La Revue du Spectacle, le magazine des arts de la scène et du spectacle vivant. Infos théâtre, chanson, café-théâtre, cirque, arts de la rue, agenda, CD, etc.
Théâtre

"Tout va bien se passer"… Une sobriété élégante pour une chorégraphie de la douleur et de la purification - 13/06/2018

Le théâtre La Reine Blanche, qui facilite un dialogue entre le secteur de la connaissance scientifique et l'art du théâtre, présente "Tout va bien se passer" consacré à la fécondation in vitro. Maïa Brami décrit dans son texte la journée ordinaire d'une jeune femme actuelle marquée par une poisse maximale. Le monologue dans sa simplicité suit par le menu les événements qui conduisent une jeune...  

Ultime voyage imaginaire d'une légende du jazz… Nina Simone, femme révoltée, engagée et virtuose - 12/06/2018

Destin hors du commun, voix grave de diva, à la fois douce et puissante, oreille absolue, pianiste virtuose, du classique au jazz naît une frustration due à l'impossibilité d'une carrière de concertiste... empêchée par sa couleur noire de peau. Cette injustice forgera une femme, Africaine, fière, féministe et militante, revendiquant courageusement ses racines, qui, malgré ses addictions et sa...  

"L'Avare", une vision d'un monde cynique et individualiste… Comme un miroir tendu - 06/06/2018

Dans la mise en scène de Ludovic Lagarde pour "L'Avare" de Molière, le spectateur comprend l'origine de la richesse d'Harpagon enterrée au fond du jardin. Il est mis au parfum. Cet or, cette cassette, ces 10 000 écus qui sont tout son amour au détriment de ses enfants, découle d'une activité de l'économie parallèle. Harpagon et sa famille vivent repliés dans un entrepôt où le propriétaire...  

Un rêve au présent, un transport de réalité, comme arts de la métamorphose - 29/05/2018

Un pianiste, un violoncelliste, un pianiste à bretelles qui s'installent dans la fosse à orchestre, petite lumière chaleureuse, un rideau de fer qui monte et "cliquetaille", un présentateur bien mis qui appelle sur scène différents personnages. C'est l'Eden Teatro de Naples des années vingt qu'Alfredo Arias ressuscite avec le soutien de la troupe du "Teatro stabile di Napoli". Un hommage à...  

Une forme de miroir contemporain avec ses diaboliques bobards… façon fake news - 21/05/2018

"Le Maître et Marguerite" de Mikhaïl Boulgakov, c'est Dostoïevski, Gogol et Tchekhov réunis. Un roman qui est un désir de théâtre. Désir qu'Igor Mendjinsky exauce avec talent dans l'adaptation qu'il propose. C'est une nuit de pleine lune, une nuit de plein été, et dans Moscou, certains, nombreux, rencontrent des chats qui parlent. Un homme meurt décapité par un tramway, une jeune femme meurt à...  

"À la trace"… de l'un et l'autre - 16/05/2018

Sur un texte d'Alexandra Badea, Anne Théron, au travers d'une mise en scène qui propose une double exposition de jeu, intérieur/extérieur, s'immisce dans les rapports humains où les personnages, par le biais du Net ou d'une recherche dans le passé, sont à la recherche une identité toujours fuyante. "À la trace", c'est presque ce qu'il s'agit de faire pour suivre les fluctuations des personnages...  

"L'Arbre", comme conscience de la force et de la fragilité de la vie, conçu comme une ethnographie expérimentale - 14/05/2018

Eugenio Barba et les comédiens de l'Odin Teatret présentent, dans les locaux du Théâtre du Soleil à la cartoucherie de Vincennes, leur dernière création, "L'Arbre". Le spectacle d'Eugenio Barba, qui réunit autour d'un arbre ancien, dénudé, ébranché, les bourreaux et les victimes de conflits contemporains, a l'apparence d'une fable simple et (un peu) appuyée. L'imagerie proposée estompe les...  

