La Revue du Spectacle, le magazine des arts de la scène et du spectacle vivant. Infos théâtre, chanson, café-théâtre, cirque, arts de la rue, agenda, CD, etc.



Augmenter la taille du texte
Diminuer la taille du texte
Partager
Concerts

Pornic Classic Festival, l'année du violoncelle

Du 27 au 29 octobre 2017, la sixième édition du Pornic Classic Festival met à l'honneur le violoncelle en Pays de la Loire. Le festival, dont le Trio Élégiaque est le conseiller artistique, proposera pas moins de six concerts et deux master-classes avec la crème des musiciens français. Le jazz s'y invite pour la première fois.



© DR.
© DR.
Depuis 2012, le joli port de Pornic, dans l'extrême sud de la Bretagne, s'est doté d'un festival devenu incontournable pour les amateurs comme pour les mélomanes (en plus des "Concertinos" du printemps). Il programmera en cette sixième édition un répertoire consacré au violoncelle et à la musique de chambre du XVIIIe au XXe siècle. Ce sera l'occasion de retrouver les éminents membres du Trio Élégiaque, les violoncellistes Xavier Phillips, Virginie Constant, François Girard ou Eszter Borka, l'alto Lise Berthaud et l'excellent Quatuor Arod, entre autres.

Conseiller artistique du festival, le Trio Élégiaque fondé en 2001 et composé du violon de Philippe Aïche (violon solo de l'Orchestre de Paris), du violoncelle de Virginie Constant (Orchestre Pelléas) et du piano de François Dumont, ouvrira la manifestation avec le Quatuor n° 1 de Johannes Brahms et le Quintette "La Truite" de Franz Schubert. Un concert que chacun attend avec impatience quand on connaît ces artistes. Chaque jour chacun des concerts est présenté par le musicologue Olivier Légeret, un ancien de l'Orchestre National de Rennes.

Trio Élégiaque © DR.
Trio Élégiaque © DR.
Pour un tarif modeste, trois rendez-vous quotidiens sont donc offerts au public. Une master-classe - les deux sont organisées avec le partenariat du Pont Supérieur de Rennes (1) - le vendredi 27 octobre à 14 h sera dirigée par François Dumont lui-même - ce pianiste prodige, lauréat des plus grands concours internationaux. Puis ce sera au tour du Trio Élégiaque de donner une master-classe de musique de chambre le lendemain de 10 h à 13 h. Les étudiants du Pont Supérieur offriront le dimanche 29 octobre leur traditionnel concert gratuit en la belle Chapelle de l'Hôpital.

Le deuxième rendez-vous de la journée, en après-midi, sera consacré le samedi au jazz avec un concert "Jazz Classique New Orleans" avec le Theurillat Jazz Quartet et au Quatuor Arod le dimanche pour un programme Mozart et Mendelssohn (2). Les deux soirées seront, quant à elles, consacrées au duo formé par Xavier Phillips et François Dumont (le 28 avec Gabriel Fauré, Claude Debussy, Serge Prokofiev, Dimitri Chostakovitch) puis par l’aréopage des musiciens déjà cités le dimanche 29 pour le Septuor avec Trompette de Camille Saint-Saëns (avec Olivier-Anthony Theurillat à la trompette) suivi du non moins rare Octuor "Bachianas Brasileiras" (1 et 5) de Heitor Villa-Lobos, interprété par huit violoncellistes et la soprano Helen Kearns réunis à cette occasion.

Quatuor Arod © Verena Chen.
Quatuor Arod © Verena Chen.
C'est l'air du grand large qui va donc souffler sur la station balnéaire au milieu des vacances de la Toussaint grâce au Festival Pornic Classic. Convivialité, excellence artistique et mise en valeur du patrimoine de la ville en sont les maîtres mots. On ne saurait trop inciter le public à en découvrir ou retrouver les talentueux invités.

I[ (1) C'est-à-dire le Pôle d'enseignement supérieur du spectacle vivant Bretagne Pays de La Loire.
(2) Les Quatuor n° 15 de Mozart et le Quatuor n°2 de Mendelssohn.]i

Du 27 au 29 octobre 2017.
Festival Pornic Classic.
27, rue de Bel Air, Pornic (44).
Tél. : 02 40 82 09 80.
>> pornicclassic.weebly.com
Concerts à la Chapelle de l'Hôpital ou à l'Espace Val Saint-Martin.

Office de Tourisme de Pornic.
Place de la Gare, Pornic (44).
Tél. : 02 40 82 04 40.
>> ot-pornic.fr

Christine Ducq
Lundi 9 Octobre 2017

Nouveau commentaire :

Concerts | Lyrique







À découvrir

"Rimbaud Cavalcades !" Voyage cycliste au cœur du poétique pays d'Arthur

"Je m'en allais, les poings dans mes poches crevées…", Arthur Rimbaud.
Quel plaisir de boucler une année 2022 en voyageant au XIXe siècle ! Après Albert Einstein, je me retrouve face à Arthur Rimbaud. Qu'il était beau ! Le comédien qui lui colle à la peau s'appelle Romain Puyuelo et le moins que je puisse écrire, c'est qu'il a réchauffé corps et cœur au théâtre de l'Essaïon pour mon plus grand bonheur !

