La Revue du Spectacle, le magazine des arts de la scène et du spectacle vivant. Infos théâtre, chanson, café-théâtre, cirque, arts de la rue, agenda, CD, etc.
Théâtre

Retrouver les espoirs de la Vie, pour oublier un instant les folies de l'Histoire - 19/09/2012

Dans une mise en scène où Steve Suissa choisit de faire de chaque acteur un témoin de l’Histoire, les comédiens, dans un jeu de très grande qualité, déploient des sentiments allant de l’enthousiasme au tragique faisant parfois oublier dans le quotidien d’une famille, le feu calcinant et destructeur de l’Histoire. Otto Franck (Francis Huster) arrive sur scène, imperméable sur le dos et casquette...  

"Qui l’eut cru ? Camille chez Rodin !"* - 16/09/2012

Le temps d’une saison, le comédien et metteur en scène Charles Gonzalès devient directeur artistique du Musée Rodin. C’est l’occasion d’y faire de belles rencontres théâtrales en compagnie de Brigitte Fossey, Marie-Christine Barrault, Jean-Claude Drouot et bien entendu Charles Gonzalès lui-même. Quelques monstres sacrés de la scène, de jolies balades entre les murs du musée… Attention, les arts...  

Le scoop ? Un thriller à tiroirs dans le grand cirque médiatique... - 13/09/2012

Qu'y a-t-il de commun entre un Grand Reporter de légende, une star du JT et un jeune journaliste débutant ? Est-ce l’envie de témoigner ? La recherche du scoop ? Ou seulement l’envie de garder sa place ? C’est bien souvent les trois à la fois, guidés par un seul principe : "Mieux vaut être le premier à se tromper plutôt qu’être le deuxième à dire la vérité"… Dans cette recherche effrénée de...  

Une tragédie clownesque... comme une montée du cynisme - 10/09/2012

Écrite en 1971 et créée à Suresnes en 1974 dans une mise en scène de Jean Pierre Sarrazac et des décors de Gauvin, "L'Atelier volant", la toute première pièce de Valère Novarina, est pour la première fois mise en scène par l'auteur... Un spectacle qui résonne étonnamment en ce début de vingt et unième siècle. Dans "L’Atelier volant", les acteurs sont montés en spectacle. Sans paillettes, dans...  

Am... Corps dansé, corps réconcilié, toile tissée sur le fil tendu de territoires reconquis - 03/08/2012

Entre fragilité et puissance, entre douceur et violence, une expression corps et âmes, une incarnation de l'âme dans le corps, un corps comme instrument du langage de l'âme, "Am" de MariA (l'une des quatre chorégraphes du spectacle "Sentires", coup de cœur du Festival Off d'Avignon 2004) est tout cela et bien plus à la fois... Un voyage initiatique... chamanique, une réconciliation, une danse...  

Avignon In 2012 : Une leçon de théâtre, discrètement ironique, où les images virtuelles sont là... pertinentes - 25/07/2012

[Actuellement au Théâtre La Colline, Paris] En mettant en scène "Six personnages en quête d’auteur" de Luigi Pirandello, Stéphane Braunschweig insère l’œuvre de l’auteur dans le moment précis d’une répétition. Celui des premières lectures lorsque les comédiens avec leur personnalité sont perdus, perplexes. C’est le moment où les défenses tombent, leurs préjugés s’effritent. C’est le moment où les...  

Avignon Off 2012 : Un appel à l'intelligence rare et drôle... - 24/07/2012

Avec Matthieu Roy qui met en scène l’œuvre de Christophe Pellet, le retournement ironique de celui qui est condamné à suivre les règles d’un jeu qu’il récuse atteint tout simplement des sommets. La conférence est à l’origine un pamphlet, un signe de colère de la part de l’auteur sur l’état des mentalités de la profession théâtrale subventionnée en France. Elle devient, par la grâce de...  

