La Revue du Spectacle, le magazine des arts de la scène et du spectacle vivant. Infos théâtre, chanson, café-théâtre, cirque, arts de la rue, agenda, CD, etc.
Théâtre

TransHumance... d'une utopie à l'autre, d'un territoire à l'autre... créer une nouvelle carte des liens - 15/04/2013

Un spectacle qui n'en est pas un... une rencontre, plutôt des rencontres... hors des sentiers battus, ceux devenus plus rares de la transhumance... Long parcours de l'homme et de l'animal... enfin réunis... associés, en symbiose... comme le centaure, mi-Homme mi-Cheval... Pour cela, il fallait un théâtre hors du commun et deux êtres "habités" : le Théâtre du Centaure, Camille et Manolo... Une...  

Le Prix Martin... Ou comment passer de la dimension mélancolique à la pure farce - 05/04/2013

En ces temps-là de deuil, les prussiens venaient de partir. Et les ruines du château des Tuileries, silencieuses, devenaient un paradis pour flore et faune sauvages, un conservatoire des rêves. Une belle au bois dormant aujourd’hui disparue. En 1876, date de création du "Prix Martin" d’Eugène Labiche, pour ceux qui l’avaient connue, la gaité du second empire s’était évanouie. C’est ainsi que,...  

Soyez "super heureux" et sans faux-semblants ! - 02/04/2013

Couple aux contours rutilants, téléphone rose et préservatifs multicolores. Le pitch de "Super heureux !" ressemble à une petite comédie sans grande originalité. Et pourtant… Le metteur en scène Jean-Claude Berutti réapparaît là où on ne l’attend pas. Le moment est savoureux. Le jeu réglé au poil. Le texte, un petit bijou d’humour. C’est au Théâtre Les Déchargeurs et c’est jusqu’au 27 avril....  

"Tout va bien en Amérique"… L’histoire des États-Unis vue au travers de sa musique - 02/04/2013

Le spectacle mêle musique, chant et théâtre et raconte l‘Histoire des États-Unis, une histoire où on rencontre des figures aussi étrangères les unes aux autres que Sitting Bull et Leonard Cohen mais marquantes et fondatrices de la culture américaine. Irène Jacob avance devant son micro et débute une tirade scénique avant même que le noir apparaisse. Le théâtre investit la scène pour être...  

La "fantasy" de Médée - 29/03/2013

Attention ! O.T.N.I(1) dans la grande salle du Théâtre de la Tempête. D’abord parce que c’est "Médée" de Corneille, pièce très peu jouée. Mais surtout parce que la mise en scène de Paulo Correia vaut le déplacement. Ce jeune metteur en scène niçois a osé ! Installer cette pièce dans le décorum d’une BD et la magie de la "fantasy". Paulo Correia, metteur en scène et créateur vidéo de la pièce fait...  

Le Grand Guignol ou retrouver son âme de voyeur... de l'horreur - 26/03/2013

En ces temps de docu-fictions et de robinets médiatiques, Isabelle Siou et Frédéric Jessua ont la bonne idée de monter trois pièces appartenant au répertoire du Grand Guignol. "L’amant de la Morte", "Le Baiser de Sang" et "Les détraquées". De quoi composer une authentique soirée théâtrale et des plus réjouissantes… Les pièces en deux actes lestement troussées s’enchainent, allant crescendo. Dans...  

"Jeux de cartes 1 : PIQUE" : Dernière escale avant le désert ! - 25/03/2013

Robert Lepage propose sa dernière création "Jeux de cartes 1 : PIQUE". La scène se déroule dans le monde clos des hôtels internationaux et des casinos, elle pourrait tout à fait être annoncée par un bonimenteur de music-hall, factice artefact de Presley "el vice", Vegas Destination Vegas : Dernière escale avant le désert ! Tant l’atmosphère dégagée est celle d’une fin de cycle pour tous les...  

"La ballade de la geôle de Reading"… ou la dernière ballade poétique d’Oscar Wilde - 18/03/2013

Jean-Paul Audrain, dans une mise en scène très musicale, fait revivre la dernière œuvre d’Oscar Wilde dans une élocution et un jeu simple, direct où les émotions, le vécu et la revendication politique cohabitent. Le spectacle débute avec Monica Molinaro seule devant son piano. Puis le silence s’installe et un bruit de mer au loin se fait entendre tel un murmure de liberté. Molinaro enchaîne au...  

Klaxon, trompettes et pétarades... une tempête vitale et généreuse... Un feu d'artifice ! - 12/03/2013

En cette période grillosconi*, il est bon de découvrir (redécouvrir) l’œuvre de Dario Fo. Cet artisan du théâtre, alerte octogénaire nobélisé, puise depuis près de soixante ans dans le monde contemporain, revivifie et actualise un répertoire qui a fait ses preuves depuis des siècles et des siècles : celui de la farce. Très tôt lucide quant aux luttes qui animent la société et connaissant la force...  

Le Louët ou l’apologie d’une mise en scène "monstre" - 05/03/2013

Enfin Jérémie Le Louët applaudi à sa juste valeur. Enfin ! Nous l’avions suffisamment déploré lors de sa précédente création ("Salomé", d’Oscar Wilde), pourtant superbe. Il revient cette saison avec un "Richard III" de Shakespeare dont il se risque à reprendre entièrement la traduction et à effectuer les coupes historiques. Osé, certes, mais… réussi ! Aujourd’hui à Châtillon ; hier au Théâtre 13...  
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À découvrir

"Rimbaud Cavalcades !" Voyage cycliste au cœur du poétique pays d'Arthur

"Je m'en allais, les poings dans mes poches crevées…", Arthur Rimbaud.
Quel plaisir de boucler une année 2022 en voyageant au XIXe siècle ! Après Albert Einstein, je me retrouve face à Arthur Rimbaud. Qu'il était beau ! Le comédien qui lui colle à la peau s'appelle Romain Puyuelo et le moins que je puisse écrire, c'est qu'il a réchauffé corps et cœur au théâtre de l'Essaïon pour mon plus grand bonheur !

