© Marius Degardin.
Jean-Pierre Brouillaud sait y faire dans la transmission, lui qui est notamment habitué à la scène des amphithéâtres en tant qu'enseignant à l'université, mais qui écrit, aussi, comme romancier, nouvelliste, dramaturge et auteur de textes et de chansons.
Cela se voit, cela se sent dans ce seul en scène remarquablement mené et parsemé élégamment de notes de musique à la guitare par Soliman Brouillaud. "Mettons la poésie dans tous les interstices, qu'elle nous émeuve et qu'elle nous divertisse. Un brin de Valéry, c'est pour tenter de vivre. Fuyons avec Arthur au gré d'un bateau ivre (…). Un soupçon de Verlaine et l'âme s'apaisa. Les rimes d'Aragon pour saluer Elsa. Pour colorer les jours, quelques mots de Prévert. Que par la poésie, le monde soit couvert".
Il y a pourtant longtemps réfléchi, Jean-Pierre Brouillaud, à la forme que pourrait prendre ce "quelque chose" qui lui tournait dans la tête depuis un moment, lui dont la jeunesse a été bercée par la beauté de l'alexandrin, laquelle résonne encore en lui aujourd'hui. Il a cherché, et a fini par trouver. Tout vient à point à qui sait attendre ! Le résultat, d'un humour subtil, est d'une grande originalité, à la fois poétique et, à de nombreux moments, très émouvante.
Cela se voit, cela se sent dans ce seul en scène remarquablement mené et parsemé élégamment de notes de musique à la guitare par Soliman Brouillaud. "Mettons la poésie dans tous les interstices, qu'elle nous émeuve et qu'elle nous divertisse. Un brin de Valéry, c'est pour tenter de vivre. Fuyons avec Arthur au gré d'un bateau ivre (…). Un soupçon de Verlaine et l'âme s'apaisa. Les rimes d'Aragon pour saluer Elsa. Pour colorer les jours, quelques mots de Prévert. Que par la poésie, le monde soit couvert".
Il y a pourtant longtemps réfléchi, Jean-Pierre Brouillaud, à la forme que pourrait prendre ce "quelque chose" qui lui tournait dans la tête depuis un moment, lui dont la jeunesse a été bercée par la beauté de l'alexandrin, laquelle résonne encore en lui aujourd'hui. Il a cherché, et a fini par trouver. Tout vient à point à qui sait attendre ! Le résultat, d'un humour subtil, est d'une grande originalité, à la fois poétique et, à de nombreux moments, très émouvante.
© Marius Degardin.
L'Off d'Avignon existe aussi pour que de telles formes émergent, sans tambours ni trompettes, loin de la Scala ou du Girasole, tout en douceur, mais avec élégance et grand savoir-faire ! "Comment se glisser, sans les imiter médiocrement, dans les pas des poètes et dramaturges bien connus (…) ? Je me suis dit que la solution consistait à n'écrire ni une pièce ni une poésie, mais un monologue dont l'alexandrin serait à la fois le sujet et le vecteur, le thème et la passerelle pour s'y rendre", précise le comédien.
C'est pari largement gagné, cher Monsieur Brouillaud ! Le public passe à vos côtés 1 h savoureuse au cours de laquelle, nous l'espérons, il prendra conscience de l'anéantissement en cours de notre belle langue de Molière. Est-elle encore récupérable ? Il y aurait urgence au retour vital de l'alexandrin, certes, il est indispensable, vital, utopique sans doute, mais il a au moins le mérite d'exister, encore, de se voir ainsi retrouver ses lettres de noblesse.
Plusieurs moments, dans ce seul en scène, sont purement et simplement virevoltants d'intelligence, comme celui du nourrisson inquiet de sa venue au monde, de l'automobiliste inconsidéré, de l'annonce d'une séparation sentimentale, d'une interview politique, du passage à la boulangerie ou encore celui du discours funéraire truculent.
"Dans ce monde malade, (…), lisons en douze pieds les vers des grands auteurs et prenons grâce à eux un peu plus de hauteur (…). Je n'étais pas sérieux en faisant ce spectacle (…)".
Oh, que si, Monsieur le comédien, vous l'étiez, en convoquant ainsi avec grande douceur semée d'érudition, le noble alexandrin bardé d'une bien jolie complicité avec Soliman. À la Maison de la Parole, sous le soleil du sud, l'alexandrin revit, sort des ouvrages jaunis de nos étagères, et ce, pour notre plus grand plaisir.
◙ Brigitte Corrigou
C'est pari largement gagné, cher Monsieur Brouillaud ! Le public passe à vos côtés 1 h savoureuse au cours de laquelle, nous l'espérons, il prendra conscience de l'anéantissement en cours de notre belle langue de Molière. Est-elle encore récupérable ? Il y aurait urgence au retour vital de l'alexandrin, certes, il est indispensable, vital, utopique sans doute, mais il a au moins le mérite d'exister, encore, de se voir ainsi retrouver ses lettres de noblesse.
Plusieurs moments, dans ce seul en scène, sont purement et simplement virevoltants d'intelligence, comme celui du nourrisson inquiet de sa venue au monde, de l'automobiliste inconsidéré, de l'annonce d'une séparation sentimentale, d'une interview politique, du passage à la boulangerie ou encore celui du discours funéraire truculent.
"Dans ce monde malade, (…), lisons en douze pieds les vers des grands auteurs et prenons grâce à eux un peu plus de hauteur (…). Je n'étais pas sérieux en faisant ce spectacle (…)".
Oh, que si, Monsieur le comédien, vous l'étiez, en convoquant ainsi avec grande douceur semée d'érudition, le noble alexandrin bardé d'une bien jolie complicité avec Soliman. À la Maison de la Parole, sous le soleil du sud, l'alexandrin revit, sort des ouvrages jaunis de nos étagères, et ce, pour notre plus grand plaisir.
◙ Brigitte Corrigou
"Douze !"
Création 2025
Auteur : Jean-Pierre Brouillaud.
Mise en scène : Jean-Pierre Brouillaud.
Avec : Jean-Pierre Brouillaud.
Musique : Soliman Brouillaud.
Lumière et régie : Matthieu Ambroselli et Jeanne Villieu.
Coréalisation : Compagnie NS, Maison de la Parole.
Tout public à partir de 10 ans.
Durée : 1 h.
•Avignon Off 2025•
Du 5 au 26 juillet 2025.
Tous les jours à 14 h 45. Relâche le jeudi.
La Maison de la Parole, 7, Rue Prévôt, Avignon.
Réservations : 04 90 82 61 10.
>> maisondelaparole.fr
Ce spectacle s'est joué les 13 et 14 juin derniers au Théâtre de l'Île Saint-Louis, Paris 4e.
Auteur : Jean-Pierre Brouillaud.
Mise en scène : Jean-Pierre Brouillaud.
Avec : Jean-Pierre Brouillaud.
Musique : Soliman Brouillaud.
Lumière et régie : Matthieu Ambroselli et Jeanne Villieu.
Coréalisation : Compagnie NS, Maison de la Parole.
Tout public à partir de 10 ans.
Durée : 1 h.
•Avignon Off 2025•
Du 5 au 26 juillet 2025.
Tous les jours à 14 h 45. Relâche le jeudi.
La Maison de la Parole, 7, Rue Prévôt, Avignon.
Réservations : 04 90 82 61 10.
>> maisondelaparole.fr
Ce spectacle s'est joué les 13 et 14 juin derniers au Théâtre de l'Île Saint-Louis, Paris 4e.