La Revue du Spectacle, le magazine des arts de la scène et du spectacle vivant. Infos théâtre, chanson, café-théâtre, cirque, arts de la rue, agenda, CD, etc.



Augmenter la taille du texte
Diminuer la taille du texte
Partager
Concerts

Trois ans de succès pour le Festival de Pâques à Aix-en-Provence

Avec le printemps, c'est le retour du Festival de Pâques à Aix-en-Provence, du 30 mars au 12 avril 2015. Le festival créé par le violoniste Renaud Capuçon et le directeur du Grand Théâtre de Provence, Dominique Bluzet, fête cette saison son troisième anniversaire. Confortant sa réputation d'événement majeur dans la vie musicale au même titre que le Festival d'art lyrique en été, il présente quelques nouveautés cette année.



Dominique Bluzet et Renaud Capuçon © DR.
Dominique Bluzet et Renaud Capuçon © DR.
Vingt-deux concerts dans cinq lieux différents, sept orchestres symphoniques, des pianistes de la stature de Menahem Pressler, Martha Argerich et Maria Joào Pires, des master class, des salons de musique gratuits vont attirer encore de nombreux spectateurs. Les organisateurs en attendent plus de quinze mille attestant la place qu'a prise le Festival de Pâques dans la course en tête des événements à ne pas manquer. Petit tour d'horizon de cette édition 2015.

Le 30 mars, ce sont deux artistes de légende qui ont ouvert le bal au Grand Théâtre de Provence avec, au piano, Martha Argerich accompagnée du violoniste Gidon Kremer. Le 1er avril c'est Menahem Pressler qui joue Mozart, Debussy et Schubert. Parmi les artistes bien connus du public se produiront Les Talens Lyriques, dirigé par Christophe Rousset (avec la soprano Hasnaa Bennani vrai grand talent qui devrait s'imposer très vite), le Gustav Mahler Jugendorchester, l'Orchestre national du Capitole de Toulouse dirigé par Tugan Sokhiev avec Renaud Capuçon (avec son fameux violon Guarneri del Gesù "Panette" de 1737) dans un programme Mendelssohn, Rihm, Tchaïkovski. Et beaucoup d'autres feront le voyage comme John Eliot Gardiner et son ensemble baroque.

© Chris Christodoulou.
© Chris Christodoulou.
La cité romaine provençale accueille des jeunes mais aussi des fratries de musiciens. Les Capuçon bien-sûr puisque Renaud et Gautier (le violoncelliste) jouent le six avril avec les La Marca (Christian-Pierre et Adrien), les Moreau (Edgar, David et Raphaëlle) et les Chilemme (Guillaume et Marie) au Conservatoire Darius Milhaud (natif d'Aix). Les Capuçon donneront aussi chacun une master class. Nous aurons la joie de retrouver le Quatuor Modigliani avec Michel Dalberto au piano pour un programme Saint-Saëns, Debussy et Franck. Mais également le pianiste Adam Laloum accompagné de l'alto Lise Berthaud et du clarinettiste du Philharmonique de Berlin Andreas Ottensamer.

Outre une journée consacrée au compositeur français Pascal Dusapin (né en 1955) autour de ses pièces de chambre - avec entre autres la soprano Karen Vourc'h, le festival clôturera en beauté avec une carte blanche donnée à son directeur artistique. Renaud Capuçon sera entouré de nombreux solistes dont les sœurs Labèque et David Kadouch avec Guillaume Gallienne comme récitant pour un concert dédié à la Quintette D.667 'La Truite" de Schubert et 'Le Carnaval des Animaux" de Saint-Saëns.

Grand Théâtre de Provence © Jean-Claude Carbonne.
Grand Théâtre de Provence © Jean-Claude Carbonne.
Concerts du 30 mars au 12 avril 2015.
Festival de Pâques Aix-en-Provence.
Réservations : 08 2013 2013 (0,12 € TTC/mn, depuis un poste fixe) ou +33 4 42 91 69 69 depuis l'étranger.
Ou sur le site ci-dessous.

Grand Théâtre de Provence.
380, avenue Max Juvénal, Aix-en-Provence (13).

Théâtre du Jeu de Paume.
17/21 rue de l'Opéra, Aix-en-Provence (13).

>> festivalpaques.com

Christine Ducq
Jeudi 2 Avril 2015

Concerts | Lyrique





Numéros Papier

Anciens Numéros de La Revue du Spectacle (10)

Vente des numéros "Collectors" de La Revue du Spectacle.
10 euros l'exemplaire, frais de port compris.






À Découvrir

"Bienvenue Ailleurs" Faire sécession avec un monde à l'agonie pour tenter d'imaginer de nouveaux possibles

Sara a 16 ans… Une adolescente sur une planète bleue peuplée d’une humanité dont la grande majorité est sourde à entendre l’agonie annoncée, voire amorcée diront les plus lucides. Une ado sur le chemin de la prise de conscience et de la mutation, du passage du conflit générationnel… à l'écologie radicale. Aurélie Namur nous parle, dans "Bienvenue ailleurs", de rupture, de renversement, d'une jeunesse qui ne veut pas s'émanciper, mais rompre radicalement avec notre monde usé et dépassé… Le nouvel espoir d'une jeunesse inspirée ?

