La Revue du Spectacle, le magazine des arts de la scène et du spectacle vivant. Infos théâtre, chanson, café-théâtre, cirque, arts de la rue, agenda, CD, etc.

La Nef - Manufacture d'utopies Appel à candidatures Résidences 2022  10/02/2021

La Nef soutient la création artistique ! Lieu de fabrique dédié à la marionnette, aux arts associés et aux écritures contemporaines, la Nef accueille en résidence vos projets (marionnette, théâtre d'objet et arts associés). Les candidatures sont ouvertes du 9 février au 22 mars inclus, pour une résidence sur la période de janvier à juin 2022.

La Nef - Manufacture d'utopies propose des résidences d'une durée de deux semaines pour épauler vos projets à différentes étapes de votre création : résidence de construction, création lumière, répétitions etc. Elles concernent des compagnies du champ de la marionnette, du théâtre d'objet et arts associés. Ces résidences peuvent se clôturer par des représentations publiques (étape de travail, création, reprise).

Dans ce cadre, l'apport de La Nef se traduit par :
- un apport financier à partir de 1000 € par résidence ;
- une mise à disposition de la salle : plateau équipé de 8 x 10 m, hauteur sous grill 5 m, fiche technique à télécharger (voir ci-dessous) ;
- un accompagnement artistique et administratif selon les besoins (rdv autour de sujets administratifs, de production, diffusion, réseaux, etc.) ;
- la possibilité d'utiliser l'atelier de fabrication ;
- un soutien à la communication en cas de présentation publique (newsletter, annonces, programmes et feuilles de salle) ;
- un soutien technique (un service de régie au montage et au démontage).
Une cuisine est mise à disposition pour préparer vos repas.

Les compagnies accueillies peuvent proposer autour de leur résidence des actions artistiques et des temps de rencontres avec les publics. Ces actions peuvent faire l'objet d'un accompagnement et d'une demande de financement menés par l'équipe administrative, si elles s'inscrivent dans les priorités des appels à projet de nos partenaires.

Les réalités de production et les calendriers qui y sont associés pouvant être différents, la Nef propose deux temporalités d'appel à candidature, pour des créneaux de résidence de deux semaines de janvier à juin 2022.
- La résidence Télescope, dont la visée est une résidence dans un an.
Candidature ouvertes du 9 février au 22 mars 2021 (5 projets sélectionnés pour le premier semestre 2022).
- La résidence Microscope, dont la visée est une résidence dans les 6 mois.
Les candidatures seront ouvertes en septembre 2021 (3 projets sélectionnés pour le premier semestre 2022 également).

Comment candidater ?
Les candidatures sont ouvertes du 9 février au 22 mars 2021 inclus et se font uniquement via le formulaire en ligne. Elles sont obligatoirement accompagnées d'un dossier de présentation à transmettre par mail à Solène Legendre en précisant dans l'objet "Candidature 2022 - Nom de la compagnie - Titre du projet".
Les demandes émises en dehors du formulaire (en ligne) accompagné de votre dossier de présentation (par mail) ne pourront pas être étudiées. Les réponses seront communiquées fin avril 2021.

Sélection
Le comité de sélection sera attentif à divers critères, parmi ceux-ci : les parités femme/homme, projet à destination du jeune public/public adulte, compagnie en début de parcours/compagnie plus confirmée, personnes issues de formations supérieures/autodidactes.
La Rédaction

Nouveau commentaire :








À découvrir

"Rimbaud Cavalcades !" Voyage cycliste au cœur du poétique pays d'Arthur

"Je m'en allais, les poings dans mes poches crevées…", Arthur Rimbaud.
Quel plaisir de boucler une année 2022 en voyageant au XIXe siècle ! Après Albert Einstein, je me retrouve face à Arthur Rimbaud. Qu'il était beau ! Le comédien qui lui colle à la peau s'appelle Romain Puyuelo et le moins que je puisse écrire, c'est qu'il a réchauffé corps et cœur au théâtre de l'Essaïon pour mon plus grand bonheur !

© François Vila.
Rimbaud ! Je me souviens encore de ses poèmes, en particulier "Ma bohème" dont l'intro est citée plus haut, que nous apprenions à l'école et que j'avais déclamé en chantant (et tirant sur mon pull) devant la classe et le maître d'école.

Beauté ! Comment imaginer qu'un jeune homme de 17 ans à peine puisse écrire de si sublimes poèmes ? Relire Rimbaud, se plonger dans sa bio et venir découvrir ce seul en scène. Voilà qui fera un très beau de cadeau de Noël !

