La Revue du Spectacle, le magazine des arts de la scène et du spectacle vivant. Infos théâtre, chanson, café-théâtre, cirque, arts de la rue, agenda, CD, etc.

La SACD partenaire du 28e Festival des Francophonies en Limousin  22/09/2011

En 2011, la SACD fête les 10 ans du Prix de la Dramaturgie Francophone. Elle décernera, dans le cadre de cette 28e édition du Festival des Francophonies en Limousin, le Prix SACD 2011 de la Dramaturgie Francophone à l’auteur et scénariste canadien de renommée internationale Michel Marc Bouchard pour sa pièce "Tom à la ferme".

Du 28 septembre au 8 octobre, le Festival des Francophonies en Limousin propose un tour d’horizon du spectacle vivant francophone. La SACD est le partenaire fidèle des Francophonies en Limousin car elle soutient les écritures dans leur diversité, du théâtre à la danse, de l’Afrique à la Belgique, dont la vocation commune est le partage. Cette année, elle célèbrera un anniversaire exceptionnel : les dix ans du Prix SACD de la dramaturgie francophone.

Depuis dix ans, la commission Théâtre de la SACD en accord avec le Festival décerne ce prix qui est attribué à l’auteur d’une œuvre d’expression française choisi parmi une sélection de textes proposée par la Maison des Auteurs de Limoges. La Commission théâtre, composée de Jean-Paul Alègre (président) et de Denise Chalem, Jean-Paul Farré, Eduardo Manet et Georges Werler (administrateurs), a décerné cette année ce prix à Michel Marc Bouchard pour sa pièce "Tom à la ferme", publiée aux Éditions Leméac et prochainement éditée en France aux Éditions théâtrales. La SACD Canada s’associe à la promotion de ce prix.

Denise Chalem remettra son prix à Michel Marc Bouchard le samedi 1er octobre à 16 h 30 au Théâtre de l’Union à Limoges. Une mise en espace du texte "Tom à la ferme", réalisée par le metteur en scène Jacques Descordes, sera proposée avec pour distribution : Carole Thibaut, Bénédicte Wenders, Stéphane Schoukroun et Jacques Descordes.

Michel Marc Bouchard, dramaturge et scénariste canadien, est né en 1958 au Québec. Il débute l'écriture dramatique en 1983. Auteur de plus de vingt-cinq pièces, elles ont toutes été créées à la scène et traduites en plus de dix langues dont le japonais et le coréen. Jouées dans les théâtres québécois, canadiens et étrangers les plus importants ainsi que dans les festivals internationaux les plus reconnus, ses œuvres les plus célèbres sont "Les Feluettes", "Les Muses orphelines", "L’Histoire de l’oie", "Le Voyage du couronnement", "Le Chemin des passes dangereuses", "Le Peintre des madones" et "Des Yeux de verre".

"Les Feluettes", "Les Muses orphelines", "L’Histoire de l’oie" et "Les Grandes chaleurs" ont été adaptées pour le cinéma. Michel Marc Bouchard travaille à l’écriture du prochain film de Mika Kaurismaki portant sur la vie tumultueuse de la reine Christine de Suède ainsi qu’à une adaptation de "Roméo et Juliette" durant les émeutes de Québec en 1918, pour le réalisateur Tim Southam.

Il a reçu de nombreux prix nationaux et internationaux et été en résidence de plusieurs théâtres au Québec et à l’étranger (dont Limoges en 1990). "Tom à la ferme" a été créé en 2011 au Théâtre d’Aujourd’hui dans une mise en scène de Claude Poissant. Les œuvres de Michel Marc Bouchard sont principalement publiées chez Leméac (au Québec) et aux Éditions Théâtrales (en France) qui lanceront "Tom à Ferme" et "Le Peintre des madones" en janvier 2012.

Dix ans de lauréats du Prix SACD de la Dramaturgie Francophone :
2010 : Éveline de la Chenelière pour "Les pieds des Anges", (Éditions Lémeac).
2009 : Jean-René Lemoine (Haïti) pour "Erzuli Dahomey, déesse de l’amour" (Éditions Les Solitaires Intempestifs).
2008 : Gerty Dambury (France) pour "Trames" (Éditions du Manguier).
2007 : Khaldoun Imam (Syrie - Québec/ Canada) pour "Les Voix et les échos".
2006 : Patric Saucier (Québec/Canada) pour "Deux semaines après l’éternité".
2005 : Jean-Pierre Cannet (France) pour "Little boy, la passion" (Éditions Théâtrales/Passages Francophones, 2005) et Marcel Zang (Cameroun) pour "L’Exilé" (Éditions Actes-Sud Papier).
2004 : Gustave Akakpo (Togo) pour "La Mère trop tôt" (Éditions Lansman, collection Écritures Vagabondes), et Suzie Bastien (Québec/Canada) pour "Lukalila" (Éditions Comp’act).
2003 : Jalila Baccar (Tunisie ) pour "Araberlin" (Éditions Théâtrales/Passages Francophones).
2002 : Éric Durnez (Belgique) pour "Bamako" (Mélodrame Subsaharien) (Éditions Lansman).
2001 : Ahmed Ghazali (Maroc-Québec/Canada) pour "Le Mouton et la Baleine" (Éditions Théâtrales).

Photo : Michel Marc Bouchard © Julie Perrault.

