"Twelve ton rose"de Trisha Brown © Opera Ballet Vlaanderen-Phile Deprez.
Trisha Brown, Anne Teresa De Keersmaker et Jan Martens, trois chorégraphes de renom, réunis dans un même collectif pour présenter leurs créations sur un même plateau, c'est le plaisir qu'a essentiellement le public des scènes de Gand et d'Anvers avec l'Opera Ballet Vlaanderen.
La première chorégraphie est de Trisha Brown. Intitulée "Twelve Ton Rose", elle est basée sur une structure artistique simple et efficace. Il y a des chutes et des sauts, des départs et des arrêts, des ruptures et des continuités, des angles et des courbes. Le mouvement d'épaules des danseurs, accompagné de leurs bras et d'un geste de la main, permet une rotation de jambes d'un quart de tour et d'un demi-tour, générant des déplacements rapides en solo, en duo, en trio ou en groupe, le tout dans une belle fluidité, les danseurs semblant glisser les uns sur les autres sans se toucher. Les déplacements sont angulaires avec des ouvertures de pieds bien ancrées au sol. La paume de la main est toujours ouverte avec le talon et la cheville en axe de rotation.
La première chorégraphie est de Trisha Brown. Intitulée "Twelve Ton Rose", elle est basée sur une structure artistique simple et efficace. Il y a des chutes et des sauts, des départs et des arrêts, des ruptures et des continuités, des angles et des courbes. Le mouvement d'épaules des danseurs, accompagné de leurs bras et d'un geste de la main, permet une rotation de jambes d'un quart de tour et d'un demi-tour, générant des déplacements rapides en solo, en duo, en trio ou en groupe, le tout dans une belle fluidité, les danseurs semblant glisser les uns sur les autres sans se toucher. Les déplacements sont angulaires avec des ouvertures de pieds bien ancrées au sol. La paume de la main est toujours ouverte avec le talon et la cheville en axe de rotation.
"Piano Phase" d'Anne Terersa De Keersmaeker © Opera Ballet Vlaanderen-Phile Deprez.
Les deux chorégraphies suivantes d'Anne Teresa De Keersmaeker sont "Fase : Piano Phase" et "Clapping Music". La première est très physique, dans des clairs-obscurs dans lesquels, dans un pas de deux, composé de Jasmine Achtari et Madison Yomastek, leurs ombres sont projetées respectivement pour chacune d'elles à leur droite côté cour et à leur gauche côté jardin. Au centre, celles-là sont réunies de façon un peu décalée, les séparant tout en les unifiant, faisant en sorte que ces artistes sont perçues ensemble, mais en tant qu'entités à part entière.
La musique minimaliste de Steve Reich est très épurée et crée une ambiance cadencée et très répétitive sur laquelle les danseuses se greffent. Les corps sont autant animés d'une volition que d'une dynamique sans frein qui les emporte. C'est dans cette double assise, de libre arbitre et d'automatisme, que s'effectuent des marches rapides, sans pour autant changer de place. Les danseuses tournent sur elles-mêmes de façon continue avec, pour chacune, une main tendue et la paume ouverte tel un métronome qui donne la mesure, celle du rythme, soutenue, et de la vitesse. À deux moments s'opère un décalage entre nos deux interprètes, Jasmine Achtari adoptant une vitesse légèrement plus rapide, rattrapée ensuite par Madison Yomastek avant une pause musicale qui les fixe sur un même tempo.
La musique minimaliste de Steve Reich est très épurée et crée une ambiance cadencée et très répétitive sur laquelle les danseuses se greffent. Les corps sont autant animés d'une volition que d'une dynamique sans frein qui les emporte. C'est dans cette double assise, de libre arbitre et d'automatisme, que s'effectuent des marches rapides, sans pour autant changer de place. Les danseuses tournent sur elles-mêmes de façon continue avec, pour chacune, une main tendue et la paume ouverte tel un métronome qui donne la mesure, celle du rythme, soutenue, et de la vitesse. À deux moments s'opère un décalage entre nos deux interprètes, Jasmine Achtari adoptant une vitesse légèrement plus rapide, rattrapée ensuite par Madison Yomastek avant une pause musicale qui les fixe sur un même tempo.
"Clapping music" d'Anne Terersa De Keersmaeker © Opera Ballet Vlaanderen-Phile Deprez.