C'est de saison et ça se passe donc à l'Essaïon. Le comédien prend corps et nous invite au voyage pendant plus d'une heure. "Il s'en va, seul, les poings sur son guidon à défaut de ne pas avoir de cheval …". Et il raconte l'histoire d'un homme "brûlé" par un métier qui ne le passionne plus et qui, soudain, décide de tout quitter. Appart, boulot, pour suivre les traces de ce poète incroyablement doué que fut Arthur Rimbaud.

Isabelle Lauriou
25/03/2024
Spectacle à la Une

"Mon Petit Grand Frère" Récit salvateur d'un enfant traumatisé au bénéfice du devenir apaisé de l'adulte qu'il est devenu

Comment dire l'indicible, comment formuler les vagues souvenirs, les incertaines sensations qui furent captés, partiellement mémorisés à la petite enfance. Accoucher de cette résurgence voilée, diffuse, d'un drame familial ayant eu lieu à l'âge de deux ans est le parcours théâtral, étonnamment réussie, que nous offre Miguel-Ange Sarmiento avec "Mon petit grand frère". Ce qui aurait pu paraître une psychanalyse impudique devient alors une parole salvatrice porteuse d'un écho libératoire pour nos propres histoires douloureuses.

© Ève Pinel.
9 mars 1971, un petit bonhomme, dans les premiers pas de sa vie, goûte aux derniers instants du ravissement juvénile de voir sa maman souriante, heureuse. Mais, dans peu de temps, la fenêtre du bonheur va se refermer. Le drame n'est pas loin et le bonheur fait ses valises. À ce moment-là, personne ne le sait encore, mais les affres du destin se sont mis en marche, et plus rien ne sera comme avant.

En préambule du malheur à venir, le texte, traversant en permanence le pont entre narration réaliste et phrasé poétique, nous conduit à la découverte du quotidien plein de joie et de tendresse du pitchoun qu'est Miguel-Ange. Jeux d'enfants faits de marelle, de dinette, de billes, et de couchers sur la musique de Nounours et de "bonne nuit les petits". L'enfant est affectueux. "Je suis un garçon raisonnable. Je fais attention à ma maman. Je suis un bon garçon." Le bonheur est simple, mais joyeux et empli de tendresse.

Puis, entre dans la narration la disparition du grand frère de trois ans son aîné. La mort n'ayant, on le sait, aucune morale et aucun scrupule à commettre ses actes, antinaturelles lorsqu'il s'agit d'ôter la vie à un bambin. L'accident est acté et deux gamins dans le bassin sont décédés, ceux-ci n'ayant pu être ramenés à la vie. Là, se révèle l'avant et l'après. Le bonheur s'est enfui et rien ne sera plus comme avant.

Gil Chauveau
05/04/2024
Spectacle à la Une

"Un prince"… Seul en scène riche et pluriel !

Dans une mise en scène de Marie-Christine Orry et un texte d'Émilie Frèche, Sami Bouajila incarne, dans un monologue, avec superbe et talent, un personnage dont on ignore à peu près tout, dans un prisme qui brasse différents espaces-temps.

© Olivier Werner.
Lumière sur un monticule qui recouvre en grande partie le plateau, puis le protagoniste du spectacle apparaît fébrilement, titubant un peu et en dépliant maladroitement, à dessein, son petit tabouret de camping. Le corps est chancelant, presque fragile, puis sa voix se fait entendre pour commencer un monologue qui a autant des allures de récit que de narration.

Dans ce monologue dans lequel alternent passé et présent, souvenirs et réalité, Sami Bouajila déploie une gamme d'émotions très étendue allant d'une voix tâtonnante, hésitante pour ensuite se retrouver dans un beau costume, dans une autre scène, sous un autre éclairage, le buste droit, les jambes bien plantées au sol, avec un volume sonore fort et bien dosé. La voix et le corps sont les deux piliers qui donnent tout le volume théâtral au caractère. L'évidence même pour tout comédien, sauf qu'avec Sami Bouajila, cette évidence est poussée à la perfection.

Toute la puissance créative du comédien déborde de sincérité et de vérité avec ces deux éléments. Nul besoin d'une couronne ou d'un crucifix pour interpréter un roi ou Jésus, il nous le montre en utilisant un large spectre vocal et corporel pour incarner son propre personnage. Son rapport à l'espace est dans un périmètre de jeu réduit sur toute la longueur de l'avant-scène.

Safidin Alouache
12/03/2024