La Revue du Spectacle, le magazine des arts de la scène et du spectacle vivant. Infos théâtre, chanson, café-théâtre, cirque, arts de la rue, agenda, CD, etc.



Augmenter la taille du texte
Diminuer la taille du texte
Partager
À l'affiche

25/01 au 17/03/2012, Le Lucernaire, Paris, "La Peste"

L’occasion d’aller entendre au Lucernaire, de la bouche d’un camusien remarquable, un texte qui se présente comme une nécessité. "La Peste" de Camus n’a jamais paru autant d’actualité qu’en ce moment. Si la prouesse n’a rien de "théâtrale", le plaisir d’aller écouter (ou réécouter) ce texte, dont les passages choisis soulignent avec intelligence la force et la parole de l’auteur du cycle de la "Révolte".



25/01 au 17/03/2012, Le Lucernaire, Paris, "La Peste"
Pendant les années 1941 et 1942, une grande épidémie de typhus fait des ravages en Algérie et, par un hasard étrange, fournit à Albert Camus un modèle bien réel. Les victimes sont nombreuses dans les villages et dans les quartiers musulmans. Des zones entières sont interdites, frappés de quarantaine, comme Oran dans le roman. On estime le nombre des personnes contaminées à 55 000 pour 1941 et 200 000 pour 1942, avec une mortalité de trente pour cent.

Note d’intention de Loïc Pichon : "J’ai sélectionné des passages en ayant soin de structurer l’histoire : les prémices du fléau, son développement dans la ville - le comportement des gens - et sa disparition soudaine.

"Venant après le cycle de l’Absurde (Caligula, L'Étranger, Le mythe de Sisyphe), La Peste s’inscrit dans le nouveau cycle de la Révolte.

"J’ai donc privilégié les situations illustrant cette thématique, en mettant en confrontation directe les principaux protagonistes :
Le docteur Rieux, qui prend en charge l’organisation de la lutte contre le fléau.
Tarou, le révolté silencieux qui a engagé sa vie contre la peine de mort.
Joseph Grand, l’employé municipal voué au service de Rieux Raymond Rambert, le journaliste qui veut sortir retrouver celle qu’il aime et qui finalement restera avec Rieux.
Le père Paneloux, qui, ayant assisté à la mort douloureuse du fil Othon, donne un nouveau sens à sa foi religieuse.

"Mon souhait est de dire ce texte tel que l’auteur l’a écrit lui-même, c’est-à-dire en prenant un certain recul avec les événements racontés - voir la référence au "narrateur" s’adressant au lecteur.
Le décor de ce spectacle est essentiellement composé par des effets de lumière, qui traduisent non pas la réalité d’un lieu mais l’état d’esprit dans lequel sont développés les moments de cette histoire." Loïc Pichon

"La Peste" de Camus

(Vu le 22 février 2012)

Texte : Albert Camus, éditions Gallimard.
Mise en espace et interprétation : Loïc Pichon.
Lumières : Ider Ameckchoun.
Avec : Loïc Pichon.
Costume : Aline Metayer.
Durée du spectacle : 1 h 10.
Spectacle créé en janvier 2009 au Théâtre de la Huchette, Paris 4e.


Du 25 janvier 2012 au 17 mars 2012.
Du mardi au samedi à 18 h 30.
Théâtre Le Lucernaire, Paris 6e, 01 45 44 57 34.
>> lucernaire.fr

Annonce
Vendredi 24 Février 2012

Nouveau commentaire :

Théâtre | Danse | Concerts & Lyrique | À l'affiche | À l'affiche bis | Cirque & Rue | Humour | Festivals | Pitchouns | Paroles & Musique | Avignon 2017 | Avignon 2018 | Avignon 2019 | CédéDévédé | Trib'Une | RV du Jour | Pièce du boucher | Coulisses & Cie | Coin de l’œil | Archives | Avignon 2021 | Avignon 2022 | Avignon 2023 | Avignon 2024 | À l'affiche ter





Numéros Papier

Anciens Numéros de La Revue du Spectacle (10)

Vente des numéros "Collectors" de La Revue du Spectacle.
10 euros l'exemplaire, frais de port compris.






À découvrir

"Rimbaud Cavalcades !" Voyage cycliste au cœur du poétique pays d'Arthur

"Je m'en allais, les poings dans mes poches crevées…", Arthur Rimbaud.
Quel plaisir de boucler une année 2022 en voyageant au XIXe siècle ! Après Albert Einstein, je me retrouve face à Arthur Rimbaud. Qu'il était beau ! Le comédien qui lui colle à la peau s'appelle Romain Puyuelo et le moins que je puisse écrire, c'est qu'il a réchauffé corps et cœur au théâtre de l'Essaïon pour mon plus grand bonheur !