Avignon Off 2012 : Une redécouverte de l'ancien français, jubilatoire et poétique... Un émerveillement quasi exotique - 23/07/2012

À l'heure de l'extrême modernité de nombreuses propositions artistiques, le comédien Philippe Klein prend le pari de nous révéler que nous comprendrons encore le vieux français... Avec "Alfred le Fabuliste", il nous propose un voyage dans le temps, poétique et décalé, à la redécouverte de fables que nous connaissons souvent par cœur... mais en usant de la langue du XIVe siècle... un spectacle...  

Avignon Off 2012 : Entre esquisse de film muet et rêve de cinéma contemporain, l'alexandrin excelle ! - 23/07/2012

Vieux barbon cruel et jaloux, prince dévoyé découvrant la sagesse en devenant empereur sage, bandit d’honneur déchiré et amants et séparés : Point n’est besoin de connaitre l’intrigue de "Hernani", ni son fond historique en partie fantaisiste. Les invraisemblances de cette pièce sont nécessaires au sens qui est celui de l’affirmation glorieuse de la vitalité de la jeunesse. Olé ! Le fond est...  

Avignon Off 2012 : Un "théâtre documentaire" minimaliste et poignant... pour une nouvelle fraternité... - 22/07/2012

Depuis "Le Banquet de la Sainte-Cécile" joué près de mille fois, Jean Pierre Bodin, du rire aux larmes, construit une œuvre, fait entendre l’intimité, l’humanité de personnes discrètes de la vie quotidienne auxquelles il confère le statut de personnages. Œuvre de partage. Il avait engagé un travail sur les ouvriers de sa région natale lorsqu’un fait divers paru dans Libération du 15 avril 2009...  
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À découvrir

"Le Chef-d'œuvre Inconnu" Histoire fascinante transcendée par le théâtre et le génie d'une comédienne

À Paris, près du quai des Grands-Augustins, au début du XVIIe siècle, trois peintres devisent sur leur art. L'un est un jeune inconnu promis à la gloire : Nicolas Poussin. Le deuxième, Franz Porbus, portraitiste du roi Henri IV, est dans la plénitude de son talent et au faîte de sa renommée. Le troisième, le vieux Maître Frenhofer, personnage imaginé par Balzac, a côtoyé les plus grands maîtres et assimilé leurs leçons. Il met la dernière main dans le plus grand secret à un mystérieux "chef-d'œuvre".

© Jean-François Delon.
Il faudra que Gilette, la compagne de Poussin, en qui Frenhofer espère trouver le modèle idéal, soit admise dans l'atelier du peintre, pour que Porbus et Poussin découvrent le tableau dont Frenhofer gardait jalousement le secret et sur lequel il travaille depuis 10 ans. Cette découverte les plongera dans la stupéfaction !

Quelle autre salle de spectacle aurait pu accueillir avec autant de justesse cette adaptation théâtrale de la célèbre nouvelle de Balzac ? Une petite salle grande comme un mouchoir de poche, chaleureuse et hospitalière malgré ses murs tout en pierres, bien connue des férus(es) de théâtre et nichée au cœur du Marais ?

Cela dit, personne ne nous avait dit qu'à l'Essaïon, on pouvait aussi assister à des séances de cinéma ! Car c'est pratiquement à cela que nous avons assisté lors de la générale de presse lundi 27 mars dernier tant le talent de Catherine Aymerie, la comédienne seule en scène, nous a emportés(es) et transportés(es) dans l'univers de Balzac. La force des images transmises par son jeu hors du commun nous a fait vire une heure d'une brillante intensité visuelle.

Pour peu que l'on foule de temps en temps les planches des théâtres en tant que comédiens(nes) amateurs(es), on saura doublement jauger à quel point jouer est un métier hors du commun !
C'est une grande leçon de théâtre que nous propose là la Compagnie de la Rencontre, et surtout Catherine Aymerie. Une très grande leçon !

Brigitte Corrigou
06/03/2024
Spectacle à la Une

"L'Effet Papillon" Se laisser emporter au fil d'un simple vol de papillon pour une fascinante expérience

Vous pensez que vos choix sont libres ? Que vos pensées sont bien gardées dans votre esprit ? Que vous êtes éventuellement imprévisibles ? Et si ce n'était pas le cas ? Et si tout partait de vous… Ouvrez bien grands les yeux et vivez pleinement l'expérience de l'Effet Papillon !

