La Revue du Spectacle, le magazine des arts de la scène et du spectacle vivant. Infos théâtre, chanson, café-théâtre, cirque, arts de la rue, agenda, CD, etc.
Théâtre

Quand la voix se fait l'écho de l'âme... - 28/09/2011

[Reprise et tournée] Quand la parole devient, mot après mot, maux après maux, le subtil sculpteur du labyrinthe des non-dits, des absences, du manque... et des espérances, de celles qui forment la trame de nos rêves, qui bâtissent peu à peu nos vies, nous faisant avancer... "Aimez-vous la nuit ?", une question leitmotiv, fil conducteur... portant "sombre" mais vite désamorcée par la rengaine...  

Les mots du peintre comme empreinte, comme parfum - 26/09/2011

Jean O’Cottrell, qui crée "Van Gogh, autoportrait", est un comédien qui sait raconter. À sa manière. Dans une forme de distance chaleureuse avec les mots, il dit Van Gogh ; et le spectateur, avec bonheur, rencontre le peintre qui converse, en toute liberté, franchise et affection, avec son frère. Le comédien délivre des signes discrets pour fixer le cadre. Pour lui, une barbe taillée un peu...  

"On peut tout fuir, sauf sa conscience", Zweig - 24/09/2011

Le titre de la pièce joue sur le double sens du mot collaboration. Au sens premier, la collaboration professionnelle et amicale de deux hommes qui combinent leur talent d’écrivain et de compositeur pour créer un opéra-bouffe, La Femme silencieuse. Mais aussi, en arrière-plan, le sens nouveau dont...  

Le roi Lear... spectacle pour acteur seul... Quand le récit devient légende ! - 20/09/2011

C’était à Charleville-Mézières un des nombreux bijoux théâtraux à découvrir et, pour le spectateur, rendu attentif aux seuls gestes et à l’intonation (le spectacle est en langue turkmène), un des plus puissants "Lear" auquel il lui ait été donné d’assister. C’est en premier regard un comédien qui entre : un comédien ambulant en cote de maille de coton qui lui sert à la fois de haillons ou...  

N°4 : Les bons conseils de Mickaël Duplessis. - 12/09/2011

Les reprises… Dans le théâtre privé, les années se suivent et se ressemblent un peu : grosses comédies et grosses têtes d’affiches. Voilà certaines reprises dont on se passerait bien… Celle de La Vérité au Théâtre Montparnasse, par exemple, dont son auteur Florian Zeller a été porté aux nues comme...  

François Bourcier, oriflamme dans le vent - 25/08/2011

Connaissez-vous François Bourcier ? Comédien génial et metteur en scène magistral, il n’a pas attendu Stéphane Hessel pour s’indigner et se servir de son art pour secouer les consciences et réveiller les valeurs humaines assoupies. Formé à la Rue Blanche puis au Conservatoire National, ancien de la Comédie Française, François Bourcier a réalisé une trentaine de mises en scène et il est professeur...  

Festival d'Aurillac 2011 : apocalypse sur air badin - 23/08/2011

D'un côté, clowns et bateleurs en tous genres ; de l'autre, sobriété un peu empesée et discours sur la fin du monde, sur sa décadence. Radicale, cette opposition caractérise les spectacles proposés en cette année 2011 au festival d'Aurillac. Au risque du non-sens. Heureusement, quelques exceptions viennent atténuer la déception. Déambulations insolites, spectacles à tous les coins de rue et foule...  

Jongleurs de mots, jongleur de balles, de la diva au gymnaste, il n'y a qu'un bond - 12/08/2011

Magie des mots, magie des images, magie des corps, magie de la visualisation numérique, le "Cabaret Spectral" créé par Pierre Guillois donne une nouvelle dimension stellaire et féérique au Théâtre du Peuple de Bussang. L'utopie artistique voulu par Maurice Pottecher entre dans l'ère numérique du XXIe siècle avec une grâce chorégraphique et verbale intemporelle. De cabaret, il est bien évidemment...  

Allo Shakespeare... ou le bruit d'un secret si bien gardé ! - 05/08/2011

Dans le cadre de Paris quartier d’été, le Théâtre Monfort a présenté "Beaucoup de bruit pour rien" de William Shakespeare, interprété par la Cie 26000 Couverts. Le spectacle sera à nouveau en tournée à partir de septembre. Nous avons essayé de joindre (désespérément) le metteur en scène, Philippe Péhenn, ou n’importe qui de la troupe qui aurait accepté de répondre à nos questions. Voici,...  

Le bail de Corneille - 26/07/2011

Valérie Durin (une découverte) présente, au Festival Off d’Avignon, un spectacle piquant et passionnant : "L'Arrangement". Entièrement contemporain, ce dialogue, qui met en scène deux des plus grands dramaturges de la période classique (Corneille et Molière), n’est pas si farfelu. Il révèle au grand jour ce que de nombreux chercheurs affirment depuis plus d’un siècle : Molière ne serait pas...  
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À Découvrir

"Bienvenue Ailleurs" Faire sécession avec un monde à l'agonie pour tenter d'imaginer de nouveaux possibles

Sara a 16 ans… Une adolescente sur une planète bleue peuplée d’une humanité dont la grande majorité est sourde à entendre l’agonie annoncée, voire amorcée diront les plus lucides. Une ado sur le chemin de la prise de conscience et de la mutation, du passage du conflit générationnel… à l'écologie radicale. Aurélie Namur nous parle, dans "Bienvenue ailleurs", de rupture, de renversement, d'une jeunesse qui ne veut pas s'émanciper, mais rompre radicalement avec notre monde usé et dépassé… Le nouvel espoir d'une jeunesse inspirée ?

