La Revue du Spectacle, le magazine des arts de la scène et du spectacle vivant. Infos théâtre, chanson, café-théâtre, cirque, arts de la rue, agenda, CD, etc.
Théâtre

"La douleur"… Poignant et bouleversant ! - 04/10/2022

C'est un retour, ô combien qualitatif, de Dominique Blanc avec "La douleur", texte qu'elle avait déjà incarné en 2008 dans une mise en scène de Patrice Chéreau et Thierry Thieû Niang, et qu'elle avait joué ensuite de nombreuses fois. Ce compagnonnage théâtral de l'artiste avec ce texte est en résonance profonde avec les guerres oubliées qui accompagnent le monde et celle, connue de tous en...  

Un village entier devient une immense scène de rêves pour "Ekinox" - 03/10/2022

Dans le cycle de Esch 2022 - Capitale européenne de la culture du grand Est, Le NEST, Centre Dramatique National Transfrontalier de Thionville, a transformé le village d'Aumetz en machine festive, spectaculaire et onirique. C'était la deuxième phase de ce projet géant qui s'est proposé de se pencher sur les rêves des habitants de la région. Le premier chapitre s'est déroulé en mars dernier à...  

"Qui demeure dans ce lieu vide ?" Comme une question métaphysique, rouge comme le nez d'Emma la clown - 27/09/2022

Dans cet espace nu qu'est la scène du théâtre, Meriem Menant, alias Emma la clown, nous offre avec profondeur et délicatesse le fruit de sa quête, invite Shakespeare, Molière et Beckett, un soupçon de magie et des bananes pour corser l'affaire, en subtile exorciste qu'elle est. Les fantômes des théâtres ne sont pas loin non plus et semblent avoir trouvé en Emma une comparse à leur mesure. Est-il...  

Romane Bohringer donne vie à "Respire" comme une mère porte un enfant à la vie - 26/09/2022

C'est dans la simplicité et le dépouillement que Romane Bohringer porte le texte sensible et riche de Sophie Maurer. Un texte, une comédienne, un musicien (piano, guitare ouvrant des espaces sonores délicats) et une mise en scène qui les accompagne sans heurts, sans artifices, soulignant juste les lieux, les ambiances, les temps à l'aide de quelques ambiances lumineuses et des projections le plus...  

"Deux mains, la liberté" Un huis clos intense qui nous plonge aux sources du mal - 15/10/2023

Le mal s'appelle Heinrich Himmler, chef des SS et de la Gestapo, organisateur des camps de concentration du Troisième Reich, très proche d'Hitler depuis le tout début de l'ascension de ce dernier, près de vingt ans avant la Deuxième Guerre mondiale. Himmler ressemble par son physique et sa pensée à un petit, banal, médiocre fonctionnaire. Ordonné, pratique, méthodique, il organise l'extermination...  

"Deux mains, la liberté" Un huis clos intense qui nous plonge aux sources du mal - 20/09/2022

Le mal s'appelle Heinrich Himmler, chef des SS et de la Gestapo, organisateur des camps de concentration du Troisième Reich, très proche d'Hitler depuis le tout début de l'ascension de ce dernier, près de vingt ans avant la Deuxième Guerre mondiale. Himmler ressemble par son physique et sa pensée à un petit, banal, médiocre fonctionnaire. Ordonné, pratique, méthodique, il organise l'extermination...  

"Le Dépôt Amoureux" Ou l'art de revisiter de façon tout autant scientifique qu'humoristique le mystère de l'amour et du désamour - 21/09/2022

Associer avec justesse et inventivité une narration légèrement décalée - du fait de la transposition du traumatisme de la rupture amoureuse d'un patient nommé Noé dans le milieu hospitalier puis dans un centre de rééducation du cœur - et la danse, dont les chorégraphies exprimées peuvent nous mener, selon les interprétations de chacun, dans les méandres du cerveau où s'affrontent les sentiments...  

