La Revue du Spectacle, le magazine des arts de la scène et du spectacle vivant. Infos théâtre, chanson, café-théâtre, cirque, arts de la rue, agenda, CD, etc.
Festivals

Les Musicales de Colmar pour quelques jours encore - 12/04/2022

Le Festival de Pâques des Musicales de Colmar, qui revient après trois ans d'absence, est à redécouvrir depuis le 8 avril. On peut encore assister à de beaux concerts pour quelques jours. L'excellent violoncelliste Marc Coppey, né à Strasbourg, est le directeur artistique des Musicales de Colmar. Il a décidé (après trois ans de silence contraint) que ce festival de la renaissance après crise...  

Festival Trente Trente "Nartiste", "En Outre", "I.O", "Lontano", des circassiens en recherche… et une roue Cyr flamboyante en guise de point final - 24/02/2022

Pour conclure la 19e édition des Rencontres de la forme courte en Nouvelle-Aquitaine, un bus avait été affrété reliant Bordeaux à L'Agora-Pôle National Cirque de Boulazac en Dordogne. Là, nous attendaient quatre performances toutes frappées du sceau d'une recherche échappant aux attendus du genre, l'une d'entre elles cependant se détachant du lot… Bouquet final d'un festival ayant ménagé une...  

Festival Trente Trente "Love me tomorrow", "Derviche", "De la Sainte Face à la Tête Viande", des tentatives appliquées… au plaisir du délire pur - 12/02/2022

Ce Festival n'est jamais si fantastique… que lorsqu'il ose le risque artistique. Ainsi de "De la Sainte Face à la Tête Viande", un duo incongru, pétri de qualités comme l'argile qu'il malaxe, succédant sous le chapiteau de Bègles au trop lisse "Derviche" qui, malgré son titre, ne nous a pas tourneboulé… Quant à "Love me tomorrow", présenté lui à la BAG (Bakery Art Gallery), il tend lentement à...  

Festival Trente Trente "Heartbreaker(s)" et "Sola Gratia", deux performances bouleversantes où l'on voit "l'auto-fiction" transcender le réel pour en faire matière - 06/02/2022

Pour clore le parcours du samedi 22 janvier axé autour des identités "à découvrir", L'Atelier des Marches de Jean-Luc Terrade et l'ancienne fabrique de chaussures de La Manufacture CDCN accueillent deux performances théâtrales à couper le souffle… Trempant leur plume dans l'intime, elles font matière artistique de blessures à jamais à vif. Non pour faire pleurer Margot - ce n'est pas le genre -...  

Festival Trente Trente "Nos corps vivants" Une chorégraphie nommée désirs… - 02/02/2022

Faire corps avec soi semble faire figure de viatique naturel pour qui, danseur ou pas, entend vivre son existence hors des diktats de tous ordres. Là où l'affaire se complique c'est lorsque l'on prend acte que "je est un autre", voire plusieurs autres… Arthur Perole est l'un de ces chorégraphes élisant matière artistique de sa recherche d'identités. Dans un work in progress devenant l'objet même...  

Festival Trente Trente "Epurrs 360", "Troisième nature", "Comme un symbole", trois chorégraphies pour en finir avec le jugement identitaire - 29/01/2022

Le parcours de ce début d'après-midi bordelais, fertile en émotions "performatives", conduit des deux belles rotondes de La Halle des Chartrons et du Marché de Lerme - monuments historiques dédiés dorénavant aux manifestations artistiques - à L'Atelier des Marches de Jean-Luc Terrade, le créateur de ce festival. Des trois formes chorégraphiées, où les corps engagés expriment ce que les mots à eux...  

Festival Trente Trente "Every drop of my blood", "Se faire la belle", "Today is beautiful day", la quête d'identité est un sport de combat… - 26/01/2022

Soirée répartie en deux temps (l'un à L'Atelier des Marches, l'autre à La Manufacture CDCN) tissés du même fil rouge : le combat à jamais inaccompli pour naître à soi-même. Tenter "sans force et sans armure" de s'extraire des assignations sociétales nous ayant servi de moules, telle est la quête de ces formes chorégraphiées… à l'impact inégal. "Every drop of my blood". Cette étape du projet porté...  

Festival Trente Trente "O Samba Do Crioulo Doido" et "Roots Urban", une inauguration en tous points… surprenante ! - 24/01/2022

S'il est un rendez-vous de la scène contemporaine à nul autre pareil, c'est bien l'incontournable festival initié par Jean-Luc Terrade, metteur en scène et découvreur de formes hybrides singulières qui, chaque année depuis près de vingt ans, agite "en tous sens" les territoires de Bordeaux Métropole, poussant ses ramifications jusqu'à Boulazac en Dordogne. Le moins que l'on puisse dire, vu...  

Festival Aujourd’hui Musiques "Fake"… Une déambulation dans Perpignan, une balade sonore pour explorer le monde de l'info et de l'intox - 10/11/2021

L'homme, à la fois mystérieux et bavard, vagabondera le premier jour autour de l'Archipel, îles artistiques imaginées par Jean Nouvel et Brigitte Métra (architectes associés)*, puis le deuxième aux abords de la désaltérante place de la République et le troisième aux alentours de la méridionale et gothique cathédrale, au carrefour des âmes catalanes et voyageuses… Ce vagabond poétique est conteur...  