>> SACD
>> www.lesfrancophonies.com

Lire les autres brèves.
La Rédaction

Nouveau commentaire :








À découvrir

"Rimbaud Cavalcades !" Voyage cycliste au cœur du poétique pays d'Arthur

"Je m'en allais, les poings dans mes poches crevées…", Arthur Rimbaud.
Quel plaisir de boucler une année 2022 en voyageant au XIXe siècle ! Après Albert Einstein, je me retrouve face à Arthur Rimbaud. Qu'il était beau ! Le comédien qui lui colle à la peau s'appelle Romain Puyuelo et le moins que je puisse écrire, c'est qu'il a réchauffé corps et cœur au théâtre de l'Essaïon pour mon plus grand bonheur !

© François Vila.
Rimbaud ! Je me souviens encore de ses poèmes, en particulier "Ma bohème" dont l'intro est citée plus haut, que nous apprenions à l'école et que j'avais déclamé en chantant (et tirant sur mon pull) devant la classe et le maître d'école.

Beauté ! Comment imaginer qu'un jeune homme de 17 ans à peine puisse écrire de si sublimes poèmes ? Relire Rimbaud, se plonger dans sa bio et venir découvrir ce seul en scène. Voilà qui fera un très beau de cadeau de Noël !

C'est de saison et ça se passe donc à l'Essaïon. Le comédien prend corps et nous invite au voyage pendant plus d'une heure. "Il s'en va, seul, les poings sur son guidon à défaut de ne pas avoir de cheval …". Et il raconte l'histoire d'un homme "brûlé" par un métier qui ne le passionne plus et qui, soudain, décide de tout quitter. Appart, boulot, pour suivre les traces de ce poète incroyablement doué que fut Arthur Rimbaud.

Isabelle Lauriou
25/03/2024
Spectacle à la Une

"Mon Petit Grand Frère" Récit salvateur d'un enfant traumatisé au bénéfice du devenir apaisé de l'adulte qu'il est devenu

Comment dire l'indicible, comment formuler les vagues souvenirs, les incertaines sensations qui furent captés, partiellement mémorisés à la petite enfance. Accoucher de cette résurgence voilée, diffuse, d'un drame familial ayant eu lieu à l'âge de deux ans est le parcours théâtral, étonnamment réussie, que nous offre Miguel-Ange Sarmiento avec "Mon petit grand frère". Ce qui aurait pu paraître une psychanalyse impudique devient alors une parole salvatrice porteuse d'un écho libératoire pour nos propres histoires douloureuses.

© Ève Pinel.
9 mars 1971, un petit bonhomme, dans les premiers pas de sa vie, goûte aux derniers instants du ravissement juvénile de voir sa maman souriante, heureuse. Mais, dans peu de temps, la fenêtre du bonheur va se refermer. Le drame n'est pas loin et le bonheur fait ses valises. À ce moment-là, personne ne le sait encore, mais les affres du destin se sont mis en marche, et plus rien ne sera comme avant.

En préambule du malheur à venir, le texte, traversant en permanence le pont entre narration réaliste et phrasé poétique, nous conduit à la découverte du quotidien plein de joie et de tendresse du pitchoun qu'est Miguel-Ange. Jeux d'enfants faits de marelle, de dinette, de billes, et de couchers sur la musique de Nounours et de "bonne nuit les petits". L'enfant est affectueux. "Je suis un garçon raisonnable. Je fais attention à ma maman. Je suis un bon garçon." Le bonheur est simple, mais joyeux et empli de tendresse.

Puis, entre dans la narration la disparition du grand frère de trois ans son aîné. La mort n'ayant, on le sait, aucune morale et aucun scrupule à commettre ses actes, antinaturelles lorsqu'il s'agit d'ôter la vie à un bambin. L'accident est acté et deux gamins dans le bassin sont décédés, ceux-ci n'ayant pu être ramenés à la vie. Là, se révèle l'avant et l'après. Le bonheur s'est enfui et rien ne sera plus comme avant.

Gil Chauveau
05/04/2024
Spectacle à la Une

"Un prince"… Seul en scène riche et pluriel !

Dans une mise en scène de Marie-Christine Orry et un texte d'Émilie Frèche, Sami Bouajila incarne, dans un monologue, avec superbe et talent, un personnage dont on ignore à peu près tout, dans un prisme qui brasse différents espaces-temps.

© Olivier Werner.
Lumière sur un monticule qui recouvre en grande partie le plateau, puis le protagoniste du spectacle apparaît fébrilement, titubant un peu et en dépliant maladroitement, à dessein, son petit tabouret de camping. Le corps est chancelant, presque fragile, puis sa voix se fait entendre pour commencer un monologue qui a autant des allures de récit que de narration.

Dans ce monologue dans lequel alternent passé et présent, souvenirs et réalité, Sami Bouajila déploie une gamme d'émotions très étendue allant d'une voix tâtonnante, hésitante pour ensuite se retrouver dans un beau costume, dans une autre scène, sous un autre éclairage, le buste droit, les jambes bien plantées au sol, avec un volume sonore fort et bien dosé. La voix et le corps sont les deux piliers qui donnent tout le volume théâtral au caractère. L'évidence même pour tout comédien, sauf qu'avec Sami Bouajila, cette évidence est poussée à la perfection.

Toute la puissance créative du comédien déborde de sincérité et de vérité avec ces deux éléments. Nul besoin d'une couronne ou d'un crucifix pour interpréter un roi ou Jésus, il nous le montre en utilisant un large spectre vocal et corporel pour incarner son propre personnage. Son rapport à l'espace est dans un périmètre de jeu réduit sur toute la longueur de l'avant-scène.

Safidin Alouache
12/03/2024