© Clara Di Girolamo.
Certains romans ont porté avec joie et enthousiasme nos années d'enseignement, du temps où il faisait encore bon transmettre et où de bons retours étaient encore possibles ! "Le Message" d'Andrée Chedid, édité en 2000, en a fait largement partie. Assister à son adaptation théâtrale, nous plonge à nouveau dans les affres d'une guerre incessante et meurtrière, nous immerge sur les ruines d'un pays anonyme, mais semblable à des dizaines d'autres dans le monde, et nous renvoie au visage que notre humanité est décidément bien pernicieuse.
"L'adaptation s'est présentée à nous comme une évidence. Parce que le spectacle vivant (…), mieux que le cinéma qui distancie, donne chair et respiration. Il est le vecteur du "message" qu'Andrée Chedid nous a légué de transmettre" (sic). Il va sans dire que la Compagnie Boulevard des Planches de Fabrice Drouelle y est parvenue de façon magistrale, et qu'il y avait sans doute une urgence à dire pour Réjane Kerdaffrec et la Compagnie Boulevard des planches.
Le tumulte apocalyptique et le chaos fictionnel du roman sont admirablement transposés sur scène grâce à ses choix scénographiques du plus bel effet, lesquels ne tombent aucunement dans un réalisme démesuré ni ostentatoire, mais ont su préserver la fine poésie de la grande poétesse que fut Andrée Chedid. Nous appréhendions ! Beaucoup ! Comme à chaque fois qu'une adaptation théâtrale d'une fiction romanesque aimée nous est proposée…
"L'adaptation s'est présentée à nous comme une évidence. Parce que le spectacle vivant (…), mieux que le cinéma qui distancie, donne chair et respiration. Il est le vecteur du "message" qu'Andrée Chedid nous a légué de transmettre" (sic). Il va sans dire que la Compagnie Boulevard des Planches de Fabrice Drouelle y est parvenue de façon magistrale, et qu'il y avait sans doute une urgence à dire pour Réjane Kerdaffrec et la Compagnie Boulevard des planches.
Le tumulte apocalyptique et le chaos fictionnel du roman sont admirablement transposés sur scène grâce à ses choix scénographiques du plus bel effet, lesquels ne tombent aucunement dans un réalisme démesuré ni ostentatoire, mais ont su préserver la fine poésie de la grande poétesse que fut Andrée Chedid. Nous appréhendions ! Beaucoup ! Comme à chaque fois qu'une adaptation théâtrale d'une fiction romanesque aimée nous est proposée…
© Clara Di Girolamo.
Il est notoire qu'une place toute particulière devait être accordée au contexte évoqué : celui de la guerre et du péril des corps et des âmes quand elle sévit. Ici, la scénographie de Clara Louise a largement réussi ce pari en mélangeant des projections vidéos très parlantes en symbiose avec un décor de ruines et de décombres. Ce décor au plateau, comme en fragmentation, submerge le spectateur qui se retrouve projeté au milieu des miettes urbaines découpées, absentes, présentes, ni trop explicites, ni trop visuelles.
L'ensemble, parsemé d'ombres mouvantes, de silhouettes floues et d'éclairs de bombes, constitue un véritable écrin pour le roman et, à n'en point douter, la romancière serait fière de cette adaptation scénique ! Les lumières justement pensées convoquent aussi le réalisme de la fiction via un parti pris à la fois esthétique et très poétique.
Rien de spectaculaire et d'ostentatoire non plus dans les intentions dramatiques de Pauline Weil dans le rôle de Marie, bien au contraire, ni de Clément Jaquemin dans celui de Stéphane, ni de Victor Lambert, Réjane Kerdaffrec ou Brigitte Biasse. Leur jeu respectif, tout "en économie de gestes", sincérité et sobriété tendues, sublime l'émotion brute du récit.
Il est fort probable que le format court de la représentation – 60 mm seulement –, renforcé par des silences justement dosés dans les prises de paroles des trois comédiennes et des deux comédiens, confère à cette adaptation de Raphaëlle Kerdaffrec et Fabrice Drouelle en cosignature, un message vertigineux où l'amour apparaît comme une évidence contre " les porteurs de mort" (sic).
