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RV du Jour

À écouter : Philippe Torreton, l’envie de faire partager un Hamlet universel ! (Épisode 2)

Dans cet épisode, Philippe Torreton parle de la manière dont il envisage son personnage. Surtout, ce comédien, profondément humaniste, place toujours le public au premier plan. Dans sa bouche, Shakespeare redevient un dramaturge "populaire". Cela ne devrait-il pas être le cas à chaque fois ?



À écouter : Philippe Torreton, l’envie de faire partager un Hamlet universel ! (Épisode 2)
En quelques lignes, la bio de Philippe Torreton : Il est né le 13 octobre 1965 à Rouen et a grandi dans un HLM de Grand-Quevilly, banlieue dont il parle souvent avec tendresse (voir son livre : Comme si c'était moi). Il découvre le théâtre au lycée puis réussit le concours du CNSM où il fréquentera les classes de Madeleine Marion, Catherine Hiegel et Daniel Mesguich. Établissement qu'il retrouvera en 2008 en tant qu'enseignant. Il entre ensuite à la Comédie-Française comme pensionnaire puis deviendra sociétaire en 1994 avant de claquer la porte en 1999. Maison pour laquelle il jouera des rôles tels que Lorenzaccio, Henry V, Tartuffe, George Dandin ou Scapin dans une mise en scène de Jean-louis Benoît pour laquelle il sera nommé aux molières en 1998 (metteur en scène avec qui il continue de travailler régulièrement).

Après son départ de la Comédie-Française il poursuit une carrière théâtrale riche et se lance lui-même dans la mise en scène en 2007 en montant Dom Juan de Molière au Théâtre Marigny.

Mais la carrière de Philippe Torreton ne se limite pas aux planches, il aime travailler pour le cinéma et la télévision. Même s'il joue depuis le début des années quatre-vingt-dix, le grand public le découvrira dans "Capitaine Conan" de Bertrand Tavernier pour lequel il reçut le César du meilleur acteur, pour le rôle-titre, en 1997. À la télévision, on se souvient de lui en 2005 dans "Les Rois maudits" de Josée Dayan ou de son interprétation de Jaurès, la même année dans le téléfilm de Jean-Daniel Verhaeghe.

Tant à travers ses choix de carrière (on se souvient de son interprétation d'un instituteur dans une école municipale du Nord dans "Ça commence aujourd'hui" toujours avec Tavernier) que dans ses écrits (Petits lexique amoureux du théâtre et Comme si c'était moi), ce comédien s'affirme et se revendique comme un acteur populaire. Un homme passionné par son métier mais aussi un humaniste qui milite dans un premier temps pour ses collègues comédiens moins chanceux que lui et pour une culture accessible à tous. Il a également choisi de s'impliquer pleinement dans la vie politique française : après s'être engagé en 2007 dans la campagne de Ségolène Royal pour les présidentielles puis dans celle de Bertrand Delanoë aux municipales de 2008, il a lui-même été élu en tant que Conseiller de Paris.

À venir : Épisode 3, Philippe Torreton en Hamlet, éminemment baroque !

Générique de l'interview composé et interprété par Pierre-Yves Plat.
philippe_torreton,_pour_hamlet,_episode_2_1_.mp3 Philippe Torreton, pour Hamlet, épisode 2(1).mp3  (4.33 Mo)


Mercredi 13 Juillet 2011

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"Lilou et Lino Le Voyage vers les étoiles" Petit à petit, les chats deviennent l'âme de la maison*

Qu'il est bon de se retrouver dans une salle de spectacle !
Qu'il est agréable de quitter la jungle urbaine pour un moment de calme…
Qu'il est hallucinant de risquer encore plus sa vie à vélo sur une piste cyclable !
Je ne pensais pas dire cela en pénétrant une salle bondée d'enfants, mais au bruit du dehors, très souvent infernal, j'ai vraiment apprécié l'instant et le brouhaha des petits, âgés, de 3 à 8 ans.

© Delphine Royer.
Sur scène du Théâtre Essaïon, un décor représente une chambre d'enfant, celle d'une petite fille exactement. Cette petite fille est interprétée par la vive et solaire Vanessa Luna Nahoum, tiens ! "Luna" dans son prénom, ça tombe si bien. Car c'est sur la lune que nous allons voyager avec elle. Et les enfants, sages comme des images, puisque, non seulement, Vanessa a le don d'adoucir les plus dissipés qui, très vite, sont totalement captés par la douceur des mots employés, mais aussi parce que Vanessa apporte sa voix suave et apaisée à l'enfant qu'elle incarne parfaitement. Un modèle pour les parents présents dans la salle et un régal pour tous ses "mini" yeux rivés sur la scène. Face à la comédienne.

