La Revue du Spectacle, le magazine des arts de la scène et du spectacle vivant. Infos théâtre, chanson, café-théâtre, cirque, arts de la rue, agenda, CD, etc.
Théâtre

"La Foire de Madrid", un classique du théâtre espagnol, une foire où l'on trouve de tout, même des amours contrariés - 14/09/2022

Auteur phare du Siècle d'Or espagnol, Lope de Vega est peu monté en France. Si l'on a pu voir "La Discrète amoureuse" ou "Le Chien du jardinier" montées ces dernières années, pour "La Foire de Madrid", c'est une première et la découverte de ce texte serti de comédie qui se termine en tragédie. Un style particulier que Lope de Vega a développé dans plusieurs de ses œuvres, un style dont s'est...  

Ode à l'amour, "Amore" repose comme une bulle de savon de tendresse au Rond Point - 12/09/2022

"Que peut une créature sinon entre créatures, aimer ? Aimer et oublier, aimer et malaimer, aimer, désaimer, aimer ? Aimer ce que la mer entraîne sur la plage, ce qu'elle ensevelit, et ce qui, dans la brise marine, est sel, besoin d'amour, pur tourment ? Aimer l'inhospitalier, l'âpre, un vase sans fleurs, un sol de fer, un oiseau de proie. Tel notre destin : amour sans limites. Aimer notre manque...  

"Moi Dian Fossey"… Lutte amour et à mort ! - 22/08/2022

Dans un beau monologue de Pierre Tré-Hardy où est retracée la vie de Dian Fossey, ce personnage haut en couleur, dans une mise en scène de Gérard Vantaggioli, est incarné avec beaucoup de force intérieure par Stéphanie Lannier autour de ses combats et de sa passion pour les gorilles. Lumière sombre sur la scène laissant découvrir des panneaux blancs sur lesquels, durant toute la représentation,...  

"Boule de Suif"… Narration dans l'action ! - 20/08/2022

Dans son seul en scène, André Salzet nous fait revivre "Boule de Suif". Au travers d'une présence physique remarquable où le verbe de Maupassant accompagne les lieux et les événements, le comédien allie avec bonheur littérature et théâtre. Une table côté jardin, un homme au milieu pour un monologue. Celui de "Boule de Suif" (1880), nouvelle de Maupassant (1850-1892) qui l'a lue la première fois...  

"Soie" Sur la route de la soie, la quête de l'impossible amour - 09/08/2022

À la fin du XIXe siècle (vers 1861), Hervé Joncour effectue quatre voyages au Japon, alors pays méconnu et considéré comme dangereux, voire quasi impénétrable, pour acheter des œufs de vers à soie dont il faisait commerce. Au-delà de cette invitation à la découverte du territoire nippon et de ses règles encore très traditionnelles, se créent simultanément un parcours amoureux incertain et une...  

"L'Écume des jours"… Étonnant et détonnant ! - 04/08/2022

C'est une pièce renversante montée par Claudie Russo-Pelosi à partir d'un roman qui l'est tout autant même si, de son vivant, Boris Vian n'a pas connu la popularité et la reconnaissance qu'il obtiendra ensuite. Dans une mise en scène qui s'appuie aussi sur quelques-unes de ses chansons, sur l'un de ses poèmes et sur le jazz de Duke Ellington, bousculé par un rap, l'amour entre Chloé et Colin...  

"L'Écume des jours" Boris Vian… toujours étonnant et détonnant ! - 06/03/2023

C'est une pièce renversante montée par Claudie Russo-Pelosi à partir d'un roman qui l'est tout autant même si, de son vivant, Boris Vian n'a pas connu la popularité et la reconnaissance qu'il obtiendra ensuite. Dans une mise en scène qui s'appuie aussi sur quelques-unes de ses chansons, sur l'un de ses poèmes et sur le jazz de Duke Ellington, bousculé par un rap, l'amour entre Chloé et Colin...  

"Die Odyssee (L'Odyssée)" Schauspielhaus de Vienne… La grotte comme lieu d'expérimentation d'un "théâtre sans spectateurs" - 18/07/2022

Jakob Engel et Jan Philipp Stange envisagent l'histoire non racontée dans l'épopée et conçoivent leur propre "Odyssée" avec la traduction anglaise d'Emily Wilson (2017) en filigrane. La grotte, lieu mythique par excellence, est confrontée à la banalité prétendue du jeu scénique en guise d'expérimentation d'un "théâtre sans spectateurs". Jakob Engel et Jan Philipp Stange ont consulté l'Association...  

"Huis clos" au Burgtheater de Vienne avec Tobias Moretti : un peu trop lent... mais claustrophobe comme il faut ! - 07/07/2022

Le Burgtheater de Vienne présente "Huis clos" de Sartre dans la traduction allemande de Traugott König, "Geschlossene Gesellschaft", et une mise en scène signée Martin Kušej avant de fermer ses portes pour la pause d'été. Les grands noms de l'ensemble, dont Tobias Moretti (Garcin), Dörte Lyssewski (Inès), Regina Fritsch (Estelle) et Christoph Luser (le garçon) peuplent ce plateau conduisant à la...  

