La Revue du Spectacle, le magazine des arts de la scène et du spectacle vivant. Infos théâtre, chanson, café-théâtre, cirque, arts de la rue, agenda, CD, etc.



Augmenter la taille du texte
Diminuer la taille du texte
Partager
CédéDévédé

Lafayette, une voix dirty soul rock sur des riffs seventies dopés à l'énergie pure !

Lafayette remet le couvert et s'impose une nouvelle fois avec un nouveau CD, "Suzie white pills," et une série de concerts à la puissance de feu impressionnante, se glissant en bonne place dans le peloton de tête des groupes s'inspirant, avec réussite ou pas, de l'énergie et de la singularité du rock seventies, plus précisément celui labellisé "Heavy Rock Soul 70’s". Avec ce deuxième opus, Lafayette (et sa chanteuse Nathalie Loriot) peut revendiquer la déclaration de Joan Jett & the Blackhearts : "I Love Rock 'n' Roll" !



Lafayette, le 6 octobre au Silex à Auxerre © Laurence Navarro.
Lafayette, le 6 octobre au Silex à Auxerre © Laurence Navarro.
L'aventure de Lafayette débute aux États-Unis en 2007 avec la rencontre fortuite de trois musiciens ayant déjà usé leurs instruments sur différentes scènes françaises ou internationales et d'une chanteuse dotée d'une voix exceptionnelle aux vibrations "dirty soul rock" qui n'est pas sans rappeler celle de Betty Davis (seconde épouse de Miles Davis). Rentrant en France et intégrant un batteur dans la formation, le quintet se met ainsi au travail, sort en 2008 un EP 4 titres et enchaîne les concerts. Leur premier album, "Rock You", est dans les bacs début 2010.

Ils reviennent donc cette année avec une nouvelle livraison intitulée "Suzie White Pills" et une série de concerts... programmée au moins jusqu'à la fin de l'année. Non content d’évoquer les mythiques formations heavy rock de l’époque telles que Cream ou Led Zepellin - tout en refusant toute forme de passéisme -, Lafayette y ajoute une touche très personnelle avec un groove incendiaire, appliquant à l'esprit seventies ce qui faut de modernité, soutenant parfaitement les performances vocales de la chanteuse Nathalie Loriot... dirty soul à souhait et véritable bête de scène.

Lafayette, le 6 octobre au Silex à Auxerre © Laurence Navarro.
Lafayette, le 6 octobre au Silex à Auxerre © Laurence Navarro.
Les nouveaux titres, que ce soit sur l'album ou sur scène, sont d'une réelle efficacité. C'est évident avec la chanson titre "Suzie white Pills", rythmique déroulé en souplesse mais sans faiblesse et son refrain implacable nourri d'une montée en puissance qui ne laissera aucun rocker indifférent. Le furieux et irrésistible "Roadworn" joue les nuances entre calme et tempête, histoire de se bouger un peu les fesses, tout comme "Closer Moon" qui, avec son de guitare rythmique années soixante-dix, balance une énorme dynamique en phase haut voltage dès le passage à niveau "refrain". Surprenant mais à savourer en laissant glisser dans les oreilles, l'inattendu "Rick Is Here".

Bref, Lafayette réussit avec ce deuxième album la fusion entre le rock seventies - sans jamais tomber dans la caricature - et un son résolument moderne, toujours d'une redoutable efficacité ; et à restituer la puissance de leurs prestations live. Avec, en première ligne, la panthère Nathalie Loriot, pattes de velours ou griffes acérées, parfois caressante, parfois bondissante, Lafayette mélange avec succès un groove chaleureux et la rage du rock le plus brut.

Lafayette, le 6 octobre au Silex à Auxerre © Laurence Navarro.
Lafayette, le 6 octobre au Silex à Auxerre © Laurence Navarro.
• Lafayette "Suzie white pills".
Sortie en octobre 2012.
Label : Bad Stone. Distribution : Sony Music.
(Vu en concert le 6 octobre au Silex à Auxerre en 1ère partie de Eiffel).

