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Les archives du mime Pierre Verry, partenaire attitré de Marcel Marceau, entrent à la BNF  13/07/2011

Grâce à la générosité de ses enfants, les archives de Pierre Verry (1913-2009) entrent à la
Bibliothèque nationale de France. Constituées de journaux de bord, correspondance, archives de tournées, photographies, affiches, maquettes de décor, costumes, pancartes, peintures et objets, elles forment un ensemble exceptionnel sur l’art du mime dans la deuxième moitié du XXe siècle.


C’est à l’école d’Étienne Decroux, où est enseigné le "mime corporel", que Pierre Verry rencontre Marcel Marceau. Admis dans la troupe de l’école en 1948, il donne des spectacles à Paris et à l’étranger jusqu’en 1951. En 1952, il entre dans la compagnie du mime Marceau et devient son partenaire attitré. Commence pour lui une série de tournées, d’abord avec la troupe constituée par Marcel Marceau, puis seul avec lui.

Pierre Verry participe comme conseiller aux mises en scène des spectacles de Marceau. C’est lui qui présente Bip, son personnage, par une pancarte qui condense, en une attitude, tout l’art du mime. Il joue dans tous les mimodrames montés par Marcel Marceau jusqu’en 1964 et crée des personnages remarqués, notamment dans Le manteau, d’après Gogol, Pierrot de Montmartre, Le mont-de-piété, Paris qui rit, Paris qui pleure et Don Juan

Entre 1969 et 1971, Marcel Marceau confie à Pierre Verry la direction de l’École internationale de mime, qu’il a fondée à Paris. À la fermeture de l’École, Pierre Verry retrouve les scènes du monde entier aux côtés de Marcel Marceau. Jusqu’à sa retraite en 1979, il aura joué avec le célèbre mime dans près de six mille représentations et soixante-quinze pays…

Ce don rejoint le plus important ensemble de collections sur l’histoire du mime conservé en France, au département des Arts du spectacle de la Bibliothèque nationale de France. Il complète notamment l’ensemble de costumes et masques de la Nouvelle Compagnie Marcel Marceau ainsi que les archives, maquettes de décor et tableaux préemptés lors de la vente Marcel Marceau à l’hôtel Drouot en 2009.

Photo : Pierre Verry (archive) © DR.

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La Rédaction

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"Le Chef-d'œuvre Inconnu" Histoire fascinante transcendée par le théâtre et le génie d'une comédienne

À Paris, près du quai des Grands-Augustins, au début du XVIIe siècle, trois peintres devisent sur leur art. L'un est un jeune inconnu promis à la gloire : Nicolas Poussin. Le deuxième, Franz Porbus, portraitiste du roi Henri IV, est dans la plénitude de son talent et au faîte de sa renommée. Le troisième, le vieux Maître Frenhofer, personnage imaginé par Balzac, a côtoyé les plus grands maîtres et assimilé leurs leçons. Il met la dernière main dans le plus grand secret à un mystérieux "chef-d'œuvre".

© Jean-François Delon.
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Pour peu que l'on foule de temps en temps les planches des théâtres en tant que comédiens(nes) amateurs(es), on saura doublement jauger à quel point jouer est un métier hors du commun !
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"L'Effet Papillon" Se laisser emporter au fil d'un simple vol de papillon pour une fascinante expérience

Vous pensez que vos choix sont libres ? Que vos pensées sont bien gardées dans votre esprit ? Que vous êtes éventuellement imprévisibles ? Et si ce n'était pas le cas ? Et si tout partait de vous… Ouvrez bien grands les yeux et vivez pleinement l'expérience de l'Effet Papillon !

© Pics.
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C'est à partir de cette théorie que le mentaliste Taha Mansour nous invite à nouveau, en cette rentrée, à effectuer un voyage hors du commun. Son spectacle a reçu un succès notoire au Sham's Théâtre lors du Festival d'Avignon cet été dernier.

Impossible que quiconque sorte "indemne" de cette phénoménale prestation, ni que nos certitudes sur "le monde comme il va", et surtout sur nous-mêmes, ne soient bousculées, chamboulées, contrariées.

"Le mystérieux est le plus beau sentiment que l'on peut ressentir", Albert Einstein. Et si le plus beau spectacle de mentalisme du moment, en cette rentrée parisienne, c'était celui-là ? Car Tahar Mansour y est fascinant à plusieurs niveaux, lui qui voulait devenir ingénieur, pour qui "Centrale" n'a aucun secret, mais qui, pourtant, a toujours eu une âme d'artiste bien ancrée au fond de lui. Le secret de ce spectacle exceptionnel et époustouflant serait-il là, niché au cœur du rationnel et de la poésie ?

Brigitte Corrigou
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"Deux mains, la liberté" Un huis clos intense qui nous plonge aux sources du mal

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© Christel Billault.
Ordonné, pratique, méthodique, il organise l'extermination des marginaux et des Juifs comme un gestionnaire. Point. Il aurait été, comme son sous-fifre Adolf Eichmann, le type même décrit par Hannah Arendt comme étant la "banalité du mal". Mais Himmler échappa à son procès en se donnant la mort. Parfois, rien n'est plus monstrueux que la banalité, l'ordre, la médiocrité.

Malgré la pâleur de leur personnalité, les noms de ces âmes de fonctionnaires sont gravés dans notre mémoire collective comme l'incarnation du Mal et de l'inimaginable, quand d'autres noms - dont les actes furent éblouissants d'humanité - restent dans l'ombre. Parmi eux, Oskar Schindler et sa liste ont été sauvés de l'oubli grâce au film de Steven Spielberg, mais également par la distinction qui lui a été faite d'être reconnu "Juste parmi les nations". D'autres n'ont eu aucune de ces deux chances. Ainsi, le héros de cette pièce, Félix Kersten, oublié.

Joseph Kessel lui consacra pourtant un livre, "Les Mains du miracle", et, aujourd'hui, Antoine Nouel, l'auteur de la pièce, l'incarne dans la pièce qu'il a également mise en scène. C'est un investissement total que ce comédien a mis dans ce projet pour sortir des nimbes le visage étonnant de ce personnage de l'Histoire qui, par son action, a fait libérer près de 100 000 victimes du régime nazi. Des chiffres qui font tourner la tête, mais il est le résultat d'une volonté patiente qui, durant des années, négocia la vie contre le don.

Bruno Fougniès
15/10/2023