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Éric Ruf reconduit à la direction de la Comédie-Française  25/07/2019

Sur proposition de Franck Riester, ministre de la Culture et après examen par le Conseil des Ministres du 24 juillet 2019, le Président de la République a nommé Éric Ruf pour un nouveau mandat comme Administrateur général de la Comédie-Française.

Depuis sa nomination en 2014, Éric Ruf a porté un projet artistique d'ouverture de la Comédie-Française, en accordant une place prioritaire aux courants contemporains du théâtre, invitant des metteurs en scène majeurs, français ou étrangers, tout en continuant de placer la troupe au centre de l'acte théâtral, tant à Richelieu qu'au théâtre du Vieux Colombier ou au Studio-Théâtre.

Il a contribué à l'évolution du répertoire de la Comédie-Française en réalisant des commandes d'écritures à des auteurs dont la langue d'aujourd'hui a été portée par la troupe. Il a accordé une grande place à de jeunes artistes avec la programmation de nouveaux talents. Ce mandat a également permis de continuer le dialogue avec les autres formes liées au théâtre telles que la marionnette, la magie ou encore le cabaret.

Éric Ruf a favorisé une meilleure diffusion des spectacles de la Comédie-Française hors de Paris, tant par les tournées que par la captation et la diffusion en salles de cinéma des spectacles de la salle Richelieu, ce qui constitue une ressource disponible pour des activités d'éducation artistique et culturelle.

Franck Riester salue "l'indéniable talent d'Éric Ruf à faire vivre au présent la prestigieuse tradition de la Comédie-Française. Il a toute ma confiance pour mener les travaux de rénovation de la salle Richelieu et la poursuite du projet de Cité du théâtre."

Photo : Rénovation de la salle Richelieu de la Comédie Française © Cosimo Mirco Magliocca, coll. Comédie-Française.
La Rédaction

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"Rimbaud Cavalcades !" Voyage cycliste au cœur du poétique pays d'Arthur

"Je m'en allais, les poings dans mes poches crevées…", Arthur Rimbaud.
Quel plaisir de boucler une année 2022 en voyageant au XIXe siècle ! Après Albert Einstein, je me retrouve face à Arthur Rimbaud. Qu'il était beau ! Le comédien qui lui colle à la peau s'appelle Romain Puyuelo et le moins que je puisse écrire, c'est qu'il a réchauffé corps et cœur au théâtre de l'Essaïon pour mon plus grand bonheur !

© François Vila.
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C'est de saison et ça se passe donc à l'Essaïon. Le comédien prend corps et nous invite au voyage pendant plus d'une heure. "Il s'en va, seul, les poings sur son guidon à défaut de ne pas avoir de cheval …". Et il raconte l'histoire d'un homme "brûlé" par un métier qui ne le passionne plus et qui, soudain, décide de tout quitter. Appart, boulot, pour suivre les traces de ce poète incroyablement doué que fut Arthur Rimbaud.

Isabelle Lauriou
25/03/2024
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"Le consentement" Monologue intense pour une tentative de récit libératoire

Le livre avait défrayé la chronique à sa sortie en levant le voile sur les relations pédophiles subies par Vanessa Springora, couvertes par un milieu culturel et par une époque permissive où ce délit n'était pas considéré comme tel, même quand celui-ci était connu, car déclaré publiquement par son agresseur sexuel, un écrivain connu. Sébastien Davis nous en montre les ressorts autant intimes qu'extimes où, sous les traits de Ludivine Sagnier, la protagoniste nous en fait le récit.

© Christophe Raynaud de Lage.
Côté cour, Ludivine Sagnier attend à côté de Pierre Belleville le démarrage du spectacle, avant qu'elle n'investisse le plateau. Puis, pleine lumière où V. (Ludivine Sagnier) apparaît habillée en bas de jogging et des baskets avec un haut-le-corps. Elle commence son récit avec le visage fatigué et les traits tirés. En arrière-scène, un voile translucide ferme le plateau où parfois V. plante ses mains en étirant son corps après chaque séquence. Dans ces instants, c'est presque une ombre que l'on devine avec une voix, continuant sa narration, un peu en écho, comme à la fois proche, par le volume sonore, et distante par la modification de timbre qui en est effectuée.

Dans cet entre-deux où le spectacle n'a pas encore débuté, c'est autant la comédienne que l'on voit qu'une inconnue, puisqu'en dehors du plateau et se tenant à l'ombre, comme mise de côté sur une scène pourtant déjà éclairée avec un public pas très attentif de ce qui se passe.

Safidin Alouache
21/03/2024
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"Un prince"… Seul en scène riche et pluriel !

Dans une mise en scène de Marie-Christine Orry et un texte d'Émilie Frèche, Sami Bouajila incarne, dans un monologue, avec superbe et talent, un personnage dont on ignore à peu près tout, dans un prisme qui brasse différents espaces-temps.

© Olivier Werner.
Lumière sur un monticule qui recouvre en grande partie le plateau, puis le protagoniste du spectacle apparaît fébrilement, titubant un peu et en dépliant maladroitement, à dessein, son petit tabouret de camping. Le corps est chancelant, presque fragile, puis sa voix se fait entendre pour commencer un monologue qui a autant des allures de récit que de narration.

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Toute la puissance créative du comédien déborde de sincérité et de vérité avec ces deux éléments. Nul besoin d'une couronne ou d'un crucifix pour interpréter un roi ou Jésus, il nous le montre en utilisant un large spectre vocal et corporel pour incarner son propre personnage. Son rapport à l'espace est dans un périmètre de jeu réduit sur toute la longueur de l'avant-scène.

Safidin Alouache
12/03/2024