© PKL.
Sara a donc 16 ans lorsqu'elle découvre les images des incendies apocalyptiques qui embrasent l'Australie en 2020 (dont l'île Kangourou) qui blessent, brûlent, tuent kangourous et koalas. Images traumatiques qui vont déclencher les premiers regards critiques, les premières révoltes générées par les crimes humains sur l'environnement, sans évocation pour elle d'échelle de gravité, cela allant du rejet de solvant dans les rivières par Pimkie, de la pêche destructrice des bébés thons en passant de l'usage de terres rares (et les conséquences de leur extraction) dans les calculettes, les smartphones et bien d'autres actes criminels contre la planète et ses habitants non-humains.

Puisant ici son sujet dans les questionnements et problèmes écologiques actuels ou récurrents depuis de nombreuses années, Aurélie Namur explore le parcours de la révolte légitime d’une adolescente, dont les constats et leur expression suggèrent une violence sous-jacente réelle, puissante, et une cruelle lucidité, toutes deux fondées sur une rupture avec la société qui s'obstine à ne pas réagir de manière réellement efficace face au réchauffement climatique, à l'usure inconsidérée – et exclusivement humaine – de la planète, à la perte de confiance dans les hommes politiques, etc.

Composée de trois fragments ("Revoir les kangourous", "Dézinguée" et "Qui la connaît, cette vie qu'on mène ?") et d'un interlude** – permettant à la jeunesse de prendre corps "dansant" –, la pièce d'Aurélie Namur s'articule autour d'une trajectoire singulière, celle d'une jeune fille, quittant le foyer familial pour, petit à petit, s'orienter vers l'écologie radicale, et de son absence sur le plateau, le récit étant porté par Camila, sa mère, puis par Aimé, son amour, et, enfin, par Pauline, son amie. Venant compléter ce trio narrateur, le musicien Sergio Perera et sa narration instrumentale.

Gil Chauveau
10/12/2024
Spectacle à la Une

"Dub" Unité et harmonie dans la différence !

La dernière création d'Amala Dianor nous plonge dans l'univers du Dub. Au travers de différents tableaux, le chorégraphe manie avec rythme et subtilité les multiples visages du 6ᵉ art dans lequel il bâtit un puzzle artistique où ce qui lie l'ensemble est une gestuelle en opposition de styles, à la fois virevoltante et hachée, qu'ondulante et courbe.

© Pierre Gondard.
En arrière-scène, dans une lumière un peu sombre, la scénographie laisse découvrir sept grands carrés vides disposés les uns sur les autres. Celui situé en bas et au centre dessine une entrée. L'ensemble représente ainsi une maison, grande demeure avec ses pièces vides.

Devant cette scénographie, onze danseurs investissent les planches à tour de rôle, chacun y apportant sa griffe, sa marque par le style de danse qu'il incarne, comme à l'image du Dub, genre musical issu du reggae jamaïcain dont l'origine est due à une erreur de gravure de disque de l'ingénieur du son Osbourne Ruddock, alias King Tubby, en mettant du reggae en version instrumentale. En 1967, en Jamaïque, le disc-jockey Rudy Redwood va le diffuser dans un dance floor. Le succès est immédiat.

L'apogée du Dub a eu lieu dans les années soixante-dix jusqu'au milieu des années quatre-vingt. Les codes ont changé depuis, le mariage d'une hétérogénéité de tendances musicales est, depuis de nombreuses années, devenu courant. Le Dub met en exergue le couple rythmique basse et batterie en lui incorporant des effets sonores. Awir Leon, situé côté jardin derrière sa table de mixage, est aux commandes.

Safidin Alouache
17/12/2024
Spectacle à la Une

"R.O.B.I.N." Un spectacle jeune public intelligent et porteur de sens

Le trio d'auteurs, Clémence Barbier, Paul Moulin, Maïa Sandoz, s'emparent du mythique Robin des Bois avec une totale liberté. L'histoire ne se situe plus dans un passé lointain fait de combats de flèches et d'épées, mais dans une réalité explicitement beaucoup plus proche de nous : une ville moderne, sécuritaire. Dans cette adaptation destinée au jeune public, Robin est un enfant vivant pauvrement avec sa mère et sa sœur dans une sorte de cité tenue d'une main de fer par un être sans scrupules, richissime et profiteur.

© DR.
C'est l'injustice sociale que les auteurs et la metteure en scène Maïa Sandoz veulent mettre au premier plan des thèmes abordés. Notre époque, qui veut que les riches soient de plus en plus riches et les pauvres de plus pauvres, sert de caisse de résonance extrêmement puissante à cette intention. Rien n'étonne, en fait, lorsque la mère de Robin et de sa sœur, Christabelle, est jetée en prison pour avoir volé un peu de nourriture dans un supermarché pour nourrir ses enfants suite à la perte de son emploi et la disparition du père. Une histoire presque banale dans notre monde, mais un acte que le bon sens répugne à condamner, tandis que les lois économiques et politiques condamnent sans aucune conscience.

Le spectacle s'adresse au sens inné de la justice que portent en eux les enfants pour, en partant de cette situation aux allures tristement documentaires et réalistes, les emporter vers une fiction porteuse d'espoir, de rires et de rêves. Les enfants Robin et Christabelle échappent aux services sociaux d'aide à l'enfance pour s'introduire dans la forêt interdite et commencer une vie affranchie des règles injustes de la cité et de leur maître, quitte à risquer les foudres de la justice.

Bruno Fougniès
13/12/2024