Chanteuse : Nathalie Loriot.
Guitares : François Bonnet et Greg Pillon.
Basse : Franck Hedin.
Drums : Robin Vieiville.

Lafayette, le 6 octobre au Silex à Auxerre © Laurence Navarro.
Lafayette, le 6 octobre au Silex à Auxerre © Laurence Navarro.
Tournée
19 octobre 2012 : Maison de la Musique, Meylan (38).
25 octobre 2012 : La Dynamo, Toulouse.
26 octobre 2012 : La Naute, Champagnat.
31 octobre 2012 : La Boule Noire, Paris (75).
8 novembre 2012 : File 7, Magny le Hongre (77).
10 novembre 2012 : Festival The Fame, Carmaux (81).
22 novembre 2012 : La Peniche, Lille (59).
1er décembre 2012 : Le Ferrailleur, Nantes (44).

>> www.myspace.com/lafayetteandthedirtyfingers

Laurence Navarro : photographe, correspondante de la région Bourgogne pour la Revue du Spectacle.
>> navarro-photo.odiapo.com

Gil Chauveau et Laurence Navarro
Vendredi 19 Octobre 2012

Nouveau commentaire :

Théâtre | Danse | Concerts & Lyrique | À l'affiche | À l'affiche bis | Cirque & Rue | Humour | Festivals | Pitchouns | Paroles & Musique | Avignon 2017 | Avignon 2018 | Avignon 2019 | CédéDévédé | Trib'Une | RV du Jour | Pièce du boucher | Coulisses & Cie | Coin de l’œil | Archives | Avignon 2021 | Avignon 2022 | Avignon 2023 | Avignon 2024 | À l'affiche ter




Numéros Papier

Anciens Numéros de La Revue du Spectacle (10)

Vente des numéros "Collectors" de La Revue du Spectacle.
10 euros l'exemplaire, frais de port compris.






À Découvrir

•Off 2024• "Mon Petit Grand Frère" Récit salvateur d'un enfant traumatisé au bénéfice du devenir apaisé de l'adulte qu'il est devenu

Comment dire l'indicible, comment formuler les vagues souvenirs, les incertaines sensations qui furent captés, partiellement mémorisés à la petite enfance. Accoucher de cette résurgence voilée, diffuse, d'un drame familial ayant eu lieu à l'âge de deux ans est le parcours théâtral, étonnamment réussie, que nous offre Miguel-Ange Sarmiento avec "Mon petit grand frère". Ce qui aurait pu paraître une psychanalyse impudique devient alors une parole salvatrice porteuse d'un écho libératoire pour nos propres histoires douloureuses.

© Ève Pinel.
9 mars 1971, un petit bonhomme, dans les premiers pas de sa vie, goûte aux derniers instants du ravissement juvénile de voir sa maman souriante, heureuse. Mais, dans peu de temps, la fenêtre du bonheur va se refermer. Le drame n'est pas loin et le bonheur fait ses valises. À ce moment-là, personne ne le sait encore, mais les affres du destin se sont mis en marche, et plus rien ne sera comme avant.

En préambule du malheur à venir, le texte, traversant en permanence le pont entre narration réaliste et phrasé poétique, nous conduit à la découverte du quotidien plein de joie et de tendresse du pitchoun qu'est Miguel-Ange. Jeux d'enfants faits de marelle, de dinette, de billes, et de couchers sur la musique de Nounours et de "bonne nuit les petits". L'enfant est affectueux. "Je suis un garçon raisonnable. Je fais attention à ma maman. Je suis un bon garçon." Le bonheur est simple, mais joyeux et empli de tendresse.

Puis, entre dans la narration la disparition du grand frère de trois ans son aîné. La mort n'ayant, on le sait, aucune morale et aucun scrupule à commettre ses actes, antinaturelles lorsqu'il s'agit d'ôter la vie à un bambin. L'accident est acté et deux gamins dans le bassin sont décédés, ceux-ci n'ayant pu être ramenés à la vie. Là, se révèle l'avant et l'après. Le bonheur s'est enfui et rien ne sera plus comme avant.

