La Revue du Spectacle, le magazine des arts de la scène et du spectacle vivant. Infos théâtre, chanson, café-théâtre, cirque, arts de la rue, agenda, CD, etc.

Paris et le CNV en soutien aux cafés-concerts parisiens  06/12/2018

Dans le cadre de l'appel à projets lancé par la Ville de Paris et le Centre National de la Chanson des Variétés et du Jazz, 6 cafés-concerts parisiens bénéficieront d'une aide financière pour effectuer des travaux ou développer leur établissement.

Afin de maintenir la diversité de l'offre culturelle nocturne parisienne, la Ville de Paris et le CNV (Centre National de la Chanson des Variétés et du Jazz), ont lancé au mois d'octobre dernier un appel à projets dédié aux lieux parisiens indépendants de musiques actuelles de moins de 300 places (cafés-concerts).

Pour ce premier appel à projets dédié aux salles de cafés-concerts, 14 dossiers ont été étudiés. 6 salles parisiennes se partageront une enveloppe de 260 000 €, répartie en fonction de leurs projets. Elles pourront ainsi effectuer des travaux de mises aux normes (insonorisation, accessibilité, sécurité) ou développer leur établissement (communication, formations, nouveaux outils). Certains dossiers encore incomplets ou méritant un accompagnement seront réétudiés en début d'année 2019.

La commission CNV / Ville de Paris vont octroyer une aide aux établissements suivants :
>> Le Klub, 14 rue St. Denis, (1er) ;
>> Charlie et sa bière à deux balles, 52 rue St. Sébastien, (11e) ;
>> La Mécanique Ondulatoire, 8 passage Thiéré, 11e) ;
>> Le Nouvô Cosmos, Dalles des Olympiades, 105 rue de Tolbiac, (13e) ;
>> Péniche El Alamein, Quai François Mauriac, (13e) ;
>> Olympic Café, 20 rue Léon, (18e).

Selon Frédéric Hocquard, "la Ville de Paris veille par cet appel à projets à maintenir la diversité culturelle, festive et musicale à Paris. Et en finançant notamment les travaux d'insonorisation et de mise aux normes, la Ville prend en compte le respect de tous les habitants".

Gilles Petit, président du CNV se réjouit de cette fructueuse collaboration avec la Ville de Paris : "Cet appel à projets soutiendra la professionnalisation et le développement de l'emploi artistique dans le respect des conventions collectives du secteur".

Cet appel à projets s'ajoute aux programmes existants. En effet, la Mairie de Paris et le CNV ont signé une convention 2016-2018 pour soutenir et accompagner les investissements et les activités des ces lieux de petites et moyennes jauges à Paris. À ce jour, 37 projets d'investissement ont été soutenus (2,6 M€) et 51 aides aux projets d'activité (755 k€) ont été octroyées. Cette convention triennale sera renouvelée à partir de 2019.

Communiqué du service de presse de la Ville de Paris.

Photo : © Yannick Zezima dans longueurdondes.com.
La Rédaction

Nouveau commentaire :








À découvrir

"Rimbaud Cavalcades !" Voyage cycliste au cœur du poétique pays d'Arthur

"Je m'en allais, les poings dans mes poches crevées…", Arthur Rimbaud.
Quel plaisir de boucler une année 2022 en voyageant au XIXe siècle ! Après Albert Einstein, je me retrouve face à Arthur Rimbaud. Qu'il était beau ! Le comédien qui lui colle à la peau s'appelle Romain Puyuelo et le moins que je puisse écrire, c'est qu'il a réchauffé corps et cœur au théâtre de l'Essaïon pour mon plus grand bonheur !

© François Vila.
Rimbaud ! Je me souviens encore de ses poèmes, en particulier "Ma bohème" dont l'intro est citée plus haut, que nous apprenions à l'école et que j'avais déclamé en chantant (et tirant sur mon pull) devant la classe et le maître d'école.

Beauté ! Comment imaginer qu'un jeune homme de 17 ans à peine puisse écrire de si sublimes poèmes ? Relire Rimbaud, se plonger dans sa bio et venir découvrir ce seul en scène. Voilà qui fera un très beau de cadeau de Noël !

