La Revue du Spectacle, le magazine des arts de la scène et du spectacle vivant. Infos théâtre, chanson, café-théâtre, cirque, arts de la rue, agenda, CD, etc.
Théâtre

Festival Traits d'Union #2 : "Cœur(s) de bouffonne(s)" - 15/02/2018

Le dimanche 28 janvier, le festival Traits d'Union a clos sa programmation avec la création de la Compagnie L'Artisan. Le jury presse avait déjà plus ou moins décidé laquelle des pièces vues précédemment remporterait le premier prix. Puis, a été inauguré sur scène "Cœur(s) de bouffonne(s)", spectacle qui a fortement ébranlé nos partis que l'on croyait déjà pris. L’œuvre tâtonne les limites de la...  

Une vie qui tangue entre vrai don et esbroufe, l'épopée humaine de forçats de l'espoir - 12/02/2018

Il a un don, Frank Hardy. Il impose ses mains et le souffreteux ne ressent plus la douleur, le boiteux danse, l'aveugle voit. Il parcourt les villages du pays de Galles et de l’Écosse pour semer ses guérisons miraculeuses comme un pèlerin. Et ceux qui espèrent viennent à lui quand il passe à travers leur campagne. Sauf que Frank est accompagné d'un impresario et d'une femme dévouée et que ses...  

"Constellations", une trajectoire humaine commune et partagée à la fois intime et universelle - 08/02/2018

Dans sa pièce "constellations", l'auteur de théâtre Nick Payne imagine la rencontre improbable entre une physicienne immergée dans la théorie des cordes et un apiculteur plongé dans l'examen du vivant. Deux personnages que tout sépare, animés seulement par une maladresse de conversation réciproque. Le récit est à la fois virtuose et plein de malice, méthodiquement fragmenté et parsemé d'indices...  

Festival Traits d'Union #2 : "À fond" - 06/02/2018

Sur scène, ils sont quatre. D'une part, il y a Alex et Rémi qui attendent que le temps passe, qui ne font pas grand-chose à part fumer et regarder les trains défiler, qui ne bougent pas. De l'autre, Luc, qui part, qui est en route vers Paris, qui avance droit vers la vie. Et Marion, qui l'entraîne. La scène se divise en deux. D'un côté, le statique. Ce qui semble être une décharge près des voies...  

Chronique d'une folie douce, perception truculente et libertaire de la vie d'une femme hors normes - 05/02/2018

Seule, assise au milieu de la scène, en robe de mariée, mi-tulle mi-bulles, tout en légèreté, petit bout de femme-enfant, bouille mutine et expressive, cheveux et chaussons roses, elle attend, sous la protection de robes à l'identique vocation matrimoniale et d'une farandole d'objets aux allures vintage, et à usage phonographique, le sosie de Jean-Louis Maclaren, hypothétique ancien amant mais...  

La fable rejoint le mythe, la parodie disparaît et peut paraître toute l'humanité de Don Quichotte - 02/02/2018

L'histoire racontée par la compagnie La Cordonnerie, dans son nouveau ciné-spectacle "Dans la peau de Don Quichotte", se déroule des derniers jours de 1999 à maintenant et réunit autour du vieux roman de Miguel de Cervantès et d'un ordinateur poussif, un employé de bibliothèque tout gris, un technicien de surface un peu con-con, un méchant maire et une belle et mystérieuse médecin psychiatre....  

"Nouveau(x) Genre(s)"… Révéler l'épaisseur de mystère que recèle tout être humain - 31/01/2018

Dans une forme de confidence confiante et effrontée, la comédienne et autrice Caroline de Diesbach ne craint pas d'exprimer la densité de son inconscient, troublée qu'elle est par son état, son statut de femme. Avec beaucoup de distance amusée, elle part à la recherche de la cause de ses peurs et de ses blocages. Dans "Nouveau(x) genre(s)", elle se glisse dans l'échancrure du manteau d'Arlequin...  

•Molières 2018• Rire et émotions mêlés dans une pièce toute en délicatesse… comme une sonate des cœurs purs - 30/01/2018

La pièce est dessinée en traits purs, comme une esquisse, une encre fine qui laisse autant de place à l'imaginaire dans les espaces laissés vides que dans les tracés. Une sorte de stylisation mêlée à une extrême pudeur pour permettre à cette histoire de briller malgré la noirceur de l'époque où elle se déroule. 1942, les nazis instaurent le port obligatoire de l'étoile jaune pour les Juifs,...  

"Adieu Monsieur Haffmann"… Rire et émotions mêlés dans une pièce toute en délicatesse… comme une sonate des cœurs purs - 09/10/2018

La pièce est dessinée en traits purs, comme une esquisse, une encre fine qui laisse autant de place à l'imaginaire dans les espaces laissés vides que dans les tracés. Une sorte de stylisation mêlée à une extrême pudeur pour permettre à cette histoire de briller malgré la noirceur de l'époque où elle se déroule. 1942, les nazis instaurent le port obligatoire de l'étoile jaune pour les Juifs,...  

