Lyrique

"Et le coq chanta…", c'est Bach à l'Athénée

La Compagnie Manque Pas d'Airs est de retour. Son nouveau spectacle "Et le coq chanta…", inspiré des "Passions" de Jean-Sébastien Bach, s'arrête pour cinq dates au Théâtre de l'Athénée* dès le 11 décembre 2014, avant de partir en tournée sur les routes de France.



© Vincent Brugère.
Nous connaissons la Compagnie Manque Pas d'Airs et son passionnant travail en faveur de l'art lyrique pour tous depuis 2007, et sa production de "Orphée et Eurydice" de Gluck - dans laquelle se fit connaître une certaine Julie Fuchs. En résidence à la Villa Mais d'Ici à Aubervilliers (93), la compagnie poursuit sa quête obstinée d'autres chemins pour l'exploration des grandes œuvres du répertoire. Nouvelle étape en 2011-2012, la scénographe et metteur en scène Alexandra Lacroix rencontre le jeune ténor François Rougier autour du "Mondo della Luna" de Haydn. Un nouveau projet prend forme : donner à voir et à entendre autrement les oratorios de Jean-Sébastien Bach sur la Passion du Christ.

De ces "Passions", deux nous sont parvenues intégralement. Il s'agit des fameuses "Passions" selon Saint-Jean et Saint-Matthieu. De la "Passion selon Saint-Marc", créée en 1731, ne nous est parvenu que le livret de Picander (car la partition est perdue). Quant à une éventuelle "Passion selon Saint-Luc", elle fut probablement composée mais est aujourd'hui totalement disparue - si on en croit le spécialiste de Bach, Gilles Cantagrel.

© Vincent Brugère.
Que nous propose donc la Compagnie Manque Pas d'Airs ? Sortir de la forme traditionnelle de l'oratorio (et de sa solennité pour ce qui est du concert) pour mieux restituer le caractère théâtral des "Passions" de Bach, ces véritables drames liturgiques. Treize interprètes qui sont chanteurs, comédiens et danseurs vont composer une famille d'aujourd'hui, rejouant à partir des représentations artistiques de la Cène les motifs de la trahison, du règlement de comptes et des déchirements dans une communauté qui vit ses dernières heures.

Dans une tentative pluridisciplinaire qui ambitionne de nous faire entendre un autre Bach plus incarné, plus actuel, les artistes entendent faire dialoguer le texte, la musique, l'espace et les corps. À la direction musicale : Christophe Grapperon. Chef associé de Laurence Equilbey pour le chœur Accentus, il dirigera une partition composée à partir d'un découpage inédit dans l'œuvre de Bach. En ce qui concerne les "Passions" perdues, ce sont les textes de Marc et Luc qui seront donnés à entendre en allemand et en français. Quatre points de vue pour quatre évangélistes sur un même drame, la trahison du Christ, voilà qui devrait scéniquement faire entrer en résonance spiritualité et chair, et nous interpeller.

*Le spectacle a été créé le 12 novembre à Meudon.

© Vincent Brugère.
Spectacle les 11, 13, 14, 16 et 17 décembre 2014 à 20 h.

Théâtre de l'Athénée-Louis Jouvet, 01 53 05 19 19.
7 rue Boudreau 75009.
>> athenee-theatre.com

Tournée
19 décembre 2014 : Théâtre de Chelles (77).
20 mars 2015 : Centre des Bords de Marne, Perreux-sur-Marne (94).
26 mars 2015 : Salle Gramont du Conservatoire de Puteaux, Puteaux (92).
28 mars 2015 : L'Orange Bleue, Eaubonne (95).
2 avril 2015 : La Coursive Scène nationale, La Rochelle (17).
4 avril 2015 : Théâtre, Fontainebleau (77).

"Et le Coq chanta…"
Théâtre musical en trois tableaux.
Musique : J. S. Bach.
Livret en français et en allemand.
Durée : 1 h 50.

Conception et adaptation : Alexandra Lacroix et François Rougier.
Mise en scène : Alexandra Lacroix.
Direction musicale : Christophe Grapperon.
Scénographie : A. Lacroix, Mathieu Lorry-Dupuy.
Lumières : Anne Vaglio.
Costumes : Céline Perrigon.
Travail corporel : Francesca Bonato, Nicolas Hubert, Natalia Jaime Cortez, Sylvain Riéjou.

Morgane Bucher, soprano.
Théophile Alexandre, alto.
François Rougier, ténor.
Mathieu Dubroca, baryton.
Mathieu Lécroart, baryton-basse.
Julie Dumas, comédienne.
Simon Pitaqaj, comédien.
Sharman Plesner, premier violon.
Ion Olaberria, hautbois.
Patrick Oliva, violon, alto.
Alice Coquart, violoncelle.
Camille Delaforge, clavecin, orgue.
François Leyrit, contrebasse.

Christine Ducq
Jeudi 4 Décembre 2014
Dans la même rubrique :