La Revue du Spectacle, le magazine des arts de la scène et du spectacle vivant. Infos théâtre, chanson, café-théâtre, cirque, arts de la rue, agenda, CD, etc.
Théâtre

"Noire" Claudette Colvin, une adolescente ordinaire dans l'Amérique ségrégationniste - 14/11/2019

Ce nom oublié - les leaders noirs antiségrégationnistes, craintifs face au pouvoir blanc, ont préféré retenir celui de sa respectable aînée, Rosa Parks - fut pourtant à l'origine du séisme du 2 mars 1955, lorsque dans le bus de 14 h 30, à Montgomery, dans l'Alabama, cet État du Sud des États-Unis, Claudette Colvin refusa de céder sa place à un passager blanc. Elle avait alors 15 ans. Sur la...  

"Nos films" Faire vibrer le cinéma, même absent, au cœur de nos rêves - 21/07/2020

Cendre Chassanne, femme de théâtre amoureuse de cinéma, rend hommage au 7e art. À sa manière. En mettant en scène "Nos films" sur un plateau de théâtre quasi vide. Le spectateur est face à un acteur seul sur le plateau éclairé chichement. Un micro et, au lointain, quelques légendes filmiques peu visibles. Il n'y a pas de ces images animées en contrepoint du jeu. De celles qui fascinent et...  

"Nos films" Faire vibrer le cinéma, même absent, au cœur de nos rêves - 12/11/2019

Cendre Chassanne, femme de théâtre amoureuse de cinéma, rend hommage au 7e art. À sa manière. En mettant en scène "Nos films" sur un plateau de théâtre quasi vide. Le spectateur est face à un acteur seul sur le plateau éclairé chichement. Un micro et, au lointain, quelques légendes filmiques peu visibles. Il n'y a pas de ces images animées en contrepoint du jeu. De celles qui fascinent et...  

"Cabaret Louise" Cabaret foutraque et jouissif pour s'indigner encore et toujours ! - 31/08/2020

Grandes ignorées de nos scolarités boutonneuses, la Commune et l'une de ses figures majeures, Louise Michel, sont tirées du passé et ici convoquées à une célébration festive et effrontée, bâtie sur des fondations soixante-huitardes bienfaisantes, où se réunissent de manière intempestive, ou pas, Rimbaud, Hugo, Léo et Théophile Ferré, Louise Attaque, Johnny Hallyday, Jules Ferry et Adolphe Thiers,...  

"Cabaret Louise" Interpellations peu orthodoxes pour des révolutions encore à venir - 11/11/2019

Grandes ignorées de nos scolarités boutonneuses, la Commune et l'une de ses figures majeures, Louise Michel, sont tirées du passé et ici convoquées à une célébration festive et effrontée, bâtie sur des fondations soixante-huitardes bienfaisantes, où se réunissent de manière intempestive, ou pas, Rimbaud, Hugo, Léo et Théophile Ferré, Louise Attaque, Johnny Hallyday, Jules Ferry et Adolphe Thiers,...  

"Tigrane" Histoire banale de sauvageon, de celles qui remplissent les souvenirs des enseignants - 09/11/2019

Encapuchonné, fermé, farouche, provocateur et fuyant. Conforme à l'image attendue, Tigrane (Soulaymane Rkiba), dans le spectacle éponyme de Jali Barcilon, est un mauvais garçon. Un garçon… à problèmes. Bordure comme on dit. Sous surveillance. Renvoyable à tout moment. Affligé d'un père alcoolique et nihiliste, d'une mère absente, cumulant les retards, au vocabulaire d'une pauvreté affligeante et...  

"Black Mountain" Polar psychologique théâtral tout terrain ! - 07/11/2019

Polar tendu sur la trahison et le pardon, entre thriller d'horreur et dissection psychologique d'un rapport humain… Entre Rebecca et Paul… Lui a trahi, ils veulent faire le point, mais la tension monte… "Je pense que je veux que tu aies mal. Je suis désolé mais c'est ce que je veux. Je veux que tu aies réellement mal." Rebecca et Paul se sont isolés dans une cabane à la montagne… pour tenter de...  

"Black Mountain" Polar psychologique théâtral tout terrain ! - 08/04/2022

Polar tendu sur la trahison et le pardon, entre thriller d'horreur et dissection psychologique d'un rapport humain… Entre Rebecca et Paul… Lui a trahi, ils veulent faire le point, mais la tension monte… "Je pense que je veux que tu aies mal. Je suis désolé mais c'est ce que je veux. Je veux que tu aies réellement mal." Rebecca et Paul se sont isolés dans une cabane à la montagne… pour tenter de...  

FAB 2019 "Gentry" Processus de lessivage des classes populaires… bénéficiaires cocus du ruissellement annoncé ? - 31/10/2019

Accueillis, au centre et à la périphérie d'un espace ceint de quatre écrans géants où défilent des vidéos de Barcelone la Magnifique, les spectateurs deviennent habitants d'un territoire en pleine rénovation. In vivo, ils sont conviés à faire l'expérience grandeur nature des heurs et malheurs de la "réhabilitation" et de ses effets collatéraux. Oh les beaux jours ! Quel gain d'attractivité a...  

