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Qu’est-ce qu’on fait pour Noël ? On offre un livre-disque !

Au départ, une passion pour l'édition traditionnelle ou électronique... doublée d'une autre pour la musique et le théâtre. Au final, la création en 1995 de la maison d'édition Camino Verde qui proposera à partir de 2011 une collection de spectacles à lire et à écouter...



"Qu’est-ce qu’on fait pour Noël ?" par Vincent Roca et Jacques Dau © Évelyne Desaux.
"Qu’est-ce qu’on fait pour Noël ?" par Vincent Roca et Jacques Dau © Évelyne Desaux.
Rodés aux nombreuses facettes de l’édition traditionnelle (livres, magazines, plaquettes, etc), Clémentine Jouffroy, technicienne en industries graphiques et Alberto Martinez, photographe, s’intéressent au multimédia dès 1993 et conçoivent de nombreux cédéroms, notamment sur l’automobile, publiés chez Arborescence.

En 1995, ils créent la maison d’édition Camino Verde pour donner naissance à leurs propres ouvrages. Plusieurs cédéroms et livres d’art sont alors commercialisés sur des thèmes très divers comme "Les Grands opéras", "La Légende Citroën", "La 2 CV", "Au rendez-vous allemand", etc.

Leur passion pour la musique et le théâtre les conduit, en 2011, à mettre en œuvre une collection de spectacles enregistrés qui débutera avec "La vie va où ?...", spectacle de Michèle Guigon (qui nous a quittés le 4 septembre 2014), et "Vite, rien ne presse !" de Vincent Roca. Suivront huit autres livres-cd qui donnent l'occasion soit de découvrir des artistes hors d commun et donner envie de les voir sur scène, soit de pouvoir lire et réentendre un spectacle précédemment vu au théâtre.

La marque de fabrique de Camino Verde est la très grande qualité de l'enregistrement qui permet, les yeux fermés, de s'imaginer près de la scène devant les comédiens. L'objet "livre-disque" est, lui, bien conçu et permet notamment de se replonger dans les bons mots et les écritures originales des auteurs. Car, c'est là - dans la sélection des personnalités publiés - qu'entre en jeu la passion qui guide les choix de Clémentine et Albert.

En effet, que ce soit Vincent Roca (un des maîtres de la catégorie obsédé textuel/jongleur et faiseur de bons mots), Michèle Guigon, Daniel Cabanis, Jacques Bonnaffé, Anne Danais, Hélène Ventoura, François Bourcier ou Emma la clown, tous sont talentueux et surtout dotés d'une écriture très personnelle, originale et voire, pour certaines, liée à une pratique artistique spécifique comme l'art clownesque.

Alors pour les fêtes de fin d'année... Offrez "intelligent" en faisant découvrir des spectacles dont la richesse littéraire permet l'écoute et la lecture !

>> "Qu'est-ce qu'on fait pour Noël ?"
Auteur : Vincent Roca.
Mise en scène : Jean-Pierre Beauredon.
Avec : Vincent Roca et Jacques Dau.
Musique : Pascal Sangla.
Lumières : Roland Catella.
Costumes : Laure Jeger.
Décor : Marc Peyret Imagineur.

Du 12 novembre 2014 au 25 janvier 2015.
Du mardi au samedi à 20 h, dimanche à 15 h. 25 décembre et 1er janvier à 15 h au lieu de 20 h.
Relâche : 10 et 14 décembre ; 16, 17 et 23 janvier.
Théâtre Le Lucernaire, Paris 6e, 01 45 44 57 34.
>> lucernaire.fr

>> "Trente-six nulles de salon"
Texte : Daniel Cabanis.
Mise en scène : Jacques Bonnaffé.
Avec : Jacques Bonnaffé et Olivier Saladin.
Scénographie et collaboration artistique : Anne-Flore Cabanis.
Création sonore : Bernard Vallery
Lumières : Orazio Trotta.
Costumes : Astrid Vartanian.
Assistanat dramaturgie : Marion Jeanson et Marc Blanchet.

Du 13 au 25 janvier 2015.
Du mardi au samedi à 20 h 30, dimanche à 17 h.
Le Cent Quatre, Paris 19e, 01 53 35 50 00.
>> http://www.104.fr

>> "Tout un monde"
Monologue clownesque.
De et par Hélène Ventoura.
Conception lumière : Gilles Cornier.

