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Concerts

Année du jubilé pour Sinfonia en Périgord

Du 24 au 29 août 2015, c'est la 25e édition de Sinfonia en Périgord, le festival dédié à la musique baroque dans Périgueux et sa région. Avec des spectacles exceptionnels et des créations interdisciplinaires mêlant musique contemporaine et répertoire baroque, Sinfonia entend fêter dignement son jubilé.



© DR.
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Emmené par son directeur artistique David Théodoridès, le festival Sinfonia en Périgord programme un certain nombre d'événements remarquables dans le superbe site que constituent Périgueux et sa région. Pendant une semaine, divers rendez-vous sont proposés au public avec des ensembles fameux mais aussi avec les talents émergents de la scène baroque.

Pour sa deuxième année de collaboration avec le festival Le Concert Spirituel dirigé par Hervé Niquet, Sinfonia fera résonner, pour une soirée anniversaire avec feux et lumières dans le Parc Gamenson, des extraits du "Te Deum" de Charpentier mais aussi la Musique pour les Feux d'Artifices Royaux de Haendel - entre autres œuvres du compositeur allemand. La veille, à l'Abbaye de Chancelade, l'orchestre mondialement reconnu (habituellement en résidence à l'Opéra-Théâtre de Metz Métropole) aura rendu hommage aux "Leçons de Ténèbres" de Couperin.

Compagnie La Tempête © Hubert Caldagues.
Compagnie La Tempête © Hubert Caldagues.
Notons la venue de La Chapelle Rhénane dirigée par Benoît Haller pour une très attendue Messe en si mineur de Bach. À l'affiche, de nombreux autres concerts bien sûr dont une soirée consacrée à Vivaldi et Haendel par l'Ensemble Stradivaria dialoguant avec le violoncelliste Raphaël Pidoux, l'ensemble Les Ambassadeurs d'Alexis Kossenko avec la mezzo-soprano Blandine Staskiewicz pour des "Arie di Tempesta" des mêmes compositeurs.

Outre le plaisir de retrouver les ensembles Les Surprises et Le Banquet Céleste et le Chœur Dordogne en Sinfonia, accompagné de l'Ensemble Sagittarius, un opéra-oratorio autour de la pièce de William Shakespeare de 1611, "The Tempest", innovera entre danse, chant et performance sur des musiques de Locke, Purcell, Hersant et Pécou. Un spectacle original proposé par l'ensemble La Tempête dirigé par Simon Pierre Bestion. Enfin, tous les jours à quinze heures, cinq cartes blanches seront données à de jeunes formations sans oublier les rencontres-débats entre artistes et spectateurs.

Les Ambassadeurs © DR.
Les Ambassadeurs © DR.
Du 24 au 29 août 2015.
Périgueux et grand Périgueux.
CLAP - Sinfonia en Périgord, "La Filature de l'Isle", chemin des Feutres du Toulon, Périgueux (24).
Programme complet et réservations :
Festival Sinfonia en Périgord, 05 53 08 69 81.
contact@clap-perigueux.com
>> sinfonia-en-perigord.com

Christine Ducq
Lundi 17 Août 2015

Concerts | Lyrique





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À Découvrir

"Bienvenue Ailleurs" Faire sécession avec un monde à l'agonie pour tenter d'imaginer de nouveaux possibles

Sara a 16 ans… Une adolescente sur une planète bleue peuplée d’une humanité dont la grande majorité est sourde à entendre l’agonie annoncée, voire amorcée diront les plus lucides. Une ado sur le chemin de la prise de conscience et de la mutation, du passage du conflit générationnel… à l'écologie radicale. Aurélie Namur nous parle, dans "Bienvenue ailleurs", de rupture, de renversement, d'une jeunesse qui ne veut pas s'émanciper, mais rompre radicalement avec notre monde usé et dépassé… Le nouvel espoir d'une jeunesse inspirée ?

© PKL.
Sara a donc 16 ans lorsqu'elle découvre les images des incendies apocalyptiques qui embrasent l'Australie en 2020 (dont l'île Kangourou) qui blessent, brûlent, tuent kangourous et koalas. Images traumatiques qui vont déclencher les premiers regards critiques, les premières révoltes générées par les crimes humains sur l'environnement, sans évocation pour elle d'échelle de gravité, cela allant du rejet de solvant dans les rivières par Pimkie, de la pêche destructrice des bébés thons en passant de l'usage de terres rares (et les conséquences de leur extraction) dans les calculettes, les smartphones et bien d'autres actes criminels contre la planète et ses habitants non-humains.