Gil Chauveau
14/06/2024
Spectacle à la Une

•Off 2024• Lou Casa "Barbara & Brel" À nouveau un souffle singulier et virtuose passe sur l'œuvre de Barbara et de Brel

Ils sont peu nombreux ceux qui ont une réelle vision d'interprétation d'œuvres d'artistes "monuments" tels Brel, Barbara, Brassens, Piaf et bien d'autres. Lou Casa fait partie de ces rares virtuoses qui arrivent à imprimer leur signature sans effacer le filigrane du monstre sacré interprété. Après une relecture lumineuse en 2016 de quelques chansons de Barbara, voici le profond et solaire "Barbara & Brel".

© Betül Balkan.
Comme dans son précédent opus "À ce jour" (consacré à Barbara), Marc Casa est habité par ses choix, donnant un souffle original et unique à chaque titre choisi. Évitant musicalement l'écueil des orchestrations "datées" en optant systématiquement pour des sonorités contemporaines, chaque chanson est synonyme d'une grande richesse et variété instrumentales. Le timbre de la voix est prenant et fait montre à chaque fois d'une émouvante et artistique sincérité.

On retrouve dans cet album une réelle intensité pour chaque interprétation, une profondeur dans la tessiture, dans les tonalités exprimées dont on sent qu'elles puisent tant dans l'âme créatrice des illustres auteurs que dans les recoins intimes, les chemins de vie personnelle de Marc Casa, pour y mettre, dans une manière discrète et maîtrisée, emplie de sincérité, un peu de sa propre histoire.

"Nous mettons en écho des chansons de Barbara et Brel qui ont abordé les mêmes thèmes mais de manières différentes. L'idée est juste d'utiliser leur matière, leur art, tout en gardant une distance, en s'affranchissant de ce qu'ils sont, de ce qu'ils représentent aujourd'hui dans la culture populaire, dans la culture en général… qui est énorme !"

Gil Chauveau
19/06/2024
Spectacle à la Une

•Off 2024• "Un Chapeau de paille d'Italie" Une version singulière et explosive interrogeant nos libertés individuelles…

… face aux normalisations sociétales et idéologiques

Si l'art de générer des productions enthousiastes et inventives est incontestablement dans l'ADN de la compagnie L'Éternel Été, l'engagement citoyen fait aussi partie de la démarche créative de ses membres. La présente proposition ne déroge pas à la règle. Ainsi, Emmanuel Besnault et Benoît Gruel nous offrent une version décoiffante, vive, presque juvénile, mais diablement ancrée dans les problématiques actuelles, du "Chapeau de paille d'Italie"… pièce d'Eugène Labiche, véritable référence du vaudeville.

© Philippe Hanula.
L'argument, simple, n'en reste pas moins source de quiproquos, de riantes ficelles propres à la comédie et d'une bonne dose de situations grotesques, burlesques, voire absurdes. À l'aube d'un mariage des plus prometteurs avec la très florale Hélène – née sans doute dans les roses… ornant les pépinières parentales –, le fringant Fadinard se lance dans une quête effrénée pour récupérer un chapeau de paille d'Italie… Pour remplacer celui croqué – en guise de petit-déj ! – par un membre de la gent équestre, moteur exclusif de son hippomobile, ci-devant fiacre. À noter que le chapeau alimentaire appartenait à une belle – porteuse d'une alliance – en rendez-vous coupable avec un soldat, sans doute Apollon à ses heures perdues.

N'ayant pas vocation à pérenniser toute forme d'adaptation académique, nos deux metteurs en scène vont imaginer que cette histoire absurde est un songe, le songe d'une nuit… niché au creux du voyage ensommeillé de l'aimable Fadinard. Accrochez-vous à votre oreiller ! La pièce la plus célèbre de Labiche se transforme en une nouvelle comédie explosive, électro-onirique ! Comme un rêve habité de nounours dans un sommeil moelleux peuplé d'êtres extravagants en doudounes orange.

Gil Chauveau
26/03/2024