13/01/2015 : Mende (48).
23/01/2015 : Miribel (01).

06/02/2015 : La Teste-de-Buch (33).
06/03/2015 : Saint-Orens (31).
20/03/2015 : Sainte-Colombe (77).
10/04/2015 : Saint-Mammes (77).
25/04/2015 : Colmar (68).
20/06/2015 : Moleson (Suisse).
>> http://www.emilesabord.fr

Camino Verde

Clémentine Jouffroy et Alberto Martinez,
82, rue du Chemin-Vert, Paris 11e.

La collection :
"Vite, rien ne presse!" de Vincent Roca ;
"La vie va où?…" et "Pieds nus, traverser mon cœur" de Michèle Guigon ;
"L’Oral et Hardi" par Jacques Bonnaffé ;
"Les Soliloques de Mariette" par Anne Danais ;
"Bestiaire à bestiaux" d’Emma la clown ;
"La Fleur au fusil" par François Bourcier ;
"Qu’est-ce qu’on fait pour Noël ?" par Vincent Roca et Jacques Dau ;
"Tout un monde" d’Hélène Ventoura ;
"Trente-six nulles de salon" par Jacques Bonnaffé et Olivier Saladin.

Les livres-disques Camino Verde sont en vente :
sur le site >> caminoverde.com
- Librairie du Théâtre du Rond-Point, Paris 8e ;
- Théâtre Le Lucernaire, Paris 6e ;
- Librairie théâtrale Paris 9 e ;
- Mots et merveilles Paris 13e ;
- Plastic Soul Records Paris 11e ;
Et sur commande dans toutes les librairies.

Gil Chauveau
Lundi 15 Décembre 2014

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"L'Effet Papillon" Se laisser emporter au fil d'un simple vol de papillon pour une fascinante expérience

Vous pensez que vos choix sont libres ? Que vos pensées sont bien gardées dans votre esprit ? Que vous êtes éventuellement imprévisibles ? Et si ce n'était pas le cas ? Et si tout partait de vous… Ouvrez bien grands les yeux et vivez pleinement l'expérience de l'Effet Papillon !

© Pics.
Vous avez certainement entendu parler de "l'effet papillon", expression inventée par le mathématicien-météorologue Edward Lorenz, inventeur de la théorie du chaos, à partir d'un phénomène découvert en 1961. Ce phénomène insinue qu'il suffit de modifier de façon infime un paramètre dans un modèle météo pour que celui-ci s'amplifie progressivement et provoque, à long terme, des changements colossaux.

Par extension, l'expression sous-entend que les moindres petits événements peuvent déterminer des phénomènes qui paraissent imprévisibles et incontrôlables ou qu'une infime modification des conditions initiales peut engendrer rapidement des effets importants. Ainsi, les battements d'ailes d'un papillon au Brésil peuvent engendrer une tornade au Mexique ou au Texas !

C'est à partir de cette théorie que le mentaliste Taha Mansour nous invite à nouveau, en cette rentrée, à effectuer un voyage hors du commun. Son spectacle a reçu un succès notoire au Sham's Théâtre lors du Festival d'Avignon cet été dernier.

Impossible que quiconque sorte "indemne" de cette phénoménale prestation, ni que nos certitudes sur "le monde comme il va", et surtout sur nous-mêmes, ne soient bousculées, chamboulées, contrariées.

"Le mystérieux est le plus beau sentiment que l'on peut ressentir", Albert Einstein. Et si le plus beau spectacle de mentalisme du moment, en cette rentrée parisienne, c'était celui-là ? Car Tahar Mansour y est fascinant à plusieurs niveaux, lui qui voulait devenir ingénieur, pour qui "Centrale" n'a aucun secret, mais qui, pourtant, a toujours eu une âme d'artiste bien ancrée au fond de lui. Le secret de ce spectacle exceptionnel et époustouflant serait-il là, niché au cœur du rationnel et de la poésie ?