Puisant ici son sujet dans les questionnements et problèmes écologiques actuels ou récurrents depuis de nombreuses années, Aurélie Namur explore le parcours de la révolte légitime d’une adolescente, dont les constats et leur expression suggèrent une violence sous-jacente réelle, puissante, et une cruelle lucidité, toutes deux fondées sur une rupture avec la société qui s'obstine à ne pas réagir de manière réellement efficace face au réchauffement climatique, à l'usure inconsidérée – et exclusivement humaine – de la planète, à la perte de confiance dans les hommes politiques, etc.

Composée de trois fragments ("Revoir les kangourous", "Dézinguée" et "Qui la connaît, cette vie qu'on mène ?") et d'un interlude** – permettant à la jeunesse de prendre corps "dansant" –, la pièce d'Aurélie Namur s'articule autour d'une trajectoire singulière, celle d'une jeune fille, quittant le foyer familial pour, petit à petit, s'orienter vers l'écologie radicale, et de son absence sur le plateau, le récit étant porté par Camila, sa mère, puis par Aimé, son amour, et, enfin, par Pauline, son amie. Venant compléter ce trio narrateur, le musicien Sergio Perera et sa narration instrumentale.

Gil Chauveau
10/12/2024
Spectacle à la Une

"Dub" Unité et harmonie dans la différence !

La dernière création d'Amala Dianor nous plonge dans l'univers du Dub. Au travers de différents tableaux, le chorégraphe manie avec rythme et subtilité les multiples visages du 6ᵉ art dans lequel il bâtit un puzzle artistique où ce qui lie l'ensemble est une gestuelle en opposition de styles, à la fois virevoltante et hachée, qu'ondulante et courbe.

© Pierre Gondard.
En arrière-scène, dans une lumière un peu sombre, la scénographie laisse découvrir sept grands carrés vides disposés les uns sur les autres. Celui situé en bas et au centre dessine une entrée. L'ensemble représente ainsi une maison, grande demeure avec ses pièces vides.

Devant cette scénographie, onze danseurs investissent les planches à tour de rôle, chacun y apportant sa griffe, sa marque par le style de danse qu'il incarne, comme à l'image du Dub, genre musical issu du reggae jamaïcain dont l'origine est due à une erreur de gravure de disque de l'ingénieur du son Osbourne Ruddock, alias King Tubby, en mettant du reggae en version instrumentale. En 1967, en Jamaïque, le disc-jockey Rudy Redwood va le diffuser dans un dance floor. Le succès est immédiat.

L'apogée du Dub a eu lieu dans les années soixante-dix jusqu'au milieu des années quatre-vingt. Les codes ont changé depuis, le mariage d'une hétérogénéité de tendances musicales est, depuis de nombreuses années, devenu courant. Le Dub met en exergue le couple rythmique basse et batterie en lui incorporant des effets sonores. Awir Leon, situé côté jardin derrière sa table de mixage, est aux commandes.

Safidin Alouache
17/12/2024
Spectacle à la Une

"R.O.B.I.N." Un spectacle jeune public intelligent et porteur de sens

Le trio d'auteurs, Clémence Barbier, Paul Moulin, Maïa Sandoz, s'emparent du mythique Robin des Bois avec une totale liberté. L'histoire ne se situe plus dans un passé lointain fait de combats de flèches et d'épées, mais dans une réalité explicitement beaucoup plus proche de nous : une ville moderne, sécuritaire. Dans cette adaptation destinée au jeune public, Robin est un enfant vivant pauvrement avec sa mère et sa sœur dans une sorte de cité tenue d'une main de fer par un être sans scrupules, richissime et profiteur.

© DR.
C'est l'injustice sociale que les auteurs et la metteure en scène Maïa Sandoz veulent mettre au premier plan des thèmes abordés. Notre époque, qui veut que les riches soient de plus en plus riches et les pauvres de plus pauvres, sert de caisse de résonance extrêmement puissante à cette intention. Rien n'étonne, en fait, lorsque la mère de Robin et de sa sœur, Christabelle, est jetée en prison pour avoir volé un peu de nourriture dans un supermarché pour nourrir ses enfants suite à la perte de son emploi et la disparition du père. Une histoire presque banale dans notre monde, mais un acte que le bon sens répugne à condamner, tandis que les lois économiques et politiques condamnent sans aucune conscience.

Le spectacle s'adresse au sens inné de la justice que portent en eux les enfants pour, en partant de cette situation aux allures tristement documentaires et réalistes, les emporter vers une fiction porteuse d'espoir, de rires et de rêves. Les enfants Robin et Christabelle échappent aux services sociaux d'aide à l'enfance pour s'introduire dans la forêt interdite et commencer une vie affranchie des règles injustes de la cité et de leur maître, quitte à risquer les foudres de la justice.

Bruno Fougniès
13/12/2024