La Revue du Spectacle, le magazine des arts de la scène et du spectacle vivant. Infos théâtre, chanson, café-théâtre, cirque, arts de la rue, agenda, CD, etc.



Augmenter la taille du texte
Diminuer la taille du texte
Partager
CédéDévédé

Sophie Tapie... Galop d'essai réussi sur le sentier de la country française !

C'est suite à son passage remarqué, en 2012, dans l'émission "The Voice" qu'une maison de disques québécoise l'a remarqué. "Sauvage" est le titre de son premier album. Ce choix de "Sauvage" est tout à fait approprié à ce nouveau personnage de la chanson française qui, dans son style, va sans aucun doute faire un tabac sur les festivals à venir !



Ne serait-ce pas la fille de… ? Oui… et alors… Lorsque l'on se destine à une carrière artistique, c'est toujours très compliqué d'hériter d'un nom de famille au combien médiatique comme celui de Tapie. Il y a ceux qui, d'un point de vue artistique, préfèrent en changer tels, les fils d'Alain Souchon et Laurent Voulzy par exemple ; et celles et ceux qui assument complètement.

Sophie passe son enfance entre Marseille et Paris. Très vite, dans la direction qu'elle souhaite, elle obtient le soutien de ses proches, un père chanteur, une mère danseuse et des frères artistes également.

C'est à l'âge de sept ou huit ans qu'elle découvre l'univers de la Country grâce à Johnny Cash, un brillant auteur compositeur interprète américain. Elle apprend la guitare et plaque ses premiers accords sur ce style de musique.

Les années passent. À dix-sept ans, elle décide de se former à Londres, à l'école "The Arts Educational School", afin d'apprendre la musique, la danse et la comédie, et ce pendant deux ans. "Quand tu veux être médecin ou avocat, tu fais une école, et bien pour moi quand tu veux faire artiste, il faut que tu aies des armes et apprennes à faire ce métier. Moi je suis plutôt une bosseuse technicienne, qu'une fille à qui l'on a dit par un coup de baguette magique : et hop, tu seras artiste. J'avais besoin de savoir écrire, composer, maîtriser tout cela", dit-elle.

Sophie, pendant six ans, accumule les expériences dont celle de comédienne de théâtre, de téléfilm et de cinéma mais aussi animatrice sur Équidia TV. Car sa seconde passion, parallèle à la musique, c'est l'équitation. Cette vie autour du cheval lui donne l'équilibre participant à son bien-être. "J'ai définitivement l'amour des chevaux et de la nature dans les veines et n'aime pas trop la ville ! Vous ne me verrez que très rarement en boîte de nuit, je préfère me lever à 5 ou 6 heures du matin et partir en balade". Son répertoire, qu'elle a écrit et composé en grande partie, elle l'a créé outre-Atlantique, au Canada. Sur scène, elle s'entoure d'excellents musiciens qui forment, dit-elle, "sa meute".

La jolie blonde aux allures "d'Éve parachutée dans un saloon en plein Tennessee", vous charme et vous transporte par sa voix puissante et mélancolique. Sur scène, elle arbore sans cesse un sourire radieux et communique sa joie de vivre au public. Belle, dans tous les sens du terme ! Les chansons sont très bien construites et mélodiques. Sa chanson "Le petit feu de bois" qu'elle interprète en avant-scène, sans micro, guitare voix, à la fin du show, vient vous envelopper par sa sensualité et clore une soirée des plus agréables.
Écouter Sophie Tapie, c'est un excellent moment et coup de cœur assuré !

● Sophie Tapie "Sauvage".
Label : Vega Musique.
Production : Yiha Productions.
Distribution : [PIAS] France.
Sortie : 16 juin 2015.

Formation scénique :
Sophie Tapie : Chant.
Geoffrey : Guitares acoustique et électrique.
Ange : Harmonica.
Jérôme : Basse.
Remy : Batterie.
Steve : Guitare acoustique.

Tournée 2015/2016
25 juillet 2015 : Craponne-sur-Arzon (43).
18 août 2015 : Châteauroux (36).
8 octobre 2015 : Aix-en-Provence (13).
13 octobre 2015 : Sotteville-lès-Rouen (76).
12 décembre 2015 : Joinville-le-Pont (94).
28 janvier 2016 : Théaâtre, Festival Les Polysons, Montbrison (42).
25 mars 2016 : Espace Buisson, Tourlaville (50).

Pierre-Yves Paris
Vendredi 3 Juillet 2015

Théâtre | Danse | Concerts & Lyrique | À l'affiche | À l'affiche bis | Cirque & Rue | Humour | Festivals | Pitchouns | Paroles & Musique | Avignon 2017 | Avignon 2018 | Avignon 2019 | CédéDévédé | Trib'Une | RV du Jour | Pièce du boucher | Coulisses & Cie | Coin de l’œil | Archives | Avignon 2021 | Avignon 2022 | Avignon 2023 | Avignon 2024 | À l'affiche ter







À découvrir

"Rimbaud Cavalcades !" Voyage cycliste au cœur du poétique pays d'Arthur

"Je m'en allais, les poings dans mes poches crevées…", Arthur Rimbaud.
Quel plaisir de boucler une année 2022 en voyageant au XIXe siècle ! Après Albert Einstein, je me retrouve face à Arthur Rimbaud. Qu'il était beau ! Le comédien qui lui colle à la peau s'appelle Romain Puyuelo et le moins que je puisse écrire, c'est qu'il a réchauffé corps et cœur au théâtre de l'Essaïon pour mon plus grand bonheur !