© François Vila.
Rimbaud ! Je me souviens encore de ses poèmes, en particulier "Ma bohème" dont l'intro est citée plus haut, que nous apprenions à l'école et que j'avais déclamé en chantant (et tirant sur mon pull) devant la classe et le maître d'école.

Beauté ! Comment imaginer qu'un jeune homme de 17 ans à peine puisse écrire de si sublimes poèmes ? Relire Rimbaud, se plonger dans sa bio et venir découvrir ce seul en scène. Voilà qui fera un très beau de cadeau de Noël !

C'est de saison et ça se passe donc à l'Essaïon. Le comédien prend corps et nous invite au voyage pendant plus d'une heure. "Il s'en va, seul, les poings sur son guidon à défaut de ne pas avoir de cheval …". Et il raconte l'histoire d'un homme "brûlé" par un métier qui ne le passionne plus et qui, soudain, décide de tout quitter. Appart, boulot, pour suivre les traces de ce poète incroyablement doué que fut Arthur Rimbaud.

Isabelle Lauriou
25/03/2024
Spectacle à la Une

"Le consentement" Monologue intense pour une tentative de récit libératoire

Le livre avait défrayé la chronique à sa sortie en levant le voile sur les relations pédophiles subies par Vanessa Springora, couvertes par un milieu culturel et par une époque permissive où ce délit n'était pas considéré comme tel, même quand celui-ci était connu, car déclaré publiquement par son agresseur sexuel, un écrivain connu. Sébastien Davis nous en montre les ressorts autant intimes qu'extimes où, sous les traits de Ludivine Sagnier, la protagoniste nous en fait le récit.

© Christophe Raynaud de Lage.
Côté cour, Ludivine Sagnier attend à côté de Pierre Belleville le démarrage du spectacle, avant qu'elle n'investisse le plateau. Puis, pleine lumière où V. (Ludivine Sagnier) apparaît habillée en bas de jogging et des baskets avec un haut-le-corps. Elle commence son récit avec le visage fatigué et les traits tirés. En arrière-scène, un voile translucide ferme le plateau où parfois V. plante ses mains en étirant son corps après chaque séquence. Dans ces instants, c'est presque une ombre que l'on devine avec une voix, continuant sa narration, un peu en écho, comme à la fois proche, par le volume sonore, et distante par la modification de timbre qui en est effectuée.

Dans cet entre-deux où le spectacle n'a pas encore débuté, c'est autant la comédienne que l'on voit qu'une inconnue, puisqu'en dehors du plateau et se tenant à l'ombre, comme mise de côté sur une scène pourtant déjà éclairée avec un public pas très attentif de ce qui se passe.

Safidin Alouache
21/03/2024
Spectacle à la Une

"Un prince"… Seul en scène riche et pluriel !

Dans une mise en scène de Marie-Christine Orry et un texte d'Émilie Frèche, Sami Bouajila incarne, dans un monologue, avec superbe et talent, un personnage dont on ignore à peu près tout, dans un prisme qui brasse différents espaces-temps.

© Olivier Werner.
Lumière sur un monticule qui recouvre en grande partie le plateau, puis le protagoniste du spectacle apparaît fébrilement, titubant un peu et en dépliant maladroitement, à dessein, son petit tabouret de camping. Le corps est chancelant, presque fragile, puis sa voix se fait entendre pour commencer un monologue qui a autant des allures de récit que de narration.

Dans ce monologue dans lequel alternent passé et présent, souvenirs et réalité, Sami Bouajila déploie une gamme d'émotions très étendue allant d'une voix tâtonnante, hésitante pour ensuite se retrouver dans un beau costume, dans une autre scène, sous un autre éclairage, le buste droit, les jambes bien plantées au sol, avec un volume sonore fort et bien dosé. La voix et le corps sont les deux piliers qui donnent tout le volume théâtral au caractère. L'évidence même pour tout comédien, sauf qu'avec Sami Bouajila, cette évidence est poussée à la perfection.

Toute la puissance créative du comédien déborde de sincérité et de vérité avec ces deux éléments. Nul besoin d'une couronne ou d'un crucifix pour interpréter un roi ou Jésus, il nous le montre en utilisant un large spectre vocal et corporel pour incarner son propre personnage. Son rapport à l'espace est dans un périmètre de jeu réduit sur toute la longueur de l'avant-scène.

Safidin Alouache
12/03/2024