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Concerts

C’est reparti pour "La Folle Journée de Nantes" !

Du 28 janvier au 1er février, c’est le retour de "La Folle Journée de Nantes", le rendez-vous incontournable de la vie musicale nationale et internationale. Cette 21e édition est consacrée aux "Passions de l’âme et du cœur" : quoi d’autre que les passions pour inspirer compositeurs et public ?



Grande Halle, Nantes © DR.
Grande Halle, Nantes © DR.
Le succès ne se dément pas pour la manifestation placée sous la direction artistique de René Martin (créateur du Festival de la Roque d’Anthéron, entre autres) depuis plus de vingt ans. Conséquence d’une ligne éditoriale des plus pertinentes : donner envie à tout un chacun - mélomane averti ou pas - de déambuler d’un concert à un autre à l’aventure. En cinq journées, plus de trois cent dix concerts sont proposés dont la durée n’excède pas les quarante-cinq minutes.

On se promène d’une salle à l’autre dans la Cité des Congrès de Nantes - sans se ruiner - à la rencontre de plus de mille huit cents artistes venus du monde entier. Classique, jazz, traditionnelle ou actuelle la musique se décline en de multiples propositions. Orchestres, chœurs, ensembles régionaux et solistes prennent ainsi possession de la belle capitale de la région Pays de Loire et de nos cœurs.

Le succès ? "La Folle Journée" s’exporte très bien. Arrivant début mars à Bilbao, elle fera halte au Japon début mai avant d’illuminer les derniers jours de septembre à Varsovie. Et déjouer les rites du concert classique est bien sûr une nécessité pour attirer de nouveaux publics à Nantes (et ailleurs). Une véritable politique de médiation a été mise en place depuis longtemps pour que la musique aille de surcroît à la rencontre des publics empêchés - à l’hôpital, en prison, dans les locaux d’accueil des Sans-papiers ou dans les maisons de retraite.

Brubaker programmé à Nantes en 2014 © Marc Roger.
Brubaker programmé à Nantes en 2014 © Marc Roger.
Au programme cette année, les "Passions" donc. De l’âge baroque au début du XXe siècle, de Monteverdi à Schoenberg, de la Passion du Christ - avec des œuvres de Bach, Arvo Pärt, Joseph Haydn et Liszt - à la sensibilité romantique - avec les compositeurs de l’Emfindsamkeit (1) et du Sturm und Drang (2) -, de la passion amoureuse au désenchantement moderne, tous les styles seront à l’honneur réunis par cette même source d’inspiration. Nous retrouverons des ensembles, des artistes qui nous sont chers (impossible de tous les citer) venus de tous les horizons. Vous l’aurez compris : impossible de ne pas vibrer de concert à Nantes cette année encore.

Notes :
(1) Ou "Sensibilité romantique".
(2) Ou "Tempête et Passion".


Du 28 janvier au 1er février 2015.

Renseignements et réservations, 0892 705 205.
>> follejournee.fr

Concerts retransmis sur :

La chaîne Arte les 31 janvier et 1er février à partir de 17h30.
>> concert.arte.tv
en livestreaming.

France Musique les 30 et 31 janvier toute la journée.

Christine Ducq
Mardi 27 Janvier 2015

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À découvrir

"L'Effet Papillon" Se laisser emporter au fil d'un simple vol de papillon pour une fascinante expérience

Vous pensez que vos choix sont libres ? Que vos pensées sont bien gardées dans votre esprit ? Que vous êtes éventuellement imprévisibles ? Et si ce n'était pas le cas ? Et si tout partait de vous… Ouvrez bien grands les yeux et vivez pleinement l'expérience de l'Effet Papillon !

© Pics.
Vous avez certainement entendu parler de "l'effet papillon", expression inventée par le mathématicien-météorologue Edward Lorenz, inventeur de la théorie du chaos, à partir d'un phénomène découvert en 1961. Ce phénomène insinue qu'il suffit de modifier de façon infime un paramètre dans un modèle météo pour que celui-ci s'amplifie progressivement et provoque, à long terme, des changements colossaux.

Par extension, l'expression sous-entend que les moindres petits événements peuvent déterminer des phénomènes qui paraissent imprévisibles et incontrôlables ou qu'une infime modification des conditions initiales peut engendrer rapidement des effets importants. Ainsi, les battements d'ailes d'un papillon au Brésil peuvent engendrer une tornade au Mexique ou au Texas !

C'est à partir de cette théorie que le mentaliste Taha Mansour nous invite à nouveau, en cette rentrée, à effectuer un voyage hors du commun. Son spectacle a reçu un succès notoire au Sham's Théâtre lors du Festival d'Avignon cet été dernier.

Impossible que quiconque sorte "indemne" de cette phénoménale prestation, ni que nos certitudes sur "le monde comme il va", et surtout sur nous-mêmes, ne soient bousculées, chamboulées, contrariées.