© François Vila.
Rimbaud ! Je me souviens encore de ses poèmes, en particulier "Ma bohème" dont l'intro est citée plus haut, que nous apprenions à l'école et que j'avais déclamé en chantant (et tirant sur mon pull) devant la classe et le maître d'école.

Beauté ! Comment imaginer qu'un jeune homme de 17 ans à peine puisse écrire de si sublimes poèmes ? Relire Rimbaud, se plonger dans sa bio et venir découvrir ce seul en scène. Voilà qui fera un très beau de cadeau de Noël !

C'est de saison et ça se passe donc à l'Essaïon. Le comédien prend corps et nous invite au voyage pendant plus d'une heure. "Il s'en va, seul, les poings sur son guidon à défaut de ne pas avoir de cheval …". Et il raconte l'histoire d'un homme "brûlé" par un métier qui ne le passionne plus et qui, soudain, décide de tout quitter. Appart, boulot, pour suivre les traces de ce poète incroyablement doué que fut Arthur Rimbaud.

Isabelle Lauriou
25/03/2024
Spectacle à la Une

"Mon Petit Grand Frère" Récit salvateur d'un enfant traumatisé au bénéfice du devenir apaisé de l'adulte qu'il est devenu

Comment dire l'indicible, comment formuler les vagues souvenirs, les incertaines sensations qui furent captés, partiellement mémorisés à la petite enfance. Accoucher de cette résurgence voilée, diffuse, d'un drame familial ayant eu lieu à l'âge de deux ans est le parcours théâtral, étonnamment réussie, que nous offre Miguel-Ange Sarmiento avec "Mon petit grand frère". Ce qui aurait pu paraître une psychanalyse impudique devient alors une parole salvatrice porteuse d'un écho libératoire pour nos propres histoires douloureuses.

© Ève Pinel.
9 mars 1971, un petit bonhomme, dans les premiers pas de sa vie, goûte aux derniers instants du ravissement juvénile de voir sa maman souriante, heureuse. Mais, dans peu de temps, la fenêtre du bonheur va se refermer. Le drame n'est pas loin et le bonheur fait ses valises. À ce moment-là, personne ne le sait encore, mais les affres du destin se sont mis en marche, et plus rien ne sera comme avant.

En préambule du malheur à venir, le texte, traversant en permanence le pont entre narration réaliste et phrasé poétique, nous conduit à la découverte du quotidien plein de joie et de tendresse du pitchoun qu'est Miguel-Ange. Jeux d'enfants faits de marelle, de dinette, de billes, et de couchers sur la musique de Nounours et de "bonne nuit les petits". L'enfant est affectueux. "Je suis un garçon raisonnable. Je fais attention à ma maman. Je suis un bon garçon." Le bonheur est simple, mais joyeux et empli de tendresse.

Puis, entre dans la narration la disparition du grand frère de trois ans son aîné. La mort n'ayant, on le sait, aucune morale et aucun scrupule à commettre ses actes, antinaturelles lorsqu'il s'agit d'ôter la vie à un bambin. L'accident est acté et deux gamins dans le bassin sont décédés, ceux-ci n'ayant pu être ramenés à la vie. Là, se révèle l'avant et l'après. Le bonheur s'est enfui et rien ne sera plus comme avant.

Gil Chauveau
05/04/2024
Spectacle à la Une

"Un prince"… Seul en scène riche et pluriel !

Dans une mise en scène de Marie-Christine Orry et un texte d'Émilie Frèche, Sami Bouajila incarne, dans un monologue, avec superbe et talent, un personnage dont on ignore à peu près tout, dans un prisme qui brasse différents espaces-temps.

© Olivier Werner.
Lumière sur un monticule qui recouvre en grande partie le plateau, puis le protagoniste du spectacle apparaît fébrilement, titubant un peu et en dépliant maladroitement, à dessein, son petit tabouret de camping. Le corps est chancelant, presque fragile, puis sa voix se fait entendre pour commencer un monologue qui a autant des allures de récit que de narration.

Dans ce monologue dans lequel alternent passé et présent, souvenirs et réalité, Sami Bouajila déploie une gamme d'émotions très étendue allant d'une voix tâtonnante, hésitante pour ensuite se retrouver dans un beau costume, dans une autre scène, sous un autre éclairage, le buste droit, les jambes bien plantées au sol, avec un volume sonore fort et bien dosé. La voix et le corps sont les deux piliers qui donnent tout le volume théâtral au caractère. L'évidence même pour tout comédien, sauf qu'avec Sami Bouajila, cette évidence est poussée à la perfection.

Toute la puissance créative du comédien déborde de sincérité et de vérité avec ces deux éléments. Nul besoin d'une couronne ou d'un crucifix pour interpréter un roi ou Jésus, il nous le montre en utilisant un large spectre vocal et corporel pour incarner son propre personnage. Son rapport à l'espace est dans un périmètre de jeu réduit sur toute la longueur de l'avant-scène.

Safidin Alouache
12/03/2024