Brigitte Corrigou
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La comédie musicale rock de Broadway enfin en France ! Récompensée quatre fois aux Tony Awards, Hedwig, la chanteuse transsexuelle germano-américaine, est-allemande, dont la carrière n'a jamais démarré, est accompagnée de son mari croate,Yithak, qui est aussi son assistant et choriste, mais avec lequel elle entretient des relations malsaines, et de son groupe, the Angry Inch. Tout cela pour retracer son parcours de vie pour le moins chaotique : Berlin Est, son adolescence de mauvais garçon, son besoin de liberté, sa passion pour le rock, sa transformation en Hedwig après une opération bâclée qui lui permet de quitter l'Allemagne en épouse d'un GI américain, ce, grâce au soutien sans failles de sa mère…

© Grégory Juppin.
Hedwig bouscule les codes de la bienséance et va jusqu'au bout de ses rêves.
Ni femme, ni homme, entre humour queer et confidences trash, il/elle raconte surtout l'histoire de son premier amour devenu l'une des plus grandes stars du rock, Tommy Gnosis, qui ne cessera de le/la hanter et de le/la poursuivre à sa manière.

"Hedwig and the Angry inch" a vu le jour pour la première fois en 1998, au Off Broadway, dans les caves, sous la direction de John Cameron Mitchell. C'est d'ailleurs lui-même qui l'adaptera au cinéma en 2001. C'est la version de 2014, avec Neil Patrick Harris dans le rôle-titre, qui remporte les quatre Tony Awards, dont celui de la meilleure reprise de comédie musicale.

Ce soir-là, c'était la première fois que nous assistions à un spectacle au Théâtre du Rouge Gorge, alors que nous venons pourtant au Festival depuis de nombreuses années ! Situé au pied du Palais des Papes, du centre historique et du non moins connu hôtel de la Mirande, il s'agit là d'un lieu de la ville close pour le moins pittoresque et exceptionnel.

Brigitte Corrigou
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"Zoo Story" Dans un océan d'inhumanités, retrouver le vivre ensemble

Central Park, à l'heure de la pause déjeuner. Un homme seul profite de sa quotidienne séquence de répit, sur un banc, symbole de ce minuscule territoire devenu son havre de paix. Dans ce moment voulu comme une trêve face à la folie du monde et aux contraintes de la société laborieuse, un homme surgit sans raison apparente, venant briser la solitude du travailleur au repos. Entrant dans la narration d'un pseudo-récit, il va bouleverser l'ordre des choses, inverser les pouvoirs et détruire les convictions, pour le simple jeu – absurde ? – de la mise en exergue de nos inhumanités et de nos dérives solitaires.

© Alejandro Guerrero.
Lui, Peter (Sylvain Katan), est le stéréotype du bourgeois, cadre dans une maison d'édition, "détenteur" patriarcal d'une femme, deux enfants, deux chats, deux perruches, le tout dans un appartement vraisemblablement luxueux d'un quartier chic et "bobo" de New York. L'autre, Jerry (Pierre Val), à l'opposé, est plutôt du côté de la pauvreté, celle pas trop grave, genre bohème, mais banale qui fait habiter dans une chambre de bonne, supporter les inconvénients de la promiscuité et rechercher ces petits riens, ces rares moments de défoulement ou d'impertinence qui donnent d'éphémères et fugaces instants de bonheur.

Les profils psychologiques des deux personnages sont subtilement élaborés, puis finement étudiés, analysés, au fil de la narration, avec une inversion, un basculement "dominant - dominé", s'inscrivant en douceur dans le déroulement de la pièce. La confrontation, involontaire au début, Peter se laissant tout d'abord porter par le récit de Jerry, devient plus prégnante, incisive, ce dernier portant ses propos plus sur des questionnements existentiels sur la vie, sur les injonctions à la normalité de la société et la réalité pitoyable – selon lui – de l'existence de Peter… cela sous prétexte d'une prise de pouvoir de son espace vital de repos qu'est le banc que celui-ci utilise pour sa pause déjeuner.

La rencontre fortuite entre ces deux humains est en réalité un faux-semblant, tout comme la prétendue histoire du zoo qui ne viendra jamais, Edward Albee (1928-2016) proposant ici une réflexion sur les dérives de la société humaine qui, au fil des décennies, a construit toujours plus de barrières entre elle et le vivant, créant le terreau des détresses ordinaires et des grandes solitudes. Ce constat fait dans les années cinquante par l'auteur américain de "Qui a peur de Virginia Woolf ?" se révèle plus que jamais d'actualité avec l'évolution actuelle de notre monde dans lequel l'individualisme a pris le pas sur le collectif.

Gil Chauveau
15/09/2023