© Pics.
Vous avez certainement entendu parler de "l'effet papillon", expression inventée par le mathématicien-météorologue Edward Lorenz, inventeur de la théorie du chaos, à partir d'un phénomène découvert en 1961. Ce phénomène insinue qu'il suffit de modifier de façon infime un paramètre dans un modèle météo pour que celui-ci s'amplifie progressivement et provoque, à long terme, des changements colossaux.

Par extension, l'expression sous-entend que les moindres petits événements peuvent déterminer des phénomènes qui paraissent imprévisibles et incontrôlables ou qu'une infime modification des conditions initiales peut engendrer rapidement des effets importants. Ainsi, les battements d'ailes d'un papillon au Brésil peuvent engendrer une tornade au Mexique ou au Texas !

C'est à partir de cette théorie que le mentaliste Taha Mansour nous invite à nouveau, en cette rentrée, à effectuer un voyage hors du commun. Son spectacle a reçu un succès notoire au Sham's Théâtre lors du Festival d'Avignon cet été dernier.

Impossible que quiconque sorte "indemne" de cette phénoménale prestation, ni que nos certitudes sur "le monde comme il va", et surtout sur nous-mêmes, ne soient bousculées, chamboulées, contrariées.

"Le mystérieux est le plus beau sentiment que l'on peut ressentir", Albert Einstein. Et si le plus beau spectacle de mentalisme du moment, en cette rentrée parisienne, c'était celui-là ? Car Tahar Mansour y est fascinant à plusieurs niveaux, lui qui voulait devenir ingénieur, pour qui "Centrale" n'a aucun secret, mais qui, pourtant, a toujours eu une âme d'artiste bien ancrée au fond de lui. Le secret de ce spectacle exceptionnel et époustouflant serait-il là, niché au cœur du rationnel et de la poésie ?

Brigitte Corrigou
08/09/2023
Spectacle à la Une

"Deux mains, la liberté" Un huis clos intense qui nous plonge aux sources du mal

Le mal s'appelle Heinrich Himmler, chef des SS et de la Gestapo, organisateur des camps de concentration du Troisième Reich, très proche d'Hitler depuis le tout début de l'ascension de ce dernier, près de vingt ans avant la Deuxième Guerre mondiale. Himmler ressemble par son physique et sa pensée à un petit, banal, médiocre fonctionnaire.

© Christel Billault.
Ordonné, pratique, méthodique, il organise l'extermination des marginaux et des Juifs comme un gestionnaire. Point. Il aurait été, comme son sous-fifre Adolf Eichmann, le type même décrit par Hannah Arendt comme étant la "banalité du mal". Mais Himmler échappa à son procès en se donnant la mort. Parfois, rien n'est plus monstrueux que la banalité, l'ordre, la médiocrité.

Malgré la pâleur de leur personnalité, les noms de ces âmes de fonctionnaires sont gravés dans notre mémoire collective comme l'incarnation du Mal et de l'inimaginable, quand d'autres noms - dont les actes furent éblouissants d'humanité - restent dans l'ombre. Parmi eux, Oskar Schindler et sa liste ont été sauvés de l'oubli grâce au film de Steven Spielberg, mais également par la distinction qui lui a été faite d'être reconnu "Juste parmi les nations". D'autres n'ont eu aucune de ces deux chances. Ainsi, le héros de cette pièce, Félix Kersten, oublié.

Joseph Kessel lui consacra pourtant un livre, "Les Mains du miracle", et, aujourd'hui, Antoine Nouel, l'auteur de la pièce, l'incarne dans la pièce qu'il a également mise en scène. C'est un investissement total que ce comédien a mis dans ce projet pour sortir des nimbes le visage étonnant de ce personnage de l'Histoire qui, par son action, a fait libérer près de 100 000 victimes du régime nazi. Des chiffres qui font tourner la tête, mais il est le résultat d'une volonté patiente qui, durant des années, négocia la vie contre le don.

Bruno Fougniès
15/10/2023