"La Foire de Madrid", un classique du théâtre espagnol, une foire où l'on trouve de tout, même des amours contrariés - 14/09/2022

Auteur phare du Siècle d'Or espagnol, Lope de Vega est peu monté en France. Si l'on a pu voir "La Discrète amoureuse" ou "Le Chien du jardinier" montées ces dernières années, pour "La Foire de Madrid", c'est une première et la découverte de ce texte serti de comédie qui se termine en tragédie. Un style particulier que Lope de Vega a développé dans plusieurs de ses œuvres, un style dont s'est...  

Ode à l'amour, "Amore" repose comme une bulle de savon de tendresse au Rond Point - 12/09/2022

"Que peut une créature sinon entre créatures, aimer ? Aimer et oublier, aimer et malaimer, aimer, désaimer, aimer ? Aimer ce que la mer entraîne sur la plage, ce qu'elle ensevelit, et ce qui, dans la brise marine, est sel, besoin d'amour, pur tourment ? Aimer l'inhospitalier, l'âpre, un vase sans fleurs, un sol de fer, un oiseau de proie. Tel notre destin : amour sans limites. Aimer notre manque...  

"Moi Dian Fossey"… Lutte amour et à mort ! - 22/08/2022

Dans un beau monologue de Pierre Tré-Hardy où est retracée la vie de Dian Fossey, ce personnage haut en couleur, dans une mise en scène de Gérard Vantaggioli, est incarné avec beaucoup de force intérieure par Stéphanie Lannier autour de ses combats et de sa passion pour les gorilles. Lumière sombre sur la scène laissant découvrir des panneaux blancs sur lesquels, durant toute la représentation,...  
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À découvrir

"Le Chef-d'œuvre Inconnu" Histoire fascinante transcendée par le théâtre et le génie d'une comédienne

À Paris, près du quai des Grands-Augustins, au début du XVIIe siècle, trois peintres devisent sur leur art. L'un est un jeune inconnu promis à la gloire : Nicolas Poussin. Le deuxième, Franz Porbus, portraitiste du roi Henri IV, est dans la plénitude de son talent et au faîte de sa renommée. Le troisième, le vieux Maître Frenhofer, personnage imaginé par Balzac, a côtoyé les plus grands maîtres et assimilé leurs leçons. Il met la dernière main dans le plus grand secret à un mystérieux "chef-d'œuvre".

© Jean-François Delon.
Il faudra que Gilette, la compagne de Poussin, en qui Frenhofer espère trouver le modèle idéal, soit admise dans l'atelier du peintre, pour que Porbus et Poussin découvrent le tableau dont Frenhofer gardait jalousement le secret et sur lequel il travaille depuis 10 ans. Cette découverte les plongera dans la stupéfaction !

Quelle autre salle de spectacle aurait pu accueillir avec autant de justesse cette adaptation théâtrale de la célèbre nouvelle de Balzac ? Une petite salle grande comme un mouchoir de poche, chaleureuse et hospitalière malgré ses murs tout en pierres, bien connue des férus(es) de théâtre et nichée au cœur du Marais ?

Cela dit, personne ne nous avait dit qu'à l'Essaïon, on pouvait aussi assister à des séances de cinéma ! Car c'est pratiquement à cela que nous avons assisté lors de la générale de presse lundi 27 mars dernier tant le talent de Catherine Aymerie, la comédienne seule en scène, nous a emportés(es) et transportés(es) dans l'univers de Balzac. La force des images transmises par son jeu hors du commun nous a fait vire une heure d'une brillante intensité visuelle.

Pour peu que l'on foule de temps en temps les planches des théâtres en tant que comédiens(nes) amateurs(es), on saura doublement jauger à quel point jouer est un métier hors du commun !
C'est une grande leçon de théâtre que nous propose là la Compagnie de la Rencontre, et surtout Catherine Aymerie. Une très grande leçon !

Brigitte Corrigou
06/03/2024
Spectacle à la Une

"L'Effet Papillon" Se laisser emporter au fil d'un simple vol de papillon pour une fascinante expérience

Vous pensez que vos choix sont libres ? Que vos pensées sont bien gardées dans votre esprit ? Que vous êtes éventuellement imprévisibles ? Et si ce n'était pas le cas ? Et si tout partait de vous… Ouvrez bien grands les yeux et vivez pleinement l'expérience de l'Effet Papillon !