Le Pacte des sœurs, une entente familiale à l'origine de deux femmes d'exception - 03/05/2018

Marie Curie a-t-elle eu une vie, une famille, une jeunesse avant d'être celle dont la Terre entière se souvient pour avoir changé le cours de l'humanité ? Réponse… Oui ! Et c'est ce que nous raconte le "Pacte des deux sœurs", une mise en lumière de deux personnalités extraordinaires, hors du commun, dont incontestablement Bronia est la moins connue des deux, le travail de Marie et de son mari...  

"Mon Lou"… Quand Apollinaire écrivait pour l'éternité dans un monde sans lendemain - 30/04/2018

Fin d'été. Louise de Coligny-Châtillon* apparaît dans la vie de Guillaume, Apollinaire de Kostrowitzky. Fantasque probablement, aventureuse sûrement, elle est une pionnière de l'aviation. Mais face aux déclarations enflammées que lui adresse le poète, elle se montre indifférente, amusée, étonnée, flattée, lassée. Telle est Louise. L'aventure ne dura pas longtemps. Elle céda trois fois. Elle fut...  

"Reconstitution"… L'amour comme un besoin, une éthique, dans un spectacle capable de toucher au cœur - 27/04/2018

Il faut dire que c'est à leur demande, leur souhait (Véro Dahuron et Guy Delamotte, également codirecteurs du Panta Théâtre de Caen) que l'auteur a produit ce texte suite à une rencontre où liens artistiques et humains se sont tissés d'un même élan. C'est sûrement grâce à ce respect réciproque que...  
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À découvrir

"Le Chef-d'œuvre Inconnu" Histoire fascinante transcendée par le théâtre et le génie d'une comédienne

À Paris, près du quai des Grands-Augustins, au début du XVIIe siècle, trois peintres devisent sur leur art. L'un est un jeune inconnu promis à la gloire : Nicolas Poussin. Le deuxième, Franz Porbus, portraitiste du roi Henri IV, est dans la plénitude de son talent et au faîte de sa renommée. Le troisième, le vieux Maître Frenhofer, personnage imaginé par Balzac, a côtoyé les plus grands maîtres et assimilé leurs leçons. Il met la dernière main dans le plus grand secret à un mystérieux "chef-d'œuvre".

© Jean-François Delon.
Il faudra que Gilette, la compagne de Poussin, en qui Frenhofer espère trouver le modèle idéal, soit admise dans l'atelier du peintre, pour que Porbus et Poussin découvrent le tableau dont Frenhofer gardait jalousement le secret et sur lequel il travaille depuis 10 ans. Cette découverte les plongera dans la stupéfaction !

Quelle autre salle de spectacle aurait pu accueillir avec autant de justesse cette adaptation théâtrale de la célèbre nouvelle de Balzac ? Une petite salle grande comme un mouchoir de poche, chaleureuse et hospitalière malgré ses murs tout en pierres, bien connue des férus(es) de théâtre et nichée au cœur du Marais ?

Cela dit, personne ne nous avait dit qu'à l'Essaïon, on pouvait aussi assister à des séances de cinéma ! Car c'est pratiquement à cela que nous avons assisté lors de la générale de presse lundi 27 mars dernier tant le talent de Catherine Aymerie, la comédienne seule en scène, nous a emportés(es) et transportés(es) dans l'univers de Balzac. La force des images transmises par son jeu hors du commun nous a fait vire une heure d'une brillante intensité visuelle.

Pour peu que l'on foule de temps en temps les planches des théâtres en tant que comédiens(nes) amateurs(es), on saura doublement jauger à quel point jouer est un métier hors du commun !
C'est une grande leçon de théâtre que nous propose là la Compagnie de la Rencontre, et surtout Catherine Aymerie. Une très grande leçon !

Brigitte Corrigou
06/03/2024
Spectacle à la Une

"L'Effet Papillon" Se laisser emporter au fil d'un simple vol de papillon pour une fascinante expérience

Vous pensez que vos choix sont libres ? Que vos pensées sont bien gardées dans votre esprit ? Que vous êtes éventuellement imprévisibles ? Et si ce n'était pas le cas ? Et si tout partait de vous… Ouvrez bien grands les yeux et vivez pleinement l'expérience de l'Effet Papillon !