Assister à cette libre adaptation du "Message" de la grande poétesse que fut Andrée Chedid, c'est participer à un moment de grâce, entre terreur et amour. C'est penser aussi, et surtout, à toutes ces "Marie" et à tous ces "Stéphane" qui appellent à l'aide à travers le monde, loin des ors du festival Off d'Avignon, mais dont les cris et les hurlements s'entrechoquent pourtant dans la ville close. Ne les oublions pas car "dans chaque corps torturé, tous les corps gémissent", Andrée Chedid.
◙ Brigitte Corrigou
L'ensemble, parsemé d'ombres mouvantes, de silhouettes floues et d'éclairs de bombes, constitue un véritable écrin pour le roman et, à n'en point douter, la romancière serait fière de cette adaptation scénique ! Les lumières justement pensées convoquent aussi le réalisme de la fiction via un parti pris à la fois esthétique et très poétique.
Rien de spectaculaire et d'ostentatoire non plus dans les intentions dramatiques de Pauline Weil dans le rôle de Marie, bien au contraire, ni de Clément Jaquemin dans celui de Stéphane, ni de Victor Lambert, Réjane Kerdaffrec ou Brigitte Biasse. Leur jeu respectif, tout "en économie de gestes", sincérité et sobriété tendues, sublime l'émotion brute du récit.
Il est fort probable que le format court de la représentation – 60 mm seulement –, renforcé par des silences justement dosés dans les prises de paroles des trois comédiennes et des deux comédiens, confère à cette adaptation de Raphaëlle Kerdaffrec et Fabrice Drouelle en cosignature, un message vertigineux où l'amour apparaît comme une évidence contre " les porteurs de mort" (sic).
Assister à cette libre adaptation du "Message" de la grande poétesse que fut Andrée Chedid, c'est participer à un moment de grâce, entre terreur et amour. C'est penser aussi, et surtout, à toutes ces "Marie" et à tous ces "Stéphane" qui appellent à l'aide à travers le monde, loin des ors du festival Off d'Avignon, mais dont les cris et les hurlements s'entrechoquent pourtant dans la ville close. Ne les oublions pas car "dans chaque corps torturé, tous les corps gémissent", Andrée Chedid.
◙ Brigitte Corrigou
"Le Message"
© Clara Di Girolamo.
D'après le roman d'Andrée Chedid (Éditions Flammarion).
Mise en scène : Réjane Kerdaffrec, assistée de Joséphine Fajgelj.
Avec : Pauline Weil, Clément Jacqmin, Victor Lambert, Brigitte Biasse, Réjane Kerdaffrec et la voix de Fabrice Drouelle
Chorégraphie : Laura Uçgùl.
Photographie et vidéos : Lucas Di Girolamo.
Musique originale : Simon Louveau.
Création lumière : Yohan Antoine.
Scénographie et costumes : Clara Louise
Cie Boulevard des Planches, Fabrice Drouelle.
Tout public à partir de 10 ans.
Durée : 1 h.
•Avignon Off 2025•
Du 5 au 26 juillet 2025.
Tous les jours à 11 h 45. Relâche le mardi.
Théâtre des Barriques, Salle Bleue, 8, rue Ledru Rollin, Avignon.
Réservation : 04 13 66 36 52.
>> Billetterie en ligne
>> theatredesbarriques.com
Mise en scène : Réjane Kerdaffrec, assistée de Joséphine Fajgelj.
Avec : Pauline Weil, Clément Jacqmin, Victor Lambert, Brigitte Biasse, Réjane Kerdaffrec et la voix de Fabrice Drouelle
Chorégraphie : Laura Uçgùl.
Photographie et vidéos : Lucas Di Girolamo.
Musique originale : Simon Louveau.
Création lumière : Yohan Antoine.
Scénographie et costumes : Clara Louise
Cie Boulevard des Planches, Fabrice Drouelle.
Tout public à partir de 10 ans.
Durée : 1 h.
•Avignon Off 2025•
Du 5 au 26 juillet 2025.
Tous les jours à 11 h 45. Relâche le mardi.
Théâtre des Barriques, Salle Bleue, 8, rue Ledru Rollin, Avignon.
Réservation : 04 13 66 36 52.
>> Billetterie en ligne
>> theatredesbarriques.com