Autre moment avec "Clapping music" composée là-aussi de jeux d'ombres et de lumières accompagnés, en off, par des claquements de mains, rapides et rythmés, tels des palmas de flamenco. Autant dans "Piano Phase", les danseuses restaient sur la même portion de scène, là, elles se déplacent en avant-scène pour se retrouver, chacune, sous un éclairage tamisé et enveloppant. Les bascules sont très fluides et vont des plantes des pieds jusqu'aux talons, le tout effectué tout du long de façon gracieuse et sportive. Là aussi, c'est très physique avec un rythme toutefois détendu, les artistes regardent côté cour comme excluant l'assistance, sauf une fois où Jasmine Achtari fixe le public pendant plusieurs secondes. Ce regard humanise les gestuelles très soutenues et répétitives.
Les deux dernières chorégraphies, "On Speed" et "Graciela Quintet", sont de Jan Martens. "Graciela Quintet" est dans une approche, un tantinet humoristique, avec un déplacement très ordonné de chaque artiste et de gestiques très précises et recherchées. C'est humoristique, car l'expressivité des interprètes est en décalage des gestes qu'ils font. Il y a une désarticulation entre les corps et leurs trajectoires scéniques, entre ce qui fait expression et ce qui est montré. C'est extrêmement théâtral, comme si chacun était un personnage d'un tableau, dans le sens pictural du terme, qui se meut au travers d'allures robotiques. Tout est vraiment sophistiqué, accompagné par une composition de Stephen Montague. Des bruitages accompagnent chaque mouvement, donnant là aussi une tonalité comique à la danse.
Les deux dernières chorégraphies, "On Speed" et "Graciela Quintet", sont de Jan Martens. "Graciela Quintet" est dans une approche, un tantinet humoristique, avec un déplacement très ordonné de chaque artiste et de gestiques très précises et recherchées. C'est humoristique, car l'expressivité des interprètes est en décalage des gestes qu'ils font. Il y a une désarticulation entre les corps et leurs trajectoires scéniques, entre ce qui fait expression et ce qui est montré. C'est extrêmement théâtral, comme si chacun était un personnage d'un tableau, dans le sens pictural du terme, qui se meut au travers d'allures robotiques. Tout est vraiment sophistiqué, accompagné par une composition de Stephen Montague. Des bruitages accompagnent chaque mouvement, donnant là aussi une tonalité comique à la danse.
"Graciela Quintet" de Jan Martens © Opera Ballet Vlaanderen-Phile Deprez.
L'espace scénique comprend quasiment tout le plateau avec des gestuelles, parfois petites par leurs dimensions et très caractéristiques pour chaque danseur, comme s'ils avaient chacun une fonction précise. Une distance physique les sépare et qui s'estompe quand les gestiques sont effectuées par l'un d'entre eux, qui trouve un écho et une résonance chez les autres.
Ils sont à la fois comme des automates et comme des êtres en représentation. Il y a là aussi une répétition qui est de deux ordres. Le premier est une reproduction à l'identique de ce qui se joue sur les planches par deux fois. Le second apporte une touche supplémentaire en rejouant la scène avec des costumes présentés différemment, des interprètes étirant et faisant découvrir le tissu enroulé à leur cou ou à leurs mollets. Cette opération les habille de longs draps qui les recouvrent. Ils effectuent les mêmes gestuelles, une théâtralité étant ajoutée par les costumes mettant en exergue une autre expressivité. Le spectacle est clôturé verbalement par un "merci", humanisant là aussi une approche dans laquelle les artistes étaient un peu comme des automates.
Ils sont à la fois comme des automates et comme des êtres en représentation. Il y a là aussi une répétition qui est de deux ordres. Le premier est une reproduction à l'identique de ce qui se joue sur les planches par deux fois. Le second apporte une touche supplémentaire en rejouant la scène avec des costumes présentés différemment, des interprètes étirant et faisant découvrir le tissu enroulé à leur cou ou à leurs mollets. Cette opération les habille de longs draps qui les recouvrent. Ils effectuent les mêmes gestuelles, une théâtralité étant ajoutée par les costumes mettant en exergue une autre expressivité. Le spectacle est clôturé verbalement par un "merci", humanisant là aussi une approche dans laquelle les artistes étaient un peu comme des automates.
"On speed" de Jan-Martens © Opera Ballet Vlaanderen-Phile Deprez.
"On speed" est extrait de "Elisabeth gets her way", créé en 1921 par Jan Martens. David Ledger est seul en scène, torse et jambes nus, habillé d'un maillot de bain pailleté de pétales dorées. Dans des clairs-obscurs où la lumière tamisée met en relief son corps, tout est en tension. Parfois élancées ou plus réduites, des torsions sont effectuées, d'amplitudes variées, sans pour autant que la plante des pieds ne décolle du sol. Les bras se lèvent, comme un appel au ciel, quand plus loin, ils font des moulinets. Le tronc et les jambes se tassent légèrement ou s'étirent toujours en tension, le corps étant sous pression et en constant mouvement. Les gestes sont en écho des notes de la partition de "Phrygian Tucket" de Stephan Montague. D'où une chorégraphie là aussi très physique.