© Pics.
Vous avez certainement entendu parler de "l'effet papillon", expression inventée par le mathématicien-météorologue Edward Lorenz, inventeur de la théorie du chaos, à partir d'un phénomène découvert en 1961. Ce phénomène insinue qu'il suffit de modifier de façon infime un paramètre dans un modèle météo pour que celui-ci s'amplifie progressivement et provoque, à long terme, des changements colossaux.

Par extension, l'expression sous-entend que les moindres petits événements peuvent déterminer des phénomènes qui paraissent imprévisibles et incontrôlables ou qu'une infime modification des conditions initiales peut engendrer rapidement des effets importants. Ainsi, les battements d'ailes d'un papillon au Brésil peuvent engendrer une tornade au Mexique ou au Texas !

C'est à partir de cette théorie que le mentaliste Taha Mansour nous invite à nouveau, en cette rentrée, à effectuer un voyage hors du commun. Son spectacle a reçu un succès notoire au Sham's Théâtre lors du Festival d'Avignon cet été dernier.

Impossible que quiconque sorte "indemne" de cette phénoménale prestation, ni que nos certitudes sur "le monde comme il va", et surtout sur nous-mêmes, ne soient bousculées, chamboulées, contrariées.

"Le mystérieux est le plus beau sentiment que l'on peut ressentir", Albert Einstein. Et si le plus beau spectacle de mentalisme du moment, en cette rentrée parisienne, c'était celui-là ? Car Tahar Mansour y est fascinant à plusieurs niveaux, lui qui voulait devenir ingénieur, pour qui "Centrale" n'a aucun secret, mais qui, pourtant, a toujours eu une âme d'artiste bien ancrée au fond de lui. Le secret de ce spectacle exceptionnel et époustouflant serait-il là, niché au cœur du rationnel et de la poésie ?

Brigitte Corrigou
08/09/2023
Spectacle à la Une

"Deux mains, la liberté" Un huis clos intense qui nous plonge aux sources du mal

Le mal s'appelle Heinrich Himmler, chef des SS et de la Gestapo, organisateur des camps de concentration du Troisième Reich, très proche d'Hitler depuis le tout début de l'ascension de ce dernier, près de vingt ans avant la Deuxième Guerre mondiale. Himmler ressemble par son physique et sa pensée à un petit, banal, médiocre fonctionnaire.

© Christel Billault.
Ordonné, pratique, méthodique, il organise l'extermination des marginaux et des Juifs comme un gestionnaire. Point. Il aurait été, comme son sous-fifre Adolf Eichmann, le type même décrit par Hannah Arendt comme étant la "banalité du mal". Mais Himmler échappa à son procès en se donnant la mort. Parfois, rien n'est plus monstrueux que la banalité, l'ordre, la médiocrité.

Malgré la pâleur de leur personnalité, les noms de ces âmes de fonctionnaires sont gravés dans notre mémoire collective comme l'incarnation du Mal et de l'inimaginable, quand d'autres noms - dont les actes furent éblouissants d'humanité - restent dans l'ombre. Parmi eux, Oskar Schindler et sa liste ont été sauvés de l'oubli grâce au film de Steven Spielberg, mais également par la distinction qui lui a été faite d'être reconnu "Juste parmi les nations". D'autres n'ont eu aucune de ces deux chances. Ainsi, le héros de cette pièce, Félix Kersten, oublié.

Joseph Kessel lui consacra pourtant un livre, "Les Mains du miracle", et, aujourd'hui, Antoine Nouel, l'auteur de la pièce, l'incarne dans la pièce qu'il a également mise en scène. C'est un investissement total que ce comédien a mis dans ce projet pour sortir des nimbes le visage étonnant de ce personnage de l'Histoire qui, par son action, a fait libérer près de 100 000 victimes du régime nazi. Des chiffres qui font tourner la tête, mais il est le résultat d'une volonté patiente qui, durant des années, négocia la vie contre le don.

Bruno Fougniès
15/10/2023