Fusionner le meilleur de l'être et la mise en suspension des contingences… - 29/01/2018

Avec "Indignez-vous !", Stéphane Hessel, au crépuscule de sa vie, est devenu un peu comme un grand-père rêvé dans la mondialisation. Et les jeunes générations ont découvert dans cet homme qui avait gardé une juvénilité hors norme, un héros, un résistant déporté, un diplomate animé par un vif désir de Paix et de Réconciliation des peuples*. Il a aimé toute sa vie réciter la poésie. Sa petite fille...  
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À découvrir

"Rimbaud Cavalcades !" Voyage cycliste au cœur du poétique pays d'Arthur

"Je m'en allais, les poings dans mes poches crevées…", Arthur Rimbaud.
Quel plaisir de boucler une année 2022 en voyageant au XIXe siècle ! Après Albert Einstein, je me retrouve face à Arthur Rimbaud. Qu'il était beau ! Le comédien qui lui colle à la peau s'appelle Romain Puyuelo et le moins que je puisse écrire, c'est qu'il a réchauffé corps et cœur au théâtre de l'Essaïon pour mon plus grand bonheur !

© François Vila.
Rimbaud ! Je me souviens encore de ses poèmes, en particulier "Ma bohème" dont l'intro est citée plus haut, que nous apprenions à l'école et que j'avais déclamé en chantant (et tirant sur mon pull) devant la classe et le maître d'école.

Beauté ! Comment imaginer qu'un jeune homme de 17 ans à peine puisse écrire de si sublimes poèmes ? Relire Rimbaud, se plonger dans sa bio et venir découvrir ce seul en scène. Voilà qui fera un très beau de cadeau de Noël !

C'est de saison et ça se passe donc à l'Essaïon. Le comédien prend corps et nous invite au voyage pendant plus d'une heure. "Il s'en va, seul, les poings sur son guidon à défaut de ne pas avoir de cheval …". Et il raconte l'histoire d'un homme "brûlé" par un métier qui ne le passionne plus et qui, soudain, décide de tout quitter. Appart, boulot, pour suivre les traces de ce poète incroyablement doué que fut Arthur Rimbaud.

Isabelle Lauriou
25/03/2024
Spectacle à la Une

"Mon Petit Grand Frère" Récit salvateur d'un enfant traumatisé au bénéfice du devenir apaisé de l'adulte qu'il est devenu

Comment dire l'indicible, comment formuler les vagues souvenirs, les incertaines sensations qui furent captés, partiellement mémorisés à la petite enfance. Accoucher de cette résurgence voilée, diffuse, d'un drame familial ayant eu lieu à l'âge de deux ans est le parcours théâtral, étonnamment réussie, que nous offre Miguel-Ange Sarmiento avec "Mon petit grand frère". Ce qui aurait pu paraître une psychanalyse impudique devient alors une parole salvatrice porteuse d'un écho libératoire pour nos propres histoires douloureuses.

© Ève Pinel.
9 mars 1971, un petit bonhomme, dans les premiers pas de sa vie, goûte aux derniers instants du ravissement juvénile de voir sa maman souriante, heureuse. Mais, dans peu de temps, la fenêtre du bonheur va se refermer. Le drame n'est pas loin et le bonheur fait ses valises. À ce moment-là, personne ne le sait encore, mais les affres du destin se sont mis en marche, et plus rien ne sera comme avant.

En préambule du malheur à venir, le texte, traversant en permanence le pont entre narration réaliste et phrasé poétique, nous conduit à la découverte du quotidien plein de joie et de tendresse du pitchoun qu'est Miguel-Ange. Jeux d'enfants faits de marelle, de dinette, de billes, et de couchers sur la musique de Nounours et de "bonne nuit les petits". L'enfant est affectueux. "Je suis un garçon raisonnable. Je fais attention à ma maman. Je suis un bon garçon." Le bonheur est simple, mais joyeux et empli de tendresse.

Puis, entre dans la narration la disparition du grand frère de trois ans son aîné. La mort n'ayant, on le sait, aucune morale et aucun scrupule à commettre ses actes, antinaturelles lorsqu'il s'agit d'ôter la vie à un bambin. L'accident est acté et deux gamins dans le bassin sont décédés, ceux-ci n'ayant pu être ramenés à la vie. Là, se révèle l'avant et l'après. Le bonheur s'est enfui et rien ne sera plus comme avant.

Gil Chauveau
05/04/2024
Spectacle à la Une

"Un prince"… Seul en scène riche et pluriel !

Dans une mise en scène de Marie-Christine Orry et un texte d'Émilie Frèche, Sami Bouajila incarne, dans un monologue, avec superbe et talent, un personnage dont on ignore à peu près tout, dans un prisme qui brasse différents espaces-temps.

© Olivier Werner.
Lumière sur un monticule qui recouvre en grande partie le plateau, puis le protagoniste du spectacle apparaît fébrilement, titubant un peu et en dépliant maladroitement, à dessein, son petit tabouret de camping. Le corps est chancelant, presque fragile, puis sa voix se fait entendre pour commencer un monologue qui a autant des allures de récit que de narration.

Dans ce monologue dans lequel alternent passé et présent, souvenirs et réalité, Sami Bouajila déploie une gamme d'émotions très étendue allant d'une voix tâtonnante, hésitante pour ensuite se retrouver dans un beau costume, dans une autre scène, sous un autre éclairage, le buste droit, les jambes bien plantées au sol, avec un volume sonore fort et bien dosé. La voix et le corps sont les deux piliers qui donnent tout le volume théâtral au caractère. L'évidence même pour tout comédien, sauf qu'avec Sami Bouajila, cette évidence est poussée à la perfection.

Toute la puissance créative du comédien déborde de sincérité et de vérité avec ces deux éléments. Nul besoin d'une couronne ou d'un crucifix pour interpréter un roi ou Jésus, il nous le montre en utilisant un large spectre vocal et corporel pour incarner son propre personnage. Son rapport à l'espace est dans un périmètre de jeu réduit sur toute la longueur de l'avant-scène.

Safidin Alouache
12/03/2024