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Pour la défense des salariés intermittents et pour la sanctuarisation des budgets de la culture  15/06/2014

L’accord passé le 22 mars à l’Unedic entre les représentants du Medef et certaines organisations syndicales de salariés fait l’objet d’une contestation grandissante en raison des nouvelles dispositions qu’il contient et qui viendraient affecter les conditions d’indemnisation des salariés intermittents du spectacle relevant de ce régime d’assurance chômage à compter du 1er juillet 2014.

Plusieurs festivals et de nombreuses représentations sont chaque jour annulés par des artistes et techniciens aux abois laissant craindre un été français sans festival.

La profession, soutenue par la ministre de la culture, de nombreux parlementaires et élus intervenus en ce sens depuis plusieurs semaines demande au ministre du travail de ne pas agréer cet accord et qu’une renégociation plus juste ait lieu. Le Président de la République et le Premier ministre ont été interpellés afin de prendre l’arbitrage qui paraît seul capable de dénouer cette crise qui repose sur de fortes contrevérités en attribuant à ce secteur une responsabilité démesurée dans le déficit de l’Unedic.

Une journée nationale de protestation pour refuser cet accord et protester contre les mesures qui visent le budget de la culture, malgré la sanctuarisation promise, est organisée Lundi 16 Juin à partir de 14 h 30 au Palais Royal à Paris.

La scène nationale de Cergy-Pontoise et du Val d’Oise s’associe à ce mouvement car la cause des salariés intermittents est la cause de la vie artistique de notre pays et invite à se joindre à ce mouvement tous ceux qui partagent une légitime ambition pour la vie artistique de notre pays.

Jean Joël Le Chapelain
directeur

L'apostrophe scène nationale de Cergy-Pontoise et du Val d'Oise
01 34 20 14 14 • >> lapostrophe.net
une scène nationale • un service public • deux théâtres d'agglomération

Communiqué du 15 jin 2014.
La Rédaction

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© François Vila.
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© Ève Pinel.
9 mars 1971, un petit bonhomme, dans les premiers pas de sa vie, goûte aux derniers instants du ravissement juvénile de voir sa maman souriante, heureuse. Mais, dans peu de temps, la fenêtre du bonheur va se refermer. Le drame n'est pas loin et le bonheur fait ses valises. À ce moment-là, personne ne le sait encore, mais les affres du destin se sont mis en marche, et plus rien ne sera comme avant.

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