La Revue du Spectacle, le magazine des arts de la scène et du spectacle vivant. Infos théâtre, chanson, café-théâtre, cirque, arts de la rue, agenda, CD, etc.
Théâtre

"Madame Magarotto" La possibilité d'une île, le silence de la mer et les bruits du monde - 02/12/2019

Isolée quelque part sur un bord de plage à l'abri du monde, Madame Magarotto, femme énigmatique, a trouvé refuge dans une cabane coupée de tout. Sa vie, sereine, s'étire au rythme du ressac des vagues jusqu'à ce que, tel un grain de sable, la sonnerie intempestive d'un téléphone vienne enrayer l'écoulement harmonieux des jours… Un conte théâtral contemporain où le désir de solitude est amèrement...  

"Toutes les choses géniales" Prendre par les sentimens pour dédramatiser le tragique - 28/11/2019

C'est avec une douceur rieuse que Didier Cousin vous accueille dans un espace carré qui va être le terrain de jeu de cette pièce originale et ingénieuse. Invité à vous asseoir dans cette absence de délimitation entre scène et public, vous vous asseyez avec les autres autour de l'espace. Quand tout le monde est là, le comédien commence l'histoire. Une histoire à la première personne, celle d'un...  

"Para" Mort psychique d'un commis voyageur belge - 27/11/2019

Après son inclassable interprétation d'un missionnaire congolais - "Mission", accueilli au TnBA en janvier 2015 -, Bruno Vanden Broecke se glisse dans la peau d'un para-commando belge ayant réalisé une opération de maintien de la paix en Somalie, entre décembre 92 et fin 93. Une mission de quatre longs mois, celle-ci ayant marqué à vie ceux qui, partis avec des objectifs idéalistes, ont été...  

"G.R.A.I.N. Histoire de fous" Virtuose et fluide, pirandellien et moliéresque, reliant les contraires - 25/11/2019

Elle s'appelle Marie-Magdeleine. Et dans un G.R.A.I.N.*, comme auteur et interprète, joue son double au théâtre. Marie-Magdeleine, toute jeune et fraiche émoulue de l'école de comédienne qui effectue, en appui d'une association de service public sanitaire et social, son premier stage de formation au théâtre. Qui prend la forme d'une galerie de portraits-souvenirs, une épopée pour comédienne bien...  

"Dans ma maison de papier, j'ai des poèmes sur le feu"… Et, dans mon cœur, le temps n'en finit pas de battre… - 24/11/2019

Réunir sur un même plateau deux comédiennes que pas moins de soixante-dix années séparent apparaît tenir de la gageure… C'est pourtant celle relevée par Julien Duval, trentenaire à l'enthousiasme juvénile, se saisissant poétiquement du texte éponyme de Philippe Dorin pour en livrer une mise en jeu transcendant l'intérêt de l'ouvrage initial. La scénographie féérique, tout autant que la création...  

"Nous pour un moment" Une avancée vers le pire… au noir du plus bel effet - 23/11/2019

Dans "Nous pour un moment", l'auteur norvégien Arne Lygre dresse le portrait de personnages contemporains sans qualités ni biographies particulières (hommes ou femmes). Neutres, ils ont besoin d'air, d'avoir l'air, besoin d'amour et d'eau fraiche. Ils "Se" racontent dans une suite de clichés assez navrants pour eux et sombrent dans des faits divers sordides (assassinat ou maladie). Il y a pour le...  

"Adieu Ferdinand ! Suite et fin" Les trois derniers chapitres d’une saga théâtrale de presque 40 ans - 22/11/2019

En 1981 (bientôt quarante ans), Philippe Caubère créait à Avignon "La danse du Diable, histoire comique et fantastique". C'était la naissance du "Roman d'un acteur" qui avait Ferdinand Faure pour personnage principal. Depuis, vingt spectacles ont été écrits, mis en scène et interprétés par Philippe Caubère. Sachant que chaque épisode dure environ deux heures chacun, c'est, mis bout à bout, plus...  