© François Vila.
Rimbaud ! Je me souviens encore de ses poèmes, en particulier "Ma bohème" dont l'intro est citée plus haut, que nous apprenions à l'école et que j'avais déclamé en chantant (et tirant sur mon pull) devant la classe et le maître d'école.

Beauté ! Comment imaginer qu'un jeune homme de 17 ans à peine puisse écrire de si sublimes poèmes ? Relire Rimbaud, se plonger dans sa bio et venir découvrir ce seul en scène. Voilà qui fera un très beau de cadeau de Noël !

C'est de saison et ça se passe donc à l'Essaïon. Le comédien prend corps et nous invite au voyage pendant plus d'une heure. "Il s'en va, seul, les poings sur son guidon à défaut de ne pas avoir de cheval …". Et il raconte l'histoire d'un homme "brûlé" par un métier qui ne le passionne plus et qui, soudain, décide de tout quitter. Appart, boulot, pour suivre les traces de ce poète incroyablement doué que fut Arthur Rimbaud.

Isabelle Lauriou
25/03/2024
Spectacle à la Une

"Mon Petit Grand Frère" Récit salvateur d'un enfant traumatisé au bénéfice du devenir apaisé de l'adulte qu'il est devenu

Comment dire l'indicible, comment formuler les vagues souvenirs, les incertaines sensations qui furent captés, partiellement mémorisés à la petite enfance. Accoucher de cette résurgence voilée, diffuse, d'un drame familial ayant eu lieu à l'âge de deux ans est le parcours théâtral, étonnamment réussie, que nous offre Miguel-Ange Sarmiento avec "Mon petit grand frère". Ce qui aurait pu paraître une psychanalyse impudique devient alors une parole salvatrice porteuse d'un écho libératoire pour nos propres histoires douloureuses.

© Ève Pinel.
9 mars 1971, un petit bonhomme, dans les premiers pas de sa vie, goûte aux derniers instants du ravissement juvénile de voir sa maman souriante, heureuse. Mais, dans peu de temps, la fenêtre du bonheur va se refermer. Le drame n'est pas loin et le bonheur fait ses valises. À ce moment-là, personne ne le sait encore, mais les affres du destin se sont mis en marche, et plus rien ne sera comme avant.

En préambule du malheur à venir, le texte, traversant en permanence le pont entre narration réaliste et phrasé poétique, nous conduit à la découverte du quotidien plein de joie et de tendresse du pitchoun qu'est Miguel-Ange. Jeux d'enfants faits de marelle, de dinette, de billes, et de couchers sur la musique de Nounours et de "bonne nuit les petits". L'enfant est affectueux. "Je suis un garçon raisonnable. Je fais attention à ma maman. Je suis un bon garçon." Le bonheur est simple, mais joyeux et empli de tendresse.

Puis, entre dans la narration la disparition du grand frère de trois ans son aîné. La mort n'ayant, on le sait, aucune morale et aucun scrupule à commettre ses actes, antinaturelles lorsqu'il s'agit d'ôter la vie à un bambin. L'accident est acté et deux gamins dans le bassin sont décédés, ceux-ci n'ayant pu être ramenés à la vie. Là, se révèle l'avant et l'après. Le bonheur s'est enfui et rien ne sera plus comme avant.

Gil Chauveau
05/04/2024
Spectacle à la Une

"Un prince"… Seul en scène riche et pluriel !

Dans une mise en scène de Marie-Christine Orry et un texte d'Émilie Frèche, Sami Bouajila incarne, dans un monologue, avec superbe et talent, un personnage dont on ignore à peu près tout, dans un prisme qui brasse différents espaces-temps.

© Olivier Werner.
Lumière sur un monticule qui recouvre en grande partie le plateau, puis le protagoniste du spectacle apparaît fébrilement, titubant un peu et en dépliant maladroitement, à dessein, son petit tabouret de camping. Le corps est chancelant, presque fragile, puis sa voix se fait entendre pour commencer un monologue qui a autant des allures de récit que de narration.

Dans ce monologue dans lequel alternent passé et présent, souvenirs et réalité, Sami Bouajila déploie une gamme d'émotions très étendue allant d'une voix tâtonnante, hésitante pour ensuite se retrouver dans un beau costume, dans une autre scène, sous un autre éclairage, le buste droit, les jambes bien plantées au sol, avec un volume sonore fort et bien dosé. La voix et le corps sont les deux piliers qui donnent tout le volume théâtral au caractère. L'évidence même pour tout comédien, sauf qu'avec Sami Bouajila, cette évidence est poussée à la perfection.

Toute la puissance créative du comédien déborde de sincérité et de vérité avec ces deux éléments. Nul besoin d'une couronne ou d'un crucifix pour interpréter un roi ou Jésus, il nous le montre en utilisant un large spectre vocal et corporel pour incarner son propre personnage. Son rapport à l'espace est dans un périmètre de jeu réduit sur toute la longueur de l'avant-scène.

Safidin Alouache
12/03/2024