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Concerts

Royal bilan pour le Festival de Saint-Denis

Le Festival de Saint-Denis s'est achevé avec succès en rassemblant plus de 42 000 spectateurs pour plus de quarante manifestations depuis janvier. L'un des plus emblématiques festivals d'Île-de-France proposait particulièrement une série d'événements musicaux d'importance depuis fin mai et jusqu'au 24 juin. Dans l'antique Basilique, la nécropole des rois de France, a retenti deux fois la fameuse 9e symphonie de Ludwig Van Beethoven, en manière de clôture grandiose.



© DR.
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Douze concerts dans la Basilique (dont dix concerts classiques, deux créations "Métis"), cinq récitals et rendez-vous dédiés à la musique de chambre à la Légion d'honneur, des masterclasses et de nombreuses opérations de sensibilisation en milieu scolaire (avec notamment le Secession Orchestra en résidence au festival, dirigé par l'excellent Clément Mao-Takacs) ont émaillé cette édition 2016. Après l'ouverture avec la Troisième Symphonie de Gustav Mahler donnée par l'Orchestre philharmonique de Radio-France, dirigé par son nouveau directeur musical, Mikko Franck, le public a vécu d'autres belles soirées.

Entre autres nombreux événements, citons la création "De Sarajevo" de Goran Bregovic dans la Basilique, le premier "Magnificat" de Jean-Sébastien Bach de l'Ensemble Pygmalion (dirigé évidemment par Raphaël Pichon), le méconnu "Requiem" de Gaetano Donizetti donné par L. Garcia Alarcon et la création de "Birds on a wire - Wish you were here" avec Rosemary Standley et Dom La Nena et le Britten Sinfonia. Un des clous du festival en fut sa conclusion avec une superbe Symphonie n°9 de Beethoven, célèbre pour sa fameuse "Ode à la joie" de Friedrich von Schiller en finale.

© DR.
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Présente-t-on encore cette symphonie créée à Vienne en 1824 et qui concrétisait le vœu du compositeur (depuis 1793) de mettre en musique l'ode du poète, véritable exhortation à la fraternité entre les hommes ? Convoquant le plus important des effectifs (et pour la première fois des percussions militaires), c'est l'œuvre de tous les superlatifs.

Superlatif fut l'Orchestre national de France dirigé par (le successeur à Bologne de Daniele Gatti) Michele Mariotti. Magnifiques aussi (pour le finale d'une durée d'environ trente minutes) furent le chœur de Radio-France et les quatre solistes invités. Outre les talentueux Riccardo Zanellato, Maria Katzarava, Marianna Pizzolato, le ténor Torsten Kerl donnait encore de beaux frissons et une interprétation idéale au service de ce chef-d'œuvre du génie humain.

Certains concerts sont visibles sur Culturebox pendant six mois.

Le prochain Festival de Saint-Denis se déroulera du 30 mai au 30 juin 2017.

Christine Ducq
Vendredi 8 Juillet 2016

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Concerts | Lyrique





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•Off 2024• "Mon Petit Grand Frère" Récit salvateur d'un enfant traumatisé au bénéfice du devenir apaisé de l'adulte qu'il est devenu

Comment dire l'indicible, comment formuler les vagues souvenirs, les incertaines sensations qui furent captés, partiellement mémorisés à la petite enfance. Accoucher de cette résurgence voilée, diffuse, d'un drame familial ayant eu lieu à l'âge de deux ans est le parcours théâtral, étonnamment réussie, que nous offre Miguel-Ange Sarmiento avec "Mon petit grand frère". Ce qui aurait pu paraître une psychanalyse impudique devient alors une parole salvatrice porteuse d'un écho libératoire pour nos propres histoires douloureuses.

© Ève Pinel.
9 mars 1971, un petit bonhomme, dans les premiers pas de sa vie, goûte aux derniers instants du ravissement juvénile de voir sa maman souriante, heureuse. Mais, dans peu de temps, la fenêtre du bonheur va se refermer. Le drame n'est pas loin et le bonheur fait ses valises. À ce moment-là, personne ne le sait encore, mais les affres du destin se sont mis en marche, et plus rien ne sera comme avant.

En préambule du malheur à venir, le texte, traversant en permanence le pont entre narration réaliste et phrasé poétique, nous conduit à la découverte du quotidien plein de joie et de tendresse du pitchoun qu'est Miguel-Ange. Jeux d'enfants faits de marelle, de dinette, de billes, et de couchers sur la musique de Nounours et de "bonne nuit les petits". L'enfant est affectueux. "Je suis un garçon raisonnable. Je fais attention à ma maman. Je suis un bon garçon." Le bonheur est simple, mais joyeux et empli de tendresse.

Puis, entre dans la narration la disparition du grand frère de trois ans son aîné. La mort n'ayant, on le sait, aucune morale et aucun scrupule à commettre ses actes, antinaturelles lorsqu'il s'agit d'ôter la vie à un bambin. L'accident est acté et deux gamins dans le bassin sont décédés, ceux-ci n'ayant pu être ramenés à la vie. Là, se révèle l'avant et l'après. Le bonheur s'est enfui et rien ne sera plus comme avant.

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Ils sont peu nombreux ceux qui ont une réelle vision d'interprétation d'œuvres d'artistes "monuments" tels Brel, Barbara, Brassens, Piaf et bien d'autres. Lou Casa fait partie de ces rares virtuoses qui arrivent à imprimer leur signature sans effacer le filigrane du monstre sacré interprété. Après une relecture lumineuse en 2016 de quelques chansons de Barbara, voici le profond et solaire "Barbara & Brel".

© Betül Balkan.
Comme dans son précédent opus "À ce jour" (consacré à Barbara), Marc Casa est habité par ses choix, donnant un souffle original et unique à chaque titre choisi. Évitant musicalement l'écueil des orchestrations "datées" en optant systématiquement pour des sonorités contemporaines, chaque chanson est synonyme d'une grande richesse et variété instrumentales. Le timbre de la voix est prenant et fait montre à chaque fois d'une émouvante et artistique sincérité.

On retrouve dans cet album une réelle intensité pour chaque interprétation, une profondeur dans la tessiture, dans les tonalités exprimées dont on sent qu'elles puisent tant dans l'âme créatrice des illustres auteurs que dans les recoins intimes, les chemins de vie personnelle de Marc Casa, pour y mettre, dans une manière discrète et maîtrisée, emplie de sincérité, un peu de sa propre histoire.

"Nous mettons en écho des chansons de Barbara et Brel qui ont abordé les mêmes thèmes mais de manières différentes. L'idée est juste d'utiliser leur matière, leur art, tout en gardant une distance, en s'affranchissant de ce qu'ils sont, de ce qu'ils représentent aujourd'hui dans la culture populaire, dans la culture en général… qui est énorme !"

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… face aux normalisations sociétales et idéologiques

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© Philippe Hanula.
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N'ayant pas vocation à pérenniser toute forme d'adaptation académique, nos deux metteurs en scène vont imaginer que cette histoire absurde est un songe, le songe d'une nuit… niché au creux du voyage ensommeillé de l'aimable Fadinard. Accrochez-vous à votre oreiller ! La pièce la plus célèbre de Labiche se transforme en une nouvelle comédie explosive, électro-onirique ! Comme un rêve habité de nounours dans un sommeil moelleux peuplé d'êtres extravagants en doudounes orange.

Gil Chauveau
26/03/2024