La Revue du Spectacle, le magazine des arts de la scène et du spectacle vivant. Infos théâtre, chanson, café-théâtre, cirque, arts de la rue, agenda, CD, etc.

Vincent Baudriller sera le nouveau directeur du théâtre Vidy-Lausanne  20/12/2012

La Municipalité de Lausanne et la Fondation pour l’art dramatique ont nommé Vincent Baudriller, actuel co-directeur du Festival d’Avignon, pour prendre la direction du théâtre Vidy-Lausanne. La qualité de son projet artistique, sa grande expérience en matière de production et de diffusion de spectacles, son réseau étendu à toute l’Europe et sa personnalité rassembleuse permettront ainsi à Vidy de continuer à rayonner bien au-delà des frontières lausannoises et d’offrir au public de nouvelles et intenses émotions artistiques.

Suite à la disparition de René Gonzalez en avril 2012, une commission de sélection, nommée par le Conseil de la Fondation pour l’art dramatique, a effectué un important travail, en menant à bien la procédure de recrutement de la nouvelle direction. Après un examen approfondi des huit dossiers de candidatures reçus et l’audition des candidats retenus, la commission a recommandé au Conseil, à l’unanimité, la nomination de Vincent Baudriller.

Né en 1968, Vincent Baudriller a approché la gestion théâtrale dès ses études en dirigeant un festival de théâtre étudiant à Rouen. Entré dans l’organisation du Festival d’Avignon en 1992 en tant qu’attaché de production pour le programme Amérique Latine, il a occupé successivement les postes de responsable des productions, puis de conseiller à la programmation pour finalement reprendre la codirection du festival avec Hortense Archambault en septembre 2003.

Tout au long de ses dix ans à la direction du Festival, Vincent Baudriller a su renouveler et accroître le public du Festival en affirmant une politique artistique claire, invitant artistes de renom et relève des arts de la scène, issus du monde entier. Il a également mené à bien la construction d’un lieu de résidence et de création, "La FabricA", destinée à ouvrir ses portes pour l’édition 2013 du Festival, marquant le terme de son mandat à Avignon.

La qualité de son projet artistique et l’excellence de sa présentation lui ont permis de s’imposer comme le candidat naturel pour assurer le souffle nécessaire au maintien du rayonnement artistique international du théâtre Vidy-Lausanne. Par ailleurs, ses compétences en matière de production de spectacle et de gestion financière, son expérience dans la direction d’équipe et sa volonté d’intégrer la création locale dans la programmation ont pleinement convaincu.

La Municipalité de Lausanne et le Conseil de Fondation se réjouissent de cette nomination qui marque la poursuite d’une ambition commune en faveur de l’institution et souhaitent une cordiale bienvenue à Vincent Baudriller qui, accompagné de sa famille, s’installera à Lausanne en septembre 2013.

Photo : © DR.

Communiqué de l'Administration générale et culture Fondation pour l’art dramatique du 20 décembre 2012.

Lire les autres brèves.
La Rédaction

Nouveau commentaire :






Numéros Papier

Anciens Numéros de La Revue du Spectacle (10)

Vente des numéros "Collectors" de La Revue du Spectacle.
10 euros l'exemplaire, frais de port compris.






À découvrir

"Rimbaud Cavalcades !" Voyage cycliste au cœur du poétique pays d'Arthur

"Je m'en allais, les poings dans mes poches crevées…", Arthur Rimbaud.
Quel plaisir de boucler une année 2022 en voyageant au XIXe siècle ! Après Albert Einstein, je me retrouve face à Arthur Rimbaud. Qu'il était beau ! Le comédien qui lui colle à la peau s'appelle Romain Puyuelo et le moins que je puisse écrire, c'est qu'il a réchauffé corps et cœur au théâtre de l'Essaïon pour mon plus grand bonheur !

© François Vila.
Rimbaud ! Je me souviens encore de ses poèmes, en particulier "Ma bohème" dont l'intro est citée plus haut, que nous apprenions à l'école et que j'avais déclamé en chantant (et tirant sur mon pull) devant la classe et le maître d'école.

