La Revue du Spectacle, le magazine des arts de la scène et du spectacle vivant. Infos théâtre, chanson, café-théâtre, cirque, arts de la rue, agenda, CD, etc.
Lyrique

"Pop’pea" au Châtelet, c'est Monteverdi violé par Lady Gaga ? - 31/05/2012

Sentiments mitigés en sortant de "Pop’pea", cet opéra "barock". Un drôle de spectacle qui se veut hybride : d’un opéra du XVIIe siècle de Claudio Monteverdi, Ian Burton le dramaturge et Michael Torke le compositeur ont créé une œuvre qui prétend sonner inouïe, transgenre, pop rock hip hop, et plus si affinités. À l’arrivée, c’est un bon vieux musical tout droit échappé de Broadway. Ce spectacle...  

"Pop'pea" au Théâtre du Châtelet : un opéra rock'pop qui met le feu ! - 26/05/2012

Au théâtre du Châtelet, le moins qu’on puisse dire, c’est qu’on innove sans cesse. Son directeur Jean-Luc Choplin, toujours à la pointe du hype, a eu une idée ahurissante - que tous les artistes engagés dans cette aventure trouvent maintenant (presque) évidente : adapter l’opéra baroque de Claudio Monteverdi "Le Couronnement de Poppée" (370 ans au compteur quand même) et en faire un "opéra...  

"Au bord de l’eau" à la MC93... Féerie au programme ce soir ! - 24/05/2012

Ô fidèle Lecteur de la Revue, je t’en adjure : cours à la Maison de la Culture de Bobigny et tu seras transporté. Doublement transporté : enthousiaste, tu seras téléporté dans la Chine de la dynastie des Song, dans le roman mythique de Shi Nai-An "Au bord de l’eau" ("Shuihu Zhuan"). Quand tu sortiras de ce magnifique spectacle, tu n’auras qu’une envie : connaître toutes les arcanes de cet art si...  

Tous "Au bord de l'eau" aux couleurs du Printemps de l’École de l'Opéra de Pékin ! - 18/05/2012

Patrick Sommier, le directeur de la MC93 de Bobigny, met en scène quelques tableaux inoubliables d’un roman de 2 300 pages, célébrissime en Chine, "Au bord de l’eau". Œuvre qui a eu l’honneur d’être le premier roman chinois à entrer dans la prestigieuse collection de la Pléiade*. C’est à une féconde rencontre entre cultures que nous sommes conviés dans ce spectacle, par le biais d’une coopération...  

"Cavalleria Rusticana" et "Pagliacci" à Bastille : Vengeance, oreille mordue et soleil sicilien au programme ! - 10/05/2012

Les deux opéras sont souvent représentés ensemble en raison de leur (relative) brièveté. "Cavalleria Rusticana" est un opéra en un acte de Pietro Mascagni et son seul chef d’œuvre. Le livret est tiré d'une nouvelle de Giovanni Verga, le Zola italien. Il a été créé en 1890 et fait cette année son entrée au répertoire de l’Opéra de Paris. L’intrigue a la simplicité des tragédies grecques, et leur...  

Le Don Giovanni de Michael Haneke : l'enfer du cloaque 40 ! - 18/04/2012

Au dernier étage impersonnel d’un building de verre, quelque part dans une métropole moderne sans âme, Don Giovanni, jeune directeur général d’une multinationale, viole la fille de son patron, Donna Anna, avant d’être obligé de le tuer (le patron) en se sauvant. C’est alors que le séducteur va entraîner tous les personnages dans une ronde infernale et désespérée : celle des affects brutaux et des...  

"Nixon in China" au Châtelet : une rencontre Est-Ouest au sommet ! - 13/04/2012

Une des plus excitantes productions de cette année est à découvrir impérativement au Théâtre du Châtelet jusqu’au 18 avril : "Nixon in China" un opéra de John Adams (créé en 1987). Nous avons annoncé ici-même le spectacle et écrit tout le bien que nous pensons des œuvres du compositeur américain John Adams. Reste à féliciter l’ensemble de l’équipe artistique pour l’excellente première à laquelle...  

