La Revue du Spectacle, le magazine des arts de la scène et du spectacle vivant. Infos théâtre, chanson, café-théâtre, cirque, arts de la rue, agenda, CD, etc.



Augmenter la taille du texte
Diminuer la taille du texte
Partager
Concerts

Une saison de feu avec Paavo Järvi et l'Orchestre de Paris !

Pour sa troisième saison avec l’Orchestre de Paris, le chef estonien Paavo Järvi, son directeur musical, nous propose son répertoire de prédilection. Un répertoire qui a assis la réputation de l’orchestre dirigé par Charles Munch à partir de 1967, puis par d’autres géants tels Herbert von Karajan et Sir Georg Solti - dont on va cette année commémorer le centenaire de la naissance.



Une saison de feu avec Paavo Järvi et l'Orchestre de Paris !
Dans quelques jours, avec deux concerts très attendus, le jeune pianiste chinois Lang Lang, un fidèle de l’Orchestre de Paris, va ouvrir la saison en interprétant le Concerto n°3 de Serge Prokofiev - qui était lui-même un pianiste d’exception ! Gageons qu’il rendra justice aux contrastes marquants, aux harmonies étranges mais aussi au lyrisme de l’œuvre du compositeur russe. L’auditoire aura le plaisir de retrouver également la sémillante Patricia Petibon.

Le programme de ces deux premiers concerts est un vrai manifeste des choix du chef Paavo Järvi, pour cette saison encore : de la musique française avec des œuvres religieuses de Francis Poulenc - disparu il y a exactement cinquante ans -, le grand répertoire symphonique russe avec "L’Oiseau de feu" de Igor Stravinski - qui lui assure en 1910 une gloire soudaine à 28 ans et qui devrait allumer l’incendie dans les pupitres !

À l’image d’une saison qui défend les fondamentaux de l’Orchestre de Paris : outre les "Classiques" Haydn, Beethoven, Brückner, pour ne citer qu’eux, la musique russe donc (avec Chostakovitch entre autres), les musiques scandinave et française (de Dutilleux au jeune compositeur Karol Beffa dont le pianiste Andreas Hoefliger créera une pièce).

Plus de cinquante concerts sont prévus pour l’orchestre en résidence salle Pleyel. Et puis vous ne manquerez sous aucun prétexte les deux concerts gratuits donnés sous la Pyramide du Louvre avec, à la baguette, Pierre Boulez, les 18 décembre 2012 et 21 juin 2013 (Fête de la Musique oblige). Les jeunes ne sont pas oubliés : vingt-huit concerts leur sont réservés. C’est que l’Orchestre de Paris s’engage pour l’éducation musicale des enfants.

Quant au public fidèle, il aura droit toute l’année aux grands chefs d’orchestre (Les deux Christoph Eschenbach et von Dohnànyi, James Conlon, Nicola Luisatti, bien d’autres encore), des solistes remarquables, stars confirmées ou jeunes talents (des pianistes, des violonistes, des chanteurs). On entendra les chefs-d’œuvre de toujours et des trésors injustement oubliés comme l'œuvre du polonais Karol Szymanowski.

L’entente renommée entre l’Orchestre de Paris et son directeur musical (dont le contrat a été prolongé jusqu’en 2016) nous réserve assurément de beaux moments musicaux. Comme la riche palette variée des artistes invités. Et si vous voulez monter sur scène, sachez que le Chœur de l’orchestre et son chef Lionel Sow recrutent toujours des chanteurs amateurs confirmés !
Mais je vous en reparlerai bientôt.
Orchestre de Paris © Mirco Magliocca.
Orchestre de Paris © Mirco Magliocca.

Concerts d'ouverture de la saison 2012.
Mercredi 12 et jeudi 13 septembre,
Salle Pleyel à 20 h.
Concert symphonique :
Lang Lang, piano ;
Patricia Petibon, soprano ;
Orchestre de Paris, direction : Paavo Järvi ;
Chœur de l’Orchestre de Paris,
Lionel Sow, chef de chœur.

Programme :
Francis Poulenc
Litanies à la Vierge noire, pour chœur de femmes et orchestre

Francis Poulenc
Stabat Mater

Serge Prokofiev
Concerto pour piano n°3 en ut majeur, opus 26

Igor Stravinski
L’Oiseau de Feu, suite pour orchestre (version 1919)

Renseignements et réservations >> orchestredeparis.com

Christine Ducq
Samedi 1 Septembre 2012

Nouveau commentaire :

Concerts | Lyrique












À Découvrir

"La Chute" Une adaptation réussie portée par un jeu d'une force organique hors du commun

Dans un bar à matelots d'Amsterdam, le Mexico-City, un homme interpelle un autre homme.
Une longue conversation s'initie entre eux. Jean-Baptiste Clamence, le narrateur, exerçant dans ce bar l'intriguant métier de juge-pénitent, fait lui-même les questions et les réponses face à son interlocuteur muet.

© Philippe Hanula.
Il commence alors à lever le voile sur son passé glorieux et sa vie d'avocat parisien. Une vie réussie et brillante, jusqu'au jour où il croise une jeune femme sur le pont Royal à Paris, et qu'elle se jette dans la Seine juste après son passage. Il ne fera rien pour tenter de la sauver. Dès lors, Clamence commence sa "chute" et finit par se remémorer les événements noirs de son passé.