"Le Pas Grand Chose" Réapprentissage du monde commun par un fureteur de l'impossible - 20/11/2019

Sortant de la pénombre, coiffure en queue de rat, visage impavide, petit costume gris de clerc et orteils des pieds peints sur les chaussures, l'homme tire une charrette à bras bricolée en forme de landau ancien. Johann Le Guillerm, circassien de profession, est dans "Le pas grand chose, le génie d'une pensée réfractaire" à sa table de travail ambulante. Le bricolage est étudié. Le spectateur est...  

"Mytho dit vrai… oui mais pas toujours" Fragments luminescents de destins croisés - 19/11/2019

Le "Mentir vrai", que Louis Aragon, lui-même traversé par des secrets familiaux à tiroirs, attribuait à la littérature, est ici détourné au profit du théâtre, lieu de réalisation de paroles de patients trouvant leurs échos secrets dans les textes du répertoire classique. Arnaud Poujol, le metteur en jeu, récidive - dans le cadre du "Festival Hors Jeu/En Jeu", le bien nommé - en proposant le...  

"Les Mille et Une Nuits"… Une aventure de déconstruction, un état amorphe du mythe - 02/12/2020

"Les Mille et Une Nuits", création mise en scène par Guillaume Vincent, sont inspirées de loin, de très très loin, par le célèbre recueil de contes (1). Le lecteur connaît le propos. Une jeune femme vierge, Shéhérazade, pour ne pas être sacrifiée au petit matin par un vizir cruel, enchante les nuits par l'abondance et la variété de ses contes relançant l'intérêt pendant mille et une nuits et…...  
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À Découvrir

•Off 2024• "Mon Petit Grand Frère" Récit salvateur d'un enfant traumatisé au bénéfice du devenir apaisé de l'adulte qu'il est devenu

Comment dire l'indicible, comment formuler les vagues souvenirs, les incertaines sensations qui furent captés, partiellement mémorisés à la petite enfance. Accoucher de cette résurgence voilée, diffuse, d'un drame familial ayant eu lieu à l'âge de deux ans est le parcours théâtral, étonnamment réussie, que nous offre Miguel-Ange Sarmiento avec "Mon petit grand frère". Ce qui aurait pu paraître une psychanalyse impudique devient alors une parole salvatrice porteuse d'un écho libératoire pour nos propres histoires douloureuses.

© Ève Pinel.
9 mars 1971, un petit bonhomme, dans les premiers pas de sa vie, goûte aux derniers instants du ravissement juvénile de voir sa maman souriante, heureuse. Mais, dans peu de temps, la fenêtre du bonheur va se refermer. Le drame n'est pas loin et le bonheur fait ses valises. À ce moment-là, personne ne le sait encore, mais les affres du destin se sont mis en marche, et plus rien ne sera comme avant.

En préambule du malheur à venir, le texte, traversant en permanence le pont entre narration réaliste et phrasé poétique, nous conduit à la découverte du quotidien plein de joie et de tendresse du pitchoun qu'est Miguel-Ange. Jeux d'enfants faits de marelle, de dinette, de billes, et de couchers sur la musique de Nounours et de "bonne nuit les petits". L'enfant est affectueux. "Je suis un garçon raisonnable. Je fais attention à ma maman. Je suis un bon garçon." Le bonheur est simple, mais joyeux et empli de tendresse.

Puis, entre dans la narration la disparition du grand frère de trois ans son aîné. La mort n'ayant, on le sait, aucune morale et aucun scrupule à commettre ses actes, antinaturelles lorsqu'il s'agit d'ôter la vie à un bambin. L'accident est acté et deux gamins dans le bassin sont décédés, ceux-ci n'ayant pu être ramenés à la vie. Là, se révèle l'avant et l'après. Le bonheur s'est enfui et rien ne sera plus comme avant.

