La Revue du Spectacle, le magazine des arts de la scène et du spectacle vivant. Infos théâtre, chanson, café-théâtre, cirque, arts de la rue, agenda, CD, etc.



Augmenter la taille du texte
Diminuer la taille du texte
Partager
Concerts

Place à la relève au Festival Bach en Combrailles

Avant de fêter les vingt ans du festival en 2019, la manifestation dédiée au Cantor de Leipzig en Région Auvergne se renouvelle dès cette année avec l'arrivée d'une équipe de jeunes passionnés emmenée par un nouveau directeur artistique, Vincent Morel. Du 7 au 12 août, cette édition 2017 mettra en lumière les générations qui ont précédé et suivi Johann Sebastian Bach mais aussi Telemann et Rameau.



© DR.
© DR.
Succédant à Patrick Ayrton, Vincent Morel a été recruté comme nouveau directeur artistique du festival Bach en Combrailles grâce à un projet innovant. Outre les cinq "Cafés Bach" organisés quasiment tous les jours à 10 h 30 (pour des conférences et des débats), Vincent Morel a lancé l'heureuse idée d'une résidence d'artistes afin de créer des liens privilégiés avec ce festival lancé il y a dix-neuf ans par un passionné d'orgue et par le musicologue Gilles Cantagrel. Ce dernier est remplacé dès cette année par Éric Lebrun mais il donnera cependant une conférence inaugurale.

Jean-Luc Ho, organiste, claveciniste et clavicordiste talentueux, entame cette année une résidence de trois ans comme artiste associé. L'excellent ensemble L'Escadron Volant de la Reine inaugure quant à lui une résidence de création pour un programme consacré à Bach et Telemann - dont on célèbre cette année la disparition il y a 250 ans. Au rythme de cinq rendez-vous quotidiens, le public de Pontaumur et des communes avoisinantes aura la chance d'écouter le Ricercar Consort dirigé par Philippe Pierlot, l'ensemble Les Timbres, l'organiste Vincent Warnier ou encore l'Orchestre d'Auvergne dirigé par Guillaume Chilemme, entre autres.

© DR.
© DR.
Dès 2018, Vincent Morel et son équipe songe à inaugurer des résidences d'écrivains, de peintres et de photographes ; et d'ouvrir la manifestation à la création musicale contemporaine. On y retrouve dès cette année, pour cette dix-neuvième édition, l'audition quotidienne (gratuite) des élèves de l'Académie sur l'orgue de l’Église de Pontaumur, réplique exacte de celui d'Arnstadt, où Bach composa une partie de son œuvre d'organiste de 1703 à 1707. Ce stage fondé et encore dirigé par Helga Schauerte-Maubouet dès 2006 a vocation à former la crème des jeunes organistes de demain.

Avec plus de vingt concerts cette année, dont les Nocturnes de 23 h, le festival a bien évolué depuis ses débuts - qui ne comptaient que quatre concerts. L'esprit familial et artisanal est cependant heureusement préservé. Comme le rappelle son jeune directeur artistique, le festival a vocation à faire aimer Bach aux amateurs de la région de Combrailles et vice-versa.

Festival Bach en Combrailles.
Du 7 au 12 août 2017.
Renseignements et réservations :
Bach en Combrailles. Tél. : 04 73 79 91 10.
Avenue Gordon Bennett, Pontaumur (63).
>> bachencombrailles.com

Christine Ducq
Jeudi 3 Août 2017

Nouveau commentaire :

Concerts | Lyrique





Numéros Papier

Anciens Numéros de La Revue du Spectacle (10)

Vente des numéros "Collectors" de La Revue du Spectacle.
10 euros l'exemplaire, frais de port compris.






À découvrir

"Rimbaud Cavalcades !" Voyage cycliste au cœur du poétique pays d'Arthur

"Je m'en allais, les poings dans mes poches crevées…", Arthur Rimbaud.
Quel plaisir de boucler une année 2022 en voyageant au XIXe siècle ! Après Albert Einstein, je me retrouve face à Arthur Rimbaud. Qu'il était beau ! Le comédien qui lui colle à la peau s'appelle Romain Puyuelo et le moins que je puisse écrire, c'est qu'il a réchauffé corps et cœur au théâtre de l'Essaïon pour mon plus grand bonheur !