C'est de saison et ça se passe donc à l'Essaïon. Le comédien prend corps et nous invite au voyage pendant plus d'une heure. "Il s'en va, seul, les poings sur son guidon à défaut de ne pas avoir de cheval …". Et il raconte l'histoire d'un homme "brûlé" par un métier qui ne le passionne plus et qui, soudain, décide de tout quitter. Appart, boulot, pour suivre les traces de ce poète incroyablement doué que fut Arthur Rimbaud.

Isabelle Lauriou
25/03/2024
Spectacle à la Une

"Mon Petit Grand Frère" Récit salvateur d'un enfant traumatisé au bénéfice du devenir apaisé de l'adulte qu'il est devenu

Comment dire l'indicible, comment formuler les vagues souvenirs, les incertaines sensations qui furent captés, partiellement mémorisés à la petite enfance. Accoucher de cette résurgence voilée, diffuse, d'un drame familial ayant eu lieu à l'âge de deux ans est le parcours théâtral, étonnamment réussie, que nous offre Miguel-Ange Sarmiento avec "Mon petit grand frère". Ce qui aurait pu paraître une psychanalyse impudique devient alors une parole salvatrice porteuse d'un écho libératoire pour nos propres histoires douloureuses.

© Ève Pinel.
9 mars 1971, un petit bonhomme, dans les premiers pas de sa vie, goûte aux derniers instants du ravissement juvénile de voir sa maman souriante, heureuse. Mais, dans peu de temps, la fenêtre du bonheur va se refermer. Le drame n'est pas loin et le bonheur fait ses valises. À ce moment-là, personne ne le sait encore, mais les affres du destin se sont mis en marche, et plus rien ne sera comme avant.

En préambule du malheur à venir, le texte, traversant en permanence le pont entre narration réaliste et phrasé poétique, nous conduit à la découverte du quotidien plein de joie et de tendresse du pitchoun qu'est Miguel-Ange. Jeux d'enfants faits de marelle, de dinette, de billes, et de couchers sur la musique de Nounours et de "bonne nuit les petits". L'enfant est affectueux. "Je suis un garçon raisonnable. Je fais attention à ma maman. Je suis un bon garçon." Le bonheur est simple, mais joyeux et empli de tendresse.

Puis, entre dans la narration la disparition du grand frère de trois ans son aîné. La mort n'ayant, on le sait, aucune morale et aucun scrupule à commettre ses actes, antinaturelles lorsqu'il s'agit d'ôter la vie à un bambin. L'accident est acté et deux gamins dans le bassin sont décédés, ceux-ci n'ayant pu être ramenés à la vie. Là, se révèle l'avant et l'après. Le bonheur s'est enfui et rien ne sera plus comme avant.

Gil Chauveau
05/04/2024
Spectacle à la Une

"Un prince"… Seul en scène riche et pluriel !

Dans une mise en scène de Marie-Christine Orry et un texte d'Émilie Frèche, Sami Bouajila incarne, dans un monologue, avec superbe et talent, un personnage dont on ignore à peu près tout, dans un prisme qui brasse différents espaces-temps.

© Olivier Werner.
Lumière sur un monticule qui recouvre en grande partie le plateau, puis le protagoniste du spectacle apparaît fébrilement, titubant un peu et en dépliant maladroitement, à dessein, son petit tabouret de camping. Le corps est chancelant, presque fragile, puis sa voix se fait entendre pour commencer un monologue qui a autant des allures de récit que de narration.

Dans ce monologue dans lequel alternent passé et présent, souvenirs et réalité, Sami Bouajila déploie une gamme d'émotions très étendue allant d'une voix tâtonnante, hésitante pour ensuite se retrouver dans un beau costume, dans une autre scène, sous un autre éclairage, le buste droit, les jambes bien plantées au sol, avec un volume sonore fort et bien dosé. La voix et le corps sont les deux piliers qui donnent tout le volume théâtral au caractère. L'évidence même pour tout comédien, sauf qu'avec Sami Bouajila, cette évidence est poussée à la perfection.

Toute la puissance créative du comédien déborde de sincérité et de vérité avec ces deux éléments. Nul besoin d'une couronne ou d'un crucifix pour interpréter un roi ou Jésus, il nous le montre en utilisant un large spectre vocal et corporel pour incarner son propre personnage. Son rapport à l'espace est dans un périmètre de jeu réduit sur toute la longueur de l'avant-scène.

Safidin Alouache
12/03/2024