La Revue du Spectacle, le magazine des arts de la scène et du spectacle vivant. Infos théâtre, chanson, café-théâtre, cirque, arts de la rue, agenda, CD, etc.
Théâtre

Ce que j’appelle oubli… danse et théâtre au cœur du spectacle - 28/02/2013

Coutumier de la fusion de la danse avec d’autres arts ou techniques, le chorégraphe d'origine albanaise Angelin Preljocaj revient avec un spectacle où la danse donne la répartie au théâtre. Ils sont six danseurs et un comédien sur un fond musical peu présent, parfois sourd, souvent léger. Le spectacle est découpé en scènes, reliées entre elles par la présence d’un narrateur (Laurent Cazanave). Sa...  

Une étrangère d’origine... Govori beulgarski !* - 12/02/2013

Élizabeth Mazev qui fait du théâtre depuis le cours élémentaire avec Olivier Py qui accompagna Jean-Luc Lagarce, joue avec la complicité de François Berreur "Les Tribulations d’une étrangère d’origine". Dans cette pièce écrite par elle, Élizabeth Mazev parle de sa Bulgarie et d’elle-même. Elle assume avec cran sa biographie. Et le récit de ses trois voyages en Bulgarie avec son père, avec son...  

La Réunification des 2 Corées… Scénographie et mise en scène superbement décalées - 11/02/2013

[Reprise] Dans une mise en scène où l’atmosphère et la scénographie distille quelques vapeurs de sombre étrangeté, la mise en distance opérée entre les personnages, dans une série de scénettes, donne au spectacle une allure de folie raisonnée de très bel acabit. Lumière sur une scène tout en longueur. L’atmosphère est chargée, l’air comme traversé par des nuages bleus. À chaque extrémité de la...  

La Réunification des deux Corées : Le roman des évitements amoureux - 04/02/2013

[Reprise] C’est par un long corridor que vont et viennent les personnages de la dernière pièce de Pommerat, "La Réunification des deux Corées", qu’en tant qu’artiste associé il présente au théâtre de l’Odéon salle Berthier. Pommerat avec une forme de cruauté égrène les tableaux des destins contrariés et des hasards farceurs de tragédie. Passants, hommes et femmes, ils sont de ceux et celles que...  

La cellule familiale selon Lars Norén : Du risible au pathétique... jusqu’à l’humain - 29/01/2013

Dans le propos de la pièce "Calme", Lars Norén ne propose rien tant que d’approcher au plus près la cellule familiale et d’en suivre, à travers la chute d’un hôtel de tourisme et les comportements des uns et des autres, les circuits névrosants. La pièce ausculte et suit les symptômes du père, de la mère, des deux fils, de la serveuse. Infantilisés, les personnages connaissent un retour périodique...  

"La grande et fabuleuse histoire du commerce"… dans les coulisses de la vente ! - 26/01/2013

Pommerat délaisse le conte pour entrer de plain-pied dans la vente et le commerce. Dans un style à la fois direct et corrosif, l’histoire du commerce, aussi fabuleuse qu’elle aurait pu être, est restée quelque peu à la porte. L’histoire se déroule en deux parties, dans les années 1960 et dans les années 2000 avec Franck, la vingtaine, jeune vendeur sans expérience. Il est entouré par des vendeurs...  

Un Pays natal... Rafraîchissant, plein d’une paradoxale vitalité - 24/01/2013

Au pays de Hellènes, le blanc de la brume unit le bleu du ciel et de la mer dans l’éternité d’une mythologie. Elle est celle du récit des amours et des épopées heureuses, celle de l’équilibre fragile des hommes et de la nature, et qui a la longue durée pour horizon. Celle des tempêtes aussi. Brusques, brutales, violentes comme actuellement devant le parlement à Athènes. Le spectacle "Pays natal"...  

La nuit tombe… ou les mystères de la chambre aux fantasmes - 17/01/2013

La pièce, mystérieuse dans l’écriture et la conception scénographique, plante une atmosphère presque irréelle. La mise en scène allie scènes théâtrales et vues cinématographiques dans un ensemble où le fantasme se conjugue à la réalité. La scénographie découvre une fenêtre légèrement ouverte laissant entrer un filet de vent dans une demi-obscurité. L’atmosphère est étrange comme celle d’un...  

Un Protée dans un monde d’opérette, quelque part entre Offenbach et Georges Méliès - 16/01/2013

Œuvre satirique, farcesque, Protée est pure comédie. L’auteur, Paul Claudel, diplomate et écrivain, ouvrier de la restauration chrétienne, reconstitue, de manière toute hypothétique, la dernière partie comique des tragédies grecques. Il entraîne le spectateur dans une tradition de l’illusion comique et dévoile un sens profond d’un théâtre populaire. Une érudition affichée lui permet de le faire...  