"Nixon in China" au Châtelet du 10 au 18 avril 2012 : Un opéra de notre temps - 04/04/2012

Vous n’avez pas encore entendu parler de John Adams, un compositeur américain né en 1947 ? Vous n’êtes pas sûr d’aimer l’opéra, ou au contraire vous en êtes un amateur fanatique ? Précipitez-vous au théâtre du Châtelet pour découvrir un des opéras du maître controversé, créé à Houston en 1987 sur un livret de la grande poétesse Alice Goodman : "Nixon in China" Le caractère unique et savoureux des...  

02/04/2012, Arsys Bourgogne au Théâtre des Champs-Élysées : La musique au chœur - 28/03/2012

Ne manquez pas la "Passion selon Saint Matthieu" lundi 2 avril à Paris, un oratorio interprété par l’un des meilleurs chœurs européens du moment, Arsys, accompagné par l’orchestre des Talens Lyriques de Christophe Rousset. L’un des chefs-d’œuvre de la musique sacrée du Kantor de Leipzig transformera à coup sûr l’auditoire du TCE en fidèles de la Semaine Sainte du XVIIIe siècle ! Ce morceau...  

"Parsifal" et "Tristan et Isolde", retour de Bayreuth et du Théâtre des Champs-Élysées - 23/03/2012

Au Théâtre des Champs-Élysées, Richard Wagner est à l’honneur cette année encore. Avant "La Walkyrie" en avril prochain au TEC, et les festivités de la commémoration de la naissance de génie allemand en 2013 dans le monde musical. Nous ne remercierons jamais assez le Théâtre, en bons wagnéristes insensés que nous sommes ! Car il est devenu presque inutile de se rendre à Bayreuth (ce qui relève de...  
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À découvrir

"L'Effet Papillon" Se laisser emporter au fil d'un simple vol de papillon pour une fascinante expérience

Vous pensez que vos choix sont libres ? Que vos pensées sont bien gardées dans votre esprit ? Que vous êtes éventuellement imprévisibles ? Et si ce n'était pas le cas ? Et si tout partait de vous… Ouvrez bien grands les yeux et vivez pleinement l'expérience de l'Effet Papillon !

© Pics.
Vous avez certainement entendu parler de "l'effet papillon", expression inventée par le mathématicien-météorologue Edward Lorenz, inventeur de la théorie du chaos, à partir d'un phénomène découvert en 1961. Ce phénomène insinue qu'il suffit de modifier de façon infime un paramètre dans un modèle météo pour que celui-ci s'amplifie progressivement et provoque, à long terme, des changements colossaux.

Par extension, l'expression sous-entend que les moindres petits événements peuvent déterminer des phénomènes qui paraissent imprévisibles et incontrôlables ou qu'une infime modification des conditions initiales peut engendrer rapidement des effets importants. Ainsi, les battements d'ailes d'un papillon au Brésil peuvent engendrer une tornade au Mexique ou au Texas !

C'est à partir de cette théorie que le mentaliste Taha Mansour nous invite à nouveau, en cette rentrée, à effectuer un voyage hors du commun. Son spectacle a reçu un succès notoire au Sham's Théâtre lors du Festival d'Avignon cet été dernier.

Impossible que quiconque sorte "indemne" de cette phénoménale prestation, ni que nos certitudes sur "le monde comme il va", et surtout sur nous-mêmes, ne soient bousculées, chamboulées, contrariées.

"Le mystérieux est le plus beau sentiment que l'on peut ressentir", Albert Einstein. Et si le plus beau spectacle de mentalisme du moment, en cette rentrée parisienne, c'était celui-là ? Car Tahar Mansour y est fascinant à plusieurs niveaux, lui qui voulait devenir ingénieur, pour qui "Centrale" n'a aucun secret, mais qui, pourtant, a toujours eu une âme d'artiste bien ancrée au fond de lui. Le secret de ce spectacle exceptionnel et époustouflant serait-il là, niché au cœur du rationnel et de la poésie ?

