permet de quitter l'Allemagne en épouse d'un GI américain, ce, grâce au soutien sans failles de sa mère…

© Grégory Juppin.
Hedwig bouscule les codes de la bienséance et va jusqu'au bout de ses rêves.
Ni femme, ni homme, entre humour queer et confidences trash, il/elle raconte surtout l'histoire de son premier amour devenu l'une des plus grandes stars du rock, Tommy Gnosis, qui ne cessera de le/la hanter et de le/la poursuivre à sa manière.

"Hedwig and the Angry inch" a vu le jour pour la première fois en 1998, au Off Broadway, dans les caves, sous la direction de John Cameron Mitchell. C'est d'ailleurs lui-même qui l'adaptera au cinéma en 2001. C'est la version de 2014, avec Neil Patrick Harris dans le rôle-titre, qui remporte les quatre Tony Awards, dont celui de la meilleure reprise de comédie musicale.

Ce soir-là, c'était la première fois que nous assistions à un spectacle au Théâtre du Rouge Gorge, alors que nous venons pourtant au Festival depuis de nombreuses années ! Situé au pied du Palais des Papes, du centre historique et du non moins connu hôtel de la Mirande, il s'agit là d'un lieu de la ville close pour le moins pittoresque et exceptionnel.

Brigitte Corrigou
20/09/2023
Spectacle à la Une

"Zoo Story" Dans un océan d'inhumanités, retrouver le vivre ensemble

Central Park, à l'heure de la pause déjeuner. Un homme seul profite de sa quotidienne séquence de répit, sur un banc, symbole de ce minuscule territoire devenu son havre de paix. Dans ce moment voulu comme une trêve face à la folie du monde et aux contraintes de la société laborieuse, un homme surgit sans raison apparente, venant briser la solitude du travailleur au repos. Entrant dans la narration d'un pseudo-récit, il va bouleverser l'ordre des choses, inverser les pouvoirs et détruire les convictions, pour le simple jeu – absurde ? – de la mise en exergue de nos inhumanités et de nos dérives solitaires.

© Alejandro Guerrero.
Lui, Peter (Sylvain Katan), est le stéréotype du bourgeois, cadre dans une maison d'édition, "détenteur" patriarcal d'une femme, deux enfants, deux chats, deux perruches, le tout dans un appartement vraisemblablement luxueux d'un quartier chic et "bobo" de New York. L'autre, Jerry (Pierre Val), à l'opposé, est plutôt du côté de la pauvreté, celle pas trop grave, genre bohème, mais banale qui fait habiter dans une chambre de bonne, supporter les inconvénients de la promiscuité et rechercher ces petits riens, ces rares moments de défoulement ou d'impertinence qui donnent d'éphémères et fugaces instants de bonheur.

Les profils psychologiques des deux personnages sont subtilement élaborés, puis finement étudiés, analysés, au fil de la narration, avec une inversion, un basculement "dominant - dominé", s'inscrivant en douceur dans le déroulement de la pièce. La confrontation, involontaire au début, Peter se laissant tout d'abord porter par le récit de Jerry, devient plus prégnante, incisive, ce dernier portant ses propos plus sur des questionnements existentiels sur la vie, sur les injonctions à la normalité de la société et la réalité pitoyable – selon lui – de l'existence de Peter… cela sous prétexte d'une prise de pouvoir de son espace vital de repos qu'est le banc que celui-ci utilise pour sa pause déjeuner.

La rencontre fortuite entre ces deux humains est en réalité un faux-semblant, tout comme la prétendue histoire du zoo qui ne viendra jamais, Edward Albee (1928-2016) proposant ici une réflexion sur les dérives de la société humaine qui, au fil des décennies, a construit toujours plus de barrières entre elle et le vivant, créant le terreau des détresses ordinaires et des grandes solitudes. Ce constat fait dans les années cinquante par l'auteur américain de "Qui a peur de Virginia Woolf ?" se révèle plus que jamais d'actualité avec l'évolution actuelle de notre monde dans lequel l'individualisme a pris le pas sur le collectif.

Gil Chauveau
15/09/2023