© PKL.
Sara a donc 16 ans lorsqu'elle découvre les images des incendies apocalyptiques qui embrasent l'Australie en 2020 (dont l'île Kangourou) qui blessent, brûlent, tuent kangourous et koalas. Images traumatiques qui vont déclencher les premiers regards critiques, les premières révoltes générées par les crimes humains sur l'environnement, sans évocation pour elle d'échelle de gravité, cela allant du rejet de solvant dans les rivières par Pimkie, de la pêche destructrice des bébés thons en passant de l'usage de terres rares (et les conséquences de leur extraction) dans les calculettes, les smartphones et bien d'autres actes criminels contre la planète et ses habitants non-humains.

Puisant ici son sujet dans les questionnements et problèmes écologiques actuels ou récurrents depuis de nombreuses années, Aurélie Namur explore le parcours de la révolte légitime d’une adolescente, dont les constats et leur expression suggèrent une violence sous-jacente réelle, puissante, et une cruelle lucidité, toutes deux fondées sur une rupture avec la société qui s'obstine à ne pas réagir de manière réellement efficace face au réchauffement climatique, à l'usure inconsidérée – et exclusivement humaine – de la planète, à la perte de confiance dans les hommes politiques, etc.

Composée de trois fragments ("Revoir les kangourous", "Dézinguée" et "Qui la connaît, cette vie qu'on mène ?") et d'un interlude** – permettant à la jeunesse de prendre corps "dansant" –, la pièce d'Aurélie Namur s'articule autour d'une trajectoire singulière, celle d'une jeune fille, quittant le foyer familial pour, petit à petit, s'orienter vers l'écologie radicale, et de son absence sur le plateau, le récit étant porté par Camila, sa mère, puis par Aimé, son amour, et, enfin, par Pauline, son amie. Venant compléter ce trio narrateur, le musicien Sergio Perera et sa narration instrumentale.

Gil Chauveau
10/12/2024
Spectacle à la Une

"Dub" Unité et harmonie dans la différence !

La dernière création d'Amala Dianor nous plonge dans l'univers du Dub. Au travers de différents tableaux, le chorégraphe manie avec rythme et subtilité les multiples visages du 6ᵉ art dans lequel il bâtit un puzzle artistique où ce qui lie l'ensemble est une gestuelle en opposition de styles, à la fois virevoltante et hachée, qu'ondulante et courbe.

© Pierre Gondard.
En arrière-scène, dans une lumière un peu sombre, la scénographie laisse découvrir sept grands carrés vides disposés les uns sur les autres. Celui situé en bas et au centre dessine une entrée. L'ensemble représente ainsi une maison, grande demeure avec ses pièces vides.

Devant cette scénographie, onze danseurs investissent les planches à tour de rôle, chacun y apportant sa griffe, sa marque par le style de danse qu'il incarne, comme à l'image du Dub, genre musical issu du reggae jamaïcain dont l'origine est due à une erreur de gravure de disque de l'ingénieur du son Osbourne Ruddock, alias King Tubby, en mettant du reggae en version instrumentale. En 1967, en Jamaïque, le disc-jockey Rudy Redwood va le diffuser dans un dance floor. Le succès est immédiat.

L'apogée du Dub a eu lieu dans les années soixante-dix jusqu'au milieu des années quatre-vingt. Les codes ont changé depuis, le mariage d'une hétérogénéité de tendances musicales est, depuis de nombreuses années, devenu courant. Le Dub met en exergue le couple rythmique basse et batterie en lui incorporant des effets sonores. Awir Leon, situé côté jardin derrière sa table de mixage, est aux commandes.

Safidin Alouache
17/12/2024
Spectacle à la Une

"R.O.B.I.N." Un spectacle jeune public intelligent et porteur de sens

Le trio d'auteurs, Clémence Barbier, Paul Moulin, Maïa Sandoz, s'emparent du mythique Robin des Bois avec une totale liberté. L'histoire ne se situe plus dans un passé lointain fait de combats de flèches et d'épées, mais dans une réalité explicitement beaucoup plus proche de nous : une ville moderne, sécuritaire. Dans cette adaptation destinée au jeune public, Robin est un enfant vivant pauvrement avec sa mère et sa sœur dans une sorte de cité tenue d'une main de fer par un être sans scrupules, richissime et profiteur.

© DR.
C'est l'injustice sociale que les auteurs et la metteure en scène Maïa Sandoz veulent mettre au premier plan des thèmes abordés. Notre époque, qui veut que les riches soient de plus en plus riches et les pauvres de plus pauvres, sert de caisse de résonance extrêmement puissante à cette intention. Rien n'étonne, en fait, lorsque la mère de Robin et de sa sœur, Christabelle, est jetée en prison pour avoir volé un peu de nourriture dans un supermarché pour nourrir ses enfants suite à la perte de son emploi et la disparition du père. Une histoire presque banale dans notre monde, mais un acte que le bon sens répugne à condamner, tandis que les lois économiques et politiques condamnent sans aucune conscience.

Le spectacle s'adresse au sens inné de la justice que portent en eux les enfants pour, en partant de cette situation aux allures tristement documentaires et réalistes, les emporter vers une fiction porteuse d'espoir, de rires et de rêves. Les enfants Robin et Christabelle échappent aux services sociaux d'aide à l'enfance pour s'introduire dans la forêt interdite et commencer une vie affranchie des règles injustes de la cité et de leur maître, quitte à risquer les foudres de la justice.

Bruno Fougniès
13/12/2024