La Revue du Spectacle, le magazine des arts de la scène et du spectacle vivant. Infos théâtre, chanson, café-théâtre, cirque, arts de la rue, agenda, CD, etc.
Avignon 2021

•In 2021• "Hamlet à l'impératif !" "Un point c'est tout" Petites et grandes controverses autour d'un point de détail… - 09/07/2021

Acte 1 du feuilleton théâtral en dix épisodes et cinq représentations d'"Hamlet". La citation emblématique du Théâtre universellement connue, "To be or not to be", ouvre de manière tonitruante la série… Doit-elle être entendue comme une vérité ontologique (la vie ou la mort, "ou" exclusif, point final à admettre) ou bien encore comme une question eschatologique (la vie et la mort, "ou" inclusif,...  

•In 2021• La Cerisaie Que reste-t-il de nos amours ? Une Cour d'honneur faisant s'écrouler le (quatrième) mur… - 08/07/2021

Ce soir-là, il pleuvait à seaux sur la Cour d'Honneur, retardant d'une bonne heure le début de la représentation… Comme si, de l'Olympe, le dieu des arts et de la musique, Apollon, s'était allié à Dionysos, dieu de la folie et de la démesure, pour laver l'affront des critiques de la veille. À onze heures, Tiago Rodrigues était là, géant serein tenant la barre, pour annoncer en bord de scène que...  

•In 2021• Mister Tambourine Man, deux clowns célestes en quête d'humanité - 07/07/2021

Ces deux-là empruntent à leurs acteurs porte-voix le diminutif de leurs prénoms… à moins que ce ne soit l'inverse, tant ici la consanguinité entre les personnages et les comédiens censés les faire vivre est criante. Niko (alias Nikolaus Holz, fabuleux), fébrile serveur de café pétri d'impératifs moraux introjectés, et Dan (alias Denis Lavant, libertaire explosif), incarnation d'un Christ débauché...  

•Off 2021• Mademoiselle Julie Toute une vie en une nuit, comme celle d'un papillon - 02/07/2021

Comme l'annonce Christophe Lidon, directeur du CADO et metteur en scène de la pièce, en préambule à sa plaquette de saison : "Mademoiselle Julie" s'est fait attendre… La première de la pièce était prévue il y a six mois, le 20 mars 2020, quelques jours après le début de l'interdiction de toutes représentations sur la France. Après ce long sommeil, cette étrange belle au bois dormant surgit pour...  

•Off 2021• No Way, Veronica, du théâtre rock-and-roll, version remix, high level performance ! - 30/06/2021

Ce spectacle n'est absolument pas correct ! Il va même à l'encontre de toutes les morales, de toutes les courtoisies. Il est sans vergogne, sans cache-sexe. Un opéra du "tout fout le camp", je vous assure. Un nid de langues vipérines, de voluptés misogynes et même d'orgies. Mais on nous dira que c'est du second degré ! Bien sûr ! Quel est son but, au fond, à ce spectacle ? Se moquer des femmes ?...  

•Off 2021• La Grande Musique Un petit air entêtant qui s'échappe des décombres de l'histoire - 23/06/2021

Tout est affaire de personnes. Ici, ce sont des générations de femmes, mère, fille, petite-fille, arrière-petite-fille qui sont les moteurs de l'histoire. Il y a tout en haut de l'arbre, Frieda, puis sa fille Marcella, sa fille Nelly, sa fille Esther. Et dans cette longue généalogie, un vide, un trou, un oubli, une série de questionnements que l'on ne prend jamais le temps de poser, mais qui...  

•Off 2021• Ce soir, je n'aurai pas sommeil Un bain d'iode, frais comme une thalasso de l'âme et du cœur - 21/06/2021

Ils sont trois personnages. Sans nom. Deux femmes et un homme. Comme vous ou comme moi. Ils sont quelque part. On sait qu'il y a la mer. L'air de la mer, le vent, omniprésent, rafraîchissant, et c'est un bonheur dans cet Avignon sec et aride que cet air frais marin sur ces corps prêts à la sensualité. D'ailleurs, sous leurs habits colorés comme une fête, les maillots de bain sont revêtus. Ils...  

•Off 2021• Ah ! vous dirai-je mamans Sur le féminin chemin de la transmission - 20/06/2021

Mais quelle est donc cette mystérieuse valise qui se transmet de mère en fille au fil des générations et revêt un sens tout particulier au moment où la future maman va accoucher ? La maternité, point universel, originel et fondateur de l'espèce humaine, est abordée ici avec humour et poésie par Laura Elko, chevauchant avec impertinence la parabole générationnelle et féminine, pour effectuer un...  

•Off 2021• Rabudôru, poupée d'amour À l'origine, une expérience intime de théâtre filmé - 19/06/2021

L'incidence de la mise en sommeil de tous les spectacles, en ce mol novembre 2020, ne fut pas la seule raison de cette représentation destinée aux internautes à laquelle nous avait conviée la Compagnie La Cité Théâtre. Dès la conception du spectacle, Olivier Lopez, auteur et metteur, envisageait une double vision du spectacle : une en contact direct avec le public de la salle, l'autre en...  