Face au public, le regard de David Ledger est en direction des spectateurs, comme si l'assistance était prise en compte, le tout toujours sous le spectre d'une approche où corps et musique sont en résonance, le premier dépendant du second, comme en écho d'une société qui met en sourdine parfois l'autonomie et le libre arbitre des personnes.
◙ Safidin Alouache
Le spectacle s'est déroulé du 24 au 26 avril 2025 à la Grande Halle de la Villette.
* Source : Wikipédia.
Face au public, le regard de David Ledger est en direction des spectateurs, comme si l'assistance était prise en compte, le tout toujours sous le spectre d'une approche où corps et musique sont en résonance, le premier dépendant du second, comme en écho d'une société qui met en sourdine parfois l'autonomie et le libre arbitre des personnes.
◙ Safidin Alouache
Le spectacle s'est déroulé du 24 au 26 avril 2025 à la Grande Halle de la Villette.
* Source : Wikipédia.
"Opera Ballet Vlaanderen"
"Twelve ton rose"de Trisha Brown © Opera Ballet Vlaanderen-Phile Deprez.
"Twelve Ton Rose"
Composition : Anton Webern.
Chorégraphie : Trisha Brown.
Costumes : Burt Barr.
Création lumière : Spencer Brown.
Mise en scène : Trisha Brown Dance Company en coopération avec l'Opera Ballet Vlaandere.
Avec : Aleix Labara i Cerver, Anaïs De Caster, Yaiza Davilla Gomez, Lara Fransen, Matthew Johnson, Philippe Lens, Allison McGuire, Willem-Jan Sas, Rune Verbil.
Durée : 25 minutes.
"Fase : Piano Phase" et "Clapping Music"
Composition : Steve Reich.
Chorégraphie : Anne Teresa De Keersmaker.
Costumes : Martine André, Anne Teresa De Keersmaker.
Création lumière : Remon Fromont.
Mise en scène : Trisha Brown Dance Company en coopération avec l'Opera Ballet Vlaanderen.
Avec : Jasmine Achtari, Madison Vomastek.
Durée : 35 minutes.
Composition : Anton Webern.
Chorégraphie : Trisha Brown.
Costumes : Burt Barr.
Création lumière : Spencer Brown.
Mise en scène : Trisha Brown Dance Company en coopération avec l'Opera Ballet Vlaandere.
Avec : Aleix Labara i Cerver, Anaïs De Caster, Yaiza Davilla Gomez, Lara Fransen, Matthew Johnson, Philippe Lens, Allison McGuire, Willem-Jan Sas, Rune Verbil.
Durée : 25 minutes.
"Fase : Piano Phase" et "Clapping Music"
Composition : Steve Reich.
Chorégraphie : Anne Teresa De Keersmaker.
Costumes : Martine André, Anne Teresa De Keersmaker.
Création lumière : Remon Fromont.
Mise en scène : Trisha Brown Dance Company en coopération avec l'Opera Ballet Vlaanderen.
Avec : Jasmine Achtari, Madison Vomastek.
Durée : 35 minutes.
"Graciela Quintet" de Jan Martens © Opera Ballet Vlaanderen-Phile Deprez.
"Graciela Quintet"
Composition : Graciela Paraskevaídis.
Chorégraphie : Jan Martens.
Dramaturgie : Tom Swaak.
Costume Design : Cédric Charlier.
Création lumière : Elke Verachtert.
Avec : Brent Daneels, Towa Iwase, Taichi Sakai, Shane Urton, Louiza Avraam.
"On Speed"
Composition : Stephen Montague.
Chorégraphie : Jan Martens.
Création costumes : Cédric Charlier.
Création lumière : Elke Verachtert.
Avec : David Ledger.
Durée : 35 minutes.
Composition : Graciela Paraskevaídis.
Chorégraphie : Jan Martens.
Dramaturgie : Tom Swaak.
Costume Design : Cédric Charlier.
Création lumière : Elke Verachtert.
Avec : Brent Daneels, Towa Iwase, Taichi Sakai, Shane Urton, Louiza Avraam.
"On Speed"
Composition : Stephen Montague.
Chorégraphie : Jan Martens.
Création costumes : Cédric Charlier.
Création lumière : Elke Verachtert.
Avec : David Ledger.
Durée : 35 minutes.