© Pics.
Vous avez certainement entendu parler de "l'effet papillon", expression inventée par le mathématicien-météorologue Edward Lorenz, inventeur de la théorie du chaos, à partir d'un phénomène découvert en 1961. Ce phénomène insinue qu'il suffit de modifier de façon infime un paramètre dans un modèle météo pour que celui-ci s'amplifie progressivement et provoque, à long terme, des changements colossaux.

Par extension, l'expression sous-entend que les moindres petits événements peuvent déterminer des phénomènes qui paraissent imprévisibles et incontrôlables ou qu'une infime modification des conditions initiales peut engendrer rapidement des effets importants. Ainsi, les battements d'ailes d'un papillon au Brésil peuvent engendrer une tornade au Mexique ou au Texas !

C'est à partir de cette théorie que le mentaliste Taha Mansour nous invite à nouveau, en cette rentrée, à effectuer un voyage hors du commun. Son spectacle a reçu un succès notoire au Sham's Théâtre lors du Festival d'Avignon cet été dernier.

Impossible que quiconque sorte "indemne" de cette phénoménale prestation, ni que nos certitudes sur "le monde comme il va", et surtout sur nous-mêmes, ne soient bousculées, chamboulées, contrariées.

"Le mystérieux est le plus beau sentiment que l'on peut ressentir", Albert Einstein. Et si le plus beau spectacle de mentalisme du moment, en cette rentrée parisienne, c'était celui-là ? Car Tahar Mansour y est fascinant à plusieurs niveaux, lui qui voulait devenir ingénieur, pour qui "Centrale" n'a aucun secret, mais qui, pourtant, a toujours eu une âme d'artiste bien ancrée au fond de lui. Le secret de ce spectacle exceptionnel et époustouflant serait-il là, niché au cœur du rationnel et de la poésie ?

Brigitte Corrigou
08/09/2023
Spectacle à la Une

"Deux mains, la liberté" Un huis clos intense qui nous plonge aux sources du mal

Le mal s'appelle Heinrich Himmler, chef des SS et de la Gestapo, organisateur des camps de concentration du Troisième Reich, très proche d'Hitler depuis le tout début de l'ascension de ce dernier, près de vingt ans avant la Deuxième Guerre mondiale. Himmler ressemble par son physique et sa pensée à un petit, banal, médiocre fonctionnaire.

© Christel Billault.
Ordonné, pratique, méthodique, il organise l'extermination des marginaux et des Juifs comme un gestionnaire. Point. Il aurait été, comme son sous-fifre Adolf Eichmann, le type même décrit par Hannah Arendt comme étant la "banalité du mal". Mais Himmler échappa à son procès en se donnant la mort. Parfois, rien n'est plus monstrueux que la banalité, l'ordre, la médiocrité.

Malgré la pâleur de leur personnalité, les noms de ces âmes de fonctionnaires sont gravés dans notre mémoire collective comme l'incarnation du Mal et de l'inimaginable, quand d'autres noms - dont les actes furent éblouissants d'humanité - restent dans l'ombre. Parmi eux, Oskar Schindler et sa liste ont été sauvés de l'oubli grâce au film de Steven Spielberg, mais également par la distinction qui lui a été faite d'être reconnu "Juste parmi les nations". D'autres n'ont eu aucune de ces deux chances. Ainsi, le héros de cette pièce, Félix Kersten, oublié.

Joseph Kessel lui consacra pourtant un livre, "Les Mains du miracle", et, aujourd'hui, Antoine Nouel, l'auteur de la pièce, l'incarne dans la pièce qu'il a également mise en scène. C'est un investissement total que ce comédien a mis dans ce projet pour sortir des nimbes le visage étonnant de ce personnage de l'Histoire qui, par son action, a fait libérer près de 100 000 victimes du régime nazi. Des chiffres qui font tourner la tête, mais il est le résultat d'une volonté patiente qui, durant des années, négocia la vie contre le don.

Bruno Fougniès
15/10/2023