Beauté ! Comment imaginer qu'un jeune homme de 17 ans à peine puisse écrire de si sublimes poèmes ? Relire Rimbaud, se plonger dans sa bio et venir découvrir ce seul en scène. Voilà qui fera un très beau de cadeau de Noël !

C'est de saison et ça se passe donc à l'Essaïon. Le comédien prend corps et nous invite au voyage pendant plus d'une heure. "Il s'en va, seul, les poings sur son guidon à défaut de ne pas avoir de cheval …". Et il raconte l'histoire d'un homme "brûlé" par un métier qui ne le passionne plus et qui, soudain, décide de tout quitter. Appart, boulot, pour suivre les traces de ce poète incroyablement doué que fut Arthur Rimbaud.

Isabelle Lauriou
25/03/2024
Spectacle à la Une

"Le consentement" Monologue intense pour une tentative de récit libératoire

Le livre avait défrayé la chronique à sa sortie en levant le voile sur les relations pédophiles subies par Vanessa Springora, couvertes par un milieu culturel et par une époque permissive où ce délit n'était pas considéré comme tel, même quand celui-ci était connu, car déclaré publiquement par son agresseur sexuel, un écrivain connu. Sébastien Davis nous en montre les ressorts autant intimes qu'extimes où, sous les traits de Ludivine Sagnier, la protagoniste nous en fait le récit.

© Christophe Raynaud de Lage.
Côté cour, Ludivine Sagnier attend à côté de Pierre Belleville le démarrage du spectacle, avant qu'elle n'investisse le plateau. Puis, pleine lumière où V. (Ludivine Sagnier) apparaît habillée en bas de jogging et des baskets avec un haut-le-corps. Elle commence son récit avec le visage fatigué et les traits tirés. En arrière-scène, un voile translucide ferme le plateau où parfois V. plante ses mains en étirant son corps après chaque séquence. Dans ces instants, c'est presque une ombre que l'on devine avec une voix, continuant sa narration, un peu en écho, comme à la fois proche, par le volume sonore, et distante par la modification de timbre qui en est effectuée.

Dans cet entre-deux où le spectacle n'a pas encore débuté, c'est autant la comédienne que l'on voit qu'une inconnue, puisqu'en dehors du plateau et se tenant à l'ombre, comme mise de côté sur une scène pourtant déjà éclairée avec un public pas très attentif de ce qui se passe.

Safidin Alouache
21/03/2024
Spectacle à la Une

"Un prince"… Seul en scène riche et pluriel !

Dans une mise en scène de Marie-Christine Orry et un texte d'Émilie Frèche, Sami Bouajila incarne, dans un monologue, avec superbe et talent, un personnage dont on ignore à peu près tout, dans un prisme qui brasse différents espaces-temps.

© Olivier Werner.
Lumière sur un monticule qui recouvre en grande partie le plateau, puis le protagoniste du spectacle apparaît fébrilement, titubant un peu et en dépliant maladroitement, à dessein, son petit tabouret de camping. Le corps est chancelant, presque fragile, puis sa voix se fait entendre pour commencer un monologue qui a autant des allures de récit que de narration.

Dans ce monologue dans lequel alternent passé et présent, souvenirs et réalité, Sami Bouajila déploie une gamme d'émotions très étendue allant d'une voix tâtonnante, hésitante pour ensuite se retrouver dans un beau costume, dans une autre scène, sous un autre éclairage, le buste droit, les jambes bien plantées au sol, avec un volume sonore fort et bien dosé. La voix et le corps sont les deux piliers qui donnent tout le volume théâtral au caractère. L'évidence même pour tout comédien, sauf qu'avec Sami Bouajila, cette évidence est poussée à la perfection.

Toute la puissance créative du comédien déborde de sincérité et de vérité avec ces deux éléments. Nul besoin d'une couronne ou d'un crucifix pour interpréter un roi ou Jésus, il nous le montre en utilisant un large spectre vocal et corporel pour incarner son propre personnage. Son rapport à l'espace est dans un périmètre de jeu réduit sur toute la longueur de l'avant-scène.

Safidin Alouache
12/03/2024