Brigitte Corrigou
08/09/2023
Spectacle à la Une

"Hedwig and the Angry inch" Quand l'ingratitude de la vie œuvre en silence et brise les rêves et le talent pourtant si légitimes

La comédie musicale rock de Broadway enfin en France ! Récompensée quatre fois aux Tony Awards, Hedwig, la chanteuse transsexuelle germano-américaine, est-allemande, dont la carrière n'a jamais démarré, est accompagnée de son mari croate,Yithak, qui est aussi son assistant et choriste, mais avec lequel elle entretient des relations malsaines, et de son groupe, the Angry Inch. Tout cela pour retracer son parcours de vie pour le moins chaotique : Berlin Est, son adolescence de mauvais garçon, son besoin de liberté, sa passion pour le rock, sa transformation en Hedwig après une opération bâclée qui lui permet de quitter l'Allemagne en épouse d'un GI américain, ce, grâce au soutien sans failles de sa mère…

© Grégory Juppin.
Hedwig bouscule les codes de la bienséance et va jusqu'au bout de ses rêves.
Ni femme, ni homme, entre humour queer et confidences trash, il/elle raconte surtout l'histoire de son premier amour devenu l'une des plus grandes stars du rock, Tommy Gnosis, qui ne cessera de le/la hanter et de le/la poursuivre à sa manière.

"Hedwig and the Angry inch" a vu le jour pour la première fois en 1998, au Off Broadway, dans les caves, sous la direction de John Cameron Mitchell. C'est d'ailleurs lui-même qui l'adaptera au cinéma en 2001. C'est la version de 2014, avec Neil Patrick Harris dans le rôle-titre, qui remporte les quatre Tony Awards, dont celui de la meilleure reprise de comédie musicale.

Ce soir-là, c'était la première fois que nous assistions à un spectacle au Théâtre du Rouge Gorge, alors que nous venons pourtant au Festival depuis de nombreuses années ! Situé au pied du Palais des Papes, du centre historique et du non moins connu hôtel de la Mirande, il s'agit là d'un lieu de la ville close pour le moins pittoresque et exceptionnel.

Brigitte Corrigou
20/09/2023
Spectacle à la Une

"Zoo Story" Dans un océan d'inhumanités, retrouver le vivre ensemble

Central Park, à l'heure de la pause déjeuner. Un homme seul profite de sa quotidienne séquence de répit, sur un banc, symbole de ce minuscule territoire devenu son havre de paix. Dans ce moment voulu comme une trêve face à la folie du monde et aux contraintes de la société laborieuse, un homme surgit sans raison apparente, venant briser la solitude du travailleur au repos. Entrant dans la narration d'un pseudo-récit, il va bouleverser l'ordre des choses, inverser les pouvoirs et détruire les convictions, pour le simple jeu – absurde ? – de la mise en exergue de nos inhumanités et de nos dérives solitaires.

© Alejandro Guerrero.
Lui, Peter (Sylvain Katan), est le stéréotype du bourgeois, cadre dans une maison d'édition, "détenteur" patriarcal d'une femme, deux enfants, deux chats, deux perruches, le tout dans un appartement vraisemblablement luxueux d'un quartier chic et "bobo" de New York. L'autre, Jerry (Pierre Val), à l'opposé, est plutôt du côté de la pauvreté, celle pas trop grave, genre bohème, mais banale qui fait habiter dans une chambre de bonne, supporter les inconvénients de la promiscuité et rechercher ces petits riens, ces rares moments de défoulement ou d'impertinence qui donnent d'éphémères et fugaces instants de bonheur.

Les profils psychologiques des deux personnages sont subtilement élaborés, puis finement étudiés, analysés, au fil de la narration, avec une inversion, un basculement "dominant - dominé", s'inscrivant en douceur dans le déroulement de la pièce. La confrontation, involontaire au début, Peter se laissant tout d'abord porter par le récit de Jerry, devient plus prégnante, incisive, ce dernier portant ses propos plus sur des questionnements existentiels sur la vie, sur les injonctions à la normalité de la société et la réalité pitoyable – selon lui – de l'existence de Peter… cela sous prétexte d'une prise de pouvoir de son espace vital de repos qu'est le banc que celui-ci utilise pour sa pause déjeuner.

La rencontre fortuite entre ces deux humains est en réalité un faux-semblant, tout comme la prétendue histoire du zoo qui ne viendra jamais, Edward Albee (1928-2016) proposant ici une réflexion sur les dérives de la société humaine qui, au fil des décennies, a construit toujours plus de barrières entre elle et le vivant, créant le terreau des détresses ordinaires et des grandes solitudes. Ce constat fait dans les années cinquante par l'auteur américain de "Qui a peur de Virginia Woolf ?" se révèle plus que jamais d'actualité avec l'évolution actuelle de notre monde dans lequel l'individualisme a pris le pas sur le collectif.

Gil Chauveau
15/09/2023