Il en est ainsi à chaque fois que nous prévoyons d'assister à une adaptation d'une œuvre d'Albert Camus : un frémissement d'incertitude et la crainte bien tangible d'être déçue nous titillent systématiquement. Car nous portons l'auteur en question au pinacle, tout comme Jacques Galaud, l'enseignant-initiateur bien inspiré auprès du comédien auquel, il a proposé, un jour, cette adaptation.

Pas de raison particulière pour que, cette fois-ci, il en eût été autrement… D'autant plus qu'à nos yeux, ce roman de Camus recèle en lui bien des considérations qui nous sont propres depuis toujours : le moi, la conscience, le sens de la vie, l'absurdité de cette dernière, la solitude, la culpabilité. Entre autres.

Brigitte Corrigou
09/10/2024
Spectacle à la Une

"Very Math Trip" Comment se réconcilier avec les maths

"Very Math Trip" est un "one-math-show" qui pourra réconcilier les "traumatisés(es)" de cette matière que sont les maths. Mais il faudra vous accrocher, car le cours est assuré par un professeur vraiment pas comme les autres !

© DR.
Ce spectacle, c'est avant tout un livre publié par les Éditions Flammarion en 2019 et qui a reçu en 2021 le 1er prix " La Science se livre". L'auteur en est Manu Houdart, professeur de mathématiques belge et personnage assez emblématique dans son pays. Manu Houdart vulgarise les mathématiques depuis plusieurs années et obtient le prix de " l'Innovation pédagogique" qui lui est décerné par la reine Paola en personne. Il crée aussi la maison des Maths, un lieu dédié à l'apprentissage des maths et du numérique par le jeu.

Chaque chapitre de cet ouvrage se clôt par un "Waooh" enthousiaste. Cet enthousiasme opère aussi chez les spectateurs à l'occasion de cet one-man-show exceptionnel. Un spectacle familial et réjouissant dirigé et mis en scène par Thomas Le Douarec, metteur en scène du célèbre spectacle "Les Hommes viennent de Mars et les femmes de Vénus".

N'est-ce pas un pari fou que de chercher à faire aimer les mathématiques ? Surtout en France, pays où l'inimitié pour cette matière est très notoire chez de nombreux élèves. Il suffit pour s'en faire une idée de consulter les résultats du rapport PISA 2022. Rapport édifiant : notre pays se situe à la dernière position des pays européens et avant-dernière des pays de l'OCDE.
Il faut urgemment reconsidérer les bases, Monsieur le ministre !

Brigitte Corrigou
12/04/2025
Spectacle à la Une

"La vie secrète des vieux" Aimer même trop, même mal… Aimer jusqu'à la déchirure

"Telle est ma quête", ainsi parlait l'Homme de la Mancha de Jacques Brel au Théâtre des Champs-Élysées en 1968… Une quête qu'ont fait leur cette troupe de vieux messieurs et vieilles dames "indignes" (cf. "La vieille dame indigne" de René Allio, 1965, véritable ode à la liberté) avides de vivre "jusqu'au bout" (ouaf… la crudité revendiquée de leur langue émancipée y autorise) ce qui constitue, n'en déplaise aux catholiques conservateurs, le sel de l'existence. Autour de leur metteur en scène, Mohamed El Khatib, ils vont bousculer les règles de la bienséance apprise pour dire sereinement l'amour chevillé au corps des vieux.

© Christophe Raynaud de Lage.
Votre ticket n'est plus valable. Prenez vos pilules, jouez au Monopoly, au Scrabble, regardez la télé… des jeux de votre âge quoi ! Et surtout, ayez la dignité d'attendre la mort en silence, on ne veut pas entendre vos jérémiades et – encore moins ! – vos chuchotements de plaisir et vos cris d'amour… Mohamed El Khatib, fin observateur des us et coutumes de nos sociétés occidentales, a documenté son projet théâtral par une série d'entretiens pris sur le vif en Ehpad au moment de la Covid, des mouroirs avec eau et électricité à tous les étages. Autour de lui et d'une aide-soignante, artiste professionnelle pétillante de malice, vont exister pleinement huit vieux et vieilles revendiquant avec une belle tranquillité leur droit au sexe et à l'amour (ce sont, aussi, des sentimentaux, pas que des addicts de la baise).

Un fauteuil roulant poussé par un vieux très guilleret fait son entrée… On nous avertit alors qu'en fonction du grand âge des participant(e)s au plateau, et malgré les deux défibrillateurs à disposition, certain(e)s sont susceptibles de mourir sur scène, ce qui – on l'admettra aisément – est un meilleur destin que mourir en Ehpad… Humour noir et vieilles dentelles, le ton est donné. De son fauteuil, la doyenne de la troupe, 91 ans, Belge et ancienne présentatrice du journal TV, va ar-ti-cu-ler son texte, elle qui a renoncé à son abonnement à la Comédie-Française car "ils" ne savent plus scander, un vrai scandale ! Confiant plus sérieusement que, ce qui lui manque aujourd'hui – elle qui a eu la chance d'avoir beaucoup d'hommes –, c'est d'embrasser quelqu'un sur la bouche et de manquer à quelqu'un.

Yves Kafka
30/08/2024