Bruegel… Du grand Art audacieux ! - 01/07/2022

Dans une création originale, Lisaboa Houbrechts retrace un morceau de vie d'une œuvre phare du peintre et sculpteur brabançon Pieter Bruegel l'Ancien dans un format des plus étonnants où se mêle tout un ensemble de cultures de différentes époques au travers de poésie, d'humour et de chansons. C'est étrange, loufoque et singulier ce que nous propose la créatrice flamande Lisaboa Houbrechts....  
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À découvrir

"Rimbaud Cavalcades !" Voyage cycliste au cœur du poétique pays d'Arthur

"Je m'en allais, les poings dans mes poches crevées…", Arthur Rimbaud.
Quel plaisir de boucler une année 2022 en voyageant au XIXe siècle ! Après Albert Einstein, je me retrouve face à Arthur Rimbaud. Qu'il était beau ! Le comédien qui lui colle à la peau s'appelle Romain Puyuelo et le moins que je puisse écrire, c'est qu'il a réchauffé corps et cœur au théâtre de l'Essaïon pour mon plus grand bonheur !

© François Vila.
Rimbaud ! Je me souviens encore de ses poèmes, en particulier "Ma bohème" dont l'intro est citée plus haut, que nous apprenions à l'école et que j'avais déclamé en chantant (et tirant sur mon pull) devant la classe et le maître d'école.

Beauté ! Comment imaginer qu'un jeune homme de 17 ans à peine puisse écrire de si sublimes poèmes ? Relire Rimbaud, se plonger dans sa bio et venir découvrir ce seul en scène. Voilà qui fera un très beau de cadeau de Noël !

C'est de saison et ça se passe donc à l'Essaïon. Le comédien prend corps et nous invite au voyage pendant plus d'une heure. "Il s'en va, seul, les poings sur son guidon à défaut de ne pas avoir de cheval …". Et il raconte l'histoire d'un homme "brûlé" par un métier qui ne le passionne plus et qui, soudain, décide de tout quitter. Appart, boulot, pour suivre les traces de ce poète incroyablement doué que fut Arthur Rimbaud.

Isabelle Lauriou
25/03/2024
Spectacle à la Une

"Le consentement" Monologue intense pour une tentative de récit libératoire

Le livre avait défrayé la chronique à sa sortie en levant le voile sur les relations pédophiles subies par Vanessa Springora, couvertes par un milieu culturel et par une époque permissive où ce délit n'était pas considéré comme tel, même quand celui-ci était connu, car déclaré publiquement par son agresseur sexuel, un écrivain connu. Sébastien Davis nous en montre les ressorts autant intimes qu'extimes où, sous les traits de Ludivine Sagnier, la protagoniste nous en fait le récit.

© Christophe Raynaud de Lage.
Côté cour, Ludivine Sagnier attend à côté de Pierre Belleville le démarrage du spectacle, avant qu'elle n'investisse le plateau. Puis, pleine lumière où V. (Ludivine Sagnier) apparaît habillée en bas de jogging et des baskets avec un haut-le-corps. Elle commence son récit avec le visage fatigué et les traits tirés. En arrière-scène, un voile translucide ferme le plateau où parfois V. plante ses mains en étirant son corps après chaque séquence. Dans ces instants, c'est presque une ombre que l'on devine avec une voix, continuant sa narration, un peu en écho, comme à la fois proche, par le volume sonore, et distante par la modification de timbre qui en est effectuée.

Dans cet entre-deux où le spectacle n'a pas encore débuté, c'est autant la comédienne que l'on voit qu'une inconnue, puisqu'en dehors du plateau et se tenant à l'ombre, comme mise de côté sur une scène pourtant déjà éclairée avec un public pas très attentif de ce qui se passe.

Safidin Alouache
21/03/2024
Spectacle à la Une

"Un prince"… Seul en scène riche et pluriel !

Dans une mise en scène de Marie-Christine Orry et un texte d'Émilie Frèche, Sami Bouajila incarne, dans un monologue, avec superbe et talent, un personnage dont on ignore à peu près tout, dans un prisme qui brasse différents espaces-temps.

© Olivier Werner.
Lumière sur un monticule qui recouvre en grande partie le plateau, puis le protagoniste du spectacle apparaît fébrilement, titubant un peu et en dépliant maladroitement, à dessein, son petit tabouret de camping. Le corps est chancelant, presque fragile, puis sa voix se fait entendre pour commencer un monologue qui a autant des allures de récit que de narration.

Dans ce monologue dans lequel alternent passé et présent, souvenirs et réalité, Sami Bouajila déploie une gamme d'émotions très étendue allant d'une voix tâtonnante, hésitante pour ensuite se retrouver dans un beau costume, dans une autre scène, sous un autre éclairage, le buste droit, les jambes bien plantées au sol, avec un volume sonore fort et bien dosé. La voix et le corps sont les deux piliers qui donnent tout le volume théâtral au caractère. L'évidence même pour tout comédien, sauf qu'avec Sami Bouajila, cette évidence est poussée à la perfection.

Toute la puissance créative du comédien déborde de sincérité et de vérité avec ces deux éléments. Nul besoin d'une couronne ou d'un crucifix pour interpréter un roi ou Jésus, il nous le montre en utilisant un large spectre vocal et corporel pour incarner son propre personnage. Son rapport à l'espace est dans un périmètre de jeu réduit sur toute la longueur de l'avant-scène.

Safidin Alouache
12/03/2024