Paroles & Musique

"Ivo Livi ou le destin d'Yves Montand"… du petiot au papet

Dans une mise en scène, précise et enlevée, tout en couleur, où l'on découvre un Montand sous ses différentes facettes, les comédiens font une belle prestation dans des registres variés où la figure de l'artiste apparaît pleine de vitalité et de vérité.



© Fabienne Rappeneau.
C'est l'histoire d'un homme, chanteur, comédien, acteur et par-dessus tout engagé. Yves Montand (1921-1991) a marqué son époque. La pièce retrace sa vie de son premier "areu" à son dernier souffle. Il est né dans une famille où la culture politique balançait, fortement, du côté communiste par son père quand sa mère l'éduquait en lui balançant aussi quelques claques.

De son vrai nom Ivo Livi, on le voit enfant, puis jeune, adulte et vieux. Fred Astair (1899-1987), Édith Piaf (1915-1963) et Simone Signoret (1921-1985) apparaissent ainsi que différents producteurs et musiciens qui l'accompagnaient. Avec son père et sa mère, c'est aussi d'autres inconnus que l'on découvre.

La musique est assurée par un accordéon et une table faisant office de piano sur laquelle les personnages jouent parfois. L'humour est toujours présent. Les numéros de chants, de claquettes et d'imitation s'enchaînent. "Luna Park" (1945, J. Guigo, Loulou Gasté), "La bicyclette*" (1968, Francis Lai, Pierre Barou) et "Dans les plaines du Far-West" (1945, Maurice Vandair, Charles Humel) accompagnent le spectacle.

© Fabienne Rappeneau.
C'est plein d'enthousiasme, d'entrain où pointe une foultitude de sentiments allant de la tristesse au rire, de la joie à l'abattement et où l'on découvre les combats, personnels et professionnels, de l'artiste connu et inconnu. Sa mort, alors qu'il est réanimé par trois fois sur scène, donne une double lecture de l'homme, celle de rester "immortel" et toujours présent dans les esprits, ainsi que de savoir rebondir face aux événements… il renaît, revit, repart. Montand remonte tout le temps.

À la fois intime et publique, artiste et politique, il est fait d'une seule pièce revisitée dans toutes ses coutures. Le spectacle est superbement interprété par les comédiens. Ça virevolte et c'est drôle. Pas de chichi, on va à l'essentiel. "On dit la vérité" comme disent les personnages et il est bon de les croire. Car quand la "vérité" est dite avec autant d'humour, on se laisserait bien mener encore un peu.

* Une chanson chantée par Bourvil était intitulée "À bicyclette" (1947, Étienne Lorin, René Laquier). Aussi, le titre de la chanson interprétée par Montand a dû changer son titre en "La bicyclette" lors du dépôt à la SACEM.

"Ivo Livi ou le destin d'Yves Montand"

© Fabienne Rappeneau.
Création de Ali Bougheraba et Cristos Mitropoulos.
Mise en scène : Marc Pistolesi.
Avec : Camille Favre-Bulle ou Laura Bensimon, Ali Bougheraba ou Jean-Marc Michelangeli, Benjamin Falletto ou Doryan Ben, Cristos Mitropoulos ou Arnaud Denissel, Olivier Selac (accordéoniste).
Costumes : Virginie Bréger.
Chorégraphies : Camille Favre-Bulle.
Lumières : David Darricarrère.
Son : Mathieu Cacheur.
Arrangement musical : Olivier Selac.
Durée : 1 h 50.

Jusqu'au 29 Avril 2017.
Mardi au vendredi à 21 h, samedi à 16 h et 21 h.
Théâtre Tristan Bernard, Paris 8e, 01 45 22 08 40.
>> theatretristanbernard.fr

Safidin Alouache
Vendredi 24 Février 2017
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