FAB 2019 "The way you see me" Comme il vous plaira… Corps messagers et/ou yeux compositeurs de sens ? - 28/10/2019

Dans un décor intimiste d'un blanc immaculé, sur lequel se détachent six performers tout de noir vêtus (lorsqu'ils ne sont pas nus), vont "se jouer" et "rejouer" des tableaux fixes livrant au regard du spectateur des combinaisons différentes du même. Et c'est ce même, décliné à l'envi selon les variations de sexe et d'âge des couples fluctuant au gré des chorégraphies, qui est proposé à l'œil...  
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À découvrir

"Rimbaud Cavalcades !" Voyage cycliste au cœur du poétique pays d'Arthur

"Je m'en allais, les poings dans mes poches crevées…", Arthur Rimbaud.
Quel plaisir de boucler une année 2022 en voyageant au XIXe siècle ! Après Albert Einstein, je me retrouve face à Arthur Rimbaud. Qu'il était beau ! Le comédien qui lui colle à la peau s'appelle Romain Puyuelo et le moins que je puisse écrire, c'est qu'il a réchauffé corps et cœur au théâtre de l'Essaïon pour mon plus grand bonheur !

© François Vila.
Rimbaud ! Je me souviens encore de ses poèmes, en particulier "Ma bohème" dont l'intro est citée plus haut, que nous apprenions à l'école et que j'avais déclamé en chantant (et tirant sur mon pull) devant la classe et le maître d'école.

Beauté ! Comment imaginer qu'un jeune homme de 17 ans à peine puisse écrire de si sublimes poèmes ? Relire Rimbaud, se plonger dans sa bio et venir découvrir ce seul en scène. Voilà qui fera un très beau de cadeau de Noël !

C'est de saison et ça se passe donc à l'Essaïon. Le comédien prend corps et nous invite au voyage pendant plus d'une heure. "Il s'en va, seul, les poings sur son guidon à défaut de ne pas avoir de cheval …". Et il raconte l'histoire d'un homme "brûlé" par un métier qui ne le passionne plus et qui, soudain, décide de tout quitter. Appart, boulot, pour suivre les traces de ce poète incroyablement doué que fut Arthur Rimbaud.

Isabelle Lauriou
25/03/2024
Spectacle à la Une

"Mon Petit Grand Frère" Récit salvateur d'un enfant traumatisé au bénéfice du devenir apaisé de l'adulte qu'il est devenu

Comment dire l'indicible, comment formuler les vagues souvenirs, les incertaines sensations qui furent captés, partiellement mémorisés à la petite enfance. Accoucher de cette résurgence voilée, diffuse, d'un drame familial ayant eu lieu à l'âge de deux ans est le parcours théâtral, étonnamment réussie, que nous offre Miguel-Ange Sarmiento avec "Mon petit grand frère". Ce qui aurait pu paraître une psychanalyse impudique devient alors une parole salvatrice porteuse d'un écho libératoire pour nos propres histoires douloureuses.

© Ève Pinel.
9 mars 1971, un petit bonhomme, dans les premiers pas de sa vie, goûte aux derniers instants du ravissement juvénile de voir sa maman souriante, heureuse. Mais, dans peu de temps, la fenêtre du bonheur va se refermer. Le drame n'est pas loin et le bonheur fait ses valises. À ce moment-là, personne ne le sait encore, mais les affres du destin se sont mis en marche, et plus rien ne sera comme avant.

En préambule du malheur à venir, le texte, traversant en permanence le pont entre narration réaliste et phrasé poétique, nous conduit à la découverte du quotidien plein de joie et de tendresse du pitchoun qu'est Miguel-Ange. Jeux d'enfants faits de marelle, de dinette, de billes, et de couchers sur la musique de Nounours et de "bonne nuit les petits". L'enfant est affectueux. "Je suis un garçon raisonnable. Je fais attention à ma maman. Je suis un bon garçon." Le bonheur est simple, mais joyeux et empli de tendresse.

Puis, entre dans la narration la disparition du grand frère de trois ans son aîné. La mort n'ayant, on le sait, aucune morale et aucun scrupule à commettre ses actes, antinaturelles lorsqu'il s'agit d'ôter la vie à un bambin. L'accident est acté et deux gamins dans le bassin sont décédés, ceux-ci n'ayant pu être ramenés à la vie. Là, se révèle l'avant et l'après. Le bonheur s'est enfui et rien ne sera plus comme avant.

Gil Chauveau
05/04/2024
Spectacle à la Une

"Un prince"… Seul en scène riche et pluriel !

Dans une mise en scène de Marie-Christine Orry et un texte d'Émilie Frèche, Sami Bouajila incarne, dans un monologue, avec superbe et talent, un personnage dont on ignore à peu près tout, dans un prisme qui brasse différents espaces-temps.

© Olivier Werner.
Lumière sur un monticule qui recouvre en grande partie le plateau, puis le protagoniste du spectacle apparaît fébrilement, titubant un peu et en dépliant maladroitement, à dessein, son petit tabouret de camping. Le corps est chancelant, presque fragile, puis sa voix se fait entendre pour commencer un monologue qui a autant des allures de récit que de narration.

Dans ce monologue dans lequel alternent passé et présent, souvenirs et réalité, Sami Bouajila déploie une gamme d'émotions très étendue allant d'une voix tâtonnante, hésitante pour ensuite se retrouver dans un beau costume, dans une autre scène, sous un autre éclairage, le buste droit, les jambes bien plantées au sol, avec un volume sonore fort et bien dosé. La voix et le corps sont les deux piliers qui donnent tout le volume théâtral au caractère. L'évidence même pour tout comédien, sauf qu'avec Sami Bouajila, cette évidence est poussée à la perfection.

Toute la puissance créative du comédien déborde de sincérité et de vérité avec ces deux éléments. Nul besoin d'une couronne ou d'un crucifix pour interpréter un roi ou Jésus, il nous le montre en utilisant un large spectre vocal et corporel pour incarner son propre personnage. Son rapport à l'espace est dans un périmètre de jeu réduit sur toute la longueur de l'avant-scène.

Safidin Alouache
12/03/2024