Gil Chauveau
14/06/2024
Spectacle à la Une

•Off 2024• Lou Casa "Barbara & Brel" À nouveau un souffle singulier et virtuose passe sur l'œuvre de Barbara et de Brel

Ils sont peu nombreux ceux qui ont une réelle vision d'interprétation d'œuvres d'artistes "monuments" tels Brel, Barbara, Brassens, Piaf et bien d'autres. Lou Casa fait partie de ces rares virtuoses qui arrivent à imprimer leur signature sans effacer le filigrane du monstre sacré interprété. Après une relecture lumineuse en 2016 de quelques chansons de Barbara, voici le profond et solaire "Barbara & Brel".

© Betül Balkan.
Comme dans son précédent opus "À ce jour" (consacré à Barbara), Marc Casa est habité par ses choix, donnant un souffle original et unique à chaque titre choisi. Évitant musicalement l'écueil des orchestrations "datées" en optant systématiquement pour des sonorités contemporaines, chaque chanson est synonyme d'une grande richesse et variété instrumentales. Le timbre de la voix est prenant et fait montre à chaque fois d'une émouvante et artistique sincérité.

On retrouve dans cet album une réelle intensité pour chaque interprétation, une profondeur dans la tessiture, dans les tonalités exprimées dont on sent qu'elles puisent tant dans l'âme créatrice des illustres auteurs que dans les recoins intimes, les chemins de vie personnelle de Marc Casa, pour y mettre, dans une manière discrète et maîtrisée, emplie de sincérité, un peu de sa propre histoire.

"Nous mettons en écho des chansons de Barbara et Brel qui ont abordé les mêmes thèmes mais de manières différentes. L'idée est juste d'utiliser leur matière, leur art, tout en gardant une distance, en s'affranchissant de ce qu'ils sont, de ce qu'ils représentent aujourd'hui dans la culture populaire, dans la culture en général… qui est énorme !"

Gil Chauveau
19/06/2024
Spectacle à la Une

•Off 2024• "Un Chapeau de paille d'Italie" Une version singulière et explosive interrogeant nos libertés individuelles…

… face aux normalisations sociétales et idéologiques

Si l'art de générer des productions enthousiastes et inventives est incontestablement dans l'ADN de la compagnie L'Éternel Été, l'engagement citoyen fait aussi partie de la démarche créative de ses membres. La présente proposition ne déroge pas à la règle. Ainsi, Emmanuel Besnault et Benoît Gruel nous offrent une version décoiffante, vive, presque juvénile, mais diablement ancrée dans les problématiques actuelles, du "Chapeau de paille d'Italie"… pièce d'Eugène Labiche, véritable référence du vaudeville.

© Philippe Hanula.
L'argument, simple, n'en reste pas moins source de quiproquos, de riantes ficelles propres à la comédie et d'une bonne dose de situations grotesques, burlesques, voire absurdes. À l'aube d'un mariage des plus prometteurs avec la très florale Hélène – née sans doute dans les roses… ornant les pépinières parentales –, le fringant Fadinard se lance dans une quête effrénée pour récupérer un chapeau de paille d'Italie… Pour remplacer celui croqué – en guise de petit-déj ! – par un membre de la gent équestre, moteur exclusif de son hippomobile, ci-devant fiacre. À noter que le chapeau alimentaire appartenait à une belle – porteuse d'une alliance – en rendez-vous coupable avec un soldat, sans doute Apollon à ses heures perdues.

N'ayant pas vocation à pérenniser toute forme d'adaptation académique, nos deux metteurs en scène vont imaginer que cette histoire absurde est un songe, le songe d'une nuit… niché au creux du voyage ensommeillé de l'aimable Fadinard. Accrochez-vous à votre oreiller ! La pièce la plus célèbre de Labiche se transforme en une nouvelle comédie explosive, électro-onirique ! Comme un rêve habité de nounours dans un sommeil moelleux peuplé d'êtres extravagants en doudounes orange.

Gil Chauveau
26/03/2024