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"L'envers du décor", l'opérette qui remet la tête à l'endroit !

La chronique d'Isa-belle L

Flannan président, Flannan président ! Il paraît que le soir où je prenais un plaisir indéfinissable devant deux comédiens intarissables et formidables, un autre président sévissait à l’écran. Pour moi, c’est tout vu. J’ai choisi mon camp.



Florence Andrieu et Flannan Obé © Matthieu Salas.
Et pourquoi pas Flannan Obé président ? Pour son prénom ? Flamand ? Flannan. Obé, pseudo ou vérité ? Action plutôt, à moi de parler : beau prénom c’est vrai, original, innovant. C’est une qualité ça pour être président. Puis, je n’en connaissais pas et n’en ai jamais rencontré avant, de Flannan ni de président d’ailleurs.

Je mens Flannan. Je t’ai déjà vu, au théâtre de la Reine Blanche, il y a plusieurs années de cela. Tu chantais déjà. Tu jouais aussi la comédie. Je me souviens avoir beaucoup ri. Ça me revient : "Lucienne et les Garçons" (Prix Spedidam aux Molières 2006). Quand on aime on n’oublie jamais les noms.

Il s’en est passé du temps pour que je te retrouve. Dans un autre arrondissement cette fois-ci. Plus classe que la moyenne, tu as quitté le dix huitième pour le seizième. Le Passage Ruelle pour la rue des Vignes. C’est ça la vie d’artiste. La ruelle s’élargit et laisse passer les plus grands. Ce n’est pas triste, c’est passionnant.

Florence Andrieu et Flannan Obé © Matthieu Salas.
Sacré Flannan. Drôle, fin, subtil et sacrément armé des cordes vocales. D’ailleurs entre toi et moi, c’est ce que j’ai préféré. Te voir chanter. Vous voir pardon, je vais provoquer une scène de ménage et je vais m’en prendre une, bien à l’endroit. À ce propos, dans les coulisses, vous deux : ce n’est pas la joie ! Mais les gens applaudissent. Le spectacle est là et contrairement au Maire, personne n’a allumé son portable la semaine dernière.

L’opérette au Ranelagh un soir de février. Le même soir où la télévision nous rediffusait le film d’il y a deux mois. Même heure mais pas sur toutes les chaînes cette fois. Qu’on aime ou pas le cinéma, revoir le même acteur pour faire grimper l’audience alors que ce qu’on veut, c’est avoir chaud, non merci, pas pour moi.

L’opérette avec Flannan Obé ou l’art de ne pas zapper ? À la télé, on est facilement tenté. Personnellement, le 15 février dernier, je ne regrette pas d’être sortie de chez moi et d’avoir bravé le froid. Puis le talent ne s’attrape pas comme ça, "bankable ou pas". Le talent, on l’a ou on ne l’a pas.

Flannan Obé et Florence Andrieu © Matthieu Salas.
Mariano. Flannan, tu dois le connaître ? Oui. Forcément. Lui aussi portait un joli nom. Mariano. C’est beau. Luis, le chanteur d’opérette, de Mexico et du bouquet de violettes. Luis Mariano/Flannan Obé ex æquo. Même espièglerie, même fantaisie, vive la comédie et une nouvelle soirée réussie.

Flannan Obé & Florence Andrieu, un duo harmonieux. À l’envers ou à l’endroit, regardez ces comédiens comme il vous plaira. Avec ou sans tournesol dans la bouche, avec ou sans paillettes, avec ou sans les antennes de mouche, avec ou sans lunettes. Regardez ces deux-là s’amuser jouant la comédie sur des airs d’opérette. Ça ne s’oublie pas et quand dehors il fait froid, ici dans ce théâtre là, c’est vraiment la fête !
"L’envers du décor", croyez-moi, vous remettra la tête à l’endroit.

"L’envers du décor"

Flannan Obé et Florence Andrieu © Matthieu Salas.
Comédie sentimentale et musicale de Florence Andrieu et Flannan Obé.
Piano : Yves Meierhans.
Collaboration artistique : Serge Gaborieau.
Chorégraphies : Estelle Danière et Philippe Fialho.
Lumière : Stéphane Balny.

Spectacle du 21 janvier au 17 mars 2012.
Du mercredi au samedi à 21 h, dimanche à 15 h 30.
Théâtre le Ranelagh, Paris 16e, 01 42 88 64 44.
>> theatre-ranelagh.com

Isabelle Lauriou
Mercredi 22 Février 2012
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