Théâtre

"La Belle au bois dormant"... La danse comme grâce de la posture

"La Belle au bois dormant", Théâtre national de Chaillot, Paris

Il était une fois une petite fille heureuse, un peu solitaire. Entre son père majestueux et affectueux et sa gouvernante un peu revêche mais qui accepte tout de bon cœur, la fillette sautille, gambade dans les bosquets. Et danse…



© François Stemmer.
Son père attendri, toute posture de gloire et révérences complices, l'accompagne… Et de sa robe de soie aux plis Watteau, elle fait alors toupie. Le monde est long et lent, la danse est joyeuse.

Et puis la petite fille qui grandit se perd dans la forêt hostile et s'endort. Ses rêves sont remplis de sons d'appeaux, de sifflets, de trompettes, de crécelles et de tambours. Une vraie symphonie de jouets. Et puis après un long temps, la petite fille se réveille jeune fille.

Et c'est alors un grand cahot de bruits qui l'étourdit. Le monde est étrange et étranger. Vif et rapide. Trop vif et trop rapide même. La jeune fille vacille, comme en catalepsie. Et là, elle voit un garçon. Turbulent. Et Hip et hop ! Il n'est pas forcément celui auquel on pouvait s'attendre. Et pourtant, il a sa manière de parade des chutes. La danse est vigoureuse.

Tous deux venant de mondes si opposés s'éprouvent charmants et délicieux. Aimant déjà. Également Prince et Princesse dans leur tourbillon devenu tendre. Mais chut… C’est une autre histoire.

© François Stemmer.
Celle racontée par Béatrice Massin est sans aucune parole. Inspirée de l'œuvre de Charles Perrault, "La Belle au bois dormant", dont elle suit la trame. La chorégraphie raconte, dans un ballet continu plein de poésie et de maîtrise qui émerveille, les liens entre les formes de la danse baroque et celles de la danse contemporaine. De Lully à nos jours, ils ont le corps du danseur comme unité de lieu, de temps et d'espace.

Dans un tour virtuose et pourtant simple et pédagogique, les danseurs montrent le passage naturel de l'appui à la marche et de la marche à la danse. Du plaisir du sautillement à celui rythmé et complice de la marche. La danse dans "La Belle au bois dormant" se raconte comme succession de chutes évitées dans la souplesse et la vigueur. La danse comme grâce de la posture. Comme grâce de la chute et du porté.

Pour parents et enfants absolument.

"La Belle au bois dormant"

© François Stemmer.
Tout public à partir de sept ans.
Chorégraphie et mise en scène : Béatrice Massin.
Musiques : Élisabeth Jacquet de la Guerre, Jean-Baptiste Lully, Leopold Mozart,
Wolfgang Amadeus Mozart.
Avec : Lou Cantor, Olivier Bioret, Corentin Le Flohic.
Production Compagnie Fêtes galantes.
Durée : 50 minutes.

Du 26 décembre 2014 au 16 janvier 2015.
Mardi 6, mercredi 7, jeudi 8, mardi 13, mercredi 14 à 10 h ;
mardi 6, mercredi 7, jeudi 8, vendredi 9, mardi 13, mercredi 14, vendredi 16 à 14 h 30 ;
dimanche 11 à 15 h 30 ;
vendredi 9, samedi 10 et vendredi 16 janvier 2014 à 20 h 30.
Théâtre national de Chaillot, Salle Maurice Béjart, Paris 16e, 01 53 65 30 00.
>> theatre-chaillot.fr

Jean Grapin
Mercredi 7 Janvier 2015
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