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Brigitte Corrigou
08/09/2023
Spectacle à la Une

"Hedwig and the Angry inch" Quand l'ingratitude de la vie œuvre en silence et brise les rêves et le talent pourtant si légitimes

La comédie musicale rock de Broadway enfin en France ! Récompensée quatre fois aux Tony Awards, Hedwig, la chanteuse transsexuelle germano-américaine, est-allemande, dont la carrière n'a jamais démarré, est accompagnée de son mari croate,Yithak, qui est aussi son assistant et choriste, mais avec lequel elle entretient des relations malsaines, et de son groupe, the Angry Inch. Tout cela pour retracer son parcours de vie pour le moins chaotique : Berlin Est, son adolescence de mauvais garçon, son besoin de liberté, sa passion pour le rock, sa transformation en Hedwig après une opération bâclée qui lui permet de quitter l'Allemagne en épouse d'un GI américain, ce, grâce au soutien sans failles de sa mère…

© Grégory Juppin.
Hedwig bouscule les codes de la bienséance et va jusqu'au bout de ses rêves.
Ni femme, ni homme, entre humour queer et confidences trash, il/elle raconte surtout l'histoire de son premier amour devenu l'une des plus grandes stars du rock, Tommy Gnosis, qui ne cessera de le/la hanter et de le/la poursuivre à sa manière.

"Hedwig and the Angry inch" a vu le jour pour la première fois en 1998, au Off Broadway, dans les caves, sous la direction de John Cameron Mitchell. C'est d'ailleurs lui-même qui l'adaptera au cinéma en 2001. C'est la version de 2014, avec Neil Patrick Harris dans le rôle-titre, qui remporte les quatre Tony Awards, dont celui de la meilleure reprise de comédie musicale.

Ce soir-là, c'était la première fois que nous assistions à un spectacle au Théâtre du Rouge Gorge, alors que nous venons pourtant au Festival depuis de nombreuses années ! Situé au pied du Palais des Papes, du centre historique et du non moins connu hôtel de la Mirande, il s'agit là d'un lieu de la ville close pour le moins pittoresque et exceptionnel.

Brigitte Corrigou
20/09/2023
Spectacle à la Une

"Zoo Story" Dans un océan d'inhumanités, retrouver le vivre ensemble

Central Park, à l'heure de la pause déjeuner. Un homme seul profite de sa quotidienne séquence de répit, sur un banc, symbole de ce minuscule territoire devenu son havre de paix. Dans ce moment voulu comme une trêve face à la folie du monde et aux contraintes de la société laborieuse, un homme surgit sans raison apparente, venant briser la solitude du travailleur au repos. Entrant dans la narration d'un pseudo-récit, il va bouleverser l'ordre des choses, inverser les pouvoirs et détruire les convictions, pour le simple jeu – absurde ? – de la mise en exergue de nos inhumanités et de nos dérives solitaires.

© Alejandro Guerrero.
Lui, Peter (Sylvain Katan), est le stéréotype du bourgeois, cadre dans une maison d'édition, "détenteur" patriarcal d'une femme, deux enfants, deux chats, deux perruches, le tout dans un appartement vraisemblablement luxueux d'un quartier chic et "bobo" de New York. L'autre, Jerry (Pierre Val), à l'opposé, est plutôt du côté de la pauvreté, celle pas trop grave, genre bohème, mais banale qui fait habiter dans une chambre de bonne, supporter les inconvénients de la promiscuité et rechercher ces petits riens, ces rares moments de défoulement ou d'impertinence qui donnent d'éphémères et fugaces instants de bonheur.

Les profils psychologiques des deux personnages sont subtilement élaborés, puis finement étudiés, analysés, au fil de la narration, avec une inversion, un basculement "dominant - dominé", s'inscrivant en douceur dans le déroulement de la pièce. La confrontation, involontaire au début, Peter se laissant tout d'abord porter par le récit de Jerry, devient plus prégnante, incisive, ce dernier portant ses propos plus sur des questionnements existentiels sur la vie, sur les injonctions à la normalité de la société et la réalité pitoyable – selon lui – de l'existence de Peter… cela sous prétexte d'une prise de pouvoir de son espace vital de repos qu'est le banc que celui-ci utilise pour sa pause déjeuner.

La rencontre fortuite entre ces deux humains est en réalité un faux-semblant, tout comme la prétendue histoire du zoo qui ne viendra jamais, Edward Albee (1928-2016) proposant ici une réflexion sur les dérives de la société humaine qui, au fil des décennies, a construit toujours plus de barrières entre elle et le vivant, créant le terreau des détresses ordinaires et des grandes solitudes. Ce constat fait dans les années cinquante par l'auteur américain de "Qui a peur de Virginia Woolf ?" se révèle plus que jamais d'actualité avec l'évolution actuelle de notre monde dans lequel l'individualisme a pris le pas sur le collectif.

Gil Chauveau
15/09/2023