FAB 2021 "Searching for John", "Lignes ouvertes" et "La Coulée douce", le réenchantement du réel en guise de bouquet final… - 02/11/2021

Trois dernières formes pour clore cette sixième édition du Festival des Arts de Bordeaux Métropole. "Trois petits tours et puis s'en vont", selon le refrain de la chanson ayant bercé l'enfance, FAB 2021 tire en douceur sa révérence. Trois moments oniriques trouant le réel pour le réenchanter… fabuleusement ! "Searching for John" puise ses racines dans celles bien réelles de son auteur et...  
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À découvrir

"Rimbaud Cavalcades !" Voyage cycliste au cœur du poétique pays d'Arthur

"Je m'en allais, les poings dans mes poches crevées…", Arthur Rimbaud.
Quel plaisir de boucler une année 2022 en voyageant au XIXe siècle ! Après Albert Einstein, je me retrouve face à Arthur Rimbaud. Qu'il était beau ! Le comédien qui lui colle à la peau s'appelle Romain Puyuelo et le moins que je puisse écrire, c'est qu'il a réchauffé corps et cœur au théâtre de l'Essaïon pour mon plus grand bonheur !

© François Vila.
Rimbaud ! Je me souviens encore de ses poèmes, en particulier "Ma bohème" dont l'intro est citée plus haut, que nous apprenions à l'école et que j'avais déclamé en chantant (et tirant sur mon pull) devant la classe et le maître d'école.

Beauté ! Comment imaginer qu'un jeune homme de 17 ans à peine puisse écrire de si sublimes poèmes ? Relire Rimbaud, se plonger dans sa bio et venir découvrir ce seul en scène. Voilà qui fera un très beau de cadeau de Noël !

C'est de saison et ça se passe donc à l'Essaïon. Le comédien prend corps et nous invite au voyage pendant plus d'une heure. "Il s'en va, seul, les poings sur son guidon à défaut de ne pas avoir de cheval …". Et il raconte l'histoire d'un homme "brûlé" par un métier qui ne le passionne plus et qui, soudain, décide de tout quitter. Appart, boulot, pour suivre les traces de ce poète incroyablement doué que fut Arthur Rimbaud.

Isabelle Lauriou
25/03/2024
Spectacle à la Une

"Mon Petit Grand Frère" Récit salvateur d'un enfant traumatisé au bénéfice du devenir apaisé de l'adulte qu'il est devenu

Comment dire l'indicible, comment formuler les vagues souvenirs, les incertaines sensations qui furent captés, partiellement mémorisés à la petite enfance. Accoucher de cette résurgence voilée, diffuse, d'un drame familial ayant eu lieu à l'âge de deux ans est le parcours théâtral, étonnamment réussie, que nous offre Miguel-Ange Sarmiento avec "Mon petit grand frère". Ce qui aurait pu paraître une psychanalyse impudique devient alors une parole salvatrice porteuse d'un écho libératoire pour nos propres histoires douloureuses.

© Ève Pinel.
9 mars 1971, un petit bonhomme, dans les premiers pas de sa vie, goûte aux derniers instants du ravissement juvénile de voir sa maman souriante, heureuse. Mais, dans peu de temps, la fenêtre du bonheur va se refermer. Le drame n'est pas loin et le bonheur fait ses valises. À ce moment-là, personne ne le sait encore, mais les affres du destin se sont mis en marche, et plus rien ne sera comme avant.

En préambule du malheur à venir, le texte, traversant en permanence le pont entre narration réaliste et phrasé poétique, nous conduit à la découverte du quotidien plein de joie et de tendresse du pitchoun qu'est Miguel-Ange. Jeux d'enfants faits de marelle, de dinette, de billes, et de couchers sur la musique de Nounours et de "bonne nuit les petits". L'enfant est affectueux. "Je suis un garçon raisonnable. Je fais attention à ma maman. Je suis un bon garçon." Le bonheur est simple, mais joyeux et empli de tendresse.

Puis, entre dans la narration la disparition du grand frère de trois ans son aîné. La mort n'ayant, on le sait, aucune morale et aucun scrupule à commettre ses actes, antinaturelles lorsqu'il s'agit d'ôter la vie à un bambin. L'accident est acté et deux gamins dans le bassin sont décédés, ceux-ci n'ayant pu être ramenés à la vie. Là, se révèle l'avant et l'après. Le bonheur s'est enfui et rien ne sera plus comme avant.

Gil Chauveau
05/04/2024
Spectacle à la Une

"Un prince"… Seul en scène riche et pluriel !

Dans une mise en scène de Marie-Christine Orry et un texte d'Émilie Frèche, Sami Bouajila incarne, dans un monologue, avec superbe et talent, un personnage dont on ignore à peu près tout, dans un prisme qui brasse différents espaces-temps.

© Olivier Werner.
Lumière sur un monticule qui recouvre en grande partie le plateau, puis le protagoniste du spectacle apparaît fébrilement, titubant un peu et en dépliant maladroitement, à dessein, son petit tabouret de camping. Le corps est chancelant, presque fragile, puis sa voix se fait entendre pour commencer un monologue qui a autant des allures de récit que de narration.

Dans ce monologue dans lequel alternent passé et présent, souvenirs et réalité, Sami Bouajila déploie une gamme d'émotions très étendue allant d'une voix tâtonnante, hésitante pour ensuite se retrouver dans un beau costume, dans une autre scène, sous un autre éclairage, le buste droit, les jambes bien plantées au sol, avec un volume sonore fort et bien dosé. La voix et le corps sont les deux piliers qui donnent tout le volume théâtral au caractère. L'évidence même pour tout comédien, sauf qu'avec Sami Bouajila, cette évidence est poussée à la perfection.

Toute la puissance créative du comédien déborde de sincérité et de vérité avec ces deux éléments. Nul besoin d'une couronne ou d'un crucifix pour interpréter un roi ou Jésus, il nous le montre en utilisant un large spectre vocal et corporel pour incarner son propre personnage. Son rapport à l'espace est dans un périmètre de jeu réduit sur toute la longueur de l'avant-scène.

Safidin Alouache
12/03/2024