Vanessa Luna Nahoum est Lilou et son chat – Lino – n'est plus là. Ses parents lui racontent qu'il s'est envolé dans les étoiles pour y pêcher. Quelle étrange idée ! Mais la vie sans son chat, si belle âme, à la fois réconfortante, câline et surprenante, elle ne s'y résout pas comme ça. Elle l'adore "trop" son animal de compagnie et qui, pour ne pas comprendre cela ? Personne ce matin en tout cas. Au contraire, les réactions fusent, le verbe est bien choisi. Les enfants sont entraînés dans cette folie douce que propose Lilou : construire une fusée et aller rendre visite à son gros minet.

Isabelle Lauriou
15/05/2025
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Si l'art de générer des productions enthousiastes et inventives est incontestablement dans l'ADN de la compagnie L'Éternel Été, l'engagement citoyen fait aussi partie de la démarche créative de ses membres. La présente proposition ne déroge pas à la règle. Ainsi, Emmanuel Besnault et Benoît Gruel nous offrent une version décoiffante, vive, presque juvénile, mais diablement ancrée dans les problématiques actuelles, du "Chapeau de paille d'Italie"… pièce d'Eugène Labiche, véritable référence du vaudeville.

© Philippe Hanula.
L'argument, simple, n'en reste pas moins source de quiproquos, de riantes ficelles propres à la comédie et d'une bonne dose de situations grotesques, burlesques, voire absurdes. À l'aube d'un mariage des plus prometteurs avec la très florale Hélène – née sans doute dans les roses… ornant les pépinières parentales –, le fringant Fadinard se lance dans une quête effrénée pour récupérer un chapeau de paille d'Italie… Pour remplacer celui croqué – en guise de petit-déj ! – par un membre de la gent équestre, moteur exclusif de son hippomobile, ci-devant fiacre. À noter que le chapeau alimentaire appartenait à une belle – porteuse d'une alliance – en rendez-vous coupable avec un soldat, sans doute Apollon à ses heures perdues.

N'ayant pas vocation à pérenniser toute forme d'adaptation académique, nos deux metteurs en scène vont imaginer que cette histoire absurde est un songe, le songe d'une nuit… niché au creux du voyage ensommeillé de l'aimable Fadinard. Accrochez-vous à votre oreiller ! La pièce la plus célèbre de Labiche se transforme en une nouvelle comédie explosive, électro-onirique ! Comme un rêve habité de nounours dans un sommeil moelleux peuplé d'êtres extravagants en doudounes orange.

Gil Chauveau
11/03/2024
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Votre ticket n'est plus valable. Prenez vos pilules, jouez au Monopoly, au Scrabble, regardez la télé… des jeux de votre âge quoi ! Et surtout, ayez la dignité d'attendre la mort en silence, on ne veut pas entendre vos jérémiades et – encore moins ! – vos chuchotements de plaisir et vos cris d'amour… Mohamed El Khatib, fin observateur des us et coutumes de nos sociétés occidentales, a documenté son projet théâtral par une série d'entretiens pris sur le vif en Ehpad au moment de la Covid, des mouroirs avec eau et électricité à tous les étages. Autour de lui et d'une aide-soignante, artiste professionnelle pétillante de malice, vont exister pleinement huit vieux et vieilles revendiquant avec une belle tranquillité leur droit au sexe et à l'amour (ce sont, aussi, des sentimentaux, pas que des addicts de la baise).

Un fauteuil roulant poussé par un vieux très guilleret fait son entrée… On nous avertit alors qu'en fonction du grand âge des participant(e)s au plateau, et malgré les deux défibrillateurs à disposition, certain(e)s sont susceptibles de mourir sur scène, ce qui – on l'admettra aisément – est un meilleur destin que mourir en Ehpad… Humour noir et vieilles dentelles, le ton est donné. De son fauteuil, la doyenne de la troupe, 91 ans, Belge et ancienne présentatrice du journal TV, va ar-ti-cu-ler son texte, elle qui a renoncé à son abonnement à la Comédie-Française car "ils" ne savent plus scander, un vrai scandale ! Confiant plus sérieusement que, ce qui lui manque aujourd'hui – elle qui a eu la chance d'avoir beaucoup d'hommes –, c'est d'embrasser quelqu'un sur la bouche et de manquer à quelqu'un.

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