© François Vila.
Rimbaud ! Je me souviens encore de ses poèmes, en particulier "Ma bohème" dont l'intro est citée plus haut, que nous apprenions à l'école et que j'avais déclamé en chantant (et tirant sur mon pull) devant la classe et le maître d'école.

Beauté ! Comment imaginer qu'un jeune homme de 17 ans à peine puisse écrire de si sublimes poèmes ? Relire Rimbaud, se plonger dans sa bio et venir découvrir ce seul en scène. Voilà qui fera un très beau de cadeau de Noël !

C'est de saison et ça se passe donc à l'Essaïon. Le comédien prend corps et nous invite au voyage pendant plus d'une heure. "Il s'en va, seul, les poings sur son guidon à défaut de ne pas avoir de cheval …". Et il raconte l'histoire d'un homme "brûlé" par un métier qui ne le passionne plus et qui, soudain, décide de tout quitter. Appart, boulot, pour suivre les traces de ce poète incroyablement doué que fut Arthur Rimbaud.

Isabelle Lauriou
25/03/2024
Spectacle à la Une

"Le consentement" Monologue intense pour une tentative de récit libératoire

Le livre avait défrayé la chronique à sa sortie en levant le voile sur les relations pédophiles subies par Vanessa Springora, couvertes par un milieu culturel et par une époque permissive où ce délit n'était pas considéré comme tel, même quand celui-ci était connu, car déclaré publiquement par son agresseur sexuel, un écrivain connu. Sébastien Davis nous en montre les ressorts autant intimes qu'extimes où, sous les traits de Ludivine Sagnier, la protagoniste nous en fait le récit.

© Christophe Raynaud de Lage.
Côté cour, Ludivine Sagnier attend à côté de Pierre Belleville le démarrage du spectacle, avant qu'elle n'investisse le plateau. Puis, pleine lumière où V. (Ludivine Sagnier) apparaît habillée en bas de jogging et des baskets avec un haut-le-corps. Elle commence son récit avec le visage fatigué et les traits tirés. En arrière-scène, un voile translucide ferme le plateau où parfois V. plante ses mains en étirant son corps après chaque séquence. Dans ces instants, c'est presque une ombre que l'on devine avec une voix, continuant sa narration, un peu en écho, comme à la fois proche, par le volume sonore, et distante par la modification de timbre qui en est effectuée.

Dans cet entre-deux où le spectacle n'a pas encore débuté, c'est autant la comédienne que l'on voit qu'une inconnue, puisqu'en dehors du plateau et se tenant à l'ombre, comme mise de côté sur une scène pourtant déjà éclairée avec un public pas très attentif de ce qui se passe.

Safidin Alouache
21/03/2024
Spectacle à la Une

"Un prince"… Seul en scène riche et pluriel !

Dans une mise en scène de Marie-Christine Orry et un texte d'Émilie Frèche, Sami Bouajila incarne, dans un monologue, avec superbe et talent, un personnage dont on ignore à peu près tout, dans un prisme qui brasse différents espaces-temps.

© Olivier Werner.
Lumière sur un monticule qui recouvre en grande partie le plateau, puis le protagoniste du spectacle apparaît fébrilement, titubant un peu et en dépliant maladroitement, à dessein, son petit tabouret de camping. Le corps est chancelant, presque fragile, puis sa voix se fait entendre pour commencer un monologue qui a autant des allures de récit que de narration.

Dans ce monologue dans lequel alternent passé et présent, souvenirs et réalité, Sami Bouajila déploie une gamme d'émotions très étendue allant d'une voix tâtonnante, hésitante pour ensuite se retrouver dans un beau costume, dans une autre scène, sous un autre éclairage, le buste droit, les jambes bien plantées au sol, avec un volume sonore fort et bien dosé. La voix et le corps sont les deux piliers qui donnent tout le volume théâtral au caractère. L'évidence même pour tout comédien, sauf qu'avec Sami Bouajila, cette évidence est poussée à la perfection.

Toute la puissance créative du comédien déborde de sincérité et de vérité avec ces deux éléments. Nul besoin d'une couronne ou d'un crucifix pour interpréter un roi ou Jésus, il nous le montre en utilisant un large spectre vocal et corporel pour incarner son propre personnage. Son rapport à l'espace est dans un périmètre de jeu réduit sur toute la longueur de l'avant-scène.

Safidin Alouache
12/03/2024