Sous les masques de la dureté battent encore les mouvements du cœur - 09/01/2013

Maitre Puntila ? Quand il est ivre, il est bon, quand il est à jeun, il est ignoble. Quand il est ivre, il veut marier sa fille à Matti son chauffeur, son intendant, son homme à tout faire, son ami. Quand il est à jeun ? Il crie, menace et congédie son valet. La pièce de Bertolt Brecht s’appuie sur les alternances d’humeur de Puntila et les évitements de Matti. Ce qui fait rire. Le schéma renvoie...  
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À découvrir

"Rimbaud Cavalcades !" Voyage cycliste au cœur du poétique pays d'Arthur

"Je m'en allais, les poings dans mes poches crevées…", Arthur Rimbaud.
Quel plaisir de boucler une année 2022 en voyageant au XIXe siècle ! Après Albert Einstein, je me retrouve face à Arthur Rimbaud. Qu'il était beau ! Le comédien qui lui colle à la peau s'appelle Romain Puyuelo et le moins que je puisse écrire, c'est qu'il a réchauffé corps et cœur au théâtre de l'Essaïon pour mon plus grand bonheur !

© François Vila.
Rimbaud ! Je me souviens encore de ses poèmes, en particulier "Ma bohème" dont l'intro est citée plus haut, que nous apprenions à l'école et que j'avais déclamé en chantant (et tirant sur mon pull) devant la classe et le maître d'école.

Beauté ! Comment imaginer qu'un jeune homme de 17 ans à peine puisse écrire de si sublimes poèmes ? Relire Rimbaud, se plonger dans sa bio et venir découvrir ce seul en scène. Voilà qui fera un très beau de cadeau de Noël !

C'est de saison et ça se passe donc à l'Essaïon. Le comédien prend corps et nous invite au voyage pendant plus d'une heure. "Il s'en va, seul, les poings sur son guidon à défaut de ne pas avoir de cheval …". Et il raconte l'histoire d'un homme "brûlé" par un métier qui ne le passionne plus et qui, soudain, décide de tout quitter. Appart, boulot, pour suivre les traces de ce poète incroyablement doué que fut Arthur Rimbaud.

Isabelle Lauriou
25/03/2024
Spectacle à la Une

"Le consentement" Monologue intense pour une tentative de récit libératoire

Le livre avait défrayé la chronique à sa sortie en levant le voile sur les relations pédophiles subies par Vanessa Springora, couvertes par un milieu culturel et par une époque permissive où ce délit n'était pas considéré comme tel, même quand celui-ci était connu, car déclaré publiquement par son agresseur sexuel, un écrivain connu. Sébastien Davis nous en montre les ressorts autant intimes qu'extimes où, sous les traits de Ludivine Sagnier, la protagoniste nous en fait le récit.

© Christophe Raynaud de Lage.
Côté cour, Ludivine Sagnier attend à côté de Pierre Belleville le démarrage du spectacle, avant qu'elle n'investisse le plateau. Puis, pleine lumière où V. (Ludivine Sagnier) apparaît habillée en bas de jogging et des baskets avec un haut-le-corps. Elle commence son récit avec le visage fatigué et les traits tirés. En arrière-scène, un voile translucide ferme le plateau où parfois V. plante ses mains en étirant son corps après chaque séquence. Dans ces instants, c'est presque une ombre que l'on devine avec une voix, continuant sa narration, un peu en écho, comme à la fois proche, par le volume sonore, et distante par la modification de timbre qui en est effectuée.

Dans cet entre-deux où le spectacle n'a pas encore débuté, c'est autant la comédienne que l'on voit qu'une inconnue, puisqu'en dehors du plateau et se tenant à l'ombre, comme mise de côté sur une scène pourtant déjà éclairée avec un public pas très attentif de ce qui se passe.

Safidin Alouache
21/03/2024
Spectacle à la Une

"Un prince"… Seul en scène riche et pluriel !

Dans une mise en scène de Marie-Christine Orry et un texte d'Émilie Frèche, Sami Bouajila incarne, dans un monologue, avec superbe et talent, un personnage dont on ignore à peu près tout, dans un prisme qui brasse différents espaces-temps.

© Olivier Werner.
Lumière sur un monticule qui recouvre en grande partie le plateau, puis le protagoniste du spectacle apparaît fébrilement, titubant un peu et en dépliant maladroitement, à dessein, son petit tabouret de camping. Le corps est chancelant, presque fragile, puis sa voix se fait entendre pour commencer un monologue qui a autant des allures de récit que de narration.

Dans ce monologue dans lequel alternent passé et présent, souvenirs et réalité, Sami Bouajila déploie une gamme d'émotions très étendue allant d'une voix tâtonnante, hésitante pour ensuite se retrouver dans un beau costume, dans une autre scène, sous un autre éclairage, le buste droit, les jambes bien plantées au sol, avec un volume sonore fort et bien dosé. La voix et le corps sont les deux piliers qui donnent tout le volume théâtral au caractère. L'évidence même pour tout comédien, sauf qu'avec Sami Bouajila, cette évidence est poussée à la perfection.

Toute la puissance créative du comédien déborde de sincérité et de vérité avec ces deux éléments. Nul besoin d'une couronne ou d'un crucifix pour interpréter un roi ou Jésus, il nous le montre en utilisant un large spectre vocal et corporel pour incarner son propre personnage. Son rapport à l'espace est dans un périmètre de jeu réduit sur toute la longueur de l'avant-scène.

Safidin Alouache
12/03/2024