© François Vila.
Rimbaud ! Je me souviens encore de ses poèmes, en particulier "Ma bohème" dont l'intro est citée plus haut, que nous apprenions à l'école et que j'avais déclamé en chantant (et tirant sur mon pull) devant la classe et le maître d'école.

Beauté ! Comment imaginer qu'un jeune homme de 17 ans à peine puisse écrire de si sublimes poèmes ? Relire Rimbaud, se plonger dans sa bio et venir découvrir ce seul en scène. Voilà qui fera un très beau de cadeau de Noël !

C'est de saison et ça se passe donc à l'Essaïon. Le comédien prend corps et nous invite au voyage pendant plus d'une heure. "Il s'en va, seul, les poings sur son guidon à défaut de ne pas avoir de cheval …". Et il raconte l'histoire d'un homme "brûlé" par un métier qui ne le passionne plus et qui, soudain, décide de tout quitter. Appart, boulot, pour suivre les traces de ce poète incroyablement doué que fut Arthur Rimbaud.

Isabelle Lauriou
25/03/2024
Spectacle à la Une

"Mon Petit Grand Frère" Récit salvateur d'un enfant traumatisé au bénéfice du devenir apaisé de l'adulte qu'il est devenu

Comment dire l'indicible, comment formuler les vagues souvenirs, les incertaines sensations qui furent captés, partiellement mémorisés à la petite enfance. Accoucher de cette résurgence voilée, diffuse, d'un drame familial ayant eu lieu à l'âge de deux ans est le parcours théâtral, étonnamment réussie, que nous offre Miguel-Ange Sarmiento avec "Mon petit grand frère". Ce qui aurait pu paraître une psychanalyse impudique devient alors une parole salvatrice porteuse d'un écho libératoire pour nos propres histoires douloureuses.

© Ève Pinel.
9 mars 1971, un petit bonhomme, dans les premiers pas de sa vie, goûte aux derniers instants du ravissement juvénile de voir sa maman souriante, heureuse. Mais, dans peu de temps, la fenêtre du bonheur va se refermer. Le drame n'est pas loin et le bonheur fait ses valises. À ce moment-là, personne ne le sait encore, mais les affres du destin se sont mis en marche, et plus rien ne sera comme avant.

En préambule du malheur à venir, le texte, traversant en permanence le pont entre narration réaliste et phrasé poétique, nous conduit à la découverte du quotidien plein de joie et de tendresse du pitchoun qu'est Miguel-Ange. Jeux d'enfants faits de marelle, de dinette, de billes, et de couchers sur la musique de Nounours et de "bonne nuit les petits". L'enfant est affectueux. "Je suis un garçon raisonnable. Je fais attention à ma maman. Je suis un bon garçon." Le bonheur est simple, mais joyeux et empli de tendresse.

Puis, entre dans la narration la disparition du grand frère de trois ans son aîné. La mort n'ayant, on le sait, aucune morale et aucun scrupule à commettre ses actes, antinaturelles lorsqu'il s'agit d'ôter la vie à un bambin. L'accident est acté et deux gamins dans le bassin sont décédés, ceux-ci n'ayant pu être ramenés à la vie. Là, se révèle l'avant et l'après. Le bonheur s'est enfui et rien ne sera plus comme avant.

Gil Chauveau
05/04/2024
Spectacle à la Une

"Un prince"… Seul en scène riche et pluriel !

Dans une mise en scène de Marie-Christine Orry et un texte d'Émilie Frèche, Sami Bouajila incarne, dans un monologue, avec superbe et talent, un personnage dont on ignore à peu près tout, dans un prisme qui brasse différents espaces-temps.

© Olivier Werner.
Lumière sur un monticule qui recouvre en grande partie le plateau, puis le protagoniste du spectacle apparaît fébrilement, titubant un peu et en dépliant maladroitement, à dessein, son petit tabouret de camping. Le corps est chancelant, presque fragile, puis sa voix se fait entendre pour commencer un monologue qui a autant des allures de récit que de narration.

Dans ce monologue dans lequel alternent passé et présent, souvenirs et réalité, Sami Bouajila déploie une gamme d'émotions très étendue allant d'une voix tâtonnante, hésitante pour ensuite se retrouver dans un beau costume, dans une autre scène, sous un autre éclairage, le buste droit, les jambes bien plantées au sol, avec un volume sonore fort et bien dosé. La voix et le corps sont les deux piliers qui donnent tout le volume théâtral au caractère. L'évidence même pour tout comédien, sauf qu'avec Sami Bouajila, cette évidence est poussée à la perfection.

Toute la puissance créative du comédien déborde de sincérité et de vérité avec ces deux éléments. Nul besoin d'une couronne ou d'un crucifix pour interpréter un roi ou Jésus, il nous le montre en utilisant un large spectre vocal et corporel pour incarner son propre personnage. Son rapport à l'espace est dans un périmètre de jeu réduit sur toute la longueur de l'avant-scène.

Safidin Alouache
12/03/2024