•Off 2021• Bagarre Jeu de poings, jeux de gamins, jeu de pignes, jeux de gamines - 09/06/2021

La bagarre, c'est pas grave. La bagarre, c'est un jeu. On la décide sur un coup de tête. On s'attrape, on se tape, on se fait tomber. On prend des gnons et on en donne. On se fait écraser, on s'extirpe, on se libère, on gagne, on perd. C'est comme ça dans les cours d'école depuis des lustres. On ne sait pas vraiment comment ça commence. On ne sait jamais comment ça finit. Mais qu'est-ce que c'est...  
1 2 3 4 5




Numéros Papier

Anciens Numéros de La Revue du Spectacle (10)

Vente des numéros "Collectors" de La Revue du Spectacle.
10 euros l'exemplaire, frais de port compris.






À découvrir

"Rimbaud Cavalcades !" Voyage cycliste au cœur du poétique pays d'Arthur

"Je m'en allais, les poings dans mes poches crevées…", Arthur Rimbaud.
Quel plaisir de boucler une année 2022 en voyageant au XIXe siècle ! Après Albert Einstein, je me retrouve face à Arthur Rimbaud. Qu'il était beau ! Le comédien qui lui colle à la peau s'appelle Romain Puyuelo et le moins que je puisse écrire, c'est qu'il a réchauffé corps et cœur au théâtre de l'Essaïon pour mon plus grand bonheur !

© François Vila.
Rimbaud ! Je me souviens encore de ses poèmes, en particulier "Ma bohème" dont l'intro est citée plus haut, que nous apprenions à l'école et que j'avais déclamé en chantant (et tirant sur mon pull) devant la classe et le maître d'école.

Beauté ! Comment imaginer qu'un jeune homme de 17 ans à peine puisse écrire de si sublimes poèmes ? Relire Rimbaud, se plonger dans sa bio et venir découvrir ce seul en scène. Voilà qui fera un très beau de cadeau de Noël !

C'est de saison et ça se passe donc à l'Essaïon. Le comédien prend corps et nous invite au voyage pendant plus d'une heure. "Il s'en va, seul, les poings sur son guidon à défaut de ne pas avoir de cheval …". Et il raconte l'histoire d'un homme "brûlé" par un métier qui ne le passionne plus et qui, soudain, décide de tout quitter. Appart, boulot, pour suivre les traces de ce poète incroyablement doué que fut Arthur Rimbaud.

Isabelle Lauriou
25/03/2024
Spectacle à la Une

"Le consentement" Monologue intense pour une tentative de récit libératoire

Le livre avait défrayé la chronique à sa sortie en levant le voile sur les relations pédophiles subies par Vanessa Springora, couvertes par un milieu culturel et par une époque permissive où ce délit n'était pas considéré comme tel, même quand celui-ci était connu, car déclaré publiquement par son agresseur sexuel, un écrivain connu. Sébastien Davis nous en montre les ressorts autant intimes qu'extimes où, sous les traits de Ludivine Sagnier, la protagoniste nous en fait le récit.

© Christophe Raynaud de Lage.
Côté cour, Ludivine Sagnier attend à côté de Pierre Belleville le démarrage du spectacle, avant qu'elle n'investisse le plateau. Puis, pleine lumière où V. (Ludivine Sagnier) apparaît habillée en bas de jogging et des baskets avec un haut-le-corps. Elle commence son récit avec le visage fatigué et les traits tirés. En arrière-scène, un voile translucide ferme le plateau où parfois V. plante ses mains en étirant son corps après chaque séquence. Dans ces instants, c'est presque une ombre que l'on devine avec une voix, continuant sa narration, un peu en écho, comme à la fois proche, par le volume sonore, et distante par la modification de timbre qui en est effectuée.

Dans cet entre-deux où le spectacle n'a pas encore débuté, c'est autant la comédienne que l'on voit qu'une inconnue, puisqu'en dehors du plateau et se tenant à l'ombre, comme mise de côté sur une scène pourtant déjà éclairée avec un public pas très attentif de ce qui se passe.

Safidin Alouache
21/03/2024
Spectacle à la Une

"Un prince"… Seul en scène riche et pluriel !

Dans une mise en scène de Marie-Christine Orry et un texte d'Émilie Frèche, Sami Bouajila incarne, dans un monologue, avec superbe et talent, un personnage dont on ignore à peu près tout, dans un prisme qui brasse différents espaces-temps.

© Olivier Werner.
Lumière sur un monticule qui recouvre en grande partie le plateau, puis le protagoniste du spectacle apparaît fébrilement, titubant un peu et en dépliant maladroitement, à dessein, son petit tabouret de camping. Le corps est chancelant, presque fragile, puis sa voix se fait entendre pour commencer un monologue qui a autant des allures de récit que de narration.

Dans ce monologue dans lequel alternent passé et présent, souvenirs et réalité, Sami Bouajila déploie une gamme d'émotions très étendue allant d'une voix tâtonnante, hésitante pour ensuite se retrouver dans un beau costume, dans une autre scène, sous un autre éclairage, le buste droit, les jambes bien plantées au sol, avec un volume sonore fort et bien dosé. La voix et le corps sont les deux piliers qui donnent tout le volume théâtral au caractère. L'évidence même pour tout comédien, sauf qu'avec Sami Bouajila, cette évidence est poussée à la perfection.

Toute la puissance créative du comédien déborde de sincérité et de vérité avec ces deux éléments. Nul besoin d'une couronne ou d'un crucifix pour interpréter un roi ou Jésus, il nous le montre en utilisant un large spectre vocal et corporel pour incarner son propre personnage. Son rapport à l'espace est dans un périmètre de jeu réduit sur toute la longueur de l